Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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« Une histoire de la révolution » Mono-MP3 par Zeppo et Flohyd.

Rarement nous avons l’occasion de mettre en avant les créations des autres. Sans doute le narcissisme Red Universien frappe en plein.

Cependant, Zeppo et Flohyd, gagnants du concours de mono MP3 du 27/24 de podradio, méritent pour la qualité de leur travail, la profondeur de leur univers et leur humilité de faire partie de cette poignée de « chanceux ».

En plus d’avoir présenté eux-même leur création lors du 27/24 2015  ( vous retrouverez l’intégralité de l’interview ici_même ), nous leur offrons la possibilité d’écrire et de proposer un scénario basé sur l’univers de Red Universe. Ce futur travail sera produit et mis en ligne à part entière dans le catalogue d eRed UniversE.

Bravo à eux, Zeppo et Flohyd, de la part de l’équipe de podShows et de celle de Red universe.

:D

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RedU T1 Ch17 Ep11

Ce weekend-end retrouvez toute l’équipe de Podradio (et votre serviteur) pour la grande fête du Podcast le 27/24 ! 27 heures d’émission non-stop et une mini-série spéciale Red Universe sur Fabio intitulée « Agapé »

Du Samedi 29 à 6h du matin au Dimanche 30 Aout à 9h sur http://podradio.fr

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Phil réfléchissait à voit haute, les yeux pensifs dans ceux de sa compagne comme s’ils partageaient leurs pensées. Ce n’était, certes, pas le cas mais l’amour, le vrai, accomplissait des miracles parfois :

«  La trapéziste, c’est quelqu’un qui peut faire des choses que personne ne sait réaliser. Même Loyal, même le singe. Elle… Elle est habillée comme les deux autres, les humains et les ennemis.

Bien vu, Phil. C’est une humaine ou une ennemie, ou les deux. Elle est comme eux, mais différente. Dans le monde réel, ce serait quelqu’un qui… »

Il se figeât, changeant d’expression.

« YYYYYeeEEEEEEEAAAAAAAAA!

Vouiiii c’ca gamin ! Et de un ! Ha, ha, ha !

Fabio ? »

Demanda Phil, inquiet. Il vit le mental livide, ayant perdu toute sa hargne, ou, tout du moins, l’ayant mise de coté. La main d’Adénor serra soudain la sienne, elle venait de comprendre à son tour et indiquait le jeune homme blond de la tête, de manière insistante.

« Tu… C’est toi la trapéziste, c’est cela ? Tu es… tu es la personne qui peut faire traverser les barrières des mondes à ces êtres. »

L’autre ne répondit pas. Une nouvelle fois en quelques minutes, des briques se déplaçaient et se ré-assemblaient dans sa tête. Certaines options se voyaient mises en lumière, d’autres vérités s’effondraient définitivement. Les êtres translucides n’avaient pas besoin de lui pour influer sur ce monde, ils aidaient déjà les mentaux en leur insufflant quelques pouvoirs depuis des centaines d’années et sans son intervention. Mais lui savait utiliser et exploiter cette force bien au-delà des limites communes, d’où sa légende de « super-mental ». À la lumière de ce qu’il venait d’apprendre, il n’utilisait en fin de compte que la puissance nominale fournie par les Titans, les pouvoirs mentaux courants n’en étaient, eux, qu’un vague reflet. Cela donnait d’ailleurs une idée de ce qu’avaient dû être les affrontements entre hommes et ennemis, à l’époque des débuts de MaterOne.

Fabio leva ses mains et les observa, pensif. Dans la cathédrale sous-marine, il avait dirigé des flots d’êtres translucides, il leur avait fait traverser une porte qui, en fin de compte, s’était avérée inexistante. Tout cela alors qu’il végétait dans un état second. Le carnage ne s’était arrêté qu’une fois tombé évanoui pour de bon, la vague des êtres ayant alors reflué spontanément au travers de leur porte. C’était cela son pouvoir ? Permettre aux Titans de passer chez nous ? Evidement cela expliquait bien des choses à commencer par le simple fait de les voir, ce qui était la première faculté qui le différentiait de tous les autres mentaux.

