Red Universe

Red Universe

La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

En cours de lecture

Joyeux anniversaire Red Universe !

200eme episode aujourd’hui, ça y est !
Red Universe ce n’est pourtant pas que ces nombreux épisodes hebdomadaires

C’est aussi :



  • 400 pages d’ecriture (type 12, times new roman),


  • 5 livres numériques illustrés en vente sur les plus grandes boutiques de vente en ligne (Deux nouveaux pour Noël),


  • 15 chapitres, 4 chapitres spéciaux (le 4eme pour le 10 Janvier 2015 😉 ),


  • 27 heures d’écoute (en continue…),

  • Plus de 2000 téléchargements mensuels par épisode (!),

  • Des diffusions quotidiennes sur 3 canaux en streaming (radios et chaines en ligne…),


  • 31 participants à l’odyssée (Relecteurs, acteurs, narrateurs, monteurs, compositeurs, mastering…)


  • 4 forums spécialisés, 6 réseaux sociaux, 3 plateformes de diffusion, une société sur Linkedin (!)

  • Une boutique en ligne

  •  Plus de 50 CDs vendus en quelques semaines (2 premiers chapitres version revue et corrigée) et plus encore aux Joutes du Téméraire (15-16 Nov – Nancy),

  •  des cartes de visite, des posters, des cartes d’abonnement aux ebooks,

Et bien sûr, VOUS, chers auditeurs, sans qui rien de tout cela ne serait possible. Vous formez une communauté passionnée, fidèle, pointilleuse (oui, oui, on aime aussi !) à laquelle nous offrons toutes les semaines bien plus qu’une histoire, un petit peu de notre sueur et de notre coeur.

Merci encore,
Nous vous donnons rendez-vous le 22 Novembre pour la soirée de Gala de RedUniverse, spéciale 200eme et beaucoup de surprises.

À très bientôt,
Raoulito et toute l’équipe de Red Universe.

En cours de lecture

RedU T1 Ch15 Ep13

Retrouvez Red Universe aux Joutes du Téméraires, le 15 & 16 Novembre à Nancy ! L’équipe y tiendra un stand dédié à votre série préférée, et vous proposera une édition spéciale remontée, remixée et remasterisée des nouveaux Chapitres 1 & 2 ( ceux en livre numériques ). Elle ne sera disponible que pendant la durée des joutes !

Alors ne manquez pas l’occasion !

Télécharger l’épisode Mp3⎮⎮S’abonner

* * * episode 200 * * *

Nébuleuse de Talbot, géante Tb-01, dans une cache isolée de la cité de Kyuang. Ralato et Stuffy se tenaient face au parrain des Triades qu’ils avaient inlassablement recherché ces dernières semaines. Ils ne se faisaient pas d’illusion, le petit bonhomme avait simplement été lâché par les autres gros bonnets dans l’espoir d’amadouer le lieutenant ou, au moins, de calmer ses ardeurs dans la grande traque qu’il menait au cœur de la cité Souriante. C’était mal connaître Ralato, il ne lâchait jamais.

« Où sont Heir et Myan ? Dis-nous ce que tu sais et je serais peut-être indulgent. »

L’autre ne répondit pas, préférant laisser reposer sa tête en arrière contre le rebord de la chaise. Ligoté comme il était, c’était sa seule liberté de mouvement qu’il mettait ainsi en œuvre. Les yeux fermés, le vieil homme semblait attendre.

Ralato se doutait que le membre du Conseil de la Révolution était sans aucun doute à l’autre bout de la ville, embarquant clandestinement, pendant qu’on l’occupait avec cet appât.

« Pour qu’ils nous offrent un chef des Triades, il faut vraiment qu’ils croient TRÈS fort en ce Monsieur Heir. J’ai rarement observé une telle fidélité chez les Souriants. C’est bizarre. »

Stuffy avait raison, le temps était compté vu qu’ils sacrifiaient un membre si éminent pour simplement gagner quelques heures. D’un autre coté, ils savaient que Ralato allait fouiller les moindres recoins de son esprit et découvrir tous leurs secrets. Le risque était énorme. Etrange…

« Essayons la manière douce, il a été lâché par les autres, il peut nous apprendre des choses par lui-même. »

Soit. L’Agent Stuffy était un habitué de la culture Souriante, étonnamment, et le lieutenant avait appris à croire en son instinct. Il s’approcha du petit vieux, tira une chaise et s’assit face à lui. L’autre ouvrit les yeux et le fixa.

