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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch24 Ep08

Red Universe Tome 1 Chapitre 24 Episode 08 "La mission d'Azala"
… oui ? Qui est-ce alors ? demanda le colonel Momumba Arlington, captivé. Sterling-Price répondit sereinement, conscient de casser l’attente du conseil.
Aucune idée, je vous avoue être frustré également. Il n’a plus répondu à mes questions, sinon en manifestant sa volonté de rencontrer ce « Faiseur » seul à seul au moment « le plus adéquat » selon ses propres termes.
Price, ne… … ne me dites pas que vous l’avez laissé filer ? … Comme cela, sans réagir ? grommela le Général Décembre.
Il était outré que l’on puisse ignorer les ordres d’une commission d’enquête, de surcroit de la part d’un affabulateur.
Je ne pense pas qu’il soit possible de retenir Fabio Ouli avec les moyens courants, général, intervint la lieutenante-colonelle Maeve Onawane. C’est un Mental, ne l’oubliez pas.
Et j’ajoute que pour l’avoir vu à l’œuvre, l’idée ne me serait pas venue non plus, Décembre, poursuivit Arlington, pensif. Il se tourna vers Décembre. Je dois avoir quelques vidéos de ses facultés, filmées à la sauvette lors de la reprise de Transporteur 3. Les troupes de Ragnvald avaient été balayées sans aucune chance de résister. Ses fabuleux pouvoirs sont à la fois psychiques et physiques. C’est très impressionnant, vous devriez y jeter un œil…
Le général mâcha sa langue quelques secondes puis finit par revenir à Sterling-Price, dans un fugace espoir de soutien qui ne lui fut pas accordé.
« Je vais dans le sens de mes estimés collègues, Général. Déjà, bien avant la révolution Castiks et l’Exode, Ouli était un Mental de tout premier ordre. L’amirauté le considérait alors, en secret, comme l’équivalent d’un laser orbital. C’est dire ! »
Le fantôme de la guerre civile traversa la pièce du conseil. Aucun des six commandants ne put s’empêcher de revivre durant quelques secondes un souvenir de cette période, rarement agréable. Les frappes orbitales avaient quasiment été l’enjeu majeur de tout le conflit, chacun sachant que le jour où l’ordre serait donné, le carnage dépasserait de loin le pire des scénarios. Fort heureusement, ce ne fut pas le cas, le roi Magnam IV ne l’ayant jamais donné.
Une petite lumière signala l’évènement que tous attendaient à l’occasion de cette réunion. Décembre autorisa l’ouverture de la porte du sas.
Benkana sursauta :
« Azala ? »
Dans l’encadrement de l’entrée se présentait l’avatar de l’Empereur-Dieu « Gandhi » suivi de la princesse Azala et de Melba, sa garde du corps. Les deux premiers pénétrèrent dans la pièce et Melba scella le lourd battant derrière eux, restant à l’extérieur.
« Bonjour, Aurora », répondit simplement la princesse.
La voix était neutre, le ton à la limite du sentencieux. Benkana le reconnut sans difficulté : son ancienne partenaire était en représentation officielle, porteuse d’une nouvelle relative à la politique, son dada.
Empereur-Dieu, c’est toujours un plaisir de vous revoir, lança brusquement Vernek Junta. J’espère que vous n’avez pas changé d’avis concernant votre promesse de venir nous visiter sur Transporteur 4, n’est-ce pas ?
Nous en reparlerons… … plus tard le coupa Décembre. Monsieur Gandhi a demandé audience pour une autre raison, semble-t-il ? Princesse Azala, vous… … vous n’étiez pas attendue.
L’avatar leva ses mains, paumes face au public en un geste universel d’apaisement.
Mesdames et messieurs, honorables gouvernants de cet Exode, le membre de la Sainte Trinité, que je suis, vous exprime sa satisfaction à l’accession de sa requête.
Vous voilà bien solennel, Empereur-Dieu, s’en amusa à haute voix Arlington. Pour la simplicité de notre entretien, je propose que nous évitions les allusions religieuses, qu’en pensez-vous ?
Demander à un dieu de ne pas évoquer la religion relève de la gageüre, Colonel Arlington. Mais vous me connaissez, je suis ouvert au dialogue. Politicien Junta, un dieu n’oublie jamais et ne revient pas sur sa parole, rassurez-vous. Je suis… nous sommes au-dessus de ce genre de comportements. Général Décembre, enfin, la princesse Azala ici présente l’est effectivement à la suite de ma demande expresse.
Puis-je donc commencer ?
Le général se cala confortablement tandis qu’Onawane, accueillante, offrait un siège à la princesse. Benkana suivit l’action sans mot dire, même si un pincement de sa lèvre inférieure cachait mal une tension montante. Sterling-Price, Arlington et Junta croisèrent les bras dans l’attente de la suite. Ces deux derniers souriaient poliment.
C’était la première fois que l’Empereur-Dieu se présentait personnellement au Conseil. Certes, il avait sauvé l’Exode d’une destruction quasi certaine face à la flotte nalcoēhuale, mais les rapports secrets de Transporteur 3 décrivaient un être calculateur avide de détails, extrêmement retors et possiblement impitoyable. Avant tout, l’attention de Godheim était d’abord centrée sur ses propres plans. La protection de l’Exode, la structuration de la religion et son aide à la recherche du « Faiseur » n’avaient rien d’une œuvre désintéressée. Que recherchait-il vraiment ?
