Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch17 Ep7

Ne manquez pas la diffusion de la MINI-SÉRIE Reduniverse

« Dualité »

en exclusivité sur Saga Audio Compagnie ! À partir du 1 août  jusqu’au 15 Août 2015 !

Retrouvez le Docteur Blame, le  Lieutenant-colonel Onawane et le Professeur Quartmac dans la sombre bataille du Transporteur n°2 lors de l’attaque des pirates.

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Intérieur du Positron.

Le spectacle délirant d’acrobates et d’animaux de cirques, tenus d’une poigne de fer par un Monsieur Loyal hystérique, battait son plein. Sous la lumière noire, le petit singe saltimbanque avançait joyeusement vers le centre de la piste, faisait claquer ses cymbales, visiblement fier de lui et du bruit produit. Cet animal était bien différent des monstrueuses choses qui tournaient en rond, de l’autre coté de la ligne tracée dans le sable. Le rendu de sa fourrure n’était pas ordinaire : plus dorée, plus luisante, presque métallique, sous réserve de ce que la lumière noire acceptait de renvoyer. Tous convinrent que la représentation du petit animal tenait plus de la statuette précieuse que d’un nouvel organisme protéiforme.

Fabio jeta un œil en coin à ses voisins. Phil et Adénor suivaient le spectacle, se tenant la main, le lieutenant chuchotant parfois quelques remarques à l’oreille de sa compagne, celle-ci répondant par des hochements de tête, tantôt positifs, tantôt négatifs. Magellone, lui, avait déjà assisté à la représentation, sans doute plusieurs fois.  En avait-il été le premier spectateur ? Avait-il participé à la rendre plus intelligible ? Le capitaine ne semblait pas écouter les pensées des autres cette fois, dommage. Il ne s’intéressait qu’à la voltigeuse qui se balançait au-dessus de la piste, survolant régulièrement la séparation infranchissable pour les autres protagonistes… Le glorieux officier était amoureux d’une transposition, d’une représentation d’êtres, venus d’on ne savait où, en forme humaine. Certes, bien en chair, la gracieuse acrobate possédait de généreux et plaisants atouts, mais tout de même… Fabio se demandait à quel point tout ceci était calculé et prévu à l’avance par les petites bestioles qu’il croyait connaitre depuis si longtemps.

« Mais… ça fonctionne ? Loyal est complètement obnubilé ! »

La phrase de Phil fit revenir Fabio au spectacle. Effectivement, le singe-statue d’or jouait des cymbales et enchainait acrobaties sur virevoltes, s’accaparant toute l’attention du maître des lieux. Mieux : le bonhomme rondouillard laissait trainer au sol son balais et son micro se balançait au gré des mouvements de son bras pendouillant. Comme hypnotisé.

« Ha ha ha ! Ca ma’che à tous les coups çà ! Ha ha ha !


  • Et qu’est ce qui marche à tous les coups, Capitaine ?

  • Ben le… heu, le spectacle quoi !

  • Je vois… »

Conclu posément Fabio. Donc, déjà, on avait la confirmation de la répétition de ce spectacle. Quand à l’hypnose de Monsieur Loyal, on devinait la suite. La belle nymphe s’étirait tout en souplesse, offrant de nouvelles prises pour les animaux, tout en gonflant sa poitrine déjà opulente à la grande joie de Magellone. Déjà le tigre rouge était passé de l’autre coté, et l’éléphant-melotte se préparait à profiter du survol suivant de la voltigeuse.

De l’autre coté de la ligne, les deux frères se chamaillaient, tentant tour à tour de caresser la fourrure du félin, de se repousser, d’embrasser l’animal, etc… D’ailleurs celui-ci se laissait faire. Fier, il demeurait stoïque, observant autour de lui, assis, alors que les deux autres en arrivaient aux mains. L’arrivée de l’éléphant-melotte ne fit qu’empirer les choses. Apparemment toucher ou caresser un des animaux donnait de la vitesse aux acrobates, de la force également. Oui, leurs chamailleries tournaient au pugilat : ils ne se repoussaient plus, il se donnaient de violents coups, rapides et puissants, dont on pouvait entendre certains des impacts jusque sur les gradins.

Mmhmm !

