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VITE ! LE 25 DÉCEMBRE, CE SERA TERMINÉ, DÉPÊCHEZ-VOUS !
L’espace infini blanc qui l’engloba dès son entrée ne surprit pas Stuffy outre mesure. Le jeune Myan était rodé aux techniques de combat. Un des enseignements de base consistait à créer, dans des moments dangereux, un espace entre son moi intérieur et le bouclier pour éviter qu’un intrus parvenant à franchir les défenses ne soit en mesure de provoquer immédiatement des dégâts.
Dans un éclair, le Souriant se matérialisa devant lui, deux mâchoires en lieu et place des mains : l’une se planta dans la gorge de Stuffy, l’autre dans son abdomen.
« Vous n’auriez jamais dû venir me provoquer, agent Stuffy ! »
Ses doigts, devenus dents acérées, mordirent de ses dernières forces. Il était hors de question de se laisser surprendre par ce genre d’attaque, fût-elle le fait du fameux Stuffy. Et malgré son état de faiblesse grandissant, Myan voyait bien là une tentative désespérée de la part de ses ennemis. Le jeune homme ne faillirait pas devant son maitre.
Soudain, les mâchoires traversèrent l’intrus, mordant le vide, sa proie disparue. Myan n’eut pas le temps de comprendre ce qui se passait : Stuffy, remplaçant son avatar, jaillit devant lui, les avant-bras prolongés par des lames d'obsidienne noires comme la nuit mais mieux effilées qu'un rasoir . La première lame frappa l'aine, tranchant l'abdomen jusqu'au thorax, la seconde glissa le long des vertèbres cervicales, brisant la mâchoire : la pointe jaillit de la nuque en transperçant le cervelet.
Stuffy ne pouvait s’empêcher de regretter d’en arriver là.
« Désolé, mon gars. Un peu trop jeune et pas assez d’expérience. »
La bouche du Souriant explosa soudain, une langue obscène, hérissée de lamelles, en jaillit et lacéra Stuffy. Myan offrit ses derniers mots à son adversaire :
« Désolé… trop v… vieux sans… doute. »
La lame de Stuffy avait touché le cerveau de Myan, détruisant irrémédiablement la cohérence logique et psychique.
La langue de Myan déchiquetait les ultimes traces de la psyché de Stuffy, esprit dépourvu de corps depuis trop longtemps.
Tout devint noir.
Les mains de Myan se relâchèrent, sa tête roula doucement sur le côté; les yeux du jeune homme restèrent ouverts, encore humides d’une dernière larme à destination de son maitre. Et ce fut terminé.
« MYAN ! NON ! »
hurla Monsieur Heir qui sentait la vie quitter son disciple.
Il n’en fallut pas plus à Ralato qui profita du manque de concentration de son adversaire pour contourner ses défenses, d’une pirouette enseignée par Fabio, il y avait bien longtemps. Il lui avait expliqué combien les sentiments pouvaient modifier la forme des boucliers psychiques. Si vous haïssiez, votre moi de compassion était faible, si vous aimiez, alors c’est la partie analytique qui faiblissait.
Le lieutenant mental n’allait pas commettre la même erreur que son ami Stuffy et ne se projetterait pas entièrement : il créerait un pont, un puissant lien où il pourrait se déverser. Telle une armée en campagne, l’état-major commandait toujours de loin, en terre fidèle et fiable.
Ralato n’avait pas le temps de penser à ce qui venait de se produire. Il risquait de se fragiliser comme Heir. Il se concentrait donc totalement sur son attaque : l’heure était à la bataille, pas aux obsèques, ni aux remords.
Le monde blanc, zone de transit de tout Mental en combat psychique.
Face à lui se tenait un enfant à genoux, pleurant.
Heir ?
Deux loups apparurent de chaque côté de Ralato et se jetèrent sur le garçon. Ils s’écrasèrent contre la protection rapprochée de la frêle silhouette.
Un second bouclier ? C’était inédit, mais Ralato n’allait pas abandonner si facilement. Deux nouveaux loups jaillirent, puis trois autres, cinq, dix… Des meutes entières galopaient avec acharnement, piaffant et hurlant de rage tout en s’écrasant contre la barrière infranchissable qui protégeait le jeune garçon. L’attaque était soutenue, Ralato maintenait la pression. Il ne pouvait renoncer devant cette difficulté inattendue, jamais une occasion comme celle-ci ne se représenterait.
L’enfant le regarda calmement et d’une voix infantile, mais à la tonalité résolument adulte, s’adressa à lui :
Lieutenant Ralato ! Économisez vos forces, je ne vous attaquerai pas.
Pourquoi, donc ? Les loups ne sont pas vos animaux de prédilection ? Désolé, je connais votre préférence pour les dragons, mais je n’ai pas cela en stock.
Ce n’est pas cela. Vous êtes à bout et ce bouclier qui me protège a été conçu durant des années. Il est infranchissable. Et surtout, je suis prêt à parler avec vous. À… parlementer.
Mensonges !
Un cerf, l’animal fétiche des Ouli, apparut devant Heir. Il abaissa la tête, pointant ses cornes, recula légèrement et s’élança de toute la puissance de ses muscles, sabots plantés dans le sol. Le choc des bois contre le bouclier produisit des étincelles qui volèrent au hasard en explosant, tels des feux d’artifice.
Le cerf de Ralato n’était pas une meute de loups, son utilité était toute différente. Il enchainait les coups de tête, frappant consciencieusement contre l’ultime défense de son ennemi, usant la résistance de l’autre. Il démontrait ainsi une persévérance moins agressive, mais toute aussi efficace. Les explosions des jets d’énergie coloraient le monde blanc qui les entourait, illuminant le visage du petit garçon dont les larmes avaient cessé. On le sentait confusément en difficulté, obligé de porter son attention sur son environnement proche et cela était déjà une victoire.
Ralato suivait l’attaque de loin, piochant avec économie dans ses forces restantes. La technique de la fourmilière, comme on l’appelait. Prise indépendamment, une fourmi est peu consommatrice. Mais avec l'énergie mentale nécessaire pour controler une meute de loups, combien de fourmis pouvait-on créer ? Des centaines, des milliers d’attaques ciblées, faibles, mais innombrables, capables de porter des coups sur le même point. On ne travaillait pas en puissance, mais avec un effet psychologique, inlassablement, implacablement et… déprimant. Heir n’allait pas tenir longtemps à ce rythme : Ralato venait de retourner contre lui sa propre méthode de défense : attendre l’épuisement de son adversaire. S’il ne prenait pas l’initiative, il perdrait et se retrouverait embroché.
Et cela, tous deux le savaient. Des combats psychiques de ce niveau, c’était le summum de l'entrainement des Mentaux. Tous n’y étaient pas préparés ou tout simplement en étaient incapables.
Le cerf poursuivait, infatigable, frappant de ses bois, usant le bouclier du jeune garçon, illuminant le ciel, fatiguant son adversaire.
Soudain, Heir leva les bras et la protection qui l’entourait disparut. Les yeux rivés dans ceux de l’animal, il hurla :
« TU VEUX ME TUER ? ALORS VAS-Y ! »
Et le cerf embrocha l’enfant de ses bois.
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Merci à vous et rendez-vous pour le prochain épisode le Mercredi 4 Janvier 2017