L’auditoire lui étant tout acquis, il commença :
« Cette partie de l’univers n’a plus connu de guerres depuis bien des cycles, avant même ma venue. La mémoire des Nalcoēhuals, comme celle des humains qui peuplent cette région, ne peut remonter aussi loin. Eux-mêmes ne se trouvaient alors pas ici.
Cependant, l’arrivée de l’Exode, la politique nalcoēhuale et la pression religieuse font qu’à nouveau, le spectre de la violence plane. À nouveaux dangers, je propose une solution ancienne : un groupe neutre, vous, et un intermédiaire issu de ses rangs, votre ambassadeur. Il serait le lien entre nos trois civilisations.
Dans ce but, j’ai approché la princesse Azala dont la notoriété, en matière de négociation et d’empathie, a traversé la Passe de Magellone jusqu’ici. Le projet l’intéresse, mais je pense plus judicieux de la laisser s’exprimer elle-même. »
Les yeux d’Azala parcoururent l’auditoire pour se focaliser sur Sterling-Price, consciente de trouver en lui un interlocuteur parlant le même langage. Seule Benkana, et peut-être Onawane, nota l’éclair de colère qui traversa son regard quand elle croisa celui de son ancienne compagne.
« Membre du conseil de l’Exode, je pense que le plus gros problème, lorsque des ensembles se font face, c’est l’incompréhension mutuelle. Tous, ici, nous sommes confrontés, à un moment ou à un autre, à ces temps où un mot malvenu peut déclencher une catastrophe. Un sage nommé Sun Tzu disait que « la meilleure politique guerrière est de prendre un état intact, la pire consiste à attaquer les cités ». Je choisis de déformer ses propos de soldat pour n’en retenir que l’essentiel : une victoire n’est pas forcément le fait du sang, mais souvent… toujours, celui de la paix et de l’entente.
Elle prit une inspiration, puis poursuivit.
« À ce titre, j’ai eu la chance — ou la malchance, c’est selon — d’avoir été éduquée dès ma naissance à ce genre de pratique. J’ai été formée à l’art de la diplomatie, initiée à la connaissance d’autres cultures que la mienne et, enfin, instruite aux rouages complexes de la politique et de ses mécanismes souvent tortueux. »
Se sentant sans doute visé par la dernière affirmation de la princesse, Vernek intervint brusquement :
Madame Azala, je doute que vous ayez été préparée à la civilisation nalcoēhuale. Ces êtres ne sont même pas des… humains !
Certes, monsieur Junta, nos différences sont grandes. Mais l’Empereur-Dieu m’a ouvert ses dossiers sur les habitants du Cercle de Khabit et… souvenez-vous, monsieur le politicien, combien l’ancienne noblesse allait jusqu’à réfuter la même appartenance de genre à leurs serfs de MaterOne !
Une navette de transport de Ragnvald passa à quelque distance du seul hublot de la pièce. Un instant fugace, ses feux de position et ses réacteurs éclairèrent la scène d’une lumière crue, avant de descendre vers la base du transporteur et son spatioport flambant neuf.
Personne ne trouva à redire à cette dernière affirmation, tous ayant en tête, là encore, de nombreux exemples de comportements indécents sous le régime royal.
Madame Azala, formula Maeve en stratège consciencieuse, une fois là-bas, nous serons bien en peine de vous porter assistance si cela devenait nécessaire. J’espère que vous vous en rendez compte ?
Oui, je le sais.
L’empire de Ragnvald fournira tous les moyens de communication et quelques systèmes de protection dernier cri à l’ambassadeur de l’Exode, cela va sans dire, intervint Gandhi, déroulant son plan murement réfléchi. De plus, nos corvettes peuvent rejoindre le cœur de la république nalcoēhuale en très peu de temps.
Combien par exemple ? demanda le général Décembre.
L’autre se tut, se contentant d’inviter Arlington à répondre.
« C’est évoqué dans la partie secondaire de mon rapport, général. Nous pourrons en discuter prochainement, si vous le désirez. D’ici là, je propose de passer au choix du conseil. Chère princesse, je vote pour votre dévouement et je prierai… ce que je pourrais, pour votre succès. Qui est avec moi ? »
Benkana préféra s’abstenir, ne pouvant précipiter Azala dans une mission ressemblant à un piège fatal. Onawane et tous les autres votèrent pour, validant le projet. Junta proposa même une seconde réunion en petit comité pour le lendemain : l’existence d’un ambassadeur de l’Exode allait demander l’appréciation des grandes lignes d’une politique extérieure. Il ajouta à l’intention de l’Empereur-Dieu :
Et d’ailleurs, qui sera son interlocuteur, là-bas ? Nous le savons ?
Une parlementaire, elle ne nomme Ci’chi, répondit celui-ci. C’est avec elle que nous avons rendez-vous demain à la périphérie de la zone. Il est prévu que son croiseur, dépêché spécialement par le parlement nalcoēhual, prenne en charge la princesse.
Sterling-Price et Onawane échangèrent un regard entendu : les rapports ne mentaient pas, Godheim n’abandonnait rien au hasard. Les choix de l’Exode étaient visiblement déjà prévus avant même que le Conseil ne prenne connaissance du problème.
Cela ne manquait pas d’inquiéter tout le monde autour de la table, même lorsque l’avatar et la princesse prirent congé de l’auguste audience, les laissant poursuivre leur réunion.