« Je ne veux pas vous faire subir le scan actif qui est normalement réservé à ce genre d’interrogatoire. Nous pouvons collaborer simplement, non ? Vos amis vous ont visiblement lâché, je peux vous faire quitter la nébuleuse discrètement et vous obtenir une nouvelle identité. Mais en échange il me faut des informations. Honnêtes. »

L’autre déchiffrait le regard de Ralato, cherchant à discerner la véracité de ses propos.

« Nous allons jouer à un jeu simple. Je vous pose une question, si vous clignez des yeux, c’est un oui, sinon c’est un non. D’accord ? »

Un discret sourire vint animer la bouche du prisonnier, et il cligna des yeux.

« Parfait. Savez-vous où se trouvent Monsieur Heir et Myan? »

Pas de clignement.

« Pouvez-vous me donner les noms des autres parrains Souriants ? »

Clignement. Stuffy intervint.

« Inutile. Couper une tête n’arrêtera pas l’hydre. C’est le trafic de Lithium et les filières du nuage de miel qui comptent.


  • On peut lui demander s’il accepte de nous donner les noms des passeurs et les méthodes ?

  • Ouaip, c’est pas mal. Mais les destinataires sont intéressant également. Est-ce qu’il peut nous les donner ? »

Question posée, un clignement.

« Alors il faudra commencer à parler un peu, monsieur. Je vous écoute. »

L’autre eu un tremblement, vite étouffé. Souriant encore un peu plus, il ouvrit enfin la bouche, mais Ralato regrettera toujours les paroles qu’il allait entendre.

« Je suis ici pour délivrer un message de paix, lieutenant. Les Triades ne sont pas une affaire de personnes, mais de culture. Vous ne pourrez jamais nous arrêter si tant est que vous essayiez. Par contre, nous regrettons profondément que ce soit par un acte signé du ministre de la sécurité que vous… » nouveau tremblement, l’œil devint un peu moins clair. « .. que vous nous ayez attaqué dans notre quiétude. Sachez donc que je suis mourant, le poison que j’ai absorbé il y a une heure fini de me consumer entièrement. Malgré le boramol, vous pouvez … vous pouvez fouiller mon cerveau. Je… je vous met en avant les.. informations, vite.. AaaAaa…aaaagghhh ! »

Les tremblement devenaient convulsifs, déjà de la bave s’échappait de la bouche du vieux parrain. Les yeux révulsés, ses muscles se tendirent puis il s’effondra, le visage encore plus pâle qu’à l’habitude, le blanc des yeux en sang.

Ralato n’en revenait pas, avec Stuffy il avait vu le contenu du message.

« La valise de Paul, le contact des affaires mentales sur Talbot. Mais c’est proprement incroyable.

Il a menti, c’est un piège Souriant, c’est impossible… IMPOSSIBLE !

Il n’a pas menti, tu le sais aussi bien que moi. On ne peut mentir dans des souvenirs alors que l’on est mourant. IL a rompu l’accord, du coup les Triades nous lâchent l’information.

Mais c’est LUI qui nous a envoyé ici !

Parce qu’IL avait déjà reconnu l’acte des Souriants, peut-être ? Parce qu’il savait que Heir était derrière tout cela et que les Triades avaient choisi leur camp ?!

JE NE PEUX PAS CROIRE CELA ! Pas LUI ! »

 

Les souvenirs offerts par le vieux parrain étaient très clairs, mais Ralato ne pouvait accepter car il ne pouvait comprendre. Paul aurait agit en service commandé pour le Contre-amiral Poféus en personne. Le trafic de Lithium serait organisé au niveau le plus haut pour que des quantités énormes soient détournées des circuits ordinaires. Le convoi de tonnes de nuages de miel et le retour de l’argent de la vente étaient assurés par les affaires mentales en paiement du service rendu.

« Ralato, je ne sais pas quoi te dire. J’espérais ne jamais avoir à découvrir un secret de ce genre, mais il semble bien que…


  • Ne dit rien, je ne veux plus RIEN entendre. On rentre sur MaterOne avec le premier transport. »

Stuffy se garda bien de répondre.

