Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch28 Ep11

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode11 : « dévoilement »

Azala et Melba s’arrêtèrent passée l’entrée de la double porte. Elles se retrouvaient de nouveau dans le bureau de la Parlementaire Loxa, pour un second tête à tête. Cette fois-ci, pas de petit déjeuner prévu, la maitresse officieuse de la République nalcoēhuale les attendait assise dans son fauteuil, le dos droit, sanglée dans une tenue sombre seyante totalement différente de celle de leur précédente rencontre. Les deux femmes notèrent immédiatement les petits symboles géométriques sur les épaules et le torse, même son foulard bien ajusté arborait une marque colorée sur le côté gauche. Cette tenue faisait furieusement penser à un uniforme militaire : de responsable d’un parti extrémiste, Loxa se transformait en chef de guerre.
« Ne sous-estime jamais l’orgueil et la cupidité des hommes, ma chérie. Ils font partie des plus puissantes variables de nos sociétés, d’où qu’elles viennent », lui avait un jour soutenu en aparté son père, le roi Magnam IV, alors qu’un groupe de Représentants barbanes venait quémander des subsides. Visiblement, ce trait n’était pas particulier aux humains...
Mon amie, l’ambassadrice de l’Exode, et son assistante. Soyez les bienvenues ! déclara la politicienne, faussement enjouée.
Parlementaire, c’est un plaisir toujours partagé. Nous ne nous attendions pas à vous revoir si tôt étant donné que notre dernière rencontre date d’hier seulement. Les journées de Ti’ltchiti ont beau être plus courtes que sur Veora, la symbolique reste la même.
Tss, tss, tss, fit l’autre en levant un index en signe de négation. Ne me parlez pas de notre bien le plus précieux que vos ancêtres nous ont dérobé il y a bien trop longtemps. C’est d’ailleurs une partie du sujet pour lequel je voulais vous recevoir, mais installez-vous donc...
Elle présenta d’un signe les deux fauteuils face à son bureau et patienta qu’Azala et Melba soient assises pour poursuivre.
Nous avons beaucoup réfléchi à vos remarques et conseils et nous avons d’ores et déjà tenté d’en appliquer quelques-uns.
Ah ? Veuillez m’excuser une petite minute...
La parlementaire ferma les yeux, communiquant visiblement avec l’esprit d’une personne extérieure à la pièce. Azala en profita pour noter les changements depuis leur dernière visite. La table à déjeuner n’était plus là, ni les chaises, et l’on avait réparé le miroir derrière Loxa. Le plus remarquable fut les tableaux holographiques qui n’affichaient désormais que des cartes spatiales, des positions d’armada et des tracés délimitant zones et trajectoires. Les scènes nostalgiques avaient cédé la place aux batailles bien concrètes. Du coin de l’œil, la princesse surprit Melba à détailler également une des représentations, plus particulièrement un des coins inférieurs droits où brillait un petit point rouge. Azala tenta de le situer par rapport au centre — représentant Ti’ltchiti — selon l’inscription à côté ; la distance était grande avec la position qui intéressait Melba, de quoi pouvait-il s’agir ? Soudain, elle comprit : c’était une planète qui tournait autour d’une étoile à faible intensité, d’après les quelques informations qu’elle pouvait traduire. Antares IV, nommée Calpalco par les Nalcoēhuals, se trouvait donc en bordure de la zone que la république considérait comme dépendant plus ou moins d’elle. Cela représentait un mauvais point pour l’avenir même si, présentement, aucune escadre ou aucun bâtiment quelconque ne semblait se diriger ou surveiller cet endroit. En fait, toutes les Forces nalcoēhuales se regroupaient plus haut, à faible distance d’une masse lumineuse de multiples positions qui s’enfonçaient telle une flèche dans la moitié gauche de la carte.
L’armada de Poféus...
Donc...
reprit Loxa en ramenant brusquement Azala autour de la table. Depuis combien de temps avait-elle cessé son message et les observait-elle ? Elle tentait certainement de décrypter encore et toujours les pensées de la princesse. Semblant ne pas remarquer la réaction d’Azala, la parlementaire poursuivit :
... je vous ai fait venir, car nous considérons que vous aurez un rôle à jouer dans la suite du plan que nous avons établi. Je dois d’ailleurs vous féliciter, le Comité de salut public s’est révélé sensible à votre discours prononcé devant la représentation nationale. Vos capacités d’oratrice, ainsi que votre fidélité à Madame Melba, vous ont même valu des éloges !
Vous m’en voyez flattée, répondit prudemment Azala. Et quelles sont les grandes lignes de votre... « plan » ?
Chaque chose en son temps, vous l’apprendrez assez tôt. Par ailleurs, on m’avertit que la séquence de séparation est prête à être exécutée. Verrouillons donc nos ceintures — c’est une simple mesure règlementaire, nous ne devrions rien ressentir.
Melba fut la première à extirper les deux lanières de chaque côté de son assise. Une fois les attaches magnétiques refermées, elle se pencha pour aider sa voisine, lui murmurant tout bas  :
« Regardez les supports de nos fauteuils ».
Azala remarqua qu’en effet, ils se retrouvaient comme fondus dans le sol, alors qu’ils étaient mobiles, sur des dispositifs de lévitation à leur arrivée. Au même moment, une infime secousse parcourut la pièce... puis ce fut tout. Face à elle, Loxa demeurait imperturbable, un discret sourire de façade affiché pour la forme, elle profitait de ce qu’elle considérait comme un temps libre pour ranger quelques documents et dossiers sur sa table. Ce ne fut que lorsqu’elle referma le tiroir sur les petits blocs mémoires qu’Azala posa enfin la question :
Que se passe-t-il ? Des ceintures, une secousse, cet uniforme... Loxa, nous avions décidé de nous parler honnêtement, je pensais. N’est-ce plus le cas ?
Oh ? Je ne croyais pas avoir besoin d’apporter des explications, c’est quelque chose d’assez commun sur Ti’ltchiti, déclara-t-elle d’une voix faussement compatissante. Laissez-moi vous éclairer.
Que de mesquinerie, se dit Azala, mais elle n’eut guère le temps de creuser plus le sujet que la Nalcoēhuale appuyait sur un petit bouton caché sous son bureau. Immédiatement, le miroir et les deux grandes représentations s’effacèrent pour laisser place à l’espace extérieur. La princesse se raidit, ce qui eut pour effet d’accentuer le sourire de Loxa, avant de comprendre. De chaque côté, on pouvait voir s’étendre l’immense capitale administrative et économique de la république. Des bâtiments amassés les uns sur les autres, dans une logique d’emboitement plus que d’esthétisme, clignotaient de mille feux face à l’infini d’où quelques lumières fugitives pulsaient parfois, à l’occasion de sorties de Transition.
Melba posa des mots sur ce qu’elle parvenait à comprendre :
Nous nous déplaçons, votre bureau est-il une forme de... navette spatiale ? Bien pratique, dites donc.
En fait, répondit Loxa en maitresse d’école, tout Ti'ltchiti est conçu ainsi depuis les origines. Si nous en avions eu le temps, je vous aurais personnellement fait visiter la vieille ville, le centre historique de la cité. Vous auriez pu admirer les vaisseaux de nos ancêtres qui avaient servi de structure de base pour rapprocher Citlalincue et Citlaltonac, les deux astéroïdes sur lesquels s’est construite la capitale.
Malheureusement, notre programme est trop chargé dorénavant.
Azala nota, avec une certaine appréhension, qu’il n’était plus question de revenir sur place pour une future séance touristique. Que projetaient donc leurs hôtes ? Les yeux de la Nalcoēhuale s’agrandirent tandis que le chatouillement dans les tréfonds de l’esprit de la princesse reprit de plus belle. L’autre lisait en elle comme un livre ouvert, viendra un jour où la structure des pensées humaines serait finalement accessible à ceux de sa race et alors...
Loxa poursuivit, ayant visiblement compris la thématique générale des réflexions de son invité :
Vos effets ont d’ores et déjà été transférés sur une navette qui nous accompagne. Vous serez installée proches de mes quartiers sur notre destination, nous aurons tant de choses à partager...
Pourquoi cette dernière phrase fit-elle frémir Azala, était-ce le sourire carnassier de la politicienne ?