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RedU T1 Ch24 Ep07

Red Universe Tome 1 Chapitre 24 Episode 07 "Faiseur démasqué"
La lieutenante-colonelle Onawane suivit le geste du Colonel Sterling-Price. Il signalait au garde de faire entrer le sujet de cette commission d’enquête du Conseil des commandants : un dénommé « Fabio Ouli ».
D’après les dossiers, ce jeune homme avait usurpé un grade de militaire, mais surtout serait bien informé de cette histoire surréaliste de puissances divines dominant l’univers. Si le Colonel Arlington n’avait pas été aussi pressant et si l’existence même de Ragnvald et de son Empereur-Dieu ne posait pas plus de questions qu’il n’apportait de réponses, elle aurait personnellement fait enfermer tout ce beau monde pour démence.
Compte tenu du ressenti de la commandante Benkana envers Adénor Kerichi et Phil Goud, il n’avait pas été jugé opportun de l’inviter à cette réunion. D’ailleurs, elle ne l’avait pas spécialement mal pris lorsque Onawane lui avait suggéré de se tenir à l’écart. Aurora se trouvait alors allongée sur le lit, les jambes pendantes de chaque côté de la tête de Maeve, cuvant plusieurs orgasmes simultanés l’ayant poussée à hurler sa jouissance.
Elle reprenait lentement son souffle et en profita pour clore le sujet à peine entamé de manière directe, comme à son habitude.
« Rien à faire de cet Ouli. Tout ce qui touche à Akowa de près ou de loin ne me concerne plus. Tu t’en sortiras mieux toute seule, d’ici là… »
Elle se retourna lascivement et se cambra dans une pose hautement suggestive.
« Recommence comme ça et plus longtemps… s’il te plait. »
Réponse on ne peut plus claire, donc. Aurora Benkana était une femme qui n’avait jamais supporté l’idée qu’un homme puisse l’honorer. Non pas que les occasions eussent manqué, mais elle refusait de subir de nouveau le viol dont elle avait été la victime alors enfant. Ce traumatisme ne s’effacerait jamais et elle considérait, encore maintenant, les hommes comme de méprisables frustrés. L’amour de son père n’avait pu endiguer ce sentiment inscrit à jamais au fer rouge.
« Vous lisez facilement les pensées, lieutenante-colonelle Maeve Onawane, c’est un talent rare. »
Maeve bondit sur sa chaise. Face à la table, un jeune homme blond un peu dégingandé l’observait.
Ne vous inquiétez pas. Vous êtes ce que l’on nomme « un Mental sauvage », quelqu’un ayant reçu le pouvoir mais n’ayant pas été repéré par le maillage des Forces mentales.
Vous… J’ai déjà croisé des Mentaux, jamais aucun ne s’est amusé à me faire la morale, Fabio Ouli !
Votre pouvoir est latent, utilisé surtout de manière inconsciente. Disons que vous avez pu leur échapper.
Sterling-Price prit la parole, d’un ton étonnamment sévère :
Monsieur Ouli ! J’ignorais que vous vous trouviez sur l’Exode ! Pourquoi, à chaque fois qu’un Mental de Poféus apparait, faut-il que les choses dérapent ou deviennent bizarres ?
Que voulez-vous, Colonel, c’est notre nature. Les choses ont bien changé dans l’Ouest tropicalien depuis votre passage, que ce soit chez les rebelles ou dans mes services. Par exemple, maintenant, je ne suis aux ordres de personne.
Sterling-Price feuilleta un épais dossier posé sur sa table. Onawane ne put s’empêcher de demander discrètement à son voisin :
Vous vous connaissez ?
Oui, Colonelle. Nous avons déjà eu maille à partir durant les débuts de l’insurrection. Notre ami ici présent était alors un Mental de très haut niveau totalement dévoué au Contramiral Poféus. Inutile de préciser que son rôle d’alors demeure bien trouble.
Autre chose, parlez à voix haute, ce n’est pas pour Monsieur Ouli qui connait nos questions avant que nous les posions, mais pour les enregistreurs.
Puis, il ajouta :
Même vous, vous ne pouvez pas communiquer avec MaterOne. Si vous aviez reçu un ordre d’une mission suicide, ce n’était pas les occasions qui vous auraient manqué. J’en conclus donc que vous êtes désormais un renégat, jeune homme.
En quelque sorte, Monsieur Price, en quelque sorte.
Ce sera Colonel Sterling-Price pour vous. Que vous ayez utilisé vos pouvoirs pour usurper une identité militaire est déjà un crime en soi, n’aggravez pas cela par un manque de respect.
La lieutenante-colonelle Onawane et moi-même sommes ici pour entendre vos explications sur cette histoire bien étrange d’entité supra dimensionnelle. Le… « Faiseur », c’est cela ? Et vous seriez le « Passeur » ? C’est bien pratique d’être à la fois celui qui crée l’histoire et celui qui la rapporte, n’est-ce pas ?
Dans la tête d’Onawane, la conversation se poursuivait également.
Voulez-vous que je vous enseigne l’art mental ? En théorie, vous avez passé l’âge, mais dans notre cas précis je peux faire une exception. De plus, je n’ai encore jamais formé qui que ce soit, ce serait une aventure intéressante.
Pourquoi moi ? Je n’ai pas besoin de plus de capacités et elles m’ont posé plus de problèmes qu’apporté de l’aide.
Parce que vous ne saviez pas vous en servir, rétorqua Fabio. Votre « Pepeto » n’aurait jamais pu aller si loin dans la trahison si cela avait été le cas.
Comment savez-vous pour… ?
Question stupide envers un Mental, bien évidemment.
La conversation avec Sterling-Price reprit en parallèle. Fabio n’hésita pas à donner de nombreuses informations, répondant calmement et posément à chaque question. Face à tant de bonne volonté et de précision de son interlocuteur, Price fut pris d’un doute : le Mental ne les menait-il pas sur de fausses pistes ? Les Forces mentales étaient habituées à ce genre d’entourloupes. Le vieux colonel s’en ouvrit :
Fabio Ouli… vous avez réponse à tout et elles semblent s’emboiter en toute logique. Mais comprenez bien que cette commission ne peut baser son rapport sur un unique témoignage tel que le vôtre. Vous dites que l’Empereur-Dieu et l’empire de Ragnvald sont mêlés à cela, que la religion dite de « la Sainte Trinité » est une conséquence involontaire de l’existence de ce « Faiseur », qu’il est parmi nous pour permettre à l’univers de « tourner sa roue » et que ce serait le capitaine Auguste Magellone qui vous l’aurait montré au travers d’un cirque démoniaque dans une autre dimension.
Sommes-nous bien d’accord qu’il nous faudra des preuves ? À commencer par ces fameux « Titans ». Si j’ai bien noté, ils seraient à l’origine de la royauté de MaterOne, rien que cela ?
Et on peut en dire autant de la Révolution Castiks, oui. Tout n’est pas exactement imbriqué comme vous venez de le présenter, mais les grandes lignes sont là. Nous devons trouver le Faiseur, il est ici, avec nous, quelque part autour de Phil Goud. Ce peut être un voisin, une connaissance, une personne d’apparence anodine, un…
Soudain, Fabio écarquilla les yeux. Il fit volteface sur son pupitre et Onawane sentit clairement une onde psychique émise par l’esprit du jeune homme pulser au travers du vaisseau.
Sterling-Price se demanda bien ce qui pouvait encore manquer à cet imbroglio :
Monsieur Ouli, vous disiez ?
Il est en train d’utiliser ses pouvoirs pour… trouver quelqu’un, répondit Maeve à la place de Fabio. Je pense qu’il a une idée.
Une idée ? Une idée de l’identité du Faiseur ?
Pour seule réponse, une voix résonna dans leur tête et elle allait changer le destin de l’Exode :
« Je l’ai trouvé. »


