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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch16 Ep10

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« Et ce seraient des Dieux qui vous auraient sauvé ? Pouvez-vous… développer ?


  • Développer quoi mon gars ? Les Dieux c’est pas un t’uc qui s’décrit ! Ils sont là, çà brille de pa’tout. C’est comme des anges, mais non, c’est des Dieux.

  • Ha… parce qu’il y a des anges aussi ?

  • Oui, enfin non. Leurs anges ne se baladent pas avec eux, ils sont en mission.

  • … en mission…. »

Momumba Arlington ne savait pas si le capitaine se payait sa tête ou s’il était sérieux. L’autre avait accepté de répondre plus sérieusement aux questions lorsque le colonel les avait lui-même posé, mais la conversation avait vite dérapé sur des explications métaphysiques toutes aussi floues et incompréhensibles les unes que les autres. Carillo tenta de venir en aide à son commandant :

« Capitaine Magellone. Lorsque ces Dieux vous sont apparus, vous étiez déjà dans cette dimension, nous avez-vous dit. Mais votre équipage était-il avec vous ? »

L’autre se rembrunit. Il noua ses mains derrière la table, plissa sa lèvre supérieure qui remonta ainsi les plus hauts poils de sa barbe jusque dans ses narines. Le gros officier rougeaud était visiblement gêné par la question et ne savait pas trop comment répondre.

Arlington et son second attendirent : ainsi placé face à un fait précis, la disparition de son équipage, Magellone allait devoir revenir à des réponses autrement plus concrètes.

La porte de la salle d’interrogatoire s’entrouvrit, et un garde fit signe au colonel. Celui-ci s’excusa et sorti de la pièce. Fabio l’attendait dehors :

« Colonel, laissez-moi l’interroger directement. En tête à tête.


  • Pourquoi donc ? Vous avez des connaissances particulières en matière d’interrogatoire ?

  • De débriefing, Colonel, de débriefing !

  • Oui, débriefing… Mmm, d’accord, allez-y. »

Pendant que Momumba faisait signe à Carillo de le rejoindre, Fabio pénétra dans la pièce, assez satisfait de l’amélioration constante de son emprise sur son environnement et ceux qui s’y trouvaient. Il referma la porte doucement, humant l’odeur de transpiration qui émanait du gros bonhomme. L’autre n’en pouvait plus, il commençait à s’agiter sur sa chaise, visiblement en manque d’activité… ou en situation trop inhabituelle. En tant que membre du service des « affaires mentales », Fabio avait souvent eu à assurer des interrogatoires. Avec ses facultés, cela se révélait facile mais, quelques fois, des réfractaires naturels aux sondes psychiques, des drogués du Boramol ou simplement d’autres mentaux, pouvaient se révéler plus coriaces. Ces gens avaient souvent des choses à cacher. La pression sophistiquée, que seules les équipes des « affaires mentales », routinières des méandres de la psychés humaine, savaient appliquer, conduisait immanquablement les individus à craquer après quelques heures intenses.

Il sentait que Magellone n’était pas fait d’un bois aussi dur. Quoiqu’il cache, il n’était qu’un rouage de la mécanique en cours et seules ses connaissances du plan le rendaient différent d’un individu ordinaire. Il était temps d’arrêter les faux-semblants.

« Bonjour Capitaine Magellone. Je suis Fabio Ouli. Actuellement toute personne qui nous surveille, tout enregistrement qui pourrait être fait de cette conversation est suspendu ou en veille. Je pense que vous me comprenez. »

L’autre le regarda, pas spécialement surpris. Continuant de maugréer dans sa barbe.

« Je jouerais carte sur table. Vous savez sans doute qui je suis. J’ignore la finalité de cette suite d’évènements mais je compte sur vous pour éclairer un peu ma lanterne.


  • Je me demandais quand vous z’alliez inte’venir. On m’avait dit que vous n’au’iez pas d’p’oblème pour nous passer à l’étape suivante.

