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Fabio sentait ses dernières forces s’évanouir, mais il était ébloui par le spectacle qui se déroulait devant ses yeux: le point blanc s’était multiplié en des milliers de petits points -toujours- blancs, dansants maintenant autour de lui dans une farandole de féérie..Progressivement, les petits points grossirent, puis prirent des couleurs, différentes, puis des formes translucides, étranges et anodines..
Une cafetière et un petit caillou parurent à coté de Ralato. Plusieurs instruments de musique, un pneu et une lampe de chevet tournèrent autour des hommes en blancs, mais une majorités d’éléments tournaient autour de Fabio lui-même. Leur lueur interne vibra, apaisant le jeune garçon, qui sentait ses forces lui revenir progressivement. Encore quelques secondes et il put inspirer un grand volume d’air, comme si ses poumons s’étaient regonflés malgré la blessure!
Il hurla sous la douleur, et senti même de l’air s’échapper de sa plaie, mais il allait vivre il le savait! Il allait vivre..
Sa tête lui tourna, et il tomba sans connaissance sur l’herbe rougie de son sang..
Ralato hurlait, pleurait, criait: pauvre garçon impuissant devant la blessure et la souffrance de son frère.
Soudain une piqure dans le dos, suivie d’un choc, il se retourna..
Les hommes blancs approchaient, porteurs de pistolets d’une étrange forme. Il les détestait tous, Il allait se venger!
Se relevant, il reçu une seconde piqure et déjà ses forces commencèrent à le quitter. Tombant à terre, mais relevant la tête il hurla sur ses ennemis sa rage et sa colère! Ceux-ci s’arrêtèrent, et l’un d’entre eux recula même d’un pas.
Mais les paupières de Ralato étaient devenues de plomb malgré toute la rage qu’il pouvait ressentir. Une dernière fléchette anesthésiante acheva le travail et Ralato sombra à son tour dans l’inconscience..
La dernière image qu’il conserva fût celle de ce gros engin volant, qui avait propagé la mort et la détresse dans l’univers si heureux de lui et son frère..
Le Lieutenant Ralato regarda par la fenêtre de la carlingue de l’Orthoptère au dessus de l’Océan. Il s’agissait pratiquement du même modèle d’engin qui était venu ce jour là le chercher lui et son frère..
A 100 mètres au dessus des vagues, par une belle journée de fin d’été, il ouvrit grande la porte de l’appareil le séparant de l’extérieur.
Aidé d’un sergent de consigne, ils prirent leur élan et jetèrent le corps embaumé et alourdi de plomb du dernier jeune mignon du Contre-Amiral. L’appareil se trouvait au dessus de “ l’Abysse sans Nom”, une fosse marine de plus de 5000 mètres de profondeur, qui devait commencer à ressembler à une ville-cimetière quand on repensait au nombre de cadavre largués ici..
Fermant la porte blindée, il retourna s’assoir sur un des siège du compartiment, faisant signe au pilote de repartir.
Tandis que l’appareil amorçait son virage, Ralato revînt à ses problèmes immédiats: l’ex-agent Stuffy était dans la nature depuis assez longtemps, il fallait que cela cesse..
D’un Orthoptère à l’autre, le monde était toujours aussi sanglant.. Mais c’est désormais son rôle de le faire perdurer ainsi.