Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch16 Ep5

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« Fixations du sas au vert. Stabilisateurs en automatique. Transporteur ? Nous sommes en position devant l’entrée principale. Nous pressurisons nos scaphandres et nous préparons pour la sortie.

Allez-y Carillo, bonne chance, terminé. »

Arlington ne pouvait cacher dans sa voix l’appréhension qui l’étreignait. Il aurait clairement préféré être à la place de son second, affronter l’inconnu est moins culpabilisant que de suivre les pérégrinations de ceux que l’on avait envoyé à l’aventure.

Les minutes passaient, ponctuées de courtes phrases laconiques en guise de rapport d’avancement. Un « corridor », une sorte de tunnel formé de plusieurs filins tendus dans le vide entre les deux appareils, reliait son équipe à la vie. Si les câbles lâchaient et si les minuscules propulseurs ne s’allumaient pas alors ils…

« Ouverture du sas. Les codes sont toujours opérationnels. C’est même étonnant que du courant circule encore ! Les gars, on change le matériel et on prend celui d’exploration. »

Phil Goud recula de quelques pas, faisant signe à Fabio de le rejoindre.

« Tu ne peux rien faire pour eux ? »

L’autre leva la tête pour scruter les écrans de contrôle. L’image, un peu brouillée, des caméras embarquées des scaphandres, partageait l’espace visuel avec les vidéos et les données reçues en temps réel par les capteurs de la navette ou du Transporteur. Dans cette dimension immaculée, devant cette relique d’un autre temps, comment ne pas comprendre l’inquiétude palpable dans toutes les consciences.

Le mental souffla profondément, puis répondit d’un ton neutre :

« Quelque chose m’empêche d’aller plus loin dans mes investigations. Je sais seulement que rien de tout cela n’est dû au hasard, et que je.. nous sommes tous les acteurs d’une pièce déjà écrite.

heu… Pas très rassurant.

Allons cher Phil, l’excitation de la découverte fait également partie des voyages spatiaux ! »

Conclut-il avec un sourire, puis il retourna aux cotés du commandant du transporteur. Celui-ci serrait toujours le combiné, assis sur le bord de son fauteuil, vouté.

« Carillo ?

Nous progressons Monsieur. Attendez. Oui, il semble que l’intérieur soit pressurisé. Pourtant nous n’avons pas entendu de décompression en entrant, c’est étrange.

Ne tentez pas de retirer votre casque Carillo, on se sait pas à quoi ressemble l’air de cet endroit. Il est peut être toxique.

Bien reçu. Vous avez remarqué tous ces amoncellements de cubes multicolores un peu partout dans les corridors ? Je me demande bien de quoi il s’agit.

Aucune idée, mais ils ne se sont pas montés tout seuls. Aucune trace d’équipage ? D’après les archives, on parle de quinze membres.

Non Monsieur, rien. Vous deux, prenez ce couloir. Et toi, tu viens avec moi, on continue dans le principal. Radio ouverte sur fréquence d’urgence. »

 

Fabio ressentait la tension émanant de tous, mais principalement de la personne qui était la plus proche de lui, l’ancienne tueuse Zoé Akowa, alias Adénor Kerichi. Ses instincts ne l’avaient pas quittés et elle faisait partie du petit groupe de personnes ayant suffisamment baroudé pour savoir pressentir le danger. Sa mâchoire bloquée, c’étaient les manches de ses béquilles qu’elle serrait, le regard vrillé sur les retransmissions. Fabio se reporta soudain vers les écrans : maintenant !

« Colonel Arlington, demandez-leur de redoubler de prudence, vite ! »

L’autre transmit immédiatement la demande au moment où un ricanement parfaitement fou retenti dans les haut-parleurs de l’équipe du corridor secondaire. Le capitaine Carillo et son adjoint firent demi-tour et se ruèrent pour rejoindre leurs camarades.

« À toutes les équipes, ici Arlington ! Ordre de regroupement, je répète, ordre de…

-BONJOUUUUUUURRRR ! »

Sous les yeux de la seconde équipe et des opérateurs du centre de commandement, un bonhomme un peu rougeaud apparu devant eux. Il arborait une courte barbe grisonnante et était vêtu d’un vieux tailleur élimé aux insignes de commandant de bord, dont la vieille casquette à visière débordait d’une des poches. Il soufflait, transportant toute une pile de petits cubes rouges et verts qu’il posa bruyamment devant les nouveaux venus, vite rejoints par Carillo. Sous la lumière des quatre torches, le bonhomme jaugea de la stabilité de l’ensemble et une fois certain que la pile ne s’effondrerait pas, il se redressa, serrant les poing contre les hanches.

