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Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 17 : «Délivrance (2)»

Monsieur, c’est votre cancer, une maladie. Il n’y a pas de clémence pour ce genre de combat là. Il doit disparaitre. Écartez-vous, ce sera bientôt fini.
Je… je vois que tes… nouveaux pouvoirs t’empêchent d’entendre un ordre pourtant simple.
Le chancelier se redressa, maintenant sa poigne sur l’avant-bras de Ralato. Une certitude, une affirmation de soi, propre à la personnalité de celui qui fut le maitre des Forces mentales reprenait lentement possession de Poféus. Le surhomme qu’était devenu Ralato ne pouvait ignorer cette transformation soudaine de son chef, qui pleurait encore à chaudes larmes quelques minutes plus tôt.

Tu. le. laisses, est-ce clair ? précisa-t-il froidement à son subordonné.
Les bras de Ralato s’abaissèrent, se rejoignant dans son dos en position de repos militaire. Sans y réfléchir, le soldat en lui réagissait aux injonctions d’un supérieur, celui-ci en particulier. Méfiant, Poféus l’examina encore une poignée de secondes, pensif, jusqu’à ce que l’autre perde son regard dans un horizon imaginaire, la chaine hiérarchique finalement rétablie. Le chancelier se tourna alors vers la créature qui flottait derrière lui.
L’opération de Ralato, même avortée, l’avait profondément marqué. Son maintien en l’air demeurait erratique, instable, un peu plus de la moitié de sa surface souffrait de lactescence, séchant peu ou prou. Les effluves vert foncé se mouvant en elle semblaient ralentir, virant au rouge aux abords des plaques laiteuses.
Encore une minute ou deux de ce traitement et elle aurait disparu, flétrie par l’intervention d’une puissance sans égale.
Es-tu toujours vivant ? demanda simplement le chancelier.
SI TU ES, ALORS JE SUIS AUSSI.
Tu prétends donc être moi ? Une représentation du cancer qui me ronge depuis des années ?
PHYSIQUEMENT, JE SUIS COMPOSÉ DE TES CELLULES ET MON ESPRIT EST EMPLI DE TES SOUVENIRS.
OUI, JE SUIS TOI.
La logique un peu arrangée de cette affirmation laissa Poféus songeur avant de reprendre.
Pourquoi tout ce théâtre, pourquoi m’avoir rendu fou ? J’ai manqué de me suicider plusieurs fois, j’ai… tu m’as fait… manger… mon assistante, revivre plusieurs pans de mon existence avec des personnes et des émotions enfouies dans mon passé. Pourquoi ?

…manger mon assistante… la phrase tourna quelques secondes dans le crâne d’Angilbe. Il avait du mal à faire cohabiter ses souvenirs et leur signification.
La chose ne répondit pas. Angilbe pourrait jurer que certaines plaques blanches avaient encore grossies de quelques millimètres. Le traitement de Ralato se poursuivait-il de lui-même ou son ministre agissait-il en sous-main ?
Ralato. Il sèche encore.
Ce n’est pas moi, Monsieur. Comme toute brulure, cela ne s’arrête pas immédiatement.
Il pouvait très bien mentir et continuer l’opération « dans le monde réel » que Poféus n’y pourrait rien.
Répond-moi, chose. Quel est ton but ?
MAGNAM TE L’A DÉJÀ DONNÉ, NON ?

Tu veux ma mort, voilà ce qu’il m’a révélé. Enfin, toi sous la forme de Calande.

