Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch7 Ep4

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Adénor, sous son déguisement de femme usée des tropiques avançait fugitivement le long des corridors de containers. On l’avait prévenu qu’un homme qui la cherchait progressait en direction du quartiers des communautés Nordiques.Il y avait peu de chance qu’elle risque quoique ce soit de cet enquêteur, mais la méthode l’étonnait: les Exodés étaient pour l’essentiel des hommes et femmes qui rejetaient la brutalité d’Etat qu’elle avait représenté, il aurait été facile pour Benkana de soulever le Transporteur entier pour la retrouver, alors pourquoi juste un enquêteur seul qui cherche d’une manière si peu discrète?

A peine entrée sur l’avenue principale elle eu la réponse: un barrage de miliciens vérifiaient les identités et au dessus de la cité on voyait d’autres tubes de transport dégorger de multiples escouades de policiers et de militaires. Les bavardages des passants ne laissaient pas de doute: on était en train de quadriller toute la cité intérieure.

Adénor serra les dents, elle n’avait stupidement pas pris une nouvelle paire de fausses empreintes d’identité, du coup il s’agissait de ses empreintes naturelles, celles de Zoé Akowa qu’elle allait devoir présenter à l’identification.

Elle se plaça dans la file, prenant une attitude agacée mais sereine comme la plupart de ses voisins.

Zoé Akowa.. Son vrai nom. Capitaine Akowa pendant la guerre, fille du Major Akowa qui avait eu les larmes légitimes de fierté d’un père, quand sa fille avait reçu ses premiers galons d’officier. Ce qu’il ne savait pas c’est le service dans lequel la jeune femme de 19 ans avait été affectée, et pour cause: Service Action du ministère de la défense, tireuse d’élite. Elle avait su marquer la mémoire de ses professeurs durant les classes préparatoires de l’Ecole militaire par sa capacité à calculer mentalement sans erreur l’angle et la poussée d’une balle pour la placer dans sa cible. Elle se souvint avec un sourire de l’étonnement des membres du jury quand elle leur avait expliqué la méthode avec un ballon de basket et un panier à l’autre bout de la pièce!!

La file avançait.

Adénor toucha du bout des doigts son revolver fixé en haut de ses cuisses sous la robe de laine épaisse et les diverses lames et pointes disséminées dans ses cheveux, son bonnet et ses manches. Le milicien qui vérifiait les empreintes ne semblait pas trop nerveux, mais en cas d’affrontement, elle ne se donnait qu’une chance sur dix avec la vingtaine d’hommes armés dispersés autour du check-point.

D’un autre coté, sa première mission ne fût pas aisée non plus: on l’avait déposé en orthoptère en pleine zone désertique, avec mission d’abattre un gouverneur corrompu dont la résidence se trouvait à une trentaine de kilomètres. Elle avait pu choisir son fusil, une arme plutôt ancienne, sans les derniers gadgets de synchronisation satellite, mais dotée de plusieurs réglages manuels très subtils qui n’avaient plus de secrets pour elle.

Le lendemain, quand elle arriva en vue de la grande villa du gouverneur, elle s’aperçut que l’homme bénéficiait d’une protection supérieure à la normale et spécialement bien renforcée aujourd’hui, car il recevait un homme d’affaire notoirement connu comme faisant partie du Crime Organisé. Aucun angle mort, aucune fenêtre, et le circuit qu’allait emprunter l’homme politique pour accueillir son invité était protégé à hauteur d’homme par deux murs de pierres épaisses de chaque cotés..

Un badaud de la file d’attente venait de poser sa main sur la plaque en verre de reconnaissance digitale, quand un signal se déclencha soudain et les miliciens tout autour le mirent immédiatement en joue. Il fut emmené sous bonne escorte vers le poste de Police le plus proche. Adénor entendit un voisin de derrière parler d’un voleur recherché..

Elle souffla… Il était impératif qu’elle contienne scrupuleusement son stress! L’attente prendrait fin dans quelques minutes, elle se massa machinalement les poignets et attendit, repensant à son premier assassinat..

Après une heure de surveillance, en observant soigneusement à la jumelle le trajet qu’allait emprunter le gouverneur, Zoé avait trouvé des failles: seul un filet tiré protégeait la partie supérieure du chemin qu’il allait emprunter et l’intérieur des murs était décoré de nombreux ustensiles artisanaux en cuivres lustrés.