Oui Adénor, certains coups dépassent le mur du son. Cette fois, la lutte prend de très dangereuses proportions.

mmmhm…

Il n’y en aura pas, ils semblent tous deux de force égale. »

 

À peine avait-il prononcé ces mots, qu’un des frères fut projeté dans les airs, s’effondrant à quelques pas, deux rangées plus bas que les quatre spectateurs. L’autre, au lieu de se précipiter pour profiter de son avantage, se frotta de tout son long contre l’éléphant-melotte, puis contre le tigre rouge, allant jusqu’à réussir à rapprocher les deux mammifères de sa personne.

« Là, c’est la fin. Nous avons notre vainqueur. »

Commenta Phil, dépité. L’un des protagonistes avait donc pu obtenir toute la force nécessaire pour l’emporter à coup sûr contre l’autre. Pendant ce temps, du coté de Monsieur Loyal et du petit singe, les choses devenaient moins évidentes. L’animal bougeait peu, ses cymbales ne retentissaient plus, on le sentait épuisé. Si Loyal était encore hypnotisé, cela n’allait plus durer très longtemps.

Le frère aux pieds des gradins se releva enfin et, inspirant un grand coup, se dirigea vers son ennemi en une dernière attaque, pour l’hon-neur. On le voyait aller au-devant d’une défaite certaine, tandis qu’un méchant sourire illuminait le visage en clair-obscur du frère tout-puissant, à l’approche de l’ultime moment.

« Mais il va se faire complètement écraser ! »

Cria Phil, tout au spectacle. Un immense rire retentit alors de Magellone, très fier de son intervention  :

« Ha, ha, ha ! Mon pov’e vieux, attendez, vous allez voi’ ! Ha, ha ha !

Oui Phil, combien tu paries que rien n’est encore joué ? En fait, nous connaissons déjà tous la suite, n’est-ce pas ?

Mmhmmh…

Exactement, Zoé. C’est parfaitement cela. Allons Phil, ne reconnais-tu donc pas l’histoire racontée, avec beaucoup d’imagination et d’images, devant nous ? »

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Prod: PodShows
Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion
narration: Raoulito

Rôles:
Phil: Lorendil
Fabio: Zylann
Magellone: Raoulito
Adénor: Anna

Compo: Ian
Montage: Ackim

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(Recrutement) Princesse Azala / Commandant Benkana

Bonjour à tous et surtout à toutes !

RedUniverse (http://reduniverse.fr) est à la recherche d’une ou plusiers actrices pour ses deux rôles féminins principaux !!


  • Princesse Azala

  • Commandant Aurora Benkana

Ce n’est donc pas du petit calibre. 😉 Quels sont les prérequis?

– comprendre son personnage. ( Je suis disponible pour toute information )

– être capable de tenir des délais (chaque acteur a deux semaines pour enregistrer un épisode, c’est 100% jouable, on a quasiment jamais eu de problème :)

– pouvoir moduler un poil sa voix (c’est un plus, par une obligation)

Ne pas connaitre RedU n’est pas handicapant. Vous pouvez ecouter au moins le premier chapitre pour vous familiariser avec vos persos, elles y sont toutes deux présentes.
http://reduniverse.fr/chapitres/

vous pouvez me contacter par email « raoulito »arobase »podradio »point »fr », ou laisser vos demandes ici-même :)
je repond à touuuut!

Roolito

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RedU T1 Ch17 Ep6

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« Je l’aimais en tant que… en tant qu’être humain, en tant qu’esprit. Aurais-je pu devenir homophobe comme mon père ? Je l’ignore, mais « comme mon père » était un avenir qui m’était tout simplement impossible à envisager.

Vous dites, Amiral ? »

Poféus leva les yeux. Il se trouvait dans la grande salle du Conseil de la Révolution, entouré de toutes les têtes de l’état. Face à lui, de l’autre coté de la table, sirotant une boisson quelconque, Heir.

Quand avait-il quitté Calande ?

« Êtes-vous souffrant ? »

Demanda le président du Conseil. Le vieux bonhomme ordonnait autour de lui certains feuillets de travail, comme d’autres conseillers devisaient à voix basse avec leur ministre. La séance commençait à peine, c’était une chance.

Calande, il faudra vraiment que l’on trouve rapidement une solution à ces sautes de conscience.

