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Le lieutenant Ralato se concentra sur le bureau du contre amiral Pofeus.

Non..
L’interlocuteur de son chef était toujours présent, Ralato allait devoir encore patienter..

Il prit appuis sur son autre jambe et replongea dans ses pensées..

Un cas intéressant que la Princesse Azala..

S’appuyant sur une population habituellement peu encline à se laisser guider par qui que ce soit, elle était passée au travers des tourments de la révolution Castiks, conservant sa fortune familiale et même certains privilèges, alors que son père n’avait pu conserver jusqu’à sa propre vie!
Puis elle avait réussi à créer un réseau pro-royauté que les services de Pofeus avaient du mal à désorganiser correctement, cloisonnant ses cellules au point que certaines ramifications se retrouvaient dans l’armée ou dans des cabinets ministériels et se croisaient sans se connaitre!! Cependant, la majorité de ses partisans étaient d’obscurs employés ou fonctionnaires qui accomplissaient leur travail de fourmis-espions avec zèle et il fallait les écraser un par un.
Autre preuve de l’originale personnalité de la Princesse: la redoutable Benkana elle-même, guerrière farouche et reconnue, qui pourtant avait pour mission de la surveiller et de l’entraver, avait pris fait et cause pour la Princesse, et s’était même retrouvée dans son lit! Ralato lui-même n’en revenait pas encore…

Une bonne partie du réseau royaliste s’était retrouvé dans l’Exode, mais qu’allait-il advenir des partisans restés sur place? Une des priorité des services de Pofeus était de les retrouver et des neutraliser, mais déjà le Mental sentait qu’on ne pourrait en rester la: la flotte était, de par sa composition, une grave menace, un formidable danger potentiel dont on risquait d’avoir à payer la note dans plusieurs années, voire plusieurs générations!
Certaines précautions avaient été prises, certes, mais c’est de génocide qu’il aurait fallu parler et pas de traceurs, espions ou entraves… Le contre amiral et lui étaient du même avis sur ce sujet: sans la couardise des autres nouveaux dirigeants qui trouvaient que commencer une nouvelle “république” par un immense massacre faisait tâche dans les livres d’histoire, ce seraient des mines explosives et pas des vivres que l’on chargerait actuellement sur Maman-lolo !!!

En plus les livres d’histoire: çà se ré-écrit !

Mais trêve de tergiversations, le rendez-vous de Pofeus s’éloignait enfin et d’ici peu la porte allait s’ouvrir. D’après le sondage des pensées de celui qui partait, le maître de ces lieux n’était pas de bonne humeur. La nouvelle que Ralato apportait allait au moins lui redonner du sourire..

Une petite lumière bleue au dessus de l’interrupteur murale, un discret claquement, et Ralato pût ouvrir la porte, s’introduisant dans le bureau du ministre de la défense..