Au loin on apercevait un convoi de plusieurs lourds véhicules de luxe qui seraient sur place d’ici quinze minutes, elle avait tout juste le temps.

Consciencieusement, elle sortit deux balles au métal rougeâtre de sa musette et commença à creuser de petits sillons dans les contours avec un clou assez fin. Puis elle les introduisit dans le chargeur, arma, et prit tranquillement les dernières minutes pour s’installer avec le lourd fusil et peaufiner les réglages à l’aide des petits curseurs et autres molettes disséminées tout autour du corps de l’engin.

Sa mission avait été énoncée ainsi: l’homme politique recevait un membre de la Mafia, les deux devaient être abattus dès le début de leur rencontre.

Zoé souffla, et fit le vide dans son esprit: elle allait tuer son premier homme, elle ne devait pas défaillir. Allongée entre les rochers d’un petit talus à deux kilomètres de la villa du gouverneur, elle pensa très fort à son père, à sa défunte mère, et, faiblesse de la jeunesse inexpérimenté, aux personnes que ses deux cibles avaient sans aucun doute fait disparaitre.

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RedU T1 Ch7 Ep3

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La capsule de transport filait le long du tube transparent survolant la cité intérieure. Le Colonel Sterling Price regardait défiler les constructions urbaines amalgamées dans la soute géante de son Transporteur n°5.Price était un vieux militaire et un aristocrate de la noblesse de MaterOne, l’un des principaux protagonistes d’une des fameuses batailles de l’histoire de la révolution Castiks “La bataille des Monts Atos” qui l’avait opposé à JFHill. Celui-ci avait fini par l’emporter de justesse grâce à une ruse de stratégie, ouvrant ainsi la porte de MaterOne Centrum aux rebelles.

Couvert d’opprobres par ses congénères après avoir été adulé, il n’avait pas supporté la responsabilité que l’on ferait peser sur lui et toute sa descendance. Lui qui était considéré comme l’un des meilleurs tacticien de son époque et également un noble aux idées des plus progressistes de l’ancien régime, un des rares que ses vassaux, devenus soudain citoyens après la Révolution, ont élu comme gouverneur de sa province.

Le vieil homme sortit de ses rêves et fit quelques pas vers l’avant de la capsule, où se trouvait Weston, son ancien maître Majordome, son second et son ami.

Tandis que Price était plutôt petit, les yeux clairs, un visage un peu épais aux front dégarni devant des cheveux blancs ondulés parfaitement peignés, Weston était un grand gaillard, mince, les yeux noisettes, une petite moustache stricte et des cheveux d’un noir de jais dont une ou deux mèches refusaient obstinément de se mêler au reste de la chevelure. Il avait suivi son maître sans broncher quand celui-ci avait décidé de partir avec l’Exode. Célibataire, sans attache, il avait juste dit “ Je ne respecte que vous Monsieur, pour moi cela suffit pour vous suivre en Enfer s’il le fallait”.

Les deux hommes, cotes à cotes ne parlaient pas, laissant les chuchotements des assistants et policiers présents avec eux dans la capsule, affrétée spécialement en urgence, s’ajouter au bruit de fond du glissement de l’engin.

Après plusieurs minutes de voyage, le transport laissa ses passagers descendre à l’arrêt de la zone de fret. Des hommes, visiblement soucieux, les attendaient et les guidèrent immédiatement à l’intérieur de l’entrepôt géant contenant plusieurs milliers de caisses et autres containers de ravitaillement, pièces détachées etc.. Le groupe fit une pause sur un balcon surplombant le vide permettant à l’imposant monte-charge de transporter les matériels d’un bout à l’autre.

Weston regarda autour de lui: à l’infini, des containers, des caisses et des coffres en plastique de diverses formes et couleurs.. Au dessus, tout un enchevêtrement de poutrelles, de câbles et de treuils, le tout suspendu à plus de vingt mètres de hauteur, et pourtant à seulement quelques centimètres du sommet des stocks… De ce niveau!

Sterling Price avait un genou à terre et suivait, concentré, l’explication du constable de service, lui montrant les traces de sang qui progressaient depuis l’intérieur du niveau jusqu’au balcon. Puis le groupe prit un ascenseur et descendit les douze étages, arrivant au niveau le plus bas, proche de la coque, là où se trouvaient les systèmes d’aération de l’entrepôt, dont l’arrêt automatique d’un des blocs géants avait attiré l’attention du technicien de maintenance.