« Messieurs, j’vous attendais et j’vous souhaite la bienvenue à bord du Positron, ou de ce qu’il en reste. Acceptez ce modeste présent en guise de cadeau d’accueil ! »

Le capitaine observa la pile un instant, ne comprenant guère, puis reporta son regard sur l’homme face à eux. Qui était-il ? Dans le doute, sa main gauche était un peu en arrière, posée contre la crosse d’un revolver. Il activa les haut-parleurs extérieurs de son scaphandre et lança les phrases du protocole de contact.

« Je suis le Capitaine Carillo, second officier du Transporteur n°3 de l’Exode. Nous sommes en mission d’exploration de l’appareil que vous prétendez être le Positron. Veuillez décliner votre identité, s’il vous plait.

Allons bonhomme, z’êtes sur mon vaisseau ! Ce n’est pas une allégation, on est bien sur le Positron, croyez-moi, et je suis bien son commandant : Auguste Magellone ! »

Devant l’air abasourdi des hommes devant lui, il ajouta :

« C’est p’t vos casques les gars qui vous perturbent le ciboulot ? J’vous dis que je suis le Commandant Magellone, alors faites pas cette tête, merde ! Bon, un p’tit cube ? »

Et il prit le premier du haut de la pile, un vert et mordit dedans à pleine dents, le mâchant savoureusement les yeux fermés.

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Prod: PodShows
Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion, Shino
Narration: Coupie
Rôles:
Fabio (Zylann)
Phil Goud (Lorendil)
Adénor (Anna)
Momumba Arlington (JCK)
Compo: Ian
Montage: bleknoir

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RedU T1 Ch16 Ep4

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« Ici navette, nous sommes à mi-distance, aucune anomalie particulière. Nous poursuivons. Allons monter l’allure car les propulseurs répondent parfaitement. Terminé.

Bien reçu, Capitaine. Nous laissons le canal ouvert de notre coté, n’hésitez pas à nous contacter. Arlington, terminé. »

Le colonel raccrocha le combiné, bien conscient du silence pesant régnant dans la grande salle de commandement. Ils venaient tous de se réveiller au milieu de cette blancheur et alors que l’on tentait simplement de comprendre où l’on se trouvait, on découvrit çà.

Les hautes verrières donnaient sur un espace immaculé, sans étoile ni aucune forme quelconque s’en détachant, tel l’œuvre d’un peintre de bâtiment ayant parfaitement fait son office sur un mur sans aspérité.

Blanc.

Rien d’autre qu’une feuille vierge que les radars décrivaient aussi infinie que l’est l’Univers dans la dimension originale du Transporteur.

Sauf…

Sauf un objet, un vaisseau spatial, à une petite centaine de kilomètres devant eux. Forme et propulsion commune, plutôt petit, un appareil assez ancien. Flagrant, impossible à manquer. Scientifiquement parlant, il était envisageable que les deux vaisseaux aient été victimes d’une perturbation récurrente au sein de la Passe de Magellone. Mais l’intuition de Momumba, que plusieurs membres de son équipe rapprochée partageaient, était que tout cela ne relevait pas d’une coïncidence.

 

Un claquement de talon fit se retourner le colonel. Il découvrit Phil Goud au garde-à-vous, suivi d’Adénor et de leur étrange accompagnateur. Il signifia le repos et serra la main de chacun, ne pouvant s’empêcher de se demander à quel moment il avait donné la responsabilité de la garde des deux autres à ce jeune homme blond. Celui-ci prit la parole :

« Commandant, nous voici au rapport comme convenu. Vous vouliez nous montrer quelque chose qui pourrait intéresser nos deux invités si spéciaux ? »

Les trois eurent un hochet de surprise, levant de grands yeux étonnés devant cette réécriture des derniers évènements puis, aussi simplement, se concentrèrent à nouveau sur le spectacle au-delà des verrières, comme si de rien n’était.

« Oui absolument, il me semble que… heu… ce que nous avons sous les yeux relève peut-être de votre… expertise ? »

Fabio fronça les sourcils. La maitrise de ses pouvoirs n’étaient pas encore optimale, et Arlington restait conscient de ce qu’il disait. Rapidement, il fit le tour des évènements gravés dans la mémoire récente du gradé. L’univers blanc autour d’eux ne contenait rien, mais les lois physiques communes auxquelles nous étions habitués dans notre dimension semblaient aussi à l’œuvre dans celle-ci. Nous n’étions pas morts, ni engloutis dans on-ne-sait-quoi et nos atomes se maintenaient en place. Même si le petit ami translucide de Fabio n’avait pas eu la courtoisie de le prévenir, le jeune mental aurait partagé l’opinion du commandant : statistiquement ils devraient être morts et pas à proximité du seul occupant de, peut-être, toute cette dimension. À partir d’un certain niveau de coïncidence, ce ne pouvait plus en être.