Et cette destination, intervint Melba, quelle est-elle ?
Normalement, vous devriez la voir derrière moi. Elle se trouve sur une partie de nos chantiers de rénovation — les autres se situant ailleurs dans le Cercle de Khabit.
Je n’aperçois que quelques lumières, nous sommes encore loin, constata la Lakedaímōn.
Certes. Oh, tenez, quand je disais que vos effets nous suivraient ! s’exclama-t-elle en pointant du doigt quelque chose sur leur droite, un peu en retrait.
La navette en question n’avait absolument rien d’exceptionnel, il s’agissait d’un modèle standard de la taille d’un chasseur, mais sans le profil de ce dernier. Le spectacle derrière les deux appareils, par contre, donnait la pleine mesure des dimensions de Ti’ltchiti. La mégapole éclairait littéralement tout ce qui traversait l’espace environnant avec l’intensité d’une petite lune réverbérant le soleil. Ses plus hautes tours ne représentaient rien de plus que de légères excroissances dans sa masse, au même titre que les immenses docks spatiaux où plusieurs croiseurs de Poféus pourraient se poser côte à côte. La ville géante poursuivait d’ailleurs son expansion, comme en témoignaient les constructions aux pôles encore dénudés des deux astéroïdes.
Le « bureau » de Loxa vira sur bâbord, suivi par la seconde navette et l’écran miroir projeta alors une tout autre image de ce qui se trouvait face à eux. La vision troubla Azala et sa garde du corps qui murmura à son intention :
Madame, ça ressemble énormément à ce que décrivaient les rapports des premières rencontres de l’Exode avec la République nalcoēhuale.
Est-ce ce gigantesque vaisseau vers lequel nous nous dirigeons ? demanda la princesse, aussi simplement que la situation le lui permettait.
Tout à fait, répondit orgueilleusement Loxa. Nous le nommons le Calcatli, c’est la fierté de notre flotte. Il va désormais être notre nouveau lieu de vie à toutes trois. C’est une forteresse plus à même d’assurer notre sécurité en cette période de « Frayeur ».
On dirait qu’il a rencontré tout de même quelques problèmes récemment, nota perfidement Melba.
En effet, sur tout le flan avant droit fourmillaient de très nombreux systèmes automatiques de réparations. Plus elles s’approchaient du géant de l’espace — de la taille de deux, voire probablement trois transporteurs — plus les cicatrices prenaient, elles aussi, des proportions dantesques. Même Azala, peu rompue à l’étude des structures de coques, savait reconnaitre les parties remises à neuf de celles d’origine et ce qu’avait subit ce « Calcatli » dépassait les dommages communs. Les dimensions étant ce qu’elles étaient, d’immenses projections de soudures et autres découpes ne représentaient, à l’échelle du formidable engin, que de petites étincelles dans un feu de cheminée. La princesse estimait à vue d’œil qu’un tiers des chantiers de rénovation avait été réquisitionné pour les réparations de ce monstre, avec tout ce que cela engageait comme ressources...
« ... c’est un travail titanesque... »
ne put-elle s’empêcher de reconnaitre à faible voix. Melba hocha positivement de la tête, quant Loxa se redressait légèrement sous une nouvelle bouffée de fierté.

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RedU T1 Ch28 Ep10

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode10 : « Pyrrhus »