Pas encore arrivé au bout de ses réflexions, le jeune homme blond se rassit, pliant les doigts, observant les jointures se serrer, dessinant leurs rigoles dans le creux des paumes. Même le choix d’une trapéziste n’était certainement pas anodin. Il re-croisa le regard inquiétant de Loyal :

Mes goûts sont-ils différents parce que VOUS l’avez voulu, ou vous êtes-vous seulement inspirés de la réalité ?

L’autre ne répondit pas, laissant la question en suspens. Par contre, il se tourna et se saisi du petit singe aux cymbales. Celui-ci se laissa faire, bovin. Il se mit tout de même à se tortiller et rigoler quand le présentateur glissa ses longs doigts sous la fourrure d’or, pour une séance de chatouilles destinées à le rendre plus vivant.

« Alors M’sieurdames, et l’Faiseur, il est où ?
Le Faiseur ? »

Répondirent-ils tous d’une même voix. Ce nom n’éveillait rien chez Phil ou Adénor, mais Fabio se souvint l’avoir lu une fois, dans la description d’une bataille passée. Les hommes étaient devenus maîtres de leur territoire, en ayant chassé les ennemis. Mais certains groupes voulaient partir à la recherche de ce Faiseur, tandis que d’autres les en interdisait. Evidement une guerre s’en suivi, et ce fut le groupe refusant la recherche, regroupant le plus de monde, qui vainquit. Il était resté dubitatif à l’époque sur ce nom. Sans autre indication, l’information était passée au second plan, jusqu’à aujourd’hui.

Le Faiseur… Faiseur de quoi ? De miracles ?

« L’univers est une g’ande « oue qui tou’ne, une so’te d’eng’enage infini qui ent’aine tout. Le Faiseur peut, momentanément pou’ su’ , en bloquer les rouages, gripper l’système. C’est ça sa fo’ce. Sans lui, tu peux pas t’nir longtemps si t’utilise ton v’ai pouvoir, mon gars.

Je vois. »

 

Fabio se tourna alors vers Phil, doucement, l’air presque malheureux pour la nouvelle qu’il avait à annoncer au lieutenant. Le moment de dévoiler ses ultimes cartes était venu.

« MMMhhmmmmm !!!!!! »

Hurla Adénor, se serrant contre son compagnon. L’autre comprit.

« Je… c’est moi ? Je suis le… le Faiseur ? »

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Relecture: Arthur R, Icarion, Kwaam
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Montage: Andropovitch

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RedU T1 Ch17 Ep10

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« Monsieur Loyal ici présent, s’il ne parle pas bien notre langue, nous comprend donc parfaitement. Nous venons d’assister à une représentation imagée de quelque chose que nos amis estiment d’une grande importance, au point d’avoir créé un vortex dans l’espace pour nous y faire assister.

J’ai raison jusque là, capitaine ?

Mmmhmm.. C’tinuez gamin, c’bien…. »

Répondit simplement le gros officier. La solution ne viendra visiblement pas de lui. Adénor lança donc le débat :

« MMhmm.

…En essayant de trouver le rôle de chaque intervenant ? Pas bête Adénor. Les jongleurs sont les plus simples à trouver. Ce sont les humains et les ennemis.

Quoi ? Des humains ? Et… des ennemis ? »

 

Il restait à mettre Phil dans le secret. Fabio entendit l’esprit d’Adénor effectuer les connexions manquantes : même si tout n’était pas encore clair, elle avait déjà remonté, de son coté, presque tout le puzzle.

« J’ai eu l’occasion, peu avant la révolution Castiks, d’effectuer des recherches sur l’histoire de l’Humanité. Dans le cadre de… mes fonctions d’alors, je suis remonté plusieurs siècles dans le passé, à une époque lointaines, précédant l’arrivée de la royauté. L’enquête nous… m’avait amené dans des endroits dissimulés depuis si longtemps, qu’il en étaient oubliés des hommes.