« J’ai peur que le temps ne manque pour autre chose que l’action, Président.

Et qu’entendez-vous donc par là ?

La… l’Exode. Elle représente un danger.

Pardon ? »

 

De nombreux regards se tournèrent vers le contre-amiral, interrompant les discussions étouffées. Même Heir faillit avaler de travers.

« Contre-Amiral Poféus, expliquez-vous s’il vous plait. L’Exode est loin maintenant, elle a franchi la Passe de Magellone, c’est une affaire close qui n’est plus de notre ressort.

Mes services ont des informations concordantes comme quoi les Mutualistes seraient une branche activiste du mouvement de l’Exode.

Mais c’est impossible. Ils sont trop loin, que pourraient-ils espérer  de cela ? Non, c’est encore une fausse rumeur, une de plus. »

Le ministre de la coopération culturelle, un affilié de Heir, intervint une fois de plus dans ce qui ne le regardait pas. Un coup d’œil vers l’homme aux yeux si noirs de l’autre coté de la table. Ainsi tu étais un mental, et donc tu pouvais suivre tout ce qu’il se disait autour de nous, peut-être plus loin encore ? Mais mes pensées te sont inaccessibles. Profitons-en.

« Je vous présenterais ces preuves. Mais elles ne recouvrent qu’une partie de la vérité. J’ai l’intime conviction de l’existence d’agents Mutualistes mentaux ayant noyauté certains pans de l’administration. Cela signifie qu’ici, en ce moment… Nous sommes peut-être écoutés par l’ennemi.

Vous voulez dire… maintenant, on fouillerait dans mon… dans nos cerveaux ?

Exactement, je vois que vous saisissez la gravité de la chose. Cela expliquerait aussi comment cette organisation, qui a fusionné avec celle de l’ex-princesse Azala, je vous le rappelle, peut se permettre tant d’audace. Ils ont toujours un coup d’avance car ils sont informés à la source !

Amiral. Je pensais vos propres troupes capable d’endiguer toute attaque psychique ? La réputation des forces mentales n’est plus à faire, il me semble. »

Heir lui-même intervenant en plein débat ? Voici qui devenait très intéressant. La marionnette des Souriants savait pourtant que Ralato avait transmis son rapport. Et pourtant, il partait à la charge, malgré l’épée de Damoclès d’une révélation officielle de ses agissements contre les forces de l’état. Ou alors avait-il d’autres cartes en main ?

« Mes forces ne peuvent pas tout surveiller en même temps. Peut-être que vos amis Souriants sauraient nous apporter leur aide ?

Je l’ignore. Transmettez donc une demande aux représentants de cette communauté. Vous seriez en affaire avec eux, que cela simplifierait grandement la démarche, n’est -ce pas ?

Connaissez-vous le Triangle, Monsieur Heir ?

Oui, c’est une figure géométrique. Et cette pénurie de Lithium, ne sont-ce pas vos troupes qui convoient les productions depuis Talbot ?

Messieurs… »

Coupa le président du conseil, sentant parfaitement la discussion déraper.  Le vieux bonhomme n’avait d’autorité que spirituelle mais les deux rivaux saisirent la perche au vol pour interrompre leurs échanges. L’heure n’était pas encore au grand déballage. Tous les ministres autour de la table avaient déjà choisi un camp, enfin pour le moment du moins. Pourtant Poféus, et également Heir d’après les rapports, ne désespéraient pas d’en faire changer d’avis encore quelques uns.

« Amiral, je vous demanderais de poursuivre vos investigations et de nous produire les preuves de vos assertions lors de notre prochaine séance. J’ai du mal à imaginer un complot mêlant l’Exode, les Mutualistes et une infiltration mentale dans notre administration. Mais si tel était le cas, il nous faudrait prendre des mesures de sécurité très fermes.

Messieurs, le débat est clôt et j’aimerais que nous abordions ces problèmes récurrents de pénuries, justement. Et pas de supputations, pas de rumeurs, je veux des faits précis et mesurables. Monsieur le ministre de l’économie vous avez la parole… »

 

Alors que le chef de l’économie de la planète, et au-delà, énumérait statistiques et stocks, deux regards s’affrontaient, ne cillant pas. Les deux hommes étaient engagés dans une bataille à mort et maintenant que les armes étaient suffisamment fourbis de chaque coté, cela allait changer d’envergure…

 

 

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Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion
narration: Raoulito
Rôles:
Monsieur Heir – Président: Destrokhorne
Poféus : Pof Magicfinger
Minsitres : Ackim
Compo: Ian
Montage: Ackim

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Les livres numériques de Red Universe en librairie !