« Transporteur, ici navette. Commandant nous sommes à portée de censeurs de l’appareil, nous lançons les premières analyses mais… heu… »

Momumba, pressa l’interrupteur et décrocha son micro.

« Qu’y a t-il capitaine ?

Ce vaisseau ne m’est pas inconnu, Colonel. Je regarde les premiers résultats… (Contourne-le par bâbord, on devrait trouver le numéro d’identification sur la proue)… C’est une classe Pélican, un modèle très ancien comme nous nous en doutions. En meilleur état que dans nos musées, Mon Colonel ! »

Fabio se rapprocha et susurra quelques mots à l’oreille du commandant. L’autre paru un peu surprit, puis reprit le micro.

« Carillo, y a t-il une longue bande rouge le long de la coque inférieure ?

Attendez… Oui, oui… Elle est un peu effacée sur certaines parties mais en effet, il y en a une. Ce serait donc un vaisseau  d’exploration ?

Capitaine, avez-vous le numéro de série en visuel ?

Oui Monsieur. On vous envoie le signal vidéo. C’est incroyable de découvrir cet appareil ici, conservé aussi parfaitement. Il daterait du tout début de l’ère spatiale ?

Nous lançons la recherche dans la base de donnée, patientez quelques secondes…

J’ai déjà votre réponse Colonel, répondit Fabio d’une voix d’où pointait l’amusement d’un enfant à qui on offrait une jolie surprise. C’est un des plus célèbre vaisseau d’exploration. Et le nom de son capitaine est prononcé plusieurs fois chaque jour…

Grands Dieux ! »

Arlington failli lâcher son micro. Il venait de faire le rapprochement. L’ordinateur central afficha le résultat de la recherche la seconde suivante, confirmant les allégations de Fabio. Certains opérateurs en avaient les larmes aux yeux, divers objets cédaient à la gravité, lâchés par leur propriétaires qui s’effondraient dans leurs fauteuils, abasourdis.

 

L’appareil devant eux était le Positron, l’un des plus grands cartographieurs de l’espace connu, premier né d’une nouvelle génération d’appareils équipés du fameux quadrilleur spatio-temporel du savant Marenkof. Premier appareil à pénétrer dans la Passe et premier à y disparaître sans laisser de trace. On rendit gloire à son officier supérieur en donnant son nom au gargantua stellaire : le Capitaine Magellone.

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Prod: PodShows
Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion, Shino
Narration: Icaryon
Rôles:
Fabio (Zylann)
Phil Goud (Lorendil)
Adénor (Anna)
Momumba Arlington (JCK)
Compo: Ian
Montage: Numa

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RedU T1 Ch16 Ep3

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La clef à molette boursouflée planait devant lui, clignotant frénétiquement. Les petits flashes de lumière agitaient son esprit de manière inexplicable, le ramenant à la réalité. Fabio ouvrit les yeux.

Il était toujours dans le couloir où quelque chose, qu’il avait du mal à saisir, s’était produit. Il était tombé semble-t-il, ou s’était évanoui. Et maintenant que son ami venait de le réveiller, il se demandait s’il ne dormait pas encore ? Certes, tout était à sa place, mais comme au milieu d’une espèce de brouillard blanc, une brume qui l’empêchait de voir à plus d’une vingtaine de mètres devant lui. Aucune odeur, aucun effet d’un quelconque gaz, juste une blancheur immaculée qui inondait l’espace alentour.

Evidement, c’était anormal. Dubitatif, il reprit sa marche. Un peu plus loin, le jeune homme blond tambourina sur un sas pour qu’on le lui ouvre, il conduisait aux appartements de Phil et sa compagne, qui étaient placés sous haute surveillance. Les gardes mettaient du temps à répondre. Il donna encore plusieurs coups. Rien.

La clef à molette clignota alors et Fabio sentit immédiatement que ses pouvoirs de mentaux revenaient en lui. Incroyable. La présence de tous les Exodés à proximités, les fluides courant dans les tuyauteries, même les écrous des navettes du petit spatioport, il redevenait sensible à tout. ENFIN ! D’un œil il remercia le petit être, visiblement celui-ci était très en forme.