Et cela raconte une lutte pour la liberté entre les humains et ceux que l’on nommait alors les ennemis, des êtres aux pouvoirs mentaux visiblement hors-normes, peut-être même supérieurs à ce que l’on connait actuellement. C’est probablement à cela que nous venons d’assister. »

 

Il laissa les deux amoureux digérer l’information. Lui-même se remémorait les souterrains, le vieux coffre et la carte mémoire, son intrusion dans la tête du Roi de MaterOne, et enfin l’incroyable cathédrale sous-marine. Sauf que derrière tout cela, revenait un nom. La dénomination d’une puissance, sans limite, venue aider les humains. C’est cette force que Poféus avait tenté de trouver et maitriser, dans l’espoir fou de dominer la race humaine. (*)

« … Les Titans.


  • WWHWHHHHAAAAAAAAAAAYyyaaaaaaaAaaheeeeeAAAAAA »

Hurla Loyal en sautillant et tournant sur lui-même. Visiblement, ils étaient sur la bonne voie.

« Tu veux bien nous expliquer ? C’est quoi les Titans ?

Je l’ignore. D’après les rapports que j’ai pu lire, certains les auraient rencontré, mais je ne voulais pas y croire à l’époque. Les descriptions… ne collaient pas, on dira. »

 

Il était tombé dans l’inconscience durant tout le contact, mais pas inactif : on prétendait même qu’il les avait dirigé ! Une force, composée de millions de petits objets translucides aux pouvoirs inimaginables. À l’époque, il avait refusé de faire le lien avec eux, ceux qui l’avaient nourri si puissamment de leurs pouvoirs. Ils n’étaient pas des êtres de mort, seulement des sources de pouvoir, n’est-ce pas ?

Sauf qu’après tout ce qui venait de se dérouler, depuis le vortex jusqu’au spectacle, et cet incident où ses « amis » lui avaient montré un visage complètement différent, il ne savait plus.

« Les animaux : l’éléphant-melotte et le tigre rouge. Ce sont les Titans, c’est cela, Loyal ?


  • WWHWHHHHAAAAAAAAAAAYyyaaaaaaaAaaheeeeeAAAAAA

  • Et… c’est VOUS, ces fameux Titans. »

 

L’autre s’arrêta, le visage se déformant sous un sourire bien trop grand, et Monsieur Loyal effectua une longue et belle révérence devant le mental blond. Puis il releva la tête, croisant leurs regards. Sans en comprendre exactement la raison, Fabio n’aima pas ce qu’il y lut. Mais alors pas du tout.

« Alleeer, tous!  Vous a’êtez pas en si bon ch’min ! Poursuiv’ez. C’qui les aut’es ?

Il y a une ligne, une frontière, quelque chose qui les empêche de…

Votre dimension ! »

Rugit Fabio, les dents serrées, il venait de se dresser. Son regard toujours croisé avec celui de Loyal, le jeune homme terminait son apprentissage du monde, ce monde qu’il avait toujours tant cru comprendre, qu’il pensait maîtriser. Mais en fin de compte, chaque pas qu’il faisait, dans cette relique du passé qu’était le Positron, lui prouvait qu’il n’avait réellement été qu’un jouet, une marionnette dans les mains des Titans.

Magellone tenta de calmer le mental. Mais il se rassit brusquement, d’un coup. Comme si la pesanteur était soudain devenue plus forte. Fabio n’avait levé qu’un doigt. Ses pouvoirs étaient toujours présent et, visiblement, on lui laissait le droit de les utiliser.

« Loyal, vous avez besoin de la trapéziste pour traverser les dimensions, et du singe pour… pour perturber les lois de la nature. Vous voulez reproduire ce qui s’est passé aux origines de Materone, VOUS VOULEZ REJOINDRE LES HOMMES !! »

Le bourdonnement de la clef à molette boursouflée reprit alors du volume au-dessus d’eux. Toute la piste, plus encore, toute la scène, incluant les artistes, les portes délirantes, les estrades vides pour le public et même le toit du chapiteau, entra soudain dans la lumière noire. Loyal se redressa, Magellone tremblait, Adénor et Phil se préparaient à tout, Fabio était fou de colère.