Pour nos auditeurs belges, n’hésitez pas à faire un petit tour dehors 😉

Red Universe y fait son entrée 😉

Libraire Ribambelle (Bruxelles)

La librairie Ribambelle à Bruxelles : l’adresse
La librairie Ribambelle à Bruxelles
Hé oui, c’est bien RedUniverse :)

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RedU T1 Ch17 Ep5

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« Mon père… enfin… Bref, ma référence paternelle était un soldat très célèbre. Une de ces gloires militaires passées qui sont invitées en remerciement, croulantes de médailles et de citations, lors de toutes les grandes réceptions. On dit qu’il connaissait personnellement Lanéon II, une amitié d’enfance. 

Nous habitions sur les terres offertes par le roi pour bons et loyaux services envers l’état. Une riche demeure, de vastes terrains, un titre de noblesse, une bonne rente, des domestiques, l’idéal pour qu’un enfant s’épanouisse, me direz-vous. Sauf que mon soldat de père n’était pas resté à la caserne. Il passait la plupart de son temps de retraite à tyranniser tout le personnel, régissant lieux, personnes et animaux comme pour une campagne militaire. Il était très stricte, vraiment… Une véritable étiquette, quelque chose d’étouffant, régissait la maison durant mes jeunes années.

Saviez-vous que j’avais des affinités avec les arts plastiques ? Très jeune déjà, j’accumulais les pots de peintures pour, de ma propre initiative, peindre des objets dans le parc, des statues, des charrues ou un vieux tracteur abandonné. Mère me laissait faire, voyant sans doute d’un bon oeil l’éveil de son enfant. Père n’était pas du même avis. Pour lui l’art n’était que faiblesse, un milieu de parasites jouisseurs et homosexuels. Et c’était d’ailleurs un homophobe convaincu. Il disait, à qui voulait l’entendre, que l’Homme n’était pas fait pour avoir une relation avec un autre représentant du même sexe, que cela était une erreur de la nature et qu’il fallait la réprimer. Dans ses meilleurs moments, il parlait de maladie mentale à soigner. Il avait même paraphé le préambule d’un livre choc sur le sujet, écrit par un médecin psychiatre, un ami de la famille. Peut-être le connaissez-vous ? Cela s’intitulait La maladie sans germe.

Oui, cela ne me dit quelque chose. Ce ne fut pas un grand succès, sauf dans certains milieux : il était jugé trop partial. Je crois qu’un de mes professeurs l’avait cité en parfait contre-exemple de choses à ne pas faire lorsque l’on se veut scientifique. »

 

Calande prenait des notes, encore et toujours. Entre deux lignes, elle se permettait d’intervenir ou de répondre à son patient. Poféus, de son coté, n’arrivait pas à détacher son regard de ses longues jambes qui n’étaient plus couvertes qu’à mi-cuisse par la jupe légère. Embaumé de volutes du parfum de la jeune femme brune, il se sentait l’incroyable envie de serrer leur chair tannée de ses doigts noueux. Quelle douce texture avaient-elles, ces cuisses ?

« Angilbe ?

Mhhm ? Je… excusez-moi. Votre… jupe me rappelait des souvenirs.

Cela me ravie. Et pouvez-vous m’en parler ?

Oui justement, j’y viens. Un de nos palefreniers avait deux filles. Si l’une était un vrai garçon manqué, l’autre était très féminine. Et celle-ci appréciait aussi l’art ainsi que la culture. Nous avons grandit ensemble. Et comme cela devait arriver, les années passants, nous avons commencé à avoir une relation sentimentale. Un petit peu trop jeunes sans doute.

C’est à dire ?

J’avais treize ans, et elle, douze et demi. L’amour est un bonheur Calande, mais il peut être le poison qui tuera l’amitié. »

Le contre-amiral leva les yeux vers la jeune femme, jugeant de sa réaction. Elle ne prononça pas un mot, griffonnant consciencieusement ses notes.