  • L’étape suivante de quoi ?

  • De la raison pou’ laquelle z’êtes là, bon Dieu ! Vous c’oyez qu’ils s’amusent souvent à embe’lificoter l’espace et le temps pour fai’e venir du monde ici ? Y’a pas beaucoup d’visites dans c’t’ou, croyez-moi !

  • …Ils ?

  • Dans six heu’es, amenez-le à la navette qui m’a reconduit ici. Vous au’ez vos réponses là-bas, si c’est c’que vous voulez !

  • Qui dois-je amener ? Et où allons-nous ?

  • Où ? Mais sur le Positron ! Ne fais pas le naïf, garçon, tu sais t’ès bien tout ce qu’on attend de toi. Maintenant rend la liberté à tous ces pauv’es gens, et on s’voit c’soir.

  • Et vous ?

  • Moi ? J’ai un ’endez-vous à l’infi’m’ie, enfin si on suit toujours les procédures. C’est l’cas hein ? »

 

Effectivement certaines procédures étaient toujours d’actualité et Magellone eut droit de finir l’équivalent de la journée dans l’hôpital du transporteur.

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Prod: PodShows
Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion
Narration: Anna
Rôles:
Andropovitch: Carillo
Magellone : Raoulito
Momumba Arlington : JCK
Fabio Ouli: Zylann
Compo: Ian
Montage: Raoulito

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RedU T1 Ch16 Ep9

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La navette terminait son approche et pénétra lentement dans le hangar du petit spatioport situé à la base du Transporteur n°3.

« Amortisseurs inertiels activés. Réduction de la poussée des moteurs à cinq pour cent. Doucemeeeeeent… »

Derrière la vitre du centre de contrôle, le Colonel Momumba Arlington suivait, bras croisés, les procédures d’atterrissage exécutées par son second. Il avait tenu à venir personnellement surveiller l’arrivée de leur nouvel invité, mais ne se méprenait pas sur le sens caché de ces évènements. Tout restait encore à découvrir et à comprendre : leur présence en cette si étrange dimension blanche, le Positron et maintenant Magellone en personne. Son intuition lui soufflait que l’on n’avait encore servi que les hors d’œuvres.

Les pattes de l’appareil touchèrent le sol du spatioport, exactement dans les petites zones délimitées par le quadrillage de peinture rouge. Le Capitaine Carillo et son co-pilote terminaient consciencieusement les manœuvres.

« Crampons magnétiques au vert. On y est. Bon tu passes les moteurs en veille, checking de l’appareil au grand complet, je ne veux pas qu’on  ait des défaillances. On a aucune réelle idée des règles de cet univers. »

Puis jetant un œil à la silhouette du commandant du transporteur, il esquissa un salut et ajouta :

« Nous, on a du pain sur la planche avec le colonel. J’attendrais la pressurisation et l’ouverture des portes avec les autres. Bon travail ! »

Et il tapota l’épaule de son voisin en quittant le cockpit.

 

Malgré la discrétion sur cette affaire, le bruit avait couru dans tout le transporteur qu’un personnage illustre allait mettre pied à bord et une foule de badauds étaient maintenus à l’écart du spatioport par un solide cordon de miliciens. Les administrés d’Arlington étaient déjà trop fervents ces derniers temps, alors le passage dans une nouvelle dimension risquait de décupler les comportements irrationnels. Pas question que la réapparition d’un fantôme du passé vienne se greffer là-dessus, il n’avait pas besoin de problèmes supplémentaires. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il avait préféré garder Phil Goud et sa compagne à ses cotés. Certes cela accréditait leurs importances aux yeux de leurs groupies mais, au moins, rien ne se passerait autour d’eux sans qu’il puisse réagir immédiatement.

Une bonne idée que lui avait glissé leur chaperon, l’officier Ouli. Ouli, Fabio Ouli… Un jour il faudrait qu’il recherche ce nom dans les archives, il lui disait quelque chose.