Le cadavre du gardien gisait là, le corps écrasé sur l’arbre central d’un des ventilateurs géants, les os du thorax perçant la combinaison de travail, dont une jambe et un avant-bras, tranchés par les pales, avaient bloqué la machinerie interne.

Malgré l’état déplorable du cadavre, on ne pouvait ignorer une entaille ressemblant fortement à celle faite par un couteau partant du sternum et remontant le long de la gorge jusqu’à la base de la mâchoire, d’où on voyait pendre un morceau de langue.

S’écartant un peu, Weston et Sterling Price prirent enfin mot:

“- Sale affaire Weston.. sale Affaire. La première mort violente de mon Transporteur, et probablement le premier meurtre crapuleux de l’Exode..

-Oui Monsieur, cela y ressemble, même si nous allons devoir attendre les résultats de l’autopsie pour en être certain.

-Allons, vous et moi savons reconnaitre une blessure au couteau. Vous avez confirmé pour les caméras?

-Cette partie était bien en maintenance lors de l’accident, c’est même la raison pour laquelle le gardien patrouillait dans les allées de l’entrepôt.

-En plus il a fallu que ce soit un brun, un membre de ces populations du Sud si encline à voir le racisme partout. Weston on risque d’avoir des remous communautaires dès que la nouvelle sera publique!

-Oui Monsieur, j’en ai bien peur..”

Sterling Price soupira, passant sa main le long du coup pour masser sa nuque, vieux tic signalant à ses voisins qu’il entrait dans une de ses profondes réflexions. Weston attendait en silence, droit et patient.

“Mon ami” dit le Conte se retournant et posant sa main droite sur la haute épaule de son ancien Majordome “ Je vais vous confier les rennes de l’enquête, je sais que je peux faire confiance à votre sagacité pour ne rien laisser au hasard. Il faut vite régler cette affaire avant que nous ne puissions plus contrôler la situation!

-Oui Monsieur, je comprend.”

Les deux hommes revenaient vers le cadavre, regardant les pompiers et les policiers récupérer avec mille précautions les restes du gardien, pour les emporter à la morgue.

Sterling Price parla doucement sans bouger la tète, juste pour que son assistant l’entende:

“Je vais faire tout mon possible du coté des médias et de la communauté brune. Mais je ne peux pas vous garantir le temps que vous aurez.”

Weston restait droit, stoïque, silencieux.. Il était bien conscient que les heures à venir risquaient d’être capitale!

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RedU T1 Ch7 Ep2

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La cité intérieur du Transporteur n°7.

Dans chaque vaisseau géant de l’Exode on trouvait une cité intérieure, bâtie, quelque peu bricolée en fait, dans les immenses espaces au coeur du vaisseau réservés originalement aux matières premières  (  A l’époque de leur gloire, la mode des vaisseaux géants permettait de convoyer les millions de tonnes de Lithium, hydrogène ou minerais nécessaire à l’industrie de MaterOne. Mais l’avènement des stations de raffinage sur les lieux même d’extraction, et la multiplication de la piraterie y mirent fin. )

Lorsque le Conseil de la Révolution accepta officiellement le principe de l’Exode, quelques ingénieurs futés proposèrent le recyclage de ces vieux engins en cités interstellaires nomades. On récupéra des millions de containers  de tailles diverses en plus ou moins bon état qu’on empila sous l’égide d’un pseudo plan d’urbanisme, comprenant passages, passerelles, ruelles et avenues mais également commerces, restaurants et postes de police. Evidement ces derniers avaient eu le privilège de posséder leur propre structure bien différente des containers d’habitation. Le résultat final permis, certes, de loger plus de 450 000 personnes en sus des quartiers d’équipage, mais donna également un aspect de zone usée, métallique et claustrophobe, véritable fourmilière-labyrinthe qui tournerait rapidement au coupe-gorge sur une planète comme MaterOne..

Au moins les lieux étaient propres et Adénor pouvait progresser rapidement, changeant en permanence de direction dans le dédale  des passages se ressemblant tous..