Il avait été trahi, depuis le début. Ces êtres poursuivaient un but. Un but qui n’avait rien de noble, rien de sage. Non ce n’étaient pas des animaux calmes et paisibles qui diffusaient leurs pouvoirs aux hommes ou aux ennemis.

S’il n’avait pas croisé le regard de Loyal, s’il n’y avait pas lu cette certitude, cette lueur que l’on ne retrouve que dans l’oeil du chasseur, il n’aurait pas compris.

« Mais alors qui sont ces deux là ? Comment trouver la trapéziste et le singe ?


  • C’est la raison de tout ce qui vient d’arriver Phil. C’est peut-être aussi la raison de l’Exode, de la révolution Castiks, qui sait ? Depuis combien de temps nous manipulez-vous ? Nous les humains, seuls et abandonnés, n’ayant rien d’autre à croiser que votre reflet de l’autre coté du rideau infranchissable. Vous n’avez jamais eu qu’un seul but que vous poursuivez, inlassablement.

  • Yahaaaa… OUUUUUOOONNNNNIIIIIIIIIIIII ???! »

 

Hurla Loyal, l’air plus amusé que revanchard. Fabio traduisit pour ses compagnons : Et où sont-ils ?

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RedU T1 Ch17 Ep9

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« Dualité »

en exclusivité sur Saga Audio Compagnie ! Du 1 août  jusqu’au 15 Août 2015 !

Retrouvez le Docteur Blame, le  Lieutenant-colonel Onawane et le Professeur Quartmac dans la sombre bataille du Transporteur n°2 lors de l’attaque des pirates.

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Fabio se garda bien d’émettre une quelconque critique, il risquait de mettre tout le monde en danger. Le couple sur la gauche soupirait de soulagement : tous comprenaient combien ils étaient à la merci de leurs hôtes.

Comme pour un résumé de l’épisode précédent, le frère blessé recula de plusieurs mètres puis reprit son trot vers le groupe formé par les deux animaux et son propre frère, l’omnipotent. On sentait l’imminence du clash entre les deux et peu de chance de réussite pour loutsider.

Fabio dirigeât alors son regard dans une autre direction, il sentait que le coup suivant viendrait de..
« YAAAAAAAAAAAAAAAAAAA »

Loyal hurla dans son micro puis frappa le sol avec son balais, de toutes ses forces ! Immédiatement d’énormes explosions de fumées retentirent sur toute la piste, et même au-dessus, dans les airs. Quelques unes jaillirent près de la nymphe qui se protégea sur son trapèze, en position fœtale. La scène entière sembla se mettre à bouillir de fumée. Plusieurs explosèrent, enfin, juste dessous les animaux. Le tigre rouge fût projeté dans les airs sous l’impact, une seconde explosion le cueillit au dessus de la ligne tracée sur le sol et l’envoya terminer son voyage du coté opposé, de là où il venait. D’autres explosions harcelaient l’éléphant-melotte. Le puissant animal avait beau simuler des barrissements et piétiner le sol tout autour, l’attaque de Loyal ne s’arrêtait pas. Il finit par s’affoler et couru se mettre à l’abri de son coté. Visiblement, il pouvait passer, dans ce sens là, sans problème…

L’intérêt des spectateurs se reporta immédiatement sur le duel entre les deux frères. Le départ des animaux signifiait que leurs pouvoirs n’étaient plus, donc la seule différence sur la balance sera :

« …La volonté de vaincre. Celui que l’on croyait perdu…


  • …Va maintenant reprendre le dessus. Je vois que tu as tout compris, Phil. Reste que j’aimerais bien savoir ce qu’il adviendra de l’ancien omnipotent de frère ?

  • Shhhht ! ’gardez, qu’on en finisse !

  • okay, okay… voyons cela. »

 

Quon en finisse, avait-il dit ? Le spectacle touchait donc bien à sa fin, comme prévu.