En bas, tout un peloton prenait place au pas de course autour de la navette, imposant un trajet aux occupants qui allaient sortir du sas en train de s’ouvrir.

Des recherches sur quoi déjà ? Momumba venait de penser à chercher quelque chose mais… non, cela lui échappait maintenant. Il se concentra à nouveau sur le petit groupe emmené par Carillo, qui entourait un gros bonhomme rougeauds, visiblement volubile. Alors c’était lui, Magellone ? Les caméras embarquées l’avaient visiblement aminci. Sa tenue d’officier était bien celle que l’on pouvait voir sur les anciens enregistrements de l’époque, plutôt moulante, d’un blanc satiné, une casquette fine un peu trop engoncée sur la tête. La grosse boucle de ceinture épaisse, aux armes d’une royauté alors toute neuve, donnait la touche finale au tableau.

Il se retourna vers Fabio et les autres :

« Venez. Il va être conduit au douzième niveau pour un debriefing. C’est par là. »

Et tout le petit monde quitta la pièce à la suite du colonel.

 

« …Et vos systèmes de cont’ôle de bord sont v’aiment super ! Là, mon gars, si j’avais eu çà à l’époque, c’est toute la galaxie que j’aurais cartog’aphié !


  • Merci Capitaine, mais ce n’est pas la réponse à ma question. Comprenez bien que si nous vous avons transporté depuis le Positron c’est…

  • Ha oui ! Votre système de housse gonflante pour les visiteuuuuuuuurrs ! Mais c’est G.E.N.I.A.L ! On vous met d’dans et hop, çà vous emmitoufle vot’e homme et on peut vous balancer dans l’vide comme çà ! Ouaaaaa, la vie est t’op belle.

  • Non mais, Capitaine, je… »

 

Cela faisait bientôt une heure que la discussion tournait ainsi, autour de tout ce qui impressionnait Magellone dans les dernières technologies spatiales.

« C’est quand même incroyable qu’il soit toujours vivant. Plus de cinq siècles se sont déroulés ?!


  • mmhmm, mmmm …

  • Pardon chérie ?

  • Elle dit que ce sont peut-être les lois de cette dimension qui conservent mieux. Qu’en pensez-vous Colonel ? »

Fabio orientait sa conversation avec Phil et Adénor sur l’officier supérieur. Celui-ci consultait les rapports préliminaires des objets ramenés à bord par l’équipe de Carillo. Le mental savait parfaitement ce que l’autre lisait mais jouait gentiment à orienter et manipuler à satiété les pensées des uns et des autres, tel un maître de jeu conduisant ses joueurs vers la sortie. C’était si bon de retrouver ses pouvoirs, il pouvait bien s’autoriser ce petit plaisir.

« …Ce que j’en pense ?… Mmmm Je ne sais pas trop. La datation atomique correspond à notre équivalent en années. Les cubes que Magellone prétend avaler régulièrement sont faits d’une substance nutritive qui contient effectivement de quoi survivre. Quoique.. un peu trop nourrissante, sans doute. »

Ajouta-t-il en levant les yeux sur le gros bonhomme qui continuait à s’esclaffer derrière la vitre sans teint. C’est alors que celui-ci s’arrêta et se retourna vers ce qui, pour lui, n’était qu’un miroir. Magellone s’adressa alors directement à Momumba.

« Pou’quoi j’suis sûr qu’y a ici le capitaine de ce bon g’os vaisseau ? Viens donc me voir gamin. »

Et, prenant un air malicieux, il ajouta :

« Si t’a des questions, vient donc me les poser toi-même… »

Arlington regarda les rapports et à nouveau releva la tête. Il était un stratège, et là il naviguait à vue, subissant les évènements plus que les provoquant. La conduite à tenir n’était pas claire.