La grande Texosane blonde était désormais brune avec des lunettes, la peau de son visage un peu tannée comme sous les tropiques de MaterOne. Elle avait perdu quelques centimètres de taille en marchant pieds nus, les jambes un peu arquées sous une épaisse jupe de coton. Un linge serré autour de sa poitrine et un épais pull peaufinait la métamorphose.

Encore quelques mètres, puis un passage à droite et on lui avait dit qu’elle serait à destination.

La cité intérieure s’étendait sur une superficie de presqu’un kilomètre carré, et si, officiellement, les containers d’habitation avaient été distribués aléatoirement, les communautés s’étaient reformées progressivement au cours des longs mois de voyages, à force d’échange ou de troc de lieux d’habitation. Il n’était pas rare de rencontrer des cultures, cuisines et langues différentes rien qu’en descendant une échelle.

Adénor s’arrêta, se laissant quelques secondes pour souffler et repérer quelque hypothétique suiveur, puis escalada à mains nues un container et frappa trois coups à la première porte devant elle. Un bébé se mit à pleurer à l’intérieur, quelques pas se rapprochèrent, et les gongs de l’habitation tournèrent sur eux-même, laissant apparaitre une grosse mama des tropiques au visage sévère.

Détaillant sa vis à vis de haut en bas, elle se radoucit et posa les questions rituelles auxquelles Adénor répondit sans hésiter, recommandée qu’elle était par un autre membre de la communauté et parlant le “tropicalien” sans accent..

La mama s’écarta, la laissant entrer, et  referma la porte derrière elle.

“Bonjour, connaissez-vous cette personne?”

Signe négatif de la tête, avec un bredouillement incompréhensible. Phil montra la photo à un autre passant de l’avenue principale de la cité intérieure:

“Bonjour, cette jeune femme a disparue, pouvez-vous m’aider à la retrouver?”  L’autre jeta à peine un regard avant de répondre par la négative et de poursuivre son chemin.

Phil s’arrêta, regardant les passants le doubler, parfois le bousculer sans même réagir. Cela faisait deux bonnes heures qu’il parcourait l’avenue , posant les mêmes questions à tous ceux qu’il croisait, et la meilleure réponse qu’il avait reçu fût un soupir puis “abandonnez..” La personne était partie aussi sec, disparaissant dans les ruelles..

Phil n’allait pas jeter l’éponge aussi vite, il avait déjà eu une conversation avec Azala  la matin même alors qu’elle tentait de le dissuader de partir seul à la recherche de sa fiancée.

“Princesse, je ne peux rester là à me morfondre, j’ai besoin de me rendre utile, c’est tout!”

Il avait pris un plan taché de café de la cité intérieure, une  photo d’Adénor et un sac à dos avec quelques affaires. Une fois dans le couloir, Azala l’accompagna jusqu’à l’extrémité des quartiers de l’équipage, puis, alors que le tube de transport intérieur allait refermer ses portes, il ajouta à l’intention de la Princesse:

“je m’occupe de retrouver Adénor, je vous laisse calmer Benkana..”

Les portes scellées, le tube activa ses suspenseurs, et accéléra en direction de la cité intérieure. Phil ne lâcha son amie des yeux que lorsque le tube vira au milieu des containers.

Et le voilà maintenant au milieu de l’avenue principale à chercher à l’aveuglette des renseignements sur sa fiancée. Avisant un recoin il s’assit et mâcha un sandwich, tenant toujours dans la main la photo de la femme qu’il aimait, quoiqu’elle ait pu faire..

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RedU T1 Ch7 Ep1

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Les soldats ennemis étaient en fuite.

On pouvait apercevoir au loin, là où la plaine devenait plage puis océan, les derniers véhicules amphibies de l’armée royale tenter de lamentablement prendre le large, des hommes en uniforme agrippés à leurs flans, sans chef, abandonnant de nombreux matériels de guerre sur la plage.

Les chasseurs léger et les canons mobiles harcelaient les fuyards tandis qu’une longue colonne de prisonniers s’étirait vers les montagnes où de grandes cavités sûres leur serviraient de geôle jusqu’à nouvel ordre, sauf s’ils décidaient de se joindre à la révolution.

Evoluant lentement au milieu des véhicules et de ses hommes heureux, Benkana ne pouvait absolument pas partager la joie de ses subalternes: un ou deux fidèles écartaient d’ailleurs les guérilleros, voulant remercier le chef qui les avait mené à la victoire, en bredouillant quelques vagues excuses de fatigue..