Le résultat de la bataille fratricide fût à la hauteur des attentes : le frère vengeur frappa tant et si fort que l’autre battit en retraite, se trainant dans un coin de la piste. Il commença même à escalader la rambarde pour s’abriter de l’autre coté et ne dut sa bonne fortune qu’à l’épuisement de son adversaire qui abandonna la poursuite.

Le projecteur changea d’ouverture. La lumière se focalisa sur le frère vainqueur, marchant, claudiquant un peu, passant devant les animaux qui l’accompagnait de leur coté pendant quelques mètres. La nymphe trapéziste tournoyait toujours, et, quelques fois, il pouvait presque la toucher des doigts.

Tête baissée, il poursuivait sa marche sans fin : il avait perdu son frère et ses pouvoirs.  Désormais seul, allait-il trouver un nouveau but à son existence ?

L’ancien trapéziste en tenue à damier, passa devant Loyal qui mimait une pose de statue. Le projecteur s’arrêta sur le chef d’orchestre, laissant le dernier héros de l’histoire quitter « la lumière », en but à sa nouvelle solitude.

 

La musique s’arrêta enfin.

Seul le présentateur demeura visible des spectateurs. Monsieur Loyal n’avait plus de balais, juste son micro qu’il tenait dans le dos, les bras repliés. Après quelques secondes d’attente, il fit plusieurs pas en direction de nos héros, ne s’arrêtant qu’à une poignée de mètres d’eux.

La tête un peu penchée, un sourire aux lèvres, il les regarda tous attentivement : Phil, Adénor, Fabio et même Magellone. Visiblement, il attendait quelque chose.

« Je pense qu’il faut applaudir non ? »

Suggéra Phil. Il s’empressa de joindre le geste à la parole. Et tout le groupe applaudit à tout rompre comme si c’était le but de leur existence.

Il fallu bien se rendre à l’évidence : Loyal, s’il comprenait l’idée derrière le geste, attendait autre chose.

Mais quoi ?

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RedU T1 Ch17 Ep8

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en exclusivité sur Saga Audio Compagnie ! Du 1 août  jusqu’au 15 Août 2015 !

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Phil Goud regarda tour à tour ses voisins, puis observa à nouveau la scène, dubitatif.

« Non, je ne saisis pas.

Mhhhhhmmmmm

Zoé, du calme ! Je ne sais pas ce que vous avez tous les deux, mais visiblement sortir du Transporteur vous fait du bien. Phil, jette un œil du coté de Loyal. »

Le lieutenant s’exécuta, et découvrit avec étonnement que le personnage serrait désormais son balais bien haut et approchait justement son micro pour parler :

« Heu..YYéaaaa ? QUAYAAA ? »

Il se redressa, cette fois définitivement, et se cacha les yeux avec son bras. Pivotant sur lui-même, il lança une jambe après l’autre, bien haute, comme une marche à suspense. Puis il libéra sa vue d’un coup sec et cria, simulant une surprise :

« YOOOOOOOÉUUIIIiiii OAAALAAAA ???! »

Tournant la tête à droite puis à gauche, son regard passait des animaux aux deux frères, puis inversement. Sur une dernière pose magnifique, il se tourna alors vers les spectateurs, se prenant la tête entre les mains en tirant ses cheveux. Le clown parfait en quelque sorte !
« HOoooNONONONOOOOOOOOO »

 

Les deux frères ne semblaient pas avoir remarqué le retour du Monsieur Loyal. Le plus fort partait à la rencontre de l’autre, nonchalant, en contraste total avec celui sur le retour, que l’on sentait déterminé mais sans espoir. Il mimait de grands gestes farouches, contrastant avec un visage à la tristesse exagérée.

Le tigre rouge rugit en silence, laissant apparaitre, par sa gueule ouverte, d’écœurantes protubérances grouillant à l’entrée de son œsophage. Cette démonstration n’échappa pas à l’éléphant-melotte, lui-même de plus en plus agité, piétinant ici le sol, levant sa moitié de trompe vers le plafond. Eux avaient senti l’arrivée de Loyal, mais pour une raison ou une autre, ils restaient sur place, ne tentaient ni de se déplacer, ni d’attaquer. Fabio sembla prendre la parole sans préavis :

« Ils ont besoin de rester immobiles pour donner leur force aux deux frères. Sans cela, la gue-guerre fratricide se terminerait bien vite. »

Phil se retourna alors vers lui, interrogatif.