« Allez-y Colonel, vous ne craignez rien. Et si vous obtenez de meilleures informations ainsi, alors pourquoi pas ? »

Fabio adressa son plus beau sourire à l’officier qui le regarda. Et cela fini par le convaincre. Momumba posa le rapport et franchit la porte du couloir. Quelques secondes plus tard, il entrait dans la pièce d’interrogatoire, serrait la main du gros officier et s’installait aux cotés de Carillo pour la suite du débriefing.

Phil se saisit du rapport préliminaire et le parcouru. Puis, s’adressant à Fabio, il demanda :

« Et qu’est ce qui te fait dire qu’il n’est pas dangereux ? On est tous à flairer un je-ne-sais-quoi de bizarre dans toute cette affaire, autre dimension ou pas.


  • Cet homme n’en veut pas à Arlington. Il est entouré d’une sorte de mur infranchissable qui ne me permet pas de lire ses pensées. Il cache bien son jeu mais, heureusement, un bon mental sait se référer aux attitudes pour compléter ses analyses.

  • Et tes analyses disent quoi ?

  • Pour l’instant ? Qu’Arlington ne craint rien. »

Et pour cause. Par quatre fois, il avait remarqué comme des pointes fusant rapidement de l’esprit de Magellone. L’homme savait parfaitement qui et combien de personne le surveillait, mais une seule attirait son attention en réalité.

Par exemple, ce petit coup d’œil, la direction de ce doigt pointé au détour d’une exclamation anodine… C’était Phil Goud le centre d’intérêt de Magellone, et personne d’autre.

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Prod: PodShows
Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion
Narration: Icaryon
Rôles:
Andropovitch: Carillo
Lorendil : Phil goud
Magellone : Raoulito
Momumba Arlington : JCK
Fabio Ouli: Zylann
Compo: Ian
Montage: Bleknoir

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RedU T1 Ch16 Ep8

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« Dans la prochaine heure, je ne veux qu’on me dérange qu’en cas d’extrême urgence. »

Le Contre-amiral Poféus leva son doigt du commutateur, coupant le contact. Sacré Ralato, garder des secrets avec lui relevait du challenge. Certes, le jeune officier n’avait pas encore pris l’entière dimension de ce que préparait le ministre de la sécurité, mais les pièces du puzzle commençaient à s’accumuler et il flairait quelque chose.

Quoique.. En savait-il, lui aussi, plus qu’il n’en disait ? Depuis son enlèvement chez les Mutualistes, il était différent. Plus renfermé sur lui-même, mais redoutablement plus efficace également, de l’aveux même de ses rapports de mission.

Poféus se laissa aller dons son fauteuil, observant fixement le dossier contenant le résumé de son officier sur sa péripétie dans les mines de Talbot.

Oui, redoutablement efficace. Trop. Pour que les Triades lui lâchent ce secret, c’est qu’il leur avait probablement fait très mal et, sans doute, définitivement brouillé les relations entre les « Affaires Mentales » et la communauté Souriante. Tant pis, ils avaient déclaré la guerre les premiers en assassinant des agents du contre-amiral et Ralato n’avait, en fin de compte, que tiré un fil indirectement lié à son enquête, pour découvrir le trafic de lithium et de nuage de miel. De toutes façons, Poféus n’avait plus besoin de fonds ni de matières premières pour sa flotte. Les premiers appareils étaient déjà en cours de rodage et les gros croiseurs appareilleraient dans quelques semaines. Le ministre se fera fort de se fournir ailleurs, pour combler le manque à gagner. Probablement chez les contrebandiers de tous poils qui pullulaient dans l’espace de MaterOne.

Mais cela l’amena à se poser une question autrement plus perfide : pourquoi les Souriants avaient-ils sciemment attaqué un aussi intéressant client que Poféus ? Monsieur Heir était derrière, certes, mais d’après le rapport de son Lieutenant, cette communauté n’était pas simplement son allié de circonstance, ils faisaient littéralement corps avec lui. Dans l’addendum secret posé à coté du rapport principal, Ralato relatait les confidences du rival du ministre sur la révolution Castiks, la pénétration des universités mentales par de jeunes Souriants et leur maîtrise poussée des pouvoirs psychiques. Pire, Heir lui-même semblait faire preuve d’un niveau rarement atteint en la matière.

