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“Ici, sur le Transporteur n°6, on assiste depuis quelques jours à un étrange ballet de techniciens, réparateurs électroniciens et services de sécurités. Des postes sont soudains désertés pour une ou deux journées puis l’opérateur revient comme si de rien n’était. Cela ne poserait que quelques désagréments sans conséquences, si les entrepôts en matériels de détection du vaisseau n’annonçaient pas une fermeture d’un mois pour inventaire de stock.
Nous avons mené une enquête minutieuse auprès de certains membres des plannings opérationnels, le centre de coordination des activités manutentionnaire du vaisseau, et elle démontre que les absences inopinées étaient inscrites dans un recueil rouge co-signé de la main même du Colonel JFHill.
Le lien avec les stocks de matériel de surveillance? Le voici: nous avons ici pour ExOne-Média une interview masquée et exclusive d’un de ces techniciens.
“C’est dès le matin à 5 heures qu’on part sous escorte des soldats de JFHill pour récupérer du matériel dans les stocks de la sécurité. Il s’agit de remplacer des détecteurs, ou d’améliorer des systèmes de croisement de données (..) Au premier coup d’oeil on comprend que c’est pour améliorer la surveillance de la cité intérieure (…) Quand j’ai commencé à poser des questions, on m’a demandé de me taire et le lendemain j’étais à nouveau à mon poste (..) je trouve que c’est très grave, mais seul je ne peux rien prouver. Ici JFHill, c’est le patron..”
Forts de ces informations, nous poursuivons notre enquête, mais déjà les rumeurs semblent confirmées et inquiétantes: le colonel JFHill se prépare à des mouvements de contestation et pas de la manière la plus rassurante.
C’était Maxime Dallias depuis le Transporteur n°6 pour ExOne-Média”
“Mr Junta, est-ce que ceci vous semble louable? Les multi-spectateurs et moi-même sommes curieux de connaitre le point de vue d’un démocrate tel que vous sur cette question.
-Vous me faites trop d’honneur Ted, je vous en remercie. Pour parler de ce qui n’est, pour l’instant du moins, qu’une suite de soupçons avancés par vos reporters, loin de moi l’idée de mettre en doute leur honnêteté mais dans ce genre de situation il vaut mieux être prudent vous en conviendrez, je ferais donc un parallèle avec la situation sur le Transporteur n°4 qui est, comme vous le savez, le vaisseau dont j’ai la responsabilité. Comme nous tous, avec juste quelques heures d’avance compte tenu de ma fonction, j’ai eu connaissance des évènements dont nous faisons allusion depuis le début de ce journal. Après concertation avec les membres éminents des diverses communautés, ainsi que mes proches conseillers, un “Bureau de la concordat communautaire” a été créé, où siègent des représentants de chaque groupe ou sensibilité présente dans la population du Transporteur n°4. Et pour plus de transparence, j’ai désormais trois journalistes accrédités représentant les médias qui me sont attachés et me suivent partout, pour relayer toute information importante au grand public.
-C’est assez remarquable de votre part Commandant, vous semblez savoir prendre les devants avec finesse..
-Voyez-vous Ted, la politique est l’art de comprendre et d’écouter avant d’agir. C’est mon créneau et je le maintiendrais aussi longtemps que j’aurais la noble charge de guider le Transporteur n°4 vers notre planète rouge..
-Ceci fera un magnifique mot de la fin! Merci Mr le Commandant Junta pour votre participation à cette émission exceptionnelle! C’était Ted Maos’n en direct du Transporteur n°1 pour le journal multi-diffusé de la rédaction de ExOne-Média! Bonne soirée et à bientôt!”
“Coupez!”
Le plateau s’assombrit doucement, laissant la lueur bleutée s’approfondir alors que le générique s’incrustait sur l’écran des multi-spectateurs.
Maos’n rangea ses notes faisant semblant de parler avec le politicien Junta, et lorsque la lumière s’éteignit définitivement, les deux hommes se levèrent se dirigeant vers la loge du présentateur. Une fois à l’intérieur, Junta s’alluma une cigarette au bout de son fumoir en ivoire et s’assit dans l’épais fauteuil de maquillage, alors que le présentateur restait debout.
“Bon boulot Maos’n, on s’y croyait.
-Merci Monsieur, vos informations nous ont été très utile! Un verre de liqueur?” prononça, la voix emplie de fierté, le présentateur en ouvrant un compartiment où se trouvaient deux verres finement ciselés et une bouteille bordeaux.
Les deux hommes trinquèrent, et juste avant de prendre congé, Junta se retourna vers l’homme de télévision et murmura d’une voix inquiétante.
“Ne les lâchez pas Maos’n, restez la mâchoire plantée dans leur derrière jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de sang!”
Puis il s’éloigna d’un pas léger en direction de sa navette. Dans deux heures on allait faire une halte là où l’attendrait son Transporteur, et il retournerait à son bureau.
Haaa c’était bon de retrouver son chez soit des fois…