Un nouveau flash illumina Stuffy et toutes les vitres du poste de commandement. Victoire, ils venaient d’en détruire un... mais leur joie ne fut que de courte durée. Le troisième survivant de leur petite flotte mutine envoya un message de détresse alors que la majeure partie de son fuselage arrière volait en éclat sous le souffle d’une explosion interne. Les membres de son équipage avaient accepté de servir de leurre pour le plan de Stuffy, simulant la fuite, supportant de nombreuses attaques. Arrivés à une certaine distance, les deux autres croiseurs Mentaux avaient pu réaliser la plus succincte Transition possible pour les Compresseurs dimensionnels humains. La surprise des Nalcoēhuals avait été totale, et si un des ennemis avait été détruit, un second ne s’était pas remis de ses blessures et flambait... comme le troisième appareil de la flotte mentale, malheureusement.
° On va tourner autour de lui en axes horizontal et vertical pour permettre l’évacuation de l’équipage ! Trois, deux, un... on vire par bâbord ! ° transmis Stuffy à tous ses hommes.
Ils s’agrippèrent durant le virage en épingle qui devait les amener au-dessus du vaisseau endommagé. Le soleil binaire projeta pendant un court instant ses feux sur toute la largeur de la verrière, heureusement teintée pour éviter de bruler les yeux des opérateurs. Les ombres portées tranchaient sur n’importe quelle partie suréclairée d’appareil, au point qu’on se serait cru dans un spectacle de lumières. Totalement branché à ses capteurs et connecté mentalement aux deux autres commandants, par l’intermédiaire de son rayonneur, Stuffy n’ignorait rien de la majesté du moment. Il n’en tenait simplement pas compte, espérant juste avoir l’occasion de visionner quelques magnifiques clichés holographiques... s’ils s’en sortaient.
Par réflexe, il procéda au lancement d’une torpille qui explosa dans le vide à l’endroit qu’ils atteignirent quelques secondes plus tard. C’était une des méthodes trouvées durant la bataille pour gêner, à défaut de défaire, leurs assaillants. S’ils se matérialisaient à l’avant d’un des croiseurs mentaux, ils risquaient de voir arriver sur eux une roquette envoyée préventivement avec détonation en compte à rebours.
° Ils viennent tous de se volatiliser, attention à tous les canons, préparez-vous ! Force de projection psychique, regroupez-vous autour de l’appareil endommagé : si j’étais eux, je le ferais sauter pour tenter de nous atteindre par la même occasion ! °
L’autre commandant recevait-il la pensée dissimulée de Stuffy ? Probablement. Ils attaqueront aussi le vaisseau au centre pour achever les survivants. Nous étions dans une guerre entre deux espèces différentes, avec des technologies comparables... sinon égales. Car les pertes, en ce qui concernait les humains, se révélaient plus que lourdes, elles étaient dramatiques. Des huit croiseurs mutins, seuls deux demeuraient intacts, le troisième brulait en attendant que l’incendie atteigne son Lithium ou son armurerie pour se transformer en une explosion magistrale. En face, sur les quatre appareils agresseurs, un unique venait d’être rendu hors service et les trois autres se rassemblaient probablement pour une nouvelle attaque-surprise. Inutile d’espérer une quelconque clémence, la lutte en cours ne souffrait aucune pitié et se concluerait par l’anéantissement d’un des deux groupes.
Toujours rien, pourtant... quatre minutes sans attaques, c’était inédit à ce stade de la bataille.
La navette emportant les ultimes membres de l’équipage quitta précipitamment le hangar du croiseur en flamme, alors qu’une explosion le ravageait à son tour. Les capteurs prévoyaient la destruction totale du vaisseau dans les prochaines trente secondes, cela devrait suffire pour récupérer les derniers survivants encore à bord.
Les deux commandants synchronisés chauffaient déjà les Compresseurs dimensionnels et le point de destination était choisi, à plusieurs années-lumière du lieu actuel. Cela permettrait-il d’échapper aux mortels appareils ennemis ? Leur maitrise de la Transition sous toutes ses formes, nano, micro et traditionnelle, se révélait d’un avantage tactique bien supérieur au Canon mental, lent, pousssif, et pour tout dire, grossier. Ce dernier était visiblement conçu pour les affrontements de masse, pas pour les escarmouches du genre de celle qu’ils vivaient en ce moment, face à un assaillant très mobile. Un signal lui parvint. L’ultime navette venait d’aborder l’autre croiseur et, immédiatement, les deux rescapés l’élancèrent en Transition alors que le blessé explosait enfin. Comme les précédentes carcasses, il libéra fluides et débris autour d’un semblant d’ossature qui allait irrésistiblement être attirée par l’étoile, comme à peu près tous les restes flottant ici, d’ailleurs. D’ici quelques mois, la gravité aura effacé toute trace de la bataille.
À quelque distance de là, une corvette sortie soudain de Transition. Les quelques dernières explosions de réservoirs ne perturbaient pas le calme revenu, seuls les camaïeux de lumières du soleil binaire égayaient un peu l’endroit. Le petit engin s’élança entre les différentes carcasses et tourna finalement autour d’une en particulier : celle du Lan’huitl, le bâtiment nalcoēhual. Immédiatement, une dizaine d’autres vaisseaux apparurent, l’encerclant avec précision. Lorsqu’une onde d’énergie vibra soudain entre eux, un vortex se matérialisa, emportant le Lan’huitl ainsi que quelques débris supplémentaires vers une destination inconnue. Dès que le passage se volatilisa, les corvettes s’évaporèrent à leur tour, seule resta la première arrivée sur place en éclaireur.èà
Son pilote recevait une nouvelle série d’instructions de la part de son Empereur-Dieu et déjà, dans le fond du cockpit, le sarcophage sacré se mettait à clignoter, preuve de l’éveil prochain d’un avatar. Il valida les coordonnées qui venaient de s’afficher et s’élança en Transition...
... pour réapparaitre exactement devant les deux croiseurs Mentaux.

Stuffy sursauta. S’il s’attendait à une autre violente attaque de ses ennemis, ce petit bout de vaisseau, solitaire, ne figurait pas dans ses meilleurs pronostiques. Vu la situation, les torpilles se braquèrent aussitôt sur le nouveau venu et on lançait déjà la procédure de tir lorsqu’un évènement improbable se produisit. Une sorte de long tissu — ou assimilé — blanc de plusieurs mètres s’étira sur l’un des côtés de la corvette.
Stuffy coupa immédiatement l’alimentation des tubes, bloquant ainsi les armes sur place, à une poignée de seconde de leur mise à feu. Aucune activité n’émanant des deux parties, il débattit plusieurs secondes avec le second commandant de cet hypothétique, et universellement humain, drapeau immaculé. Une communication radio impromptue les interrompit : c’était une vieille voix, rugueuse et poussive, du genre que l’on n’attend pas sur les champs de bataille :
Nous représentons l’Empereur-Dieu de Ragnvald. Pouvons-nous dialoguer avec un responsable ?
Je suis Stuff MacDone, comm... commandant de ce détachement. Je vous écoute, parlez.
L’agent Stuff MacDone ? La légende des Forces mentales, l’un des quatre clones ? Tu C’est un plaisir de pouvoir vous adresser la parole, je suis un de vos fervents admirateurs, voyez-vous ?
Stuffy resta abasourdi pendant plusieurs secondes avant de reprendre le contact.
Heu... on se connait  ?
MOI, je vous connais et c’est bien suffisant, répondit l’autre, un rien amusé. Mais, si vous voulez une anecdote croustillante, je suis l’inventeur de la technologie que le professeur QuartMac a utilisée pour vous permettre de survivre. Je me propose de venir à votre bord vous la présenter en personne, si vous me l’autorisez.
Ne bougez pas ! Nous sommes menacés par de dangereux appareils de combat qui peuvent surgir à tout instant, on ne peut pas laisser un vaisseau inconnu s'approcher comme ça. Je serais vous, je m’éloignerais au plus vite.
Ne vous inquiétez pas, agent MacDone, ils sont loin. Lorsque vous en avez détruit un, leur haut commandement a pris peur de perdre encore ses prototypes, il a préféré les rappeler. Ce qui en soit, peut être considéré comme une grande victoire pour vous.
Qu’est-ce qui nous prouve que vous dites la vérité ? s’enhardit Stuffy, acceptant difficilement cette soi-disant apparition miracle d’un... « Empereur-Dieu » ?
Je sais exactement où est l’Exode, je connais très bien Fabio Ouli, le frère de votre ami Ralato et beaucoup d’exodés. Je peux vous faire arriver à eux avant le reste de la flotte du chancelier suprême.
Marquant une petite pause pour laisser son auditoire absorber ces informations, la voix reprit :
Je suis au fait de beaucoup de choses à votre sujet, agent MacDone, suffisamment pour comprendre ce que vous faites ici et vous offrir la confiance d’un dieu. Ce n’est pas rien, sachez en profiter.
Puis-je venir à votre bord, maintenant?