Tout cela était si insensé que venant de tout autre que le Lieutenant Ouli, Poféus aurait considéré ce rapport comme l’œuvre d’un affabulateur.

Le contre-amiral se leva, et, comme à son habitude, se rapprocha des grandes baies vitrées, laissant le panorama des lumières de la ville et, au loin, du spatioport, lui faire prendre de la hauteur, s’éloigner de l’immédiat pour voir plus large.

L’image de Calande se refléta fugitivement dans les nuages du couchant.

Un soupir. Mais que lui arrivait-il avec cette… femme ? Elle n’était QUE sa praticienne, rien d’autre qu’une professionnelle faisant son office pour le soigner. Alors pourquoi réagissait-il si anormalement quand elle était là ? Il perdait tous ses moyens, n’arrivait même pas à la menacer, l’injurier ou… la réprimander.

Lui faire des remontrances…

L’interrompre…

« Calande. Que… m’es-tu donc… devenue ? »

 

Au loin, tels des insectes lumineux, les véhicules de toutes sortes brillaient dans le ciel, vaquant à leurs occupations. Tout au fond on pouvait distinguer quelques éclairs perdus dans les lointaines zones de nuages recouvrants une chaine de montagnes. Les Amalaches, là où Ralato avait été fait prisonnier.

Cela le ramena à la triste réalité. Et à une nouvelle question, une de plus. Pourquoi le contact des affaires mentales avait-il poussé un cri de ralliement Mutualiste ? Son Lieutenant avait parfaitement expliqué la logique de l’implant mental qu’il avait utilisé, mais cela n’expliquait en rien cette réaction, sinon par la traîtrise de celui-ci. L’agent spécial Paul n’était pas une merveille, pour ne pas dire un raté. Mais c’est lui que Poféus avait justement choisi pour cette mission car si le corrompu y trouvait son avantage, il saurait manœuvrer aux mieux des intérêts du contre-amiral et servirait parfaitement d’interface avec les Triades.

L’opération avait été un succès jusqu’à ce que tout déraille et que Heir ne mette ses menaces à exécution, les Souriants ne se retournent contre lui et Paul ne le trahisse.

Peut-être trahissait-il depuis plus longtemps ?

Il revint à son fauteuil, exténué. À peine installé, son intercom sonna. L’amiral grogna et enclencha l’appareil :

« Je croyais avoir demandé à ne pas être dérangé durant l’heure ?!

Mais Amiral, cela fait déjà plus d’une heure ? »

Poféus croisa ses mains sur la table et posa sa tête dessus, soupirant. Maudites échappées de conscience, elles ne le laisseront donc jamais ?

« D’accord, qu’est-il prévu, maintenant ? »

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Relecture: Arthur R, Icarion
Narration: Andropovitch
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Poféus : Pof
Compo: Ian
Montage: Tristeur

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RedU T1 Ch16 Ep7

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Quarante-trois minutes de retard.

Jamais le contre-amiral ne s’était permis une telle liberté dans son programme, et le lieutenant Ralato en concevait une impatience teintée d’inquiétude. Stuffy, devenu un habitué de l’esprit de son hôte, ne pouvait cacher son amusement. 

« Papa est en retard, bébé pleure tout seul.


  • Arrête cela. Tu sais parfaitement ce qu’il en est. Sait-il que nous savons ? Nous prépare-t-il quelque chose en douce ?

  • Là, tu psychotes comme une jeune vierge à son premier rendez-vous. Je sens parfaitement combien tu es angoissé par sa réaction à ton rapport. Mais bon, j’insiste sur mon conseil : ne parle pas de la flotte en construction dans les chantiers spatiaux. Il peut être au courant, auquel cas il y viendra tout seul, sinon, gardons cette carte en main et poursuivons nos recherches discrètement.