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RedU T1 Ch24 Ep06

Red Universe Tome 1 Chapitre 24 Episode 06 "Enjeu Mental"
La navette de Stuffy se préparait à l’accostage de l’un des deux nouveaux venus ayant rejoint la flotte. En complément de celui de la station « Piñata el grande », les appareils immatriculés huit-cent-quatre-vingt-onze et neuf-cent-soixante-dix provenaient de la Nébuleuse de Talbot.
L’agent mental, officieux second du professeur QuartMac, ne put réprimer une expression amusée : depuis qu’un de ses clones se trouvait à la tête des toutes-puissantes Triades, la région était vite revenue au calme. Cette organisation représentait le fer de lance de la culture souriante assise sur le Lithium inépuisable de leur nébuleuse. Les caisses de l’État allaient à nouveau se remplir et la communauté ne conspirerait plus en douce contre le pouvoir en place, permettant ainsi une nouvelle répartition des forces.
Le sas se déverrouilla sur un court corridor. Les articulations de ses jambes protestèrent au changement de température, ramenant Stuffy-Quartmac à la dure réalité. La durée de vie de ces corps artificiels ne satisfaisait guère et quelques mois avaient suffi pour que celui-ci entame sa phase de dégénérescence. L’urgence avait obligé l’esprit de Stuffy à se dupliquer dans des enveloppes immatures : bien que cela lui eût permis de défaire Monsieur Heir, la longévité s'en trouvait considérablement réduite. Un clone de Stuffy, l’original, attendait dans le laboratoire de QuartMac. D’ici quelques semaines, il serait enfin apte à recevoir son esprit et, cette fois, plusieurs dizaines d’années seraient disponibles sans discontinuité.
D’ici là, il devrait souffrir.
Le responsable du vaisseau l’attendait à l’extrémité du corridor et se raidit dans un garde-à-vous dès l’apparition de Stuffy. Sa tenue, aux armoiries des Forces mentales, luisait de propreté. Ce modèle en cuir noir avait été conçu spécialement pour cette nouvelle « branche spatiale ». Un peu trop menaçante au gout de Stuffy, mais ce n’était pas lui qui décidait.
L’officier, un jeune Barbane roux à la mâchoire carrée, se présenta :
Je suis le capitaine Viggi, bienvenue sur le « Poisson doré », professeur QuartMac !
Repos, capitaine, enchaina Stuffy en lui serrant la main. Je ne suis pas QuartMac, je suis l’agent Stuff MacDone et je représente le professeur pour l’inspection de votre appareil.
L’autre sursauta comme s’il venait d’apprendre la venue du contramiral Poféus en personne.
Le… l’agent Stuffy ? Vous… Monsieur, c’est un honneur de vous rencontrer.
Et il lui serra à nouveau la main, plus longuement.
Merci, Viggi. Vous n’avez donc pas croisé un Stuffy du côté de Talbot ? questionna Stuffy-Quartmac, intrigué.
Non, Monsieur. Nos relations furent très ténues et nous n’avons jamais reçu sa visite, juste quelques instructions par messages cryptés. De toute façon, nous avons surtout assuré le soutien des autorités militaires en place.
Sans doute préférait-il la discrétion ? Après tout, les yeux et les oreilles des Souriants sont toujours ouverts. Alors, si on faisait le tour de ce bel engin ? Donc vous dirigez deux appareils ? C’est anticipé vu votre âge, comment est-ce que…
Stuffy connaissait bien évidemment la réponse, le dossier de Viggi lui ayant été communiqué la veille. Un surdoué, tout simplement, avec des résultats exceptionnels… Mental et surdoué, ce garçon aux boucliers psychiques sans faille collectionnait les raretés !
Devant le responsable des Compresseurs dimensionnels, le numéro deux de la flotte mentale fit semblant de comprendre les explications techniques ; la réalité était que certains postes avaient été délégués à des civils compte tenu de leur complexité. Pourtant, l’électronique embarquée était contrôlée par une IA de dernière génération, libérant les tâches de dizaines et de dizaines de marins. Quatorze Mentaux bien formés suffisaient à faire fonctionner un monstre celui-ci, c’était très impressionnant quand on le comparait au précédent. Lorsqu’un de ces nouveaux croiseurs s’était approché du « Le Liberté », puissant vaisseau amiral de la flotte régulière alors en orbite autour de MaterOne, une réprimande officielle de l’amiral en chef avait été expédiée à Ralato. Les militaires goutaient peu que des engins de cette taille échappent à leur contrôle.
Il n’empêche, mille et onze appareils ultrasophistiqués employaient plus de treize-mille Mentaux. Un tiers des effectifs étaient donc placés sous la direction de QuartMac pour partir dans une aventure colonisatrice d’un univers inconnu. Le vieux professeur, sommité reconnue de tous ici, représentait l’autorité du contramiral et la rumeur disait qu’il avait son oreille, même si Stuffy doutait que le Poféus de ses souvenirs, courant et hurlant dans le vide, puisse écouter qui que ce soit. Il avait pourtant bien ordonné d’anéantir prioritairement l’Exode et le professeur QuartMac comptait exécuter cet ordre. Si Poféus avait voulu affaiblir ses anciens services, il ne s’y serait pas pris autrement, le foulard rouge de l’Exode n’étant qu’une excuse.
De retour à sa navette, Stuffy signa un rapport très positif sur Viggi et son peloton. La dernière phrase du jeune capitaine, transmise mentalement, le satisfaisait au plus haut point :

« En toute situation, monsieur, les Mentaux doivent fidélité à leur hiérarchie… sauf en cas de conflit interne : dans ce cas, le Code mental prend le relai.
Bon retour, Monsieur, et merci encore de votre inspection. »
C’était un soutien de plus sur lequel Stuffy pourrait compter en cas de problème majeur avec QuartMac. Le « Code mental » : les Mentaux ne reconnaissent en tout lieu que d’autres Mentaux. Il s’agissait du reliquat d’un passé éloigné, avant la mise au pas de ces mercenaires sauvages par la nouvelle royauté et la création de la prestigieuse université mentale. L’institutionnalisation de ce système préluda au fondement des toutes-puissantes « Forces mentales ».
Stuffy, qui n’avait reçu aucune instruction particulière de Ralato, reconnaissait un message implicite de son ami avec qui il avait partagé les pensées. En effet, jamais le ministre ne l’aurait choisi, lui, s’il avait voulu que cette mission arrive à son terme. Pas un homme épris de justice et de liberté comme l’était Stuffy.

La navette de l’agent slaloma entre quelques appareils géants de l’immense flotte, face à la Passe de Magellone. Il fallait faire vite, le compte à rebours de l’entrée en Transition touchait à sa fin.


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RedU T1 Ch24 Ep05

Red Universe Tome 1 Chapitre 24 Episode 05 "Pepapaltec"
Ceinture de Pepapaltec au centre du Cercle de Khabit.
Astéroïde principal.

