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Red Universe Tome 1 Chapitre 29 Épisode 16 : «Délivrance (1)»

Banlieue de MaterOne
Hôpital pour Mentaux
Dans l’esprit du Chancelier suprême Angilbe Poféus

Le cerf de feu qui emplissait le ciel s’estompait progressivement alors que Ralato Ouli se rapprochait du duo à genoux sur le petit chemin de terre sinuant au travers du néant. Poféus, dont les pupilles ne s’accoutumaient pas à l’intensité lumineuse de son subordonné, plissait les yeux et se protégeait le visage d’un bras. Calande se recroquevillait derrière lui, tremblante, meurtrie, recouverte de brulures s’étendant sous forme de plaques fumantes.
Si l’éclat de Ralato en personne baissa à son tour, un reste d’auréole dorée perdura lorsqu’il toucha le sol du sentier. Une déformation en onde s’évasa de l’endroit où se produisit le contact, suivit d’une forme de vapeur, puis plus rien. Angilbe demeura sans voix une poignée de secondes, puis il considéra le buste de son officier avant de croiser son regard.
Que se passait-il ? Était-ce un nouveau mauvais tour de Calande pour manipuler son esprit et le convaincre de périr avec elle ? Cela n’avait pas de sens, Angilbe avait finalement accepté de se plier à la volonté de celle qui voulait sa mort et…
Vous ne devez pas mourir, Monsieur, prononça Ralato sans ouvrir la bouche. Son âme parlait, non son corps.
Nous allons devoir affronter sous peu une situation qui nécessitera toute votre attention et vos talents de meneur. Plus que jamais, vous devez être à votre poste pour diriger l’humanité… Monsieur !
Cette simple phrase ramena le chancelier à l’instant présent : Calande, Heir, Méhala, Magnam, Fabio… et maintenant Ralato ? Mais celui-ci différait des autres. Cette apparition ne venait pas de son passé, quelque chose d’incompréhensible disait à Angilbe que c’était bel et bien le « vrai » Ralato qui se tenait devant lui, le rappelant à ses devoirs.
Il baissa la tête, renifla et s’essuya d’un revers du bras les restes de quelques larmes encore accrochées à ses cernes, puis se releva, dominant de quelques centimètres la projection. D’une voix qu’il espérait plus habituelle pour sa personne, il s’exprima enfin :
Ralato. C’est… c’est une surprise de te rencontrer ici. Mon esprit est censé être inaccessible aux Mentaux.
Les Mentaux, en effet, Monsieur. Mais je ne puis dire si j’en suis toujours un. Mes pouvoirs ont considérablement augmenté depuis Talbot. Il faudrait une nouvelle appellation à ce stade...
Quand bien même… Fabio n’a jamais su m’atteindre. J’étais fermé à lui comme à tous !
J’ai du mal à expliquer, je ne suis pas certain de tout comprendre moi-même. Il leva doucement ses mains, observant ses paumes quelques secondes, pensif, puis reprit. Il existe d’autres manières de communiquer avec un être, d’autres « portes » liées à je ne sais quoi du vivant. J’en ignorais la réalité jusqu’à maintenant, alors qu’elles m’apparaissent avec une évidence déconcertante, dorénavant.
Quoiqu’il en soit, si cela me permet d’empêcher votre cancer de gagner la partie, alors cela doit être bon.
Mon cancer ? Tu es au courant ?
Comme tout le monde ici je pense, vous lui parlez depuis un petit moment, là, et, Ralato, de désigner négligemment la forme en position fœtale derrière Angilbe.
Celui-ci écarquilla les yeux et se retourna doucement, n’osant pas se représenter ce que venait de lui annoncer si innocemment son ancien officier. Calande, recroquevillée, ne bougeait plus, mais ce qui ressemblait auparavant à des marques de brulures se révélait maintenant en une sorte de gélatine grumeleuse et verte foncée, parcourue de volutes internes à la noirceur insondable. Le corps si magnifique de sa compagne se déformait tandis que la superbe bouche s’ouvrait désormais sur l’indicible matière dans laquelle elle semblait se fondre.
Ca… Calande ? CALANDE !
C’est une projection, Monsieur, un peu comme moi actuellement. Une partie souillée de vous-même qui veut vous entrainer dans un dernier sommeil. Vous ne pouviez sans doute pas vous en rendre compte, elle utilisait votre propre intelligence contre vous-même. La manipulation devait être parfaite, car qui vous connait mieux que votre inconscient ?
La vraie Docteur Calande Rorré est morte depuis plusieurs mois, Monsieur. Celle face à vous n’est qu’une illusion. Débarrassons-nous en : elle, le cancer, tout.
Angilbe se retourna vivement. Son regard éprouvait pourtant des difficultés à abandonner la vision sépulcrale des dernières parcelles de la si douce peau de son amante, qui se dissolvait dans l’inquiétante fange vivante.
Tu dis… tu peux le soigner ? Mon cancer incurable ?

