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Weston courait à en perdre haleine le long des couloirs aménagés entre les caisses et containers innombrables des zones d’entrepôt du transporteur N°5.

Il n’en revenait pas! C’était si évident, cela sautait aux yeux de tous.. Peut-être d’ailleurs était-ce la raison pour laquelle personne ne l’avait compris plus tôt!

Il contourna un angle de caisses en plastique montant jusqu’au plafond, et manqua de percuter deux employés qui revenaient d’une pause café.

Une heure plus tôt, il était retourné sur les lieux du premier crime ( le tout premier! Tout était déjà en place à ce moment!! ) Les traces trouvées, les différents scénarios avaient été analysés méticuleusement à l’époque, mais on cherchait une complexe histoire d’assassinat, de meurtre xénophobe.. Sous un nouvel angle de vue, Weston se posa la seule et unique question qui valait réellement la peine: d’où venait le meurtrier? Si un meurtre avait eu lieu en cet endroit, la procédure de police était d’étudier les traces aux alentours puis de dégager l‘endroit pour de futures analyses plus poussées en radiométrie, thermographie etc…

Où était donc passées les CAISSES ?

Tout en courant, Weston sortit son pistolet d’alarme, un vieux souvenir de sa période militaire..

Il était donc parti voir les registres..

Plusieurs centaines de containers en plastiques avaient été déménagés, et une cinquantaine.. Exactement sur les lieux du second double meurtre!

Arrivé sur place il avait examiné les lieux, recoupant sa théorie, et s’était rendu à l’évidence: le couple avait été agressé au beau milieu d’une des zones de dépôt des caisses transférées!

Consultant les registres, il put rapidement faire une estimation de la nouvelle destination des caisses incriminées.

Entrepôt n°4, zone n°12, repère C

Un long couloir  s’étirait devant lui, dans une semi obscurité. Chaque coté était constellé d’une muraille infranchissable de caisses en plastiques, posées les unes sur les autres.. Le repère C luisait à une dizaine de mètres de lui.

Serrant son arme dans une main, une barre à mine dans l’autre, il allait devoir partir à la recherche d’une aiguille dans une meule de foin.

Avançant pas après pas, Weston ignorait ce qu’il devait chercher, ce qui n’aidait en rien..!

Les victimes étaient tombées sous des coups de couteaux, ou autre instrument semblable qui avait transpercé et tranché leurs chairs. D’après les moulures, on avait affaire à des armes très longues et fines.

Mon petit Weston, soit tu as tort et tu perds ton temps, soit tu as raison et tu es en grand danger immédiat!” Murmura-t-il doucement tout en tentant d’observer le moindre mouvement ou signe indiquant une activité quelconque autour de lui.

Pris d’une subite intuition il recula de plusieurs pas, se rapprochant d’un intercom de service, installé peu après l’entrée du couloir de la zone n°12. Activant l’engin il demanda d’une voix quelque peu étouffée:

Ici Mr Weston, enquêteur spécial détaché par Mr Le commandant Sterling Price. Je demande l’assistance d’une dizaine de manutentionnaires et de quelques policiers armés ici même. M’entendez-vous?

Pas de réponse..

Weston insista sur l’intercom Allo? Central Entrepôt? m’entendez-vous?

Rien.. On ne décrochait pas ou alors cet appareil était hors service. Cherchant à proximité un second appareil, son regard tomba sur..

Sur quoi en fait?

Une ombre..

Deux petites lueurs blanchâtres..

Une forme impossible, acérée, une chose qui l’observait…

Evitant les mouvements brusques, il reculait doucement quand soudain l’intercom résonna telle une sentence de Mort dans un silencieux tribunal fantastique.

Ici le Central Entrepôt n°4! Excusez-moi Monsieur, j’étais aux toilettes que puis-je pour vous? Allo?!”

Ce fût le signal de l’attaque: la chose se déplaçât à la vitesse de l’éclair,  promenant de multiples pattes articulées d’une dextérité inhumaine et franchissant les mètres à une vitesse effarante!

Weston hurla et se jeta à terre, évitant du même coup une des pattes coupantes qui s’enfonça profondément à l’intérieur du plastique d’une caisse remplie de colorant rouge. Mais déjà la créature reprenait l’attaque de ses multiples autres pointes acérées servant de pattes.

Tout en évitant les premiers coups, l’ancien Majordome roula sur lui-même et, se souvenant du ricochet qui avait couté la vie à la jeune femme Brune, se désintéressa du corps central pour viser la jointure d’une patte qui se brisa net sous l’impact de la balle.

Déstabilisée, la créature sembla arracher hors de la caisse de peinture son autre patte coincée, avec d’autant plus de colère.

Courant vers la zone bien éclairée de la rambarde donnant sur les immenses espaces d’aération, Weston était conscient de reproduire, avec une probable machiavélique exactitude, le parcours du gardien Brun qui tombât le premier sous les coups de cette chose diabolique.

Tirant au juger, il tentait vainement de détruire une autre patte de la créature qui semblait animée d’une frénésie de mouvement hors de toute conscience.

Risquant le tout pour le tout, Weston se jeta sur le coté à l’instant où un coup d’estoc lui frôla la tête, et, vidant le reste de son chargeur sur les deux points blancs, il eu la satisfaction d’entendre des bruits de verres brisés tandis que l’ennemi reculait comme touché à des points vitaux..

Les points blancs étaient éteints: la chose était tout simplement devenue aveugle.

Weston se releva, la barre à mine serrée pour l’assaut final. L’ombre ne bougeait pas: immobile dans l’obscurité.

L’erreur qui scella le sort de l’ancien Majordome fût d’ignorer à quel modèle appartenant cette sonde de classe “Omega”: dotée de capteurs optiques de secours. Il vit soudain des dizaines de nouveaux yeux s’ouvrit simultanément sur la surface centrale de son corps!

La violence des coups qu’il ressentit au travers de toute sa personne s’anesthésia d’elle-même, de par une réaction normale du cerveau saturé d’informations. La créature de métal et de verre, semblable à une araignée recula devant le corps sans vie glissant sur le sol et commença l’escalade de la montagne de caisse derrière elle, pour rejoindre sa tanière.

La dernière étincelle de vie disparût des yeux de Markos Weston alors qu’un signal d’alerte retentissait dans toutes les zones de l’entrepôt.