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RedU T1 Ch28 Ep09

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode09 : « Frayeur (2)»

Nous sommes navrées de ne pouvoir vous donner plus d’information à leur sujet, mais ayant quitté MaterOne depuis quelque temps, nous ne sommes plus au fait de toutes les dernières nouveautés, reprit Azala.
Lors de votre intervention au Parlement nalcoēhual, rétorqua Loxa en se saisissant d’une seconde pâtisserie, vous aviez précisé que le gouvernement actuellement en place se révèlerait hostile à nos intérêts.
Je l’ai effectivement dit.
Situation délicate. La princesse échangea un regard avec Melba en une muette demande de conseil. Celle-ci lui répondit par un discret hochement de tête négatif. Vers où allait encore leur allégeance ? S’il était facile de choisir entre MaterOne et l’Exode, la venue de ces croiseurs changeait beaucoup de choses. Se présentaient-ils pour soutenir les exodés ou au contraire arrivaient-ils pour « terminer le travail » ? Si Poféus était toujours à la tête des Forces mentales, la seconde option s’avérait envisageable. Ou encore, peut-être était-ce simplement une nouvelle vague de vaisseaux d’exploration ? Tout était possible d’autant plus que, pour l’instant, elle n’avait qu’une image holographique pour se forger un jugement. C’était assez faible. Le conseil de Melba pouvait se résumer ainsi : « ne lâchez rien... », que compléta Azala avec « ... avant d’en savoir plus. »
Loxa tenait toujours sa pâtisserie en main, mais elle observait la princesse de ses grands yeux jaunes, comme figée. Celle-ci comprit de suite que l’autre épiait ses pensées et rétorqua :
Allons, Parlementaire, ne soyez pas ce genre de politicien là. Vous valez mieux que cela.
Mhmm... disons que certaines situations demandent parfois quelque infraction à la courtoisie commune, répondit Loxa en engloutissant la viennoiserie. Je... < crunch >... ne peux aller contre ma nature... < crunch >... de Nalcoēhual, non plus. Le langage Mental est... < crunch >... spontané chez nous. Mais reprenons...
Elle s’essuya la bouche et se servit une nouvelle tasse de lait de Zlabot avant de poursuivre.
... donc pensez-vous que nous devrions considérer ces nouveaux venus comme des ennemis par défaut ?
De ce que je sais de vos convictions politiques, ce ne doit guère être une question, Loxa. Mais les responsabilités élargissent sans doute les points de vue. Je vous conseillerais d’entrer en contact avec eux pour connaître leurs intentions. Après tout, le Cercle de Khabit est indéniablement vôtre, il est légitime que vous en réguliez le passage. Je crois me souvenir que l’Exode avait demandé l’autorisation, malgré votre réponse brutale.
Oui, mais la doctrine usuelle était assez ferme sur le sujet. Notre nouveau Comité de salut public a aussi pour rôle d’éviter la guerre et maintenant que l’Exode n’est plus un problème, nous pouvons évoluer sur ce genre de concept.
Azala subit le coup sans férir, mais elle savait que même sans comprendre les mots pensés, Loxa ressentait les émotions éprouvées par la jeune femme. Absorbant silencieusement son second lait, la politicienne ne faisait pas mine de suivre l’esprit de sa vis à vis, mais la feinte était évidente.
Elle l’avait prévenu dès le début sur sa capacité à lire dans les pensées, sans doute pour affaiblir son interlocutrice et embrouiller ses facultés de raisonnement. Combien de spécialistes psychiques scrutaient leurs cerveaux en plus de Loxa ? Sous les airs d’un petit déjeuner, c’était bel et bien un interrogatoire qui se déroulait en ce moment. Elle regarda encore une fois Melba qui réitéra son conseil de ne pas s’épandre plus sur le sujet. D’un autre côté, leurs destins à toutes deux dépendaient du bon vouloir de la femme face à elles et ses derniers propos sur l’Exode n’auguraient rien de bien. Les transporteurs avaient-ils été tous ou en partie détruit ? Jusqu’à quel point Ragnvald s’était-il opposé à la Flotte nalcoēhuale ?
Et si c’était cela qu’entendait justement négocier Loxa ? La formation de la princesse en matière de diplomatie représentait l’excellence de ce que la royauté avait pu établir, l’heure était venue de l’utiliser dans toute sa force. Azala inspira profondément, puis changea totalement son fusil d’épaule.
« Très bien, Parlementaire, arrêtons donc de jouer au chat et à la souris. Nous avons effectivement des informations sur ce croiseur, mais les partager avec vous demandera aussi un effort de votre part. Parlez-nous d’abord de nos amis de l’Exode. Que s’est-il passé  ? »
La députée nalcoēhuale parut réfléchir quelques secondes, ou échanger avec des conseillers, puis se leva simplement de sa chaise pour s’installer sur un des angles de son bureau. Nous sortions du protocole de l’interrogatoire et Melba ne s’y trompa pas : elle quitta pareillement sa place pour venir s’établir dans le dos d’Azala, sa position habituelle de défense. Le sourire carnassier de Loxa, bien naturel cette fois, montrait combien tout le monde se comprenait enfin.
« Nous avons... échoué à anéantir l’Exode. La protection de Ragnvald fut un obstacle à notre plan d’attaque. Vos... confrères se sont avérés également de redoutables adversaires. Mais, entre temps, nous avons détecté l’arrivée d’une flotte d’appareils identiques à celui-ci. Comme ils n’ont pas respecté notre avertissement, nous avons lancé nos premières vagues d’assaut pour un résultat assez peu concluant.
Sans doute, votre espèce est-elle aussi retorse que ce que racontent les livres d’histoire. Vous avez la parole. »
Azala patienta quelques secondes, profitant d’un profond soulagement : l’annonce de la survie de l’Exode mettait fin à une semaine d’insupportables interrogations. Jugeant Loxa honnête, elle tourna son siège vers elle, croisant ses longues jambes pour en répercuter le bruit du plissement dans la pièce. Elle s’appuya bien droite contre son dossier et vida donc son sac :
« Nous ne connaissons pas ce modèle d’appareil, c’est vrai, mais l’emblème sur sa coque nous parle, par contre. Il s’agit des Forces mentales. Cette organisation regroupe les adeptes humains capables d’exploits de l’esprit comme vous, chère Loxa. Ils sont entrainés au maniement de cet art — du plus haut niveau — dès leur enfance et, ce, depuis les débuts répertoriés de l’humanité.
À leur tête se trouvait, j’ignore ce qu’il en est encore maintenant, celui qui a fait chuter la royauté. C’est un personnage cruel et vicieux d’une intelligence hors du commun qui s’avère également être... mon demi-frère. Mais ne vous y trompez pas, il me hait et ne rêve que de me voir rayée des vivants.
Vous savez tout, Loxa. »
L’autre resta un moment à observer la princesse en cherchant, seule ou accompagnée de Nalcoēhuals extérieurs, à juger de l’authenticité de ce récit. Visiblement, ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord, car après quelques instants, la parlementaire lâcha sèchement :
Une autre théorie prétend que vous n’auriez été que le faux-nez d’une invasion. Votre but aurait été de détourner notre attention et de tester nos défenses.
Ç’aurait été stupide, réagit Melba dans le dos de la princesse. Aucun manuel digne de ce nom ne considèrerait qu’envoyer 3 millions de personnes à l’abattoir ferait une bonne diversion. Je vous parie qu’à l’heure actuelle, la Flotte mentale en sait plus sur vous que toutes les générations ayant affronté vos ancêtres !