Dans un petit soupir, il se tourna vers la cheminé au feu inlassablement crépitant. Depuis les tous débuts de leurs séances, il n’avait jamais cessé de détailler les moulures, les bas-reliefs, la texture des nervures de marbre parcourant sa façade. Il la connaissait maintenant si parfaitement que parfois, lors d’une conversation au téléphone ou d’une attente quelconque, il se surprenait à en dessiner distraitement les contours sur un coin d’agenda, un bord de table.

Cette cheminée en elle-même n’était pas si fascinante, mais elle était devenu synonyme de « Calande Rorré ».

« Comment se nommait cette jeune fille, Angilbe ?

Méhala, et sa soeur Icnal. Une origine nordiste, comme toute la famille des deux parents, même si je dois préciser qu’ils avaient coupé les ponts et s’étaient éloignés de leur communauté.

Et votre relation a duré combien de temps ? Je veux dire, celle débordant de l’amitié. Pour des enfants de cet âge, cela ne devait pas être facile.

Pour une fois je vais vous surprendre alors. C’est venu naturellement, derrière une grange que nous étions en train de couvrir de graffitis, du genre street-art si vous voyez ce que je veux dire. C’était son idée : tester un style plus urbain qui serait en contraste avec le paysage campagnard qui nous entourait. Par un faux hasard, nos visages se sont retrouvés très proches, et couverts de peinture. La suite…

Oui je comprend. »

 

L’interrompit sèchement la psychiatre. Poféus nota cette étrangeté médicale, se demandant bien quelle thérapie autorisait ainsi à couper la parole à son patient ?

Il ne put s’empêcher d’en éprouver de la satisfaction. Il reprit, presque d’une humeur guillerette, mais la suite de l’histoire allait de toutes façons alourdir l’ambiance.

« Plusieurs semaines passèrent où nous vécurent heureux. Entre art et relation cachée, caresses volées et discussion interminables sur les courants artistiques. Je ne puis vous dire combien ma joie était à son comble. C’était une ouverture sur un autre monde, une faille dans le carcan familial, un espace de liberté totale à des années lumières de la froideur rigide du monde de mon père… Nous firent l’amour lors d’une soirée, en cachette. Elle voulait que cela se passe dans l’obscurité, alors on attendit la tombée de la nuit, trouvant quelque prétexte plus ou moins valable pour nos familles. Je doute que mes parents fussent aveugles, mais du point de vue phallique paternel, la nature était à l’œuvre et son fils apprenait la vie.

Et ceux de la jeune femme, acceptaient-ils cette relation aussi bien ? Du moins, fermaient-ils les yeux également ?

Elle ne voulait à aucun prix qu’ils le sachent. J’en ignorais la raison à l’époque. Sa sœur semblait au courant, c’est à peu prêt tout ce que je pouvais dire.

Vous savez, c’est un petit milieu que ce genre d’endroit. Tout le monde se connait et se voit. Je ne sais pas comment elle a fait pour conserver le secret. Personne ne changeait spécialement d’attitude ou ne me faisait de remarques sur le sujet. Etait-ce l’ombre de mon père derrière ce statut quo ? Encore maintenant, je me le demande. »

 

Petite pause. Il ne savait comment poursuivre, visiblement. Les mots avaient du mal à trouver leur voie au travers des méandres de ses pensés. Tant de souvenirs, perturbants, et la présence de Calande, plus que jamais troublante. Comment pourrait-il lui raconter la suite ?

« Angilbe, vous me dépeignez un tableau à la fois idyllique et presque commun compte tenu de la situation. Mais votre phrasé ne peut cacher votre trouble. Si vous êtes toujours prêt, alors racontez-moi la suite. Ou peut-être préférez-vous remettre cela à une prochaine séance ?

Méhala était un jeune homme, et non une femme. Il avait menacé sa famille d’un suicide s’ils ne le laissaient pas vivre sa différence. Et tout notre bel univers allait voler en éclat peu après. »

S’empressa de lâcher le contre-amiral, comme pour la retenir à ses cotés.

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Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion
narration: Andropovitch
Rôles:
Calande Rorré : Coupie
Poféus : Pof Magicfinger
Compo: Ian
Montage: Andropovitch