Soutenez Reduniverse.fr
Prod: PodShows
Réa: Roolito
Relecture: Shino, Arthur R, Adastria
Narration: Icaryon
Acteurs:
Ralato (roolito)
Stuffy (Luciole)
Compo: Ian
Montage: Destrokhorne

En cours de lecture

RedU T1 Ch15 Ep12

Retrouvez Red Universe aux Joutes du Téméraires, le 15 & 16 Novembre à Nancy ! L’équipe y tiendra un stand dédié à votre série préférée, et vous proposera une édition spéciale remontée, remixée et remasterisée des nouveaux Chapitres 1 & 2 ( ceux en livre numériques ). Elle ne sera disponible que pendant la durée des joutes !

Alors ne manquez pas l’occasion !

Télécharger l’épisode Mp3⎮⎮S’abonner

Junta n’eut pas besoin d’explications. Alors qu’il n’était même pas encore arrivé au laboratoire, le mirage d’un gigantesque vaisseau noir de forme oblongue le traversa de part en part. Il était suivi d’une multitude de plus petites formes. Si le premier était l’équivalent d’un croiseur, les suivants lui étaient familiers : en tous points semblables au chasseur inconnu contre lequel le Général Décembre et lui-même s’étaient démenés autour de Vegas IV. Le combat avait été rude, un des artefacts étudiés dans le laboratoire en témoignait. 

Il courut jusqu’à l’écoutille qui conduisait l’équipe de savants qui l’avait appelé en urgence. Une distorsion sauvage, du même type que celle que lui avait montrée son père, était à l’œuvre en ce moment. Et elle frappait les artefacts en projetant leur empreinte mémorielle, comme une autre l’avait également fait quelques jours plus tôt. Sauf que la puissance de celle-ci était décuplée, et que les mirages, au lieu de n’apparaitre que dans un faible rayon autour des objets, rayonnaient dans tout le vaisseau.

La panique allait faire rage, puis elle ferait place aux questions, et le secret de toutes les recherches en cours risquait d’être éventé. Aux portes du laboratoire, il se protégea de l’explosion simultanée de toutes les ampoules qui inondèrent le couloir de gerbes d’étincelles. Pourvu que les équipements essentiels à la transition tiennent le coup. Le garde apeuré le laissa passer, terrorisé par le passage d’une nouvelle vague de vaisseaux aux formes multiples, visiblement spécialisés dans des actions complémentaires, torpillage, déminage, génie spatial. Junta claqua la porte de colère, on avait bel et bien sous les yeux l’éventail complet des appareils composant une flotte de guerre. Ses pires craintes se révélaient exactes !

Devant lui, les équipes de Schwarzkof couraient dans tous les sens. Le savant restait collé à la vitre séparant la salle d’étude de celle contenant les deux artéfacts.

« Je croyais vous avoir demandé d’éloigner vos collaborateurs en cas de nouvelles apparitions ?


  • Oui Monsieur, mais je pense qu’il n’existe plus beaucoup d’endroit sur le vaisseau que ces mirages ne traversent pas.

  • Et…. c’est le passé ou le futur ? »

Un rack entier de plusieurs consoles cracha des étincelles avant de s’éteindre. Junta nota que c’était Quentin qui tournait dans le laboratoire avec un extincteur et Schwarzkof qui le dirigeait de loin.

« Le terminal huit est hors service ! Toi là-bas, regarde derrière ce qu’on peut retrancher comme câbles, n’hésite pas à contourner le système central si besoin ! Quentin ! Mettez-y plus de nerf que diable, couvrez-moi tout çà de poudre ! »

Schwarzkof retourna à son pupitre, laissant son assistant régler les problèmes immédiats. Il tentait de s’imprégner de la scène, d’enregistrer chaque image, d’analyser chaque résultat affiché, on sentait que l’homme pourrait donner toute sa vie pour vivre et revivre cet instant en boucle. Il se savait devant le moment culminant de son existence. Junta sourit, au moins tout serait fait pour résoudre les mystères liés à ces appareils.

« Regardez celui-là.. » murmura le savant.

Un monstre géant, démesuré, une sorte de croiseur aux dimensions démentes traversa le mur d’enceinte. Vernek ressentit exactement les mêmes sensations que