Ne les sous-estimez pas, confirma Azala. Ils ont été pendant cinq-cents années le fer de lance de mes aïeux. C’était eux à qui l’on confiait les missions trop délicates et les matériels de dernier cri. Peut-être ont-ils déjà pu entrer dans vos esprits et soutirer toutes sortes d’informations, si ce n’est contrôler certains de vos soldats.
Est-ce que je me trompe ?
L’autre ne répondit pas, semblant contenir une frustration au point que son goitre se fonça légèrement. Azala ne doutait pas d’avoir touché juste. La preuve en était le chatouillement, plus soutenu que jamais, aux tréfonds de son crâne. On scrutait, on analysait, on tentait de comprendre l’incompréhensible : comment ces humains honnis pouvaient-ils encore leur tenir tête ?
Si ce n’est pas nous, interrogea Loxa, une incertitude dans la voix, alors quelle est la destination de cette flotte ?
Je vous l’ai dit : on ne sait pas. Mais s’ils suivent le sillon tracé par l’Exode, alors peut-être que nous étions leur cible. Après tout, les exodés sont d’abord des opposants, des bannis, tout à fait le genre que mon demi-frère — que ce qualificatif m’irrite ! — ne peut laisser vaquer en liberté.
La République nalcoēhuale se trouverait alors simplement sur le chemin d’un... règlement de compte entre humains ? Le ton de la voix monta soudain quand elle poursuivit : allons donc, à qui voulez-vous faire croire cela ? Rien que l’attentat contre ma personne prouve que ce n’est pas possible ! Vous vous êtes tous alliés : humains et Ragnvald contre nous !
Dans ce cas, le timing était mauvais. C’est maintenant et ici qu’on devrait vous tuer, alors que l’Exode est parti et l’armée Mentale arrive, répondit froidement Melba.
Il ne fallut pas quinze secondes pour voir se ruer dans la salle toute une troupe armée jusqu’aux dents de paralyseurs, qu’ils pointèrent immédiatement dans la direction des deux femmes. Mais Azala et sa garde du corps restèrent parfaitement immobiles et Loxa, croisant encore une fois le regard d’Azala, calma d’une main l’impétuosité de sa sécurité. Sous son impulsion psychique, ils baissèrent leurs armes, mais n’en quittèrent pas pour autant la pièce. La parlementaire descendit enfin de son coin de bureau et fit quelques pas vers la princesse :
Nous ne pouvons sonder votre esprit pour avoir la certitude que vous nous dites vrai. Malgré cela, vos arguments ont le mérite de se tenir.
Pour votre attentat, précisa Azala, toujours impassible, vous savez combien l’Empereur-Dieu est solitaire. Je parierais qu’il voulait plutôt couper la tête de l’aile du parlement la plus opposée à un rapprochement entre l’Exode et votre République. Inutile de dire que j’aurais été totalement contre cette action, il faut bien être un cyborg pour croire à la mort d’une idée au travers de celle d’un de ses partisans.
Loxa ne l’écoutait plus. Elle venait de fermer ses paupières, révélant au passage une autre partie de son maquillage, violet clair cette fois. Lorsqu’elle les rouvrit, elle tremblait si fort qu’elle dut serrer les poings et la mâchoire pour tenter de dissimuler cette faiblesse. N’y arrivant visiblement pas, elle se saisit d’un bloc translucide destiné aux transmissions et le projeta contre le large miroir derrière elle, qui se brisa sous l’impact ! Une myriade de morceaux de verre ruisselèrent sur le sol, tandis qu’on surprenait une seconde vitre cachée avec plusieurs militaires et civils en costumes sombres qui la regardait, ébahis. Loxa s’adressa à l’un des gradés dissimulés :
HUATE ! JE VEUX UN ANÉANTISSEMENT TOTAL ET ABSOLU DU SYSTÈME DE CHILICO ! STÉRILISEZ SES VILLES, RASEZ SES STATIONS, DÉTRUISEZ TOUTES CETTE PLÈBE QUI OSE NOUS DÉFIER !
Mais cela outrepasse nos droits, Madame ! monta la voix de l’officier au travers de la paroi transparente, sans aucun doute se doublait-elle d’un message psychique inaudible pour Azala. Il nous faudrait une réunion extraordinaire du...
La République est en danger ! rugit l’autre, en rage. L’ennemi est parmi nous : Amiral Huate, je vous charge de le débusquer, par tous les moyens. Il ne doit en rester que des carcasses fumantes. Pas de prisonniers, plus de prisonniers !
Elle se retourna brusquement vers la princesse et Melba, sa fureur semblant s’atténuer. Mais ses propos n’en demeurèrent pas moins glaciaux :
« Je déclare l’État de Frayeur. À nous de l’imposer dans le cœur de nos adversaires d’où qu’ils viennent ! Le comité de salut public publiera le décret dans une dizaine de décilles. Vous avez dorénavant les mains libres, Amiral.
Quant à vous, princesse Azala et Melba... »
Elle inspira profondément, laissant Azala s’interroger sur le sort qui leur serait réservé, puis afficha le même superbe sourire du début de leur rencontre  :
« Je vous prie de regagner vos quartiers. Votre aide nous a été et, je l’espère, nous sera encore précieuse. Que le domestique assigné vous accompagne. Soldats, il n’y a plus rien à voir, sortez d’ici ! » ajouta-t-elle à l’intention des membres de la sécurité présents dans le bureau.
Azala et Melba se demandèrent tout le long du chemin de retour ce que « l’état de frayeur » pouvait bien signifier. Mais les propos de la Parlementaire Loxa ne laissaient guère planer de doute.