D’une pensée, il déverrouilla l’entrée, retenant in-extrémis les deux corps des gardes qui s’effondraient sur le sol. Ils n’étaient pas morts, tout juste comateux. En fait, dans le même état que lui, quelques secondes plus tôt. Dans l’appartement, Phil était affalé sur un fauteuil, une bière se vidant sur le tapis, tandis qu’Adénor était allongée sur le canapé, ses béquilles posées à proximité. Vu le liquide ambré coulant encore sur le sol, peu de temps s’était écoulé durant leur inconscience commune. Tout le monde devait être comme cela dans le vaisseau.

Son ami volant clignota plusieurs fois, puis s’interrompit. Une idée simple apparu dans l’esprit de Fabio. L’heure de sonner le réveil pour tout le monde ?

« Quand je demandais que tu trouves un moyen de communiquer, je n’imaginais pas que tu le fasses. C’est bien utile, merci ! »

Pensa le jeune mental blond dans un sourire. Puis il se concentra et libéra une vague psychique à destination de tout un chacun sur le Transporteur. L’équivalent d’une petite gifle. Satisfait de lui, et du retour inespéré de ses facultés, il s’accroupit aux coté d’un Phil ouvrant les yeux.

 

« Une autre dimension ?

Personnellement je ne vois que cela. Cette brume n’en est pas une, c’est une diffraction de la lumière. Elle agit différemment sur la matière. Et cette ultime sensation avant que tout le monde dans le vaisseau ne s’évanouisse ? Je ne suis pas un spécialiste mais je pense que l’on a dépassé les simples effets de la Passe de Magellone.

Mmmhhmm ! »

Adénor grommela quelque chose, les deux autres tentèrent de comprendre. Mais Fabio n’eut évidement aucun problème à lire dans les pensées de la jeune femme.

« Non, j’ignore si le retour de mes pouvoirs est lié à cela, mais on peut raisonnablement se le demander. De toutes façons, cela te permettra de ne plus forcer sur ta mâchoire ou de partir dans de longues explications. Désormais pense très fort et je traduirais. »

Les yeux de la jeune femme s’adoucirent quelque peu, puis elle hocha la tête.

« Encore quelques semaines, chérie, et on t’enlèvera ces broches »

Joignant le geste à la parole, Phil fit glisser une main le plus doucement possible sur la joue de la jeune femme.

« Moi aussi j’ai hâte de te revoir entière et en pleine possession de tes moyens. »

Pas besoin d’être un mental pour comprendre que la mâchoire bloquée d’Adénor et la gaze entourant toute la partie inférieure de sa bouche posait de vrais problèmes intimes au couple. Fabio avait, à l’époque, ressoudé le plus gros des blessures de la jeune femme, mais était-ce dû aux prémices du déclin de ses pouvoirs ou à une quelconque interaction avec la Passe toute proche, toujours était-il que l’opération n’était pas complète. Le personnel médicale avait donc du recourir aux méthodes traditionnelles de la médecine : broches dans la mâchoire et béquilles pour les chevilles.

La porte grinça sur ses gonds. Fabio ne l’avait pas fermé en entrant et un garde, souffrant visiblement d’une bonne migraine, venait aux nouvelles.

« Tout va bien mon ami, ils n’ont rien. Prévenez le Centre de commandement que nous allons venir les rejoindre dans une quinzaine de minutes, merci. »

À l’attention du couple, il précisa :

« Vous ne croyez pas que c’est le meilleur endroit pour comprendre ce qu’il se passe ? »

Sans se l’expliquer vraiment, il partit dans un fou rire, un de ceux bien étranges qui mettent souvent les gens mal à l’aise. Mais que lui importait ? Ses pouvoirs étaient revenus, il était prêt à faire face à n’importe quoi dorénavant.

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Relecture: Arthur R, Icarion, Shino
Narration: Andropovitch
Rôles:
Fabio (Zylann)
Phil Goud (Lorendil)
Adénor (Anna)
Compo: Ian
Montage: Tristeur

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RedU T1 Ch16 Ep2

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« Monsieur Carillo, quelles sont ces variables que l’on m’apporte en ce moment ? Les valeurs inquiètent les opérateurs semble-t-il.