  • Je ne supporte pas l’idée qu’il ait pu me tenir à l’écart d’un truc de cette importance. Je pensais avoir toute sa confiance.

  • Mouais… Je doute qu’il puisse même avoir confiance en son reflet dans le miroir le matin, Poféus est un… »

La clenche de la porte du petit salon tourna et Ralato eut l’immense surprise de voir une belle jeune femme en sortir, visiblement pressée. En tailleur strict, maquillée, parfumée, avec des joues légèrement empourprées, elle salua le lieutenant d’un hochement de tête puis s’en alla par l’entrée principale.

« Dites-moi que je rêve. L’amiral aurait…


  • Non, c’est… une psychiatre. Ton chef se fait suivre on dirait. Par contre, elle prend du Boramol, impossible d’en savoir plus.

  • Procédure d’exception, elle doit être considérée comme détentrice de secrets importants. Qu’il ait une maitresse ou une psychiatre, dans les deux cas, c’est aberrant. Je ne l’imagine pas…

  • Tu ne l’imagines pas beaucoup, en fin de compte, ton cher Poféus. Ralato, est-ce que tu te rends compte de tout ce que l’on a effleuré ou découvert sur lui ces dernières semaines ? Son implication dans la révolution, et -peut-être- dans la mort du roi, le trafic de lithium et de nuage de miel, cette association avec les Souriants, ses contacts avec Monsieur Heir, la flotte de guerre en construction et maintenant cette psychiatre. Combien on parie que l’on est pas au bout de nos surprise ? »

Le ministre de la sécurité sorti à son tour du petit salon, fixa quelques secondes Ralato, ne s’attendant visiblement pas à le voir là, puis il referma doucement derrière lui, traversant le vaste bureau pour aller s’assoir dans son fauteuil. Le lieutenant se cabra dans un garde-à-vous, en attente de l’ordre de repos… qui ne vînt pas. Poféus compulsa quelques dossiers et parcouru des rapports, tout en ignorant cordialement son second. Après plusieurs minutes, il daigna enfin lui adresser la parole :

« J’ignorais que vous rentriez maintenant dans mon bureau sans y être invité, Lieutenant. Votre séjour sur Talbot vous aurait-il émoussé, au point d’en oublier quelques principes de base ?


  • Le… notre rendez-vous, Monsieur. Je pensais le rapport de mission suffisamment important pour ne pas être différé.

  • Ce n’est pas le cas. Je l’ai parcouru et il n’y a rien de particulièrement nouveau là-dedans. Je ne vous ai pas envoyé à la chasse au trafic de lithium mais à la poursuite d’assassins !

  • Oui, Monsieur. »

Toujours au garde-à-vous, Ralato Ouli n’en revenait pas de la tournure de la conversation avec son chef.

« Apparemment, il n’aime pas quand on fouille dans le trafic de lithium. Ou alors madame la psy a ses règles ?


  • Non, ce n’est pas son genre. Il ne s’attendait pas à ce qu’on la rencontre, c’est tout. 

  • Repos, Lieutenant. »

Un peu soulagé, le soldat se détendit. Croisant les bras dans le dos, il attendit la suite.

« Bien, je voudrais votre opinion quand au lien entre Monsieur Heir et la communauté Souriante ? Se peut-il que ce soit une branche extrémiste qui le soutienne et pas toute la communauté ?


  • Je dirais toute la communauté. Chez les Souriants, il n’y a que des branches mortes qui peuvent s’éloigner de l’arbre. »

L’autre le regarda, soulevant un sourcil.

« Vous parlez comme un Souriant maintenant, Ouli. Admettons qu’il ait le soutien de toutes les Triades, et donc l’appui financier des conglomérats de Talbot, pourquoi cette déclaration de guerre en tuant nos hommes ?