Je ne comprends pas pourquoi tu as perdu ton temps. Tu prétends être moi, mais je ne me commettrais jamais ce genre d’erreur.
Une vaguelette parcourut la surface encore liquide de la sphère, comme un frémissement, avant qu’elle ne reprenne :
TON HEURE EST VENUE, ANGILBE. JE TE CONNAIS PEUT-ÊTRE MIEUX QUE TOI-MÊME, LE MAL DONT TU AS FAIT PREUVE TOUT AU LONG DE TA VIE N’EST QUE CONSÉQUENCE, SEULE LA LOGIQUE FUT TON MOTEUR.
JE SUIS VIVANT, PENSANT, JE SUIS TOI. JE VEUX QUE TU PARTES AVEC MOI VOLONTAIREMENT. J’ESTIME QUE TU AS DROIT À UN DÉPART…
Me pendre ou me faire sauter par la fenêtre n’est pas une manière courtoise pour me convaincre à te suivre, le coupa sèchement Poféus.
TOUJOURS CETTE REMARQUABLE CAPACITÉ À FAIRE ABSTRACTION DE TES SENTIMENTS, D’AUTRES AURAIENT HURLÉ, MAIS TOI — NOUS — NOUS ANALYSONS, NOUS TRAITONS LES INFORMATIONS FROIDEMENT, MÊME CELLES NOUS CONCERN…
Elle glissa de moitié de sa hauteur avant de se reprendre, tournant sur elle-même comme un blessé tâchant de soulager un côté douloureux, puis poursuivit :
NO... BREF, JE SUIS TOI, MAIS UN TOI NOUVEAU. JE NE SUIS QU’UN ENFANT QUE L’ON GAVE D’UNE VIE ENTIÈRE EN QUELQUES MOIS. NOUS AVONS TOUS DEUX REVÉCU TES SOUVENIRS, NOUS AVONS TOUS DEUX SOUFFERT DE LA TORTURE DE TON FRÈRE, JOUI AVEC MÉHALA, PLEURÉ AVEC MAGNAM ET… SUPPLIÉ LE MAGNIFIQUE FABIO DE NOUS PARDONNER.
Sans préambule, Angilbe s’approcha de la chose au flottement oscillant et tâtonna du bout des doigts une croute blanche. Ralato réagit, horrifié :
Monsieur, non !
Reste à ta place, je n’apprécie pas de me répéter. Tu le sais, je crois, lui répondit le chancelier, sans même un regard pour celui venu pourtant le sauver. Il reprit sa conversation avec la créature : tu prétends avoir découvert qui je suis réellement en te nourrissant de mes souvenirs. Calande n’était pas au courant de tout, cela ne l’a pas empêché de m’aimer.
MAIS C’EST ELLE QUI M’A ÉVEILLÉ À LA PENSÉE AUTONOME. CE SONT VOS SÉANCES D’INTROVERSION, LE CHOC DE VOTRE AMOUR, LE TRAUMATISME DE SA MORT QUI ONT PERMIS MON EXISTENCE. CE N’EST PAS PAR HASARD SI JE TE SUIS D’ABORD APPARU SOUS SES TRAITS.
Les doigts glissèrent précautionneusement vers le bord de la plaque blanche, sondant la dureté de la plaie, tel un chasseur nordiste tâtant l’épaisseur de glace sous ses pieds.
S’il vous plait, murmura Ralato, visiblement inquiet.
Tu m’agaces, Ralato, fut la seule réponse d’Angilbe. Tu as donc appris certains évènements de ma vie et pendant que tu grossissais, que tu phagocytais mes cellules saines, tu t’éveillais à la conscience.
ET TOI, TU COMPRENAIS LE MESSAGE.
Quel message ?
HA, HA… HAAAARGHT !
Cette fois, la chose s’affaissa sur le sol en perdant sa géométrie, sa surface fut traversée d’ondes multiples qui la déformaient et de la souffrance irradia à nouveau dans l’esprit des participants. Angilbe esquissa un mouvement pour s’accroupir, mais se reprit au dernier instant, toisant donc de haut la forme affalée sur le chemin de terre.
Elle mourrait. Le traitement infligé par Ralato se révélait comme toujours d’une efficacité à toute épreuve, même non abouti. Dans un soupir, il se retourna vers le ministre qui attendait toujours en position de repos militaire, mais l’expression pour le moins soucieuse.... de l’inquiétude ?
J’insiste pour que tu n’interviennes à aucun prix dans la suite, est-ce clair ?
Et moi, Monsieur, malgré tout le respect que j’ai pour vous, j’insiste pour que vous ne mettiez plus votre vie en danger. Nous avons vraiment besoin de vous pour contrer un grave danger qui plane sur l’humanité !
Un danger, hein ? répéta Angilbe, tournant et retournant ce mot plusieurs fois comme pour mieux en saisir le sens pourtant évident. Avec un sourire inattendu, il répliqua : mon mandat de chancelier n’a guère brillé par son efficacité. Si « l’humanité », comme tu dis, est véritablement en danger, alors le chef naturel pour la guider, ce devrait être toi.
M... pardon ? Moi ?
Aussi incroyable que cela paraisse, l’extraordinaire Mental resta ébahi par cette affirmation. Était-ce l’allégation ou son origine qui le perturbait à ce point ? Jamais, ô grand jamais, le contramiral, puis Chancelier, Poféus n’aurait ne serait-ce qu’évoqué la possibilité de céder sa place à qui que ce soit, fut-il Ralato.
Il passait toujours devant les autres.