Le petit transport se posa en douceur sur l’aire d’atterrissage extérieure. La météoritique était claire, avec de rares et minuscules aérolites solitaires que les boucliers standards parvenaient aisément à repousser. Les pistes découvertes, bon marché, brillaient donc d’une couleur verte. Par un sas de côté, deux scaphandres descendirent sur le tarmac poussiéreux et suivirent, à grands bonds, le chemin lumineux jusqu’à l’entrée centrale de la zone des voyageurs. Un système de portes coulissantes pivota sur lui-même, concomitant à la mise sous pression, et ils pénétrèrent dans l’astroport.
Au vestiaire, Artoc déverrouilla le casque de sa tenue, aidant le Huitlalcoh qui l’accompagnait à faire de même. Il compressa les combinaisons dans un petit conteneur qu’il suspendit sur son dos et les deux nouveaux venus se dirigèrent vers le contrôle des arrivées.
Peu d’affluence en ce début de cycle quotidien : les énormes cargos transportant passagers et fret n’accosteraient que dans quelque temps. Les trente-deux heures standards étaient parfaitement respectées sur Pepapaltec, l’une des quatre plus importantes sociétés nalcoēhuales, et sa puissante économie imposait ses règles à toute cette région de Khabit. Hauts fonctionnaires, hommes d’affaires, personnages politiques... Beaucoup de membres éminents de cette civilisation venaient d’ici. Pas étonnant qu’une sécurité stricte soit appliquée aux entrées des astroports, d’autant qu’un fond d’entre-soi régnait parmi les habitants de la région. En résumé, on n’aimait pas les étrangers, Artoc et son compagnon huitlalcoh répondaient parfaitement à cette définition.
On emmena le Nalcoēhual adulte dans une salle séparée pour un contrôle des documents officiels et une fouille au corps, tandis que son jeune compagnon était dirigé dans une autre pièce. Les boucliers psychiques étaient bien entendu levés, cela tenait à la fois de la politesse et de la vie privée dans cette civilisation, et seule une requête d’un juge pouvait contraindre un citoyen à les abaisser. D’après ses documents, Artoc représentait une petite société de sécurité située loin de Pepapaltec qui tentait de se faire une place sur le marché. Sa musculature et ses cicatrices ne pouvaient que corroborer son passé d’ancien militaire, parfaitement exact celui-là.
Vous avez servi dans quelle armée ? interrogea l’officier.
Commando dans les forces spéciales sur Chilico, répondit froidement Artoc.
Chilico ? Lors de la sédition de…
Oui.
La République nalcoēhuale n’a pas toujours connu que des périodes calmes et unies et Chilico a été, et reste encore maintenant dans une certaine mesure, un lieu de trouble.
Impressionné, l’officier salua Artoc et un de ses assistants le conduisit respectueusement dans une salle d’attente, proche du contrôle huitlalcoh.
Ces êtres chrysalides et hermaphrodites représentaient des Nalcoēhuals matures en devenir. Leur forme de grosse chenille un peu ratatinée, aux yeux brillants, ne leur permettait pas une mobilité élevée, mais leur intelligence, elle, était déjà bien formée. Cela faisait partie du cycle de vie d’un Nalcoēhual : la chrysalide Huitlalcoh (techniquement, le troisième stade de la vie) possédait un cortex et une structure osseuse interne, et externe, suffisamment développée pour avoir une activité utile. Leur petite taille et leurs multiples appendices ventraux sous forme de pinces, en place de mains, représentaient une partie de leurs limitations physiologique. Les adultes, eux, étaient les seuls à pouvoir se reproduire et profiter des pouvoirs mentaux. On intégrait donc les Huitlalcohs à la société au travers de leurs compétences et études diverses. Ils s’étaient, par ailleurs, progressivement regroupés en une caste, pour faire valoir leurs droits, celle-ci représentait maintenant une puissante force politique assez conservatrice.