  • Il a parlé de quelque chose entre vous et lui, Monsieur.

  • Et vous l’avez cru ? »

Cette fois, les yeux du contre-amiral le pointaient tel un laser. La question était clairement d’importance.

« Mon Ralato, c’est ton premier choix d’adolescent. Il est temps de montrer à papa que l’on s’émancipe.



  • Tes sarcasmes n’amusent que toi, Stuffy. Oui, Monsieur. »

Cette fois le ministre de la sécurité accusa le coup. Un léger tressaillement, une petite crispation dans les doigts, un tic aux paupières, Stuffy avait raison : papa découvrait que son fils s’émancipait.

Il se leva doucement, et fit quelques pas vers la grande verrière, semblant se perdre dans la contemplation des hauteurs de la capitale. Au loin on pouvait apercevoir quelques formations d’oiseaux migrateurs volant vers le sud en ce début d’hiver. Bien que tout soit parfaitement climatisé dans l’immeuble, Ralato en eut un incompréhensible frisson.

« Félicitations pour votre efficacité au combat. Vous avez su faire preuve d’une intelligence et d’une… puissance qui n’est guère coutumière. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec Fabio. »

Le lieutenant ne répondit pas. Inutile de préciser qu’au delà de l’existence d’une quelconque preuve, l’amiral sentait que son second lui cachait des choses. En l’occurrence Stuffy, mais également cette soudaine et incompréhensible explosion d’énergie qui l’avait transcendé lors de son affrontement contre Myan. Le message que son chef venait de lui délivrer disait ceci : chacun ses secrets.

Ralato enchaîna sur un autre pan du mystère.

« Cette allusion aux Mutualistes, de la part de notre agent sur place, m’intrigue également. Je pense qu’il y a des liens entre eux et sinon Heir, au moins la communauté Souriante ou quelques Triades.



  • Il n’y a que des branches mortes qui peuvent s’éloigner de l’arbre, disiez-vous ?

  • Certes, Monsieur.

  • La priorité de nos services est centrée sur les Mutualistes qui tirent toujours plus la couverture à eux, malgré nos efforts. Poursuivez cette piste et signalez-moi toute avancée. Qui sait, peut-être avons-nous trouvé une brèche ?

  • À vos ordres, Amiral.

  • Dernières petites choses, Lieutenant… »

Le Contre-amiral Poféus se retourna et, chose rarissime, vînt faire face au jeune mental, ne s’arrêtant qu’à quelques centimètres de lui.

« Vous n’avez jamais vu personne sortir de ce salon, vous me laissez régler nos comptes avec Heir, et vous vous occupez de ce traître de Quartmac. J’espère que nous nous comprenons.


  • Parfaitement, Monsieur.

  • En fait, Papa est un parent moderne ! »

Répliqua malicieusement Stuffy alors que Ralato s’éloignait par le passage secret.

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Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion, Shino
Narration: Ian
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Ralaro: Raoulito
Stuffy: Luciole
Poféus : Pof
Compo: Ian
Montage: Numa

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RedU T1 Ch16 Ep6

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 « Contre-amiral ? »

Poféus sursauta, revenant à la réalité.

« Vos fuites de conscience ont empiré depuis le début de nos séances. Sur ces quelques semaines, je peux sentir la fréquence de vos absences augmenter. Angilbe, votre position ne nous permet pas de suivre les méthodes conventionnelles, je le crains. Jusqu’à quel point votre fonction en est-elle affectée ? »

La psychologue Calande Rorré prenait des notes, consciencieusement. Elle n’avait qu’effleuré de ses lèvres la tasse de thé au Jasmin. Devenu un habitué de la jeune femme, le contre-amiral, remarqua cette nouvelle petite ride au milieu du front, et cette courbure particulière de ses sourcils. On eut dit qu’elle s’inquiétait sincèrement.

