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Ralato montait quatre à quatre les marches de l’escalier le conduisant au bureau du contre Amiral. C’était un endroit qu’il arpentait souvent, apportant avec lui rapports et analyses destinées personnellement à son chef. En effet ce passage était secret, dans les plus pures traditions des romans du passe, et il n’était connu que d’une toute petite poignée d’élus: il partait de l’armurerie de la garde, située a 200 mètres du ministère de la défense pour aboutir directement dans le bureau du ministre. Et actuellement ce poste était dévolu au redoutable Pofeus.
Arrive en haut des marches, devant la porte blindée, Ralato pressa de deux doigts l’interrupteur mural..
Puis s’installa dans l’attente… Un discret signal venait d’indiquer à son chef que quelqu’un désirait le voir depuis le passage secret, maintenant suivant son activité et/ou la présence d’importuns autour de lui, il allait attendre le moment qu’il jugerait propice pour ouvrir le passage et laisser entrer le discret interlocuteur..
Et cela pouvait être long, voir très long..
Une araignée se laissait descendre de la voute du plafond, visant peut-être quelque autre insecte plus bas, vu la luminosité ambiante on ne pouvait guère le savoir: ce passage datait du début de la royauté, il avait plusieurs centaines d’années, n’était jamais nettoyé et était évidement humide.
Un jour il faudrait qu’une femme de ménage passe ici et sans doute aussi un ou deux ouvriers.. Puis il faudrait les faire tous disparaitre pour conserver le secret!
De toutes façons, le lieutenant Ralato Ouli était patient et ne prêtait que peu d’attention à ces détails: ses aptitudes de Mental lui permettait de mettre à profit ces moments d’inactivité de multiples manières: cela allait simplement de surveiller les activités de son futur interlocuteur ( une fois il était même reparti boire un petit apéritif à l’armurerie car le contre amiral était occupé à prendre du plaisir avec son ancien mignon. Autant dire que rien ne pressait alors !) mais également il pouvait « entendre » les pensées de toute personne passant dans son rayon d’action, soit quelques dizaines de mètres.
Cela allait de liaisons avec des secrétaires, aux sombres machinations du service de renseignements de l’armée, de dettes de jeux des attachés militaires aux simples disparitions d’objets usuels. Pour espionner les différents étages il suffisait à Ralato de faire le yoyo dans l’escalier, parcourant secrètement les tribulations de pratiquement tout le monde au ministère.
C’était ainsi qu’il avait découvert le double jeu de l’espion d’Azala qui partageait son temps entre turpitudes sexuelles avec Pofeus et écritures de rapport pour l’ancienne Princesse.
Forcement cette information avait fait pencher la balance en faveur du bannissement de l’ancienne héritière du trône pour l’Exode…