..Quand la réalité était tout autre..

Nous étions sur l’ile d’Okagwam, un an et demi avant la chute de la Royauté. Ce lieu était stratégique: une partie du minerai destiné aux usines du Texos, et provenant des grandes carrières de l’Est, passait au large dans des porte-containers géants. L’ile avait été envahie une première fois par les rebelles, puis reprise par l’armée régulière et venait enfin d’être libérée par un régiment des steppes neigeuses de l’extreme nord, dirigés par la Chef Benkana ( qui n’avait pas encore gagné ses gallons de commandant ).

Le regard pointé vers l’horizon infini marin, ses cheveux en bataille lui passant parfois sur le visage, elle finie par stopper sur la crête d’un petit monticule qui dominait la plage, ses lieutenants attendant sagement quelques pas derrière elle. Au loin de petites explosions ponctuaient la retraite des royalistes..  Benkana serra les dents, dévoilant ses canines et bientôt toute sa dentition, ses paupières s’écartant comme pour laisser sortir ses yeux de leurs orbites, et une face enragée, exultant de haine et de douleur se dépeignit sur tout son visage tandis que ses mains crispées froissaient le message arrivé une demi-heure plus tôt qui annonçait l’assassinat de son père, celui qui l’avait élevé et qu’elle croyait à l’abris derrière les lignes rebelles.

Un filet de sang coula le long de ses lèvres, elle ne s’en préoccupa pas, laissant les quelques gouttes perler jusqu’à son menton ou le vent les détacha, tels des pétales d’une rose vivante emportées vers le large.

La Commandant se releva brusquement dans le lit, aspirant de grandes bouffée d’air faisant gonfler sa poitrine nue et saillante comme si elle allait étouffer.

Lentement elle reprenait ses esprits, tentant de reconstituer le décor autour d’elle, quand un léger froissement et un mouvement dans les draps la fit prendre pleinement conscience du lieu et du temps: elle était Aurora Benkana, Commandant du Transporteur n°7 de l’Exode, sa compagne Azala était à ses coté, il faisait nuit et..

Ses doigts s’enfoncèrent avec violence dans les draps épais, les tendons sous pression.

La tête rentrée dans les épaules, Aurora leva les yeux de haine vers le lustre au dessus du lit, et se souvînt: l’agent 12, l’assassin de son père, était à bord de son vaisseau, et il était hors de question qu’elle puisse y survivre..

Adénor Kerichi, mécanicienne dans une sous-station du Transporteur n°7, était devenue la maitresse du Lieutenant Phil Goud qu’elle avait aidé durant le sauvetage de la Princesse Azala, arrachée des griffes d’un odieux Maître Mental Pirate sur les quais de la station “Maman Lolo”. Suite à un repas en tête à tête, Benkana avait reconnu en elle la terrible Agent 12, une tueuse à gage aux ordre de l’ancien régime Royaliste, qui avait exécuté de nombreux chefs rebelles, dont le père d’Aurora.. Cela s’était passé il y a plusieurs années maintenant, et Benkana avait perdu l’espoir de la retrouver. Evidement juste après le tête à tête, Adénor Kérichi avait disparu de ses quartiers, et son fiancé l’attendait encore six heures plus tard dans son appartement, endormi dans le canapé, en slip, avec une bouteille de champagne éventé à la main, quand les miliciens de Benkana avaient enfoncé sa porte.

Dehors les passages dimensionnels se succédaient autour du Transporteur, la navigation semblait stable sur la route de l’ultime rendez-vous général de l’Exode avant le grand bond dans l’inconnu: la passe de Magellone.

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2eme avis de retard..

toujours malade, toujours coincé sur une ou deux heures puis obligation d’aller dormir sous peine de migraine.. Demain peut-être ou plus probablement Dimanche pour Noël.. :(

(EDIT)

Oui, bon ben cette fois c’est sans appel: on repousse la sortie du premier épisode à Mercredi prochain (28 Décembre), dans l’espoir que votre serviteur sera en forme pour la sortie..

Encore toutes nos excuses..

(EDIT 2)

Compte à rebours lancé: le premier épisode du chapitre 7 tant attendu est pour dans 24 hrs! L’attente prend fin..