« Rassurez-vous, certaines de nos séances me laissent plus souvent absent de mes responsabilités que ces sautes de réalité. Pour autant que je sache. »

Calande nota, souligna, puis fixa silencieusement le calepin, semblant méditer quelque mystère dissimulé au-delà des lignes.

« Notre… dernière rencontre, par exemple, me laisse… un souvenir mitigé. »

Ajouta-t-il, cherchant clairement dans ses mots la manière la moins brusque d’exprimer ses pensées. L’autre sorti de sa méditation dans un

« Mmhhm ? »

qui désarçonna son vis-à-vis plus surement qu’une quelconque attaque terroriste.

Elle plongea son regard dans le sien, l’obligeant à s’intéresser à la cheminée crépitante et sa féérie de lumières.

« Votre attirance pour les jeunes personnes. Pouvons-nous l’aborder ? Comprenez bien qu’il ne s’agit pas de curiosité mais de vous permettre d’en parler avec quelqu’un. Vous ne devez pas en avoir souvent l’occasion et placer des mots là où il n’y avait que des pulsions et des désirs aide à une meilleure acceptation de soi-même.

Je pensais m’accepter parfaitement ?

Vos sautes de réalité infirment cela, Angilbe.

… »

 

S’accepter.

Poféus laissa la danse continue des flammes l’emporter dans une profonde réflexion. Oui, si ses moment ts d’égarement n’avaient pas de raison physiologique alors ils étaient d’origine psychologique. Après des années passées à la tête des forces mentales, il avait accumulé une certaine expérience de la chose psychique et s’il en retenait au moins une règle, c’était que rien n’était jamais réellement certain. Une personnalité pouvait développer une redoutable schizophrénie, multipliant les contradictions de ses personnalités sans même s’en rendre compte.

« Angilbe ?

Je suis là. Je… réfléchissais, c’est tout.

Mon rôle n’est pas de vous forcer la main. Si vous ne désirez pas en parler, maintenant ou plus tard, nous changerons de direction pour…

Non, c’est bon. »

 

Il tourna la tête et, pour la première fois depuis le début de leurs séances, lui rendit son regard. Calande ne put réprimer une réaction étouffée, cela se sentait depuis ses épaules qui s’abaissaient légèrement aux pupilles qui rétrécissaient. Un mélange d’excitation, de satisfaction et… de frayeur ?

« Abordons cette partie de ma vie. Elle représente plus que je n’ai jamais vraiment voulu l’admettre. Et elle remonte à loin, autant que je sache. Je pensais avoir découvert mon équilibre lorsque j’ai eu les moyens de l’assouvir, mais… non, c’était un leurre. »

 

Les deux vis à vis s’observaient, comme s’ils venaient de se rencontrer pour la première fois. Angilbe Poféus n’avait plus froid, ses mains ne tremblaient pas et ne serraient plus les accoudoirs, la politique et les tortueuses affaires de ce monde corrompu refluaient hors de la pièce.

Il était… serein. Simplement serein.

Il se passa alors un évènement qui allait sceller ce moment à jamais. Une réaction inattendue, quelque chose que la médecine psychiatrique interdisait, et même au-delà, quelque chose qui n’était plus arrivé à Poféus depuis qu’il s’était séparé de Fabio.

Calande Rorré s’avança et posa doucement, tendrement, une main sur celle de Poféus. La petite femme aux cheveux courts n’était désormais plus qu’à quelques centimètres de l’amiral. Alors que le contact de cette peau douce lui donnait le tournis, que le lourd parfum de la psychiatre l’envoutait comme jamais, il l’entendit l’encourager d’une voix profonde qu’il ne lui connaissait pas,

« Racontez-moi tout. Plongeons ensemble dans cet Angilbe qui s’entrouvre enfin. »

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Prod: PodShows
Réa: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion, Shino
Narration: Anna
Rôles:
Calande : Coupie
Poféus : Pof
Compo: Ian
Montage: Raoulito