Rien que de prononcer cela faisait monter en lui un espoir fou, une lumière impensable éclairant le fond d’une mine perdue, la vie défiant une fois de plus la mort.
Tu pourrais faire cela ?
Oui, Monsieur. Mon pouvoir semble ne pas avoir de limite… ou presque. En tout cas, je peux vous soigner, je le certifie. Il poursuivit, visiblement pressé comme si l’on ne discutait pas de la vie ou de la mort du chancelier.
Allons-y : hâtons-nous, l’Humanité a besoin de vous. Nos ennemis arrivent, ils sont dangereux et…
ES-TU SÛR DE VOULOIR BRAVER LE DESTIN, ANGILBE ?
La forme se restructurait, elle s'élevait péniblement au-dessus du sentier, en formant difficilement une sphère parfaite. On sentait bien ses efforts, sans pour autant en voir les effets. La « créature », car il fallait bien lui donner un nom, évoquait désormais une bille de verre géante, à l’intérieur mouvant. Une matière verdâtre vivante, sans nul doute, et objectivement pensante… avec la voix d’Angilbe, tordue et déformée, certes, mais bel et bien sa propre voix.
La main droite de Ralato s’entoura de petits filaments brillants qui fusaient l’un après l’autre vers la chose au fur et à mesure que celui-ci levait le bras. Sa surface tressaillait à chaque implant qui pénétrait son enveloppe, blanchissant, comme séchant, autour du lieu de contact. Des ondes se propageaient sur ses hémisphères, se croisant ou se repoussant, gondolant la structure globale tandis que de la douleur résonnait dans l’esprit des participants.
Va-t’en définitivement, tu n’es plus désiré ici, déclara simplement Ralato.
ANGILBE ! SUIS-JE... UN ENNEMI OU NE SUIS-JE QUE... ARGH ! NE SUIS-JE QUE TOI-MÊME ?
De nouveaux filaments quittèrent la main de Ralato, plus brillants encore. Il leva son autre bras dont les doigts s’illuminaient à leur tour, libérant d’autres lignes étincelantes.
La créature se couvrait de plaques d’un blanc crémeux, les plus anciennes durcissant comme du plâtre. Sa souffrance irradiait au point que le chancelier comprît que Ralato avait entamé le « traitement ». Intervenait-il seulement sur le plan psychique, ou quelque part dans le monde « réel » opérait-il la tumeur de ses pouvoirs sans égaux ? Un hurlement tangible, d’autant plus concret qu’il s’agissait de sa voix, le toucha plus qu’il ne voulut l’admettre.
ANGIIIILBE ! IL N’EST PAS D’ÉCHÉANCE QUE L’ON... NE PUISSE ÉVITER. BRISE LES.... AAAAARGH !
Va-t’en te dis-je,
Il tendit brusquement les bras et l’intensité des filaments doubla au point de devenir douloureuse aux pupilles de Poféus.
Attend ! se surprit-il à crier soudain.
Le Mental le regarda, un sourcil interrogatif appuyant son expression.
JE T’AI DIT D’ARRÊTER !
Et malgré le risque de brulure, Angilbe Poféus se jeta sur les membres levés de son ancien lieutenant pour les abaisser, ignorant le feu psychique que l’autre s’empressa d’atténuer pour éviter un drame.
D’une voix essoufflée, surmontant la douleur, il ajouta :
« Attend, ne… ne le tue pas… s’il te plait ! »

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SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture : Gortozaran, TheDelta, CowboyE, Coles - Acteurs: Myuto: narration, Poféus/chose : Pof, Ralato : Raoulito Derush/montage : Zizooo/VG, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia

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