Nous, nous avons œuvré tous deux pour le maintien d’un gouvernement fort sous notre férule. Je vous ai suivi, Fabio et moi vous avons suivi pour rendre cet avenir réalisable ! Et maintenant que nous y sommes, maintenant que, plus que jamais, nos choix sont mis à l’épreuve vous… vous…
Ralato, Ralato Ouli ! le coupa Poféus, d’un ton soudain solennel. Je vous nomme officiellement Chancelier suprême par intérim… le temps que tu trouves un moyen de supprimer ce qualificatif. Si combat il doit y avoir, je t’ordonne de le mener, sans le poids que je représenterai dans tes prises de décision.
Mais, je… Monsieur ? bégaya le ministre, si surprit qu’il en perdait sa posture rigide, les bras pendants sur ses flancs.
Affichant un sourire plus fataliste qu’amusé, le chancelier poursuivit :
Aucun témoin ne pourra jamais confirmer cette passation, mais qu’importe. Je compte sur toi, Ralato, fidèle Ralato, pour faire au mieux aussi longtemps que possible et utiliser tous tes talents pour préserver ce que nous avons si durement œuvré à créer.
Mais et… vous ? Chancelier Poféus, vous ne devez pas céder à cette maladie ! Elle va vous…
ELLE A DÉJÀ GAGNÉ, RALATO !
Et d’un geste court, il tomba à genoux et plongea ses deux mains jusqu’aux avant-bras dans la matière verte encore remuante. Ralato hurla, se précipitant vers son chef, mais celui-ci lui cria :
LAISSE-MOI… LAISSE-MOI ! NE T’EN MÊLE PAS !
La substance remonta immédiatement le long de ses épaules, puis se propagea rapidement sur son buste et sa tête. Investissant le corps d’Angilbe Poféus, elle abandonna des morceaux de plaques blanches et dures qui se brisèrent en poussière en percutant le sol. La silhouette entière du chancelier disparaissait maintenant sous une masse mouvante, sorte de gélatine verte parcourue de volutes plus sombres.
Ralato assistait, médusé, à cette absorption, cette…
Une fusion, corrigea-t-il pour lui-même.
Il se retenait d’intervenir, serrant dans ses poings une énergie peut-être capable de renverser le processus. Le chemin de terre commença à frémir, animé par des formes foisonnantes qui le percèrent rapidement. Des pousses de fleurs, herbes, des bosquets puis des arbres s’élevaient tandis que la voie serpentante s’étirait soudain de tous côtés jusqu’à l’infini, se déformant en collines ou vallons. Il aura fallu moins d’un clin d’œil pour reproduire un paysage bucolique que Ralato n’eut aucun mal à reconnaitre. Il s’adressa naturellement à la forme vaguement humanoïde qui se relevait à quelques pas de lui.
Vous retournez donc chez vous, Monsieur ?
OUI, RALATO. NOUS… retournons… chez nous.
Une nouvelle métastase se déroula devant le Mental, le corps se solidifiait et se scindait en deux entités disjointes, mais dont une branche, qui se révéla être deux bras terminés par deux mains jointes, resta commune. De la peau recouvrit la matière encore parcourue d’ondes multiples, s’évasant depuis la plante des pieds pour englober l’entièreté des individus renaissants.
Angilbe Poféus tenait la main de Calande Rorré et s’ils faisaient face à Ralato, leurs regards se perdaient l’un dans l’autre. Un bonheur finalement retrouvé s’épanouissait sur leurs visages.
Je t’aime, Angilbe.
Je t’aime, Calande.
Ils se lovèrent l’un contre l’autre, s’embrassant passionnément, deux amants qui se rejoignaient enfin après une trop longue séparation. Ils tombèrent à genoux et se roulèrent rapidement dans l’herbe, se caressant, riant avant de débuter une lente litanie d’amour charnel rythmé par les souffles des respirations soudain plus profondes.
Un mouvement près d’un arbre solitaire attira l’attention de Ralato. Magnam IV s’y tenait aux côtés de Monsieur Heir, satisfait d’observer le couple qui s’ébattait dans la prairie. Un peu plus loin, une jeune fille en salopette avec un pinceau tendait sa main libre à un gamin blond à la peau pâle que Ralato reconnut comme son frère encore adolescent. Plusieurs existences de Poféus se rencontraient finalement.
Au milieu des hautes herbes, les sons rauques se muèrent en petits cris, les mouvements devinrent plus prononcés, les saccades plus vives.
Ralato soupira doucement, gêné d’assister à cette débauche, mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur.
J’espère connaitre un jour une fin aussi heureuse.
Adieu, Monsieur.
Angilbe Poféus ne répondit pas, trop occupé par la montée de son plaisir… ou tout simplement déjà mort depuis longtemps.