• Oui, Monsieur. Je sors en ce moment de la station de captage gravitationnelle avec deux techniciens. Ils confirment que tous les appareils fonctionnent parfaitement. Je suis en route vers le centre de commandement. »

Momumba raccrocha le combiné. Il imaginait sans peine son second évoluer au milieu d’un labyrinthe d’échelles, de tuyauteries et de quelques rares coursives, inutile de lui faire risquer de perdre l’équilibre en répondant à son commandant. Déjà que le pauvre devait sans nul doute croiser ses propres fantômes par-ci par-là…

Devant lui, les écrans de surveillance du centre géant de commandement, ne semblaient pas retranscrire les évènements inquiétants se déroulant au-dehors. Son chef ingénieur vînt lui confirmer que les équipes de l’autre Transporteur obtenaient des résultats semblables quoique nettement moins prononcés. La courbure de l’espace autour du vaisseau du Colonel Momumba Arlington connaissait de grosses variations, bien au-delà de la normale. Il venait de parler au Général Décembre quelques minutes auparavant, la situation les dépassait tous deux, elle était du ressort des ingénieurs de haut niveau qui pianotaient frénétiquement sur leurs machines, tentant de trouver la réponse dans une jungle de probabilités.

La porte s’ouvrit et le Capitaine Carillo pénétra d’un pas vif dans la grande salle, se dirigeant directement vers une console un peu à l’écart. Imprimant un rapport, il le parcouru puis couru le présenter à son supérieur.

« Monsieur, les valeurs spatio-temporelles sont maintenant hors de toute compréhension ! Même si la Passe de Magellone défie les lois de la physique, nous pouvions toujours suivre certains paramètres. Mais là… »

Au même instant, une alerte retentit dans tout le vaisseau, tandis que des grincements inédits parcouraient les parois.

« Alerte niveau 1, le vaisseau déborde de son plateau ! »

Hurla le capitaine aux oreilles de Momumba. Mais celui-ci n’avait pas besoin d’explications : tous les instruments montraient parfaitement le Transporteur quitter l’alignement parfait maintenu avec son binôme.

Un flux puissant traversa toute la structure, désormais désaxée par rapport à la Transition, modifiant toutes les perceptions des acteurs du drame, comme un film repassé au ralenti dont la pellicule gondolerait sous la chaleur. L’espace et le temps, en tout cas le peu encore non affectées par les effets de la Passe, se mélangeaient, se confondaient dans un malstrom indéfinissable. Certains opérateur semblaient hurler, Carillo criait quelque chose sur le Transporteur qui risquait de se disloquer mais le disait-il vraiment ? Des gerbes d’étincelles aux trajectoires impossibles fusaient à droite ou à gauche, des alarmes aux sons arythmiques raisonnaient de directions improbables et les écrans de contrôles semblaient envelopper une partie de la pièce, tout l’espace et ses dernières logiques explosaient telle une peinture surréaliste.

Plus personne à bord ne contrôlait quoique ce soit. L’appareil géant s’inclinait de plus en plus, donnant du gite de bâbord comme un bateau recevant une puissante vague de plein fouet. S’il perdait sa bulle temporelle, l’engin allait se dissoudre dans les dimensions parallèles et l’on ne retrouverait aucun reste de ses passagers ou de son chargement. Il serait simplement effacé à tout jamais.

 

Sur le Transporteur n°1, Décembre et tous les opérateurs présents assistaient, effarés, à un des plus dramatiques accidents de l’Histoire de la navigation spatiale, ne pouvant ni intervenir ni même communiquer avec les malheureux.

Des buzzer criaient un peu partout, tandis que les données reçues par les censeurs pointaient sur le drame en devenir, n’avaient à offrir que des chiffres dénués de sens, hors de toute compréhension, comme s’ils parlaient une autre langue. Le plus incompréhensible, ce qui entrainait une tempête de conjectures chez les spécialistes de tous genres, était que leur Transporteur ne subissait strictement aucune des forces actuellement à l’œuvre contre l’autre vaisseau. Cela était arrivé d’un coup : une brusque poussée des valeurs de tous les capteurs, pourtant étalonnés suivant les puissantes fluctuations gravimétriques de la Passe. Et quelques minutes plus tard, l’invraisemblable accident aux conséquences dantesques.

 

Dans un flash, le Transporteur n°3 du Colonel Momumba Arlington, ainsi que son demi-million de passagers et ses centaines de milliers de tonnes de matériels et de frets s’étira en un trait fin infini dont ne subsistèrent que quelques nuages d’étincelles vites absorbées par par les dimensions traversées.

Décembre s’effondra sur son siège, prit d’un vertige. Mais que venait -il de se passer ?

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Relecture: Arthur R, Icarion, Shino
Narration: Ian
Rôles:
Arlington (JCK)
Carillo (Andropovitch)
Compo: Ian
Montage: MTIce