« Navré Phil, je deviens aussi sensible que notre capitaine national. Du coup, j’ai répondu à ta question un peu trop en avance.

Mais faut pas vous es’cuser ga’çon ! Ca pe’met de pa’ler moins et de egarder plus ! Hé toi, le jeuneôt, arrête de t’poser toutes ces questions et fait confiance au spectc’e, d’acco’d ?

Je… heu, bon d’accord. »

Adénor lui montra discrètement la nymphe tournant toujours inlassablement au-dessus de la scène. Elle aussi était inquiète, mimant force de poignets serrés contre son coeur ou mains sur la bouche comme pour  se retenir de crier. Ce qu’elle ne ferait pas de toute façon.

« Vous navez pas appris à parler, mes mignons. Ne simulez pas, vous n’êtes pas assez doués pour cela. »

Pensa Fabio. Immédiatement la musique s’arrêta. Magellone se jeta sur lui, plaquant contre sa bouche sa propre main, collant sa tête contre les cheveux en bataille du jeune blond ! Le mental n’eut que le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer que déjà le gros officier lui chuchotait à l’oreille, apeuré :

« Tais-toi malheu’eux ! Ne r’pense jamais du mal d’eux ! JAMAIS !

Magellone ! Veuillez… Ho, ho… »

Phil, à peine debout, se rassit doucement, posément, évitant les mouvements brusque tandis que Fabio lui-même montrait, à qui voulait s’y intéresser, des gestes d’apaisement lents et réconciliateurs.

« Pitié, pitié, pardonnez-le… »

Supplia Magellone à l’oreille du jeune homme, la voix tremblante de terreur. Devant eux flottaient tous les acteurs du spectacle : Loyal,  le petit singe, l’éléphant-melotte, le tigre rouge, les deux frères et même la nymphe trapéziste. Ils n’étaient pourtant plus aussi amusants : de multiples bras s’étiraient de leurs corps (ou alors des tentacules ?) terminés par des griffes acérés, les visages déformés de haine et de souffrance. Leur substance même n’était plus aussi solide : ils semblaient plus translucides, leur formes mouvantes. La lumière noire de la clef à molette ne renvoyait en fin de compte qu’un cauchemar, un pur cauchemar.

Pas besoin d’explication, la troupe d’artiste n’appréciait pas la critique de leur hôte et faisait profiter tout le groupe de leur réprimande.

« Cest bon, pensa Fabio, je mexcuse. Reprenons le spectacle calmement si vous le voulez bien. Vous me connaissez, je ne pensais pas à mal »

De longues secondes s’écoulèrent. Adénor serrait la main de Phil à la briser tandis que Magellone semblait réciter des prières pour un quelconque Dieu, qu’il avait dû renier il y avait fort longtemps. Fabio ne quittait pas des yeux les représentations inquiétantes de ceux qui se prétendaient ses amis depuis si longtemps. Et qui lui rendaient tous son regard.

Le gros capitaine serra encore plus le mental, lui tapant l’épaule :

« Tais-toi ! Mais tais-toi !… »

 

Monsieur Loyal eut un petit soupir de dédain puis se contorsionna, se tordant sur lui-même tel un morceau de chewing-gum. Il s’éloigna lentement pour reprendre sa place, et sa forme normale, dans le spectacle. L’un après l’autre, tous les « artistes » jetèrent un dernier regard en coin aux spectateurs, puis voletèrent, la voltigeuse se sublima même en une sorte de volute gazeuse pour se condenser sur son trapèze, reprenant sa pose précédente comme si de rien n’était.

Encore un moment de flottement, puis Loyal leva tout haut son balais en hurlant à qui voulait l’entendre :

« HEEEEEYYYaaaAAAAIIIIIIIIII !!! »

Et l’orgue de barbarie rugit sur toute la scène, plus fort que jamais.

Magellone s’affala sur son banc, immensément soulagé.

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