La porte de la seconde salle d’interrogatoire s’ouvrit et le compagnon d’Artoc en sortit, accompagné par un Huitlalcoh de la sécurité. Apparemment, le mot était passé, car le policier salua Artoc de ses quatre petites mains griffues avant de s’éloigner.
Quelques minutes plus tard, le duo emprunta un transport automatique en commun, pratiquement vide. Manque de chance, le seul passager dans l’habitacle les aborda. Ce Nalcoēhual aux antennes ébouriffées et à l’odeur prenante ne semblait pas tenir la meilleure forme. Visiblement, il ne vivait pas dans l’opulence.
S’cusez-moi. Désolé d’vous déranger, mais j’suis persuadé qu’on s’est déjà vus quelqu’part. Z’êtes pas de Pepapaltec ?
Non, nous sommes en voyage d’affaires. On ne se connait pas, répondit Artoc, sèchement.
Ha si, mon gars… C’était pas l’armée ? Attend… si, si…
Monsieur, veuillez retourner à votre place, intervint le Huitlalcoh. Ce transport est vide à part nous, vous ne manquerez pas d’espace, ajouta-t-il en lançant un regard à Artoc.
Celui-ci reçut le message. Tout en faisant semblant d’accrocher à la discussion, il entraina le curieux de l’autre côté du wagon, à côté de la sortie aux battants fermés. Il lui répondit un ton plus bas :
En fait, oui, j’ai servi sur Chilico, il y a quelques années. Tu n’y aurais pas été aussi ?
C’est ça ! C’est forcément là-bas qu’on s’est connus, j’étais pilote dans les transports spéciaux, si t’vois ce que j’veux dire ?
Bien entendu. Tu étais sous les ordres du capitaine Zeko, n’est-ce pas ?
T’as connu Zeko ? réagit l’autre, surpris. Il débordait de joie. C’était le meilleur capitaine que j’ai jamais eu ! Il m’avait donné ma chance et je ne l’ai jamais déçu, jamais ! Quand j’ai été démobilisé, c’est là que… enfin voilà quoi, pas trop de sous, l’alcool. Tu veux pas qu’on en discute ? Allez, offre-moi un verre dans un bar et on se racontera nos souvenirs, ça me fera du bien en ce moment.
Le Huitlalcoh, de l’autre côté de l’allée centrale, s’approcha d’une petite trappe sur laquelle clignotaient quelques voyants. Il posa discrètement sa main dessus, dos tourné pour cacher son activité. L’inconnu le suivit du regard, un soupçon traversant ses iris dorés, puis il reprit la conversation avec Artoc.
« … et t’as des nouvelles de Zeko, parce que… hey, on n’s’est pas arrêté à cette station ? Il y avait pourtant du monde en attente. Le système automatique fait encore des siennes ? »
L’engin accéléra, s’engouffrant dans le tunnel creusé dans la roche. La paroi défilait à vive allure derrière la porte, fort heureusement close. Artoc présenta ce qu’il connaissait comme plus beau sourire :
Tu sais ce que j’ai préféré chez Zeko ? demanda-t-il simplement en posant sa main sur l’épaule de son vis-à-vis.
Vas-y !
C’est qu’il n’a jamais existé et donc tu n’es qu’un flic venu ici pour nous tirer les vers du nez.
Les battants de la porte s’ouvrirent soudain et avant que l’inconnu n’ait réagi, Artoc le projeta hors de l’habitacle. En moins d’une seconde, le Nalcoēhual fut déchiqueté par la violence des multiples impacts, son corps laminé par les rebonds sans fin entre la roche et le transport en accélération. Les battants se replièrent et l’engin décéléra pour retrouver une vitesse de croisière normale…
Dès la sortie du tunnel, il s’arrêta naturellement à la station suivante et le duo en descendit, s’éloignant autant que possible avant que les traces de sang bleu soient découvertes à l’extérieur. Artoc s’en émut.
Sire, nous devrons redoubler de prudence : la présence de ce policier n’était pas normale. Et maintenant, dès qu’ils trouveront le cadavre, notre portrait sera diffusé partout.
Notre mission demeure prioritaire, Artoc. Aie donc foi en notre destinée et prépare un itinéraire de fuite.
Bien, Sire.