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RedU T1 Ch28 Ep08

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode08 : « Frayeur (1)»

La Princesse Azala suivait d’un pas assuré le Nalcoēhual assigné à son service. Une poignée de centimètres derrière elle, légèrement à gauche comme lors des cérémonies protocolaires, Melba, sa garde du corps lakedaímōn et amie d’enfance surveillait ses arrières. Les traits tirés et les cheveux tenus par un simple élastique, la Brune trentenaire se remettait lentement du traitement que leurs geôliers lui avaient fait subir plusieurs jours auparavant. Pressentant l’efficacité de la combattante, ils n’avaient rien trouvé de mieux que de la paralyser sous des décharges électriques jusqu’à ce qu’un évanouissement s’en suive. Elle était donc tombée inconsciente dans la souffrance et Azala n’osait imaginer ce que cela devait représenter comme épreuve. Leurs regards se croisèrent et, malgré tout, celui vert foncé de Melba demeurait vif et alerte, plus profond que jamais. Nul doute que si la princesse le lui ordonnait, pas un nalcoēhual ne sortirait vivant de la galerie qu’ils traversaient en ce moment.
Il fallait d’ailleurs reconnaitre à la Parlementaire Loxa un respect certain pour la promesse donnée à ses prisonniers. Azala avait assuré qu’elles ne tenteraient pas de s’enfuir s’ils libéraient Melba de la cryogénisation, les deux camps avaient tenu parole. Bien qu’il y ait toujours quelques chatouillements dans les tréfonds de son esprit, preuve d’une activité Mentale à son encontre, on leur épargnait dorénavant les gardes armés, les entraves et les évacuations de couloirs avant leur venue. Leur logement obéissait aux mêmes normes que n’importe quel haut fonctionnaire de Ti’ltchiti et la personne « à leur service » se révélait d’une courtoisie irréprochable. Elle réajusta le petit appareil que l’Empereur-Dieu Godheim, enfin son avatar, leur avait fourni quelques jours plus tôt avant d’être détruit dans le Parlement nalcoēhual. C’était un traducteur instantané qui permettait une réelle et permanente interaction avec cette nouvelle race et civilisation extérieure aux humains. On ne le lui avait jamais retiré, refoulant quelques tics nerveux à la présence d’un instrument de Ragnvald dans la capitale administrative et économique. Passé par d’innombrables censeurs et détecteurs en tous genres, il avait finalement été jugé plus utile que dangereux.
Melba se rapprocha discrètement d’elle pour souffler à son oreille :
Madame, vous sentez cette tension chez ceux que l’on croise ? Il y a une différence d’ambiance depuis que nous sommes arrivées.
Oui, je l’ai remarqué également. Plus de soldats, plus de gens pressés avec des papiers urgents...
Exactement. Et des mines assombries, aussi... enfin de ce que je peux décrypter de ces visages bleus. Plus absents ou troublés. Elle laissa s’éloigner un passant puis ajouta : une chose est sure, ce n’est pas nous qui les mettons dans cet état.
Azala approuva silencieusement de la tête tandis que Melba reprenait sa place. Quelque chose de sanglant trainait dans les esprits de chacun, une menace suffisante pour qu’au cœur de cette puissante république, même les placides fonctionnaires en devinssent soucieux. Qu’était-ce donc ?
L’Exode ?
Non, la jeune princesse ne voyait pas comment la fuite ou l’anéantissement des transporteurs aurait pu inquiéter jusqu’ici. Alors, quoi ?
La réponse à cette question se trouvait peut-être derrière la porte du bureau de la Parlementaire Loxa, à l’origine de leur « invitation. » Tout du moins, était-ce ce qu’Azala avait cru déchiffrer sur le petit hologramme qu’on leur avait adressé au matin. La jeune princesse aux vingt-cinq printemps, ancienne prétendante à la couronne de toute l’humanité, avait fini par percer les premiers arcanes du langage nalcoēhual. Elle y avait découvert, surprise, quelques liens avec plusieurs idiomes tropicaliens et même certains mots courants en langue commune. Godheim avait reconnu que cette race était originaire de « Veora », le nom qu’ils donnaient à MaterOne, et en avait été chassée... par les premières générations de colons humains. Au point de vue de la linguistique, on pouvait supposer qu’une cohabitation suffisamment longue, pour infuser des éléments de langage encore d’actualité, s’était au moins produite au préalable.
Les battants de la porte face à elle s’ouvrirent, la ramenant à l’immédiat. La pièce était assez large et plutôt basse, aux proportions des habitants d’ici, et un bureau s’y élevait au centre, l’éclairage étant assuré par le plafonnier. Quelques décorations ornaient par-ci par-là le maigre mobilier et l’on ne pouvait manquer les représentations, des tableaux affichés sur films holographiques, qui couvraient les murs adjacents tandis qu’un miroir emplissait la paroi du fond. Loxa se tenait près d’une entrée secondaire dans le coin droit, expliquant quelque chose par de secs mouvements de ses bras à trois officiers au garde à vous. La discussion psychique ne transperçait pas jusqu’à la princesse, mais la scène parlait d’elle-même. Quelque chose enrageait la politicienne et elle tenait à le préciser clairement à ses subordonnés. Le fait que ce soient des militaires n’était évidemment pas un indice anodin : une bataille, une guerre, quelque chose du genre se déroulait.
La parlementaire lança un coup d’œil dans sa direction, puis se retourna pour conclure en écrasant son poing gauche dans le creux de l’autre main avant de les congédier. On ne saurait être plus explicite. Elle se rapprocha alors des nouveaux arrivants, simulant une expression chaleureuse visiblement tirée de livres d’histoire humaine.
Ambassadrice Azala et cette chère Melba ! Je suis navrée de vous avoir fait attendre, mais nous sommes quelque peu préoccupés en ce moment. Votre suite et le service associé vous conviennent-ils ?
Ils sont irréprochables et nous vous en remercions. C’est une face appréciable de l’accueil de votre civilisation qui n’est pas assez reconnue en dehors de vos frontières, répondit Azala aussi posément que possible.
Loxa prit un faux air dépité pour répliquer :
Que voulez-vous ? Nous sommes un peuple plutôt réservé, les étrangers ne sont généralement pas... on dira qu’ils ne peuvent accéder à cette partie du Cercle de Khabit. Retrouvant son expression première, elle ajouta : mais installez-vous donc dans ces fauteuils, j’ai fait préparer un lait de Zlabot pour que nous puissions profiter d’une collation. Vous aimez le lait de Zlabot, n’est-ce pas ?
Nous y avons gouté récemment, c’est très raffiné. Je me suis d’ailleurs demandé, comment saviez-vous que nos organismes le digèreraient ?
L’autre lui adressa un grand sourire en guise de réponse. Elle n’arborait plus les envahissants bandages qui la recouvraient en totalité comme lors de leur première rencontre, au pupitre du parlement. Loxa portait désormais une tenue plus seyante, faite d’interminables bottes sombres remontant jusqu’en haut de ses cuisses. Une longue robe aux motifs prune et gris, constituée d’un seul morceau de tissu, s’enroulait finalement autour des hanches. Une sorte de collier présentant plusieurs médailles aux détails inconnus reposait sur son goitre bleu ciel, tandis qu’un foulard or bien ajusté dissimulait ses deux antennes sans doute nouées en chignon. Pas de nez ni d’oreilles, de grandes pupilles jaunes encadrées par une arcade sourcilière proéminente et une absence de poitrine pour les femmes caractérisaient en partie la physionomie nalcoēhuale. Cela avait logiquement surpris Azala lors de leur première rencontre, mais à l’usage elle avait su repérer des différences entre les teintes, les formes du visage ou des yeux. Ici, par exemple, Loxa s’était maquillé les contours des orbites et une nuance très légèrement rosâtre égaillait ses fossettes.
Certaines caractéristiques culturelles traversaient les frontières raciales, semblait-il. Loxa pencha doucement la tête sur le côté, comme si elle tentait de comprendre quelque chose.
Je vous entends penser, savez-vous ? Mais je n’arrive pas à en saisir les termes. Cela dit... vous évoquez mon apparence ou quelque chose de sexualisé, n’est-ce pas ?
Effectivement, je notais quelques similitudes entre le soin que nous portions toutes deux à nos tenues vestimentaires. Malgré nos différences physiologiques, certaines habitudes ou coutumes sont comparables.
D’un geste, l’autre les invita à s’installer autour d’une petite table ou un domestique apportait un plateau. Elle réceptionna sa tasse de lait de Zlabot et en but immédiatement une gorgée, fermant momentanément les yeux, sans aucun égard pour ses « invitées ». Melba et Azala échangèrent un regard : depuis combien de temps n’avait-elle pas absorbé de nourriture ? La Brune lakedaímōn en profita pour se saisir d’une sorte de pâtisserie qu’elle gouta d’abord par petits morceaux, pour en engloutir soudain la moitié, en une fois. Elle ajouta la bouche pleine, à l’intention d’Azala :
Mais... < crunch >... c’est très bon çà !
Melba ? s’en étonna Azala.
Oui, je... < crunch >... sais, mais vraiment vous devriez essayer, Princesse.
Comment refuser ?
Alors que Loxa terminait consciencieusement son lait de Zlabot, l’accueil des invités restant encore une partie bien mystérieuse des coutumes locales, Azala se servit également sur le plateau. Melba et elles se connaissaient depuis leur enfance, il était inutile de préciser que l’objectif de ce petit cinéma était de faire croire à Loxa que les deux femmes se détendaient. Comme on ignorait toujours la raison de ce rendez-vous, mieux valait jouer le jeu en attendant d’en savoir plus.
La parlementaire soupira finalement d’aise en reposant son bol, semblant profiter encore du doux parfum émanant de son récipient vide. Elle reprit la conversation, aussi naturellement que si elle ne l’avait pas interrompue pour son déjeuner.
« Connaissez-vous ceci ? » demanda-t-elle simplement, en désignant la représentation sur l’autre mur de la salle.
L’image historique originale se troubla, laissant la place à un astronef sur toute la largeur de l’hologramme. Azala et Melba se retournèrent et considérèrent l’engin. Ce fut la garde du corps qui partagea ses réflexions, à haute voix :
Fabrication humaine, un vaisseau de la force spatiale. Si j’en juge par l’aspect général, c’est un croiseur. Du bon gros modèle, en tout cas.
Oui, compléta la princesse, il a l’air récent. Où l’avez-vous trouvé, Parlementaire Loxa ?
Ce ne sont que quelques images de sondes que nous avons envoyées au loin dans l’espace. Elle se saisit à son tour d’une pâtisserie et demanda distraitement avant de l’engloutir : je pensais que vous pourriez m’en dire plus ?
Cela ne dura qu’une demi-seconde, mais l’œil de Melba tressaillit tandis qu’un petit spasme à peine visible remua le pouce droit de la princesse. Toutes deux avaient parfaitement reconnu le symbole des Forces mentales à l’arrière du fuselage. Lors de leur départ de l’Exode, le Contramiral Poféus se trouvait à la tête de tout l’appareil sécuritaire civil et militaire et les dieux seuls savaient ce qui s’était passé depuis sur MaterOne.
Une chose demeurait : si une flotte de ce genre d’engin géant ultra moderne venait à pénétrer dans l’espace nalcoēhual, ce ne serait certainement pas en gage de paix.

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RedU T1 Ch28 Ep07

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode07: « Déclaration »

Xopilat’l se tenait aussi droit que possible, supportant les douleurs qui marquaient son corps de nombreux hématomes. Entouré de dix gardes armés comme en première ligne d’un champ de bataille, il attendait l’ouverture du sas. Juste au moment où celui-ci s’écarta, un choc dans ses côtes lui rappela combien la haine de tous les militaires de Ti’ltchiti demeurait toujours vivace, malgré sa capture. On lui souffla à l’oreille:
« Espèce de merde, j’espère qu’ils t’en feront baver. On sait mâter les Zlabots comme toi, ici... »
L’officier en tête du peloton jeta un œil sévère au soldat derrière Xopilat’l et celui-ci recula pour reprendre sa place. Mais aux ricanements qui fusaient plus ou moins en catimini autour de lui, alors que la petite troupe progressait dans le large corridor, il ne s’agissait pas de se faire d’illusions. Le responsable reprochait surtout à son subordonné de n’être pas plus discret, quand aux regards de ceux qui croisaient le convoi, ils ne sauraient être plus explicites.
Le navire-prison Hualtollohuit s’était spécialement rapproché de la planète Cuitliē pour prendre livraison, en urgence, de son plus dangereux et important colis de ces dernières années : le Président de la République cachée de Chilico. La nouvelle avait parcouru tout le système, occultant les dures conditions de travail, s’imposant dans les réunions familiales et, bien sûr, faisant les gros titres des journaux multivisuels. Le gouverneur No’ork Kelm’tek avait même reçu un message de félicitations de la Parlementaire Loxa, membre du Comité de salut public actuellement au pouvoir dans la capitale : Ti’ltchiti.
Après quelques minutes de marche et quelques crachats de provenance inconnue, le groupe s’arrêta devant une porte à double battant gardé par trois miliciens visiblement tendus. Le col de leurs uniformes serrait les goitres, caractéristiques des Nalcoēhuals, à la limite de l’étouffement que l’on pouvait déterminer au teint aigue-marine de leurs visages. On présentait que les habitants de Chilico possédaient une couleur de peau d’un bleu plus foncé et des arcades sourcilières plus proéminentes que les Nalcoēhuals dits « normaux », ce qui en faisait bien évidemment une sous-race pour certains. Xopilat’l n’avait jamais vraiment remarqué de différence notable, pourtant, mais cela importait peu dans l’esprit des racistes de tout ordre.
Deux coups dans chaque genou et le Président s’effondra alors que les battants s’ouvraient sur une salle assez large pour contenir la cinquantaine de journalistes invités pour l’occasion. Cette fois, l’officier responsable montra son mécontentement manifeste et, d’un signal psychique, il congédia les neuf soldats. Celui qui l’avait frappé au premier sas n’eut que le temps d’ajouter avant de s’éloigner, goguenard :
« On se retrouvera en enfer, président d’opérette. »
Deux des sentinelles de l’entrée s’approchèrent et l’aidèrent à se relever, sous les flashs des appareils holographiques. Cela fit naitre une remarque dans l’esprit de Xopilat’l :
« Est-ce que je suis dans un cirque de Zlabot, ou une arène, ou les deux ? »
Toujours soutenu par les gardes, Xopilat’l progressa dans l’allée maintenue ouverte devant lui par des cordons de sécurité. On lui criait des questions à distance, quand ce n’étaient pas des insultes qui cognaient contre ses barrières Mentales. Les flashs et les projecteurs baignaient ces quelques mètres jusqu’au jury de préséance en un chemin de lumière.

Il aurait pu s’accouder à l’estrade devant lui, mais son honneur comme sa fonction ne le lui permettait pas. C’est donc droit et fier, serrant les dents, que le Président de la République cachée de Chilico fît face à ses accusateurs. Du haut de leur promontoire, plusieurs personnalités de l’armée, de la justice et de l’administration le dominaient de leurs regards suffisants. Au centre, le gouverneur, Kelm’tek, bien entendu, à sa gauche le procureur Chcat’l, bien connu des sympathisants séparatistes pour son impitoyable haine envers toute forme de contestation. Les autres n’étaient que des subalternes qui considéraient leur présence en ce lieu comme une reconnaissance de leur statut dans ce système stellaire. Ceci étant dit, on avait donc concentré ici la crème des instances dirigeantes de Chilico et ce n’était pas anodin.
« Un peu de calme ! ordonna le gouverneur alors qu’un grand gond résonna pour ramener le silence dans la salle. Nous sommes réunis en cet endroit pour énoncer à Xopilat'l Aktar les différents motifs d’accusation qui le conduiront au tribunal d’exception. »
Un hologramme de dessina au-dessus des jurés et une liste sans fin s’y déroula, où l’on retrouvait un peu de tout et n’importe quoi. Le gouverneur poursuivit :
Inculpé Aktar, vous devez tout d’abord nous donner votre opinion sur cette liste de... griefs. Puis nous vous demanderons sous quelle forme vous désirez plaider votre culpabilité : volontaire ou involontaire. Suivant ce choix, les preuves à produire de votre innocence devront procéder de voies différentes.
...
Vous ne dites rien ? s’étonna le gouverneur. Vous n’ignorez pas que parmi vos accusations, plusieurs sont liées à des actes de sédition et de rébellion envers l’état, ce qui vous prive malheureusement de l’assistance d’un avocat. Seules vos paroles seront donc inscrites aux minutes de cette préséance.
Toujours aucune réponse. Sombre, Xopilat’l laissait ses larges pupilles jaunes glisser sur chaque participant, comme s’il les prenait à témoin de cette parodie de justice.
Le gouverneur semblait tout de même bien embarrassé que le prévenu ne réagisse pas ou, comme on l’attendait, ne se lance pas dans une longue litanie révolutionnaire qui aurait achevé de le décrédibiliser. Il échangea tour à tour à voix basse avec ses voisins, tandis que quelques flashs crépitaient à nouveau dans la salle. Le procureur hocha placidement de la tête, donnant visiblement son approbation à la proposition de Kelm’tek qui reprit la parole :
« Ce jury de préséance accepte donc le silence de l’inculpé comme l’aveu d’une culpabilité volontaire. Nous réunirons le tribunal des intelligences artificielles d’ici trois déciles pour passer à l’étape suivante de la procédure. Je pense que si personne n’a autre chose à ajouter, nous pouvons clore cette... »
Soudain, les portes à doubles battants que les gardes avaient consciencieusement refermées s’ouvrirent, laissant entrer plus d’une trentaine d’inconnus armés de paralyseurs. Point commun entre eux : ils portaient tous des vêtements de prisonniers. Derrière le jury lui-même, une demi-douzaine d’autres apparurent, tenant immédiatement les convives en joue. Xopilat’l lança un salut au soldat qui l’avait insulté et frappé de manière si véhémente lors de leur arrivée : Telma’k, son ami de longue date, avait joué son rôle à la perfection.
Mais, mais... que se passe-t-il ? maugréa le gouverneur en tentant de se lever. D’une main ferme, Telma’k l’obligea à se rassoir alors que la voix du président tonna dans la salle, imposant le silence.
Je vais donc prendre la parole puisque vous me l’avez si gentiment demandé, Gouverneur !
Il se tourna vers le public, composé principalement de journalistes qui avaient désormais tous allumé leurs enregistreurs, et poursuivit :
« Depuis le Hualtollohuit, un symbole de l’oppresseur de Ti’ltchiti parmi d’autres, je déclare officielle la création de la République de Chilico. En tant que président intérimaire, en attendant la tenue de prochaines élections, j’annonce la fermeture immédiate de toutes les mines, raffineries et entrepôt de stockage de « Pierres qui chantent ». Plus aucun vaisseau cargo ne s’éloignera de notre nouvelle république s’il contient ne serait-ce qu’un gramme de ce précieux matériau. L’Ordre des dockers libres verrouille en ce moment les installations, nos partisans disséminés dans l’administration transmettent les ordres et nous ordonnons à l’unique bâtiment militaire nalcoēhual en fonction dans ce système stellaire de se rendre ou de le quitter, sous peine de se retrouver partout interdit d’escale.
Je vous remercie, mesdames et messieurs, de transmettre ce message au plus grand nombre, pour annoncer la bonne nouvelle. »
Depuis son promontoire, le siège du gouverneur fut secoué, signe qu’on exigeait qu’il se redresse. Devant l’air abasourdi qu’il lançât à Telma’k, celui-ci lui adressa son plus beau sourire et le contacta psychiquement :
° Vous étiez tellement obnubilé par le président que vous n’avez pas tenu compte des soldats qui l’accompagnait, ni des dizaines de petites mains qui travaillaient laborieusement dans les rouages de ce vaisseau-prison depuis des années.
Le plus drôle, c’est que vous avez patiemment regroupé ici des milliers de nos militants, nous n’avons eu qu’à ouvrir les geôles. Tout cela au nez et à la barbe de vos services secrets qui pensaient si crânement nous tenir sous leur joug. °
Inspirant un grand coup, il poussa Telma’k et le procureur devant lui pour passer la porte. Dans le couloir, des dizaines et des dizaines d’autres anciens prisonniers les attendaient, l’air menaçant. L’ami de Xopilat’l ajouta :
° Remerciez le président, il m’a demandé de garantir de votre sécurité. Personne ne vous touchera donc... °
Et c’est sous une pluie de crachat que les membres du jury de préséance parcoururent la distance les séparant des geôles, où ils avaient précédemment placé tous les condamnés.

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