*

Ralato Ouli ouvrit les yeux. Il se trouvait dans la chambre de l’hôpital où l’on avait conduit le chancelier, assit à son chevet. Sanglé sur son lit, celui-ci ne bougeait plus, sa respiration s’était arrêtée, les paupières fermées sur un visage impassible où le connaisseur pouvait tout de même y découvrir l’esquisse d’un léger sourire.
Monsieur, fit une voix devant ses barrières mentales, le chancelier vient de mourir.
Je sais, répondit-il simplement, sans regarder les quatre Gardes mentaux qui patientaient aux angles de la pièce.
Ce quelque chose qu’il sentit glisser sur sa joue gauche, était-ce une larme ?
Le ministre observa une nouvelle fois le visage calme de celui qui avait supervisé sa formation chez le Professeur QuartMac et encadré ses études à l’Université mentale. Il l’avait ensuite accompagné plus d’une dizaine d’années jusqu’au sommet des responsabilités. Lentement, il entreprit de défaire les liens maintenant le corps désormais inerte. Lorsque la dernière sangle tomba, un bras glissa pour pendre sans vie face à Ralato. Celui-ci le remit bien à plat contre le flanc et tira le drap pour recouvrir la tête puis le borda.
Une dernière inspiration, un dernier soupir…
Ralato se leva et se tourna vers les gardes. Le chancelier lui avait offert l’Humanité en testament, il lui revenait donc de la protéger et il comptait bien s’acquitter de cette tâche.
Le message psychique qu’il envoya toucha bien plus loin que les Mentaux de son organisation. Il fut reçu par presque toute la population de la planète MaterOne, ainsi qu’une partie de Maman-Lolo et nul doute qu’il serait très rapidement transmis aux confins de l’univers connu de l’homme.
JE SUIS LE CHANCELIER PAR INTÉRIM RALATO OULI, ANCIENNEMENT MINISTRE DE LA SÉCURITÉ. UNE MENACE SANS AUCUNE COMPARAISON PLANE DÉSORMAIS SUR NOTRE EXISTENCE À TOUS. UN ENNEMI APPROCHE, IL SERA BIENTÔT LÀ POUR NOUS ANÉANTIR ET NOUS DEVONS TOUTES ET TOUS LE REPOUSSER QUOIQU’IL NOUS EN COÛTE.
J’ORDONNE À LA TOTALITÉ DE LA FLOTTE SPATIALE, AINSI QU’À TOUT VAISSEAU AYANT UN QUELCONQUE ARMEMENT DE SE RENDRE IMMÉDIATEMENT À LA PASSE DE MAGELLONE. J’ORDONNE ÉGALEMENT À TOUT HUMAIN EN ÂGE DE COMBATTRE DE SE PRÉSENTER AUX FORCES DE SÉCURITÉ, QUEL QUE SOIT SON ORIGINE OU SON STATUT. QUE VOUS SOYEZ CONDAMNÉ, PIRATES, MERCENAIRE, ASSASSIN OU SIMPLE AVENTURIER, VOUS ÊTES DÉSORMAIS BLANCHIS DE TOUTE ACCUSATION ET DEVEZ REJOINDRE NOTRE LIGNE DE DÉFENSE AU PLUS VITE.
JE PRENDS PERSONNELLEMENT LE COMMANDEMENT POUR LA BATAILLE À VENIR ET J’ACCOMPAGNE LA FLOTTE AU LARGE DE LA PASSE.
SOIT L’HUMANITÉ PROUVERA QU’ELLE PEUT S’UNIR CONTRE L’ADVERSITÉ, SOIT ELLE VIVRA SES DERNIÈRES HEURES. À CHACUN DE FAIRE SON CHOIX… MOI, JE COMBATTRAIS POUR LA VICTOIRE.
BONNE CHANCE À TOUS.
S’en suivirent les images de destruction de la Flotte mentale par l’Armée noire nalcoēhuale qui lui étaient apparues lors de sa rencontre avec les Titans.

Devant ses Mentaux encore sous le choc du message, Ralato s’éleva du sol alors que la fenêtre se déverrouillait d’elle-même. Il leur adressa ses dernières consignes oralement :
« Le Président du Conseil Wolf prend dorénavant en charge la logistique immédiate du déploiement ainsi que les affaires courantes. Toutes les Forces mentales sont réquisitionnées, à tous les échelons. Je nous veux TOUS là-bas pour l’affrontement final. »
Puis il s’envola au travers de cette journée ensoleillée, rejoignant une navette qui décollait déjà pour le ramener à son croiseur. En son for intérieur, une litanie lointaine résonnait jusqu’à ses oreilles, sur fond d’une sorte de rire peu engageant :
« Nooous nous soumettons à tes dééééésirs, nous serons désormais avec toooooi pour t’offrir ce dont tu auraaas besoin. Pour toooujours… »

Les gardes mentaux coururent hors de la pièce où reposait le corps du chancelier alors qu’une légère brise pénétra par la fenêtre, profitant de l’ouverture de la porte. Elle ondula doucement le drap recouvrant le visage impassible de celui qui avait changé l’Histoire…
… autant qu’elle l’avait changé, lui.

Angilbe Poféus était enfin délivré de ses tourments.

FIN

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SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Coles - Acteurs: Raoulito: narration, Poféus/chose : Pof, Ralato : Raoulito Derush/montage : Guilitane/Raoulito, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia

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