Ils pénétraient dans un second transport en commun, lorsque l’on entendit au loin des cris retentir. Le Huitlalcoh désactiva discrètement tous les systèmes de surveillance de leur cabine, grâce à la même manipulation que précédemment.
Cela leur ferait sans doute gagner un peu de temps.


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RedU T1 Ch24 Ep04

Red Universe Tome 1 Chapitre 24 Episode 04 "centime"
« … installez-le dans mon bureau. Je finis et je m’occupe de lui… Bonsoir à nouveau, pour cette ultime partie de votre édition spéciale ! Notre invité est toujours Monsieur Gandhi, avatar de l’Empereur-Dieu de Ragnvald. En ce moment, vous pouvez voir s’installer Monsieur Junta, le commandant de Transporteur 4, à qui on ajuste le micro… j’ignore si je dois faire les présentations.
Gandhi, voici Monsieur Junta. Monsieur Junta, voici Godheim, l’Empereur-Dieu. Une virgule publicitaire et on se retrouve pour la suite de cet échange qui s’avèrera passionnant compte tenu de nos invités d’aujourd’hui.
Ne zappez pas ! »

Monsieur Junta, nos multispectateurs sont de retour, voulez-vous commencer par cette… mystérieuse annonce ?
Merci, Ted. Tout d’abord, j’aimerais saluer ici l’avatar de l’Empereur-Dieu Godheim. Nous ne discourons pas souvent avec un être divin (ou évoqué comme tel) et, quelles que soient nos convictions, il convient de le traiter avec respect et dignité. Empereur-dieu Godheim, je vous souhaite la bienvenue à bord de l’Exode et vous remercie, à nouveau, pour l’aide irremplaçable que vous nous avez apportée, lors de notre première rencontre avec l’armée nalcoēhuale.
Vous tous avez su prouver votre valeur à mes yeux. C’est là le plus important, le reste est dérisoire, commandant Junta.
Vos propos honorent votre statut, Empereur-Dieu. Quelle chance que nos chemins se soient croisés dans cette partie de l’univers  !
Certes, Monsieur Junta. Pourtant, il semble que cela ne se soit pas passé sans quelques… heurts ? Un peu… surestimés, peut-être ?
Oui, Ted. Surestimés, largement. D’ailleurs je crois savoir qu’il n’existe pas ou très peu de documents attestant cela. Vos équipes se seraient-elles emballées, cette fois ? Cela arrive, nous vous pardonnerons cet écart… du moment que cela ne se reproduise pas.
B… bien sûr, Monsieur Junta ! Tout à fait, Mons…
EMPEREUR-DIEU !
Titus ? Mais vous deviez m’attendre dans… hey ! Mais ne montez pas sur le plateau, nous sommes en direct ! Titus, mais… pas à plat ventre, dites-moi que je rêve !
Vénéré Godheim, je me présente à votre regard divin dans une attitude soumise et humble. Pouvez-vous m’accorder votre bénédiction ?
Soit Titus, mon enfant. Je te l’accorde. Tu connais l’engagement à offrir en retour, je pense ? Je t’écoute.
Bien entendu, Empereur-Dieu, sage parmi les sages ! Je ne suis qu’un mendiant dans le noir, ils représentent ma richesse et ma lumière. Que l’Incomparable Trinité éclaire à jamais mon chemin et me guide vers le destin qui m’est promis.
Titus, relevez-vous nous sommes en direct ! Allez les gars, enlevez-le d’ici, vraiment ça ne le fait pas, quoi !
Ted ! Cet homme fait preuve d’une foi réelle, appliquant à la lettre les préceptes du recueil sacré nommé « le Rablerane ». Je pense que, plutôt que de le rejeter, vous devriez partager le pain de son rite, au moins pour l’exemple.
Monsieur Junta… ?
À genou et récitez la promesse, Maos’n… maintenant.
Nan, mais m’sieur, je…
Ted ?
Pfff… un genou, pas plus… je suis un… un mendiant dans l’noir, ils sont friqués et lumineux… Et l’Incomparable Trinité éclaire la route vers le super destin qui m’attend.
Ça va ?
Journaliste Maos’n, cet acte de dévotion, aussi imparfait soit-il, vous honore. Titus, mon enfant, accordez-lui un centime en mon nom.
Empereur-dieu, c’est un honneur que d’être votre main. Je m’empresse d’agir selon vos désirs ! Tiens, Ted…
Aïe ! Mais Titus, ça ne va pas ? Tu m’as tiré l’oreille, espèce de crétin !
Mais mon Ted, c’est la beauté de la chose. Tu viens d’avoir un centime du grand Godheim, c’est une promesse pour le paradis ! Moi-même, je n’en ai reçu que trois.
Ouais, ben tu aurais pu me prévenir. Bon, si tout le monde en a fini, on passe une pub et on reprend le fil de l’émission, okay ? Enfin… si Messieurs Junta et Gandhi le veulent bien, évidemment.
Qu’il en soit ainsi, journaliste Maos’n.
Pareil pour moi, Ted. La régie ? Envoyez la publicité.

… et tu n’en bouges plus ! Regarde-moi quand j’te cause, mon gars, okay ? Allez zou ! Bon. Retour dans le journal. Monsieur Junta, nous vous écoutons.
Merci, Ted. Empereur-dieu, vous connaissez certainement mieux que nous la nature de l’Homme. Quelle que soit l’antériorité de leur croyance, ou la passion d’un adepte comme notre ami Titus par exemple, ceux que je nomme les « anciens » (ici, entendez « de Ragnvald ») pourraient rencontrer quelques difficultés à côtoyer les adorateurs de Phil et Adénor, hors de Transporteur 3. Le Rablerane mettra un peu de temps à se diffuser, car nous ne sommes que de simples humains, n’est-ce pas ?
Certes, Monsieur Junta, nos ouailles feront face à une période d’adaptation. Poursuivez, je vous prie…
Je connais particulièrement bien les us et coutumes des exodés de Transporteur 4 et je sais leur tolérance et leur acceptation d’autrui. Sans amoindrir l’accueil qu’ils pourraient recevoir ailleurs dans l’Exode, je peux certifier que tous les arrivants de Ragnvald trouveront, dignement et équitablement, l’hospitalité à notre bord. Plus encore, je leur garantis le gite et le couvert autant de temps que nécessaire, ainsi que des lieux dédiés uniquement à la pratique de leur religion.
Pour ce faire, j’invite officiellement l’avatar de l’Empereur-Dieu Godheim à venir visiter nos locaux et nous assister pour améliorer la qualité du service offert à nos nouveaux venus. Idéalement, s’il désire bénir qui ou quoi que ce soit, nous en serions honorés.
C’est un geste d’une grande humanité, Monsieur Junta. Cependant, l’Incomparable Trinité est multiple et, plus important, elle est un. Ce qui signifie qu’il n’existe pas de place pour les adorations exclusives. Les regroupements sur ce genre de base ne trouvent pas grâce à nos yeux.
Bien entendu, Votre Grandeur. Je parle d’une période d’intégration, dont la durée est, comme tout ce qui touche à l’humain, variable à plus d’un titre. Mon, que dis-je, notre objectif sera d’obtenir une homogénéité aussi parfaite que possible dans la société de Transporteur 4 et nous comptions, humblement, sur votre personne pour nous assister dans cet objectif.
Pensez-vous au moins venir pour que nous en discutions sur place ?

Empereur-Dieu Godheim, cette proposition de Monsieur Junta me semble tout à fait honorable. Nos multispectateurs sont certainement curieux de connaitre votre réponse ? Pourriez-vous la partager avec nous, sur ce plateau ?
Je me rendrai à votre transporteur, Monsieur Junta, et nous étudierons la question ensemble.
Votre Grandeur, nous n’en attendions pas plus. Merci, par avance, pour le bien que vous nous apporterez. Ted ? Le mot de la fin, peut-être ?
Heuuuu… oui. Donc, merci à tous deux d’être venus ce soir et je présente mes excuses à nos multispectateurs pour les… nous dirons « imprévus » qui ont parsemé cette émission. Gandhi, nous espérons vous revoir bientôt sur ce plateau !
Très certainement, journaliste Maos’n, ne serait-ce que pour honorer la mémoire de votre aïeul. Que votre vie soit aussi longue et prospère que la sienne et à bientôt pour votre pèlerinage sur Transporteur 3.
M… merci… énormément. Monsieur Junta, même remarque : vous êtes ici chez vous, soyez toujours le bienvenu.
Je l’espère bien, Ted, soyez-en sûr.
Sur ces quelques paroles de nos invités, nous clôturons donc ce journal d’information. Juste après cette virgule, vous retrouverez Képri Apriolli dans une nouvelle aventure de « Panique violente », la série produite par Ex-One Média. Bonne soirée et rendez-vous lors de notre prochaine édition.
C’était Ted Maos’n, en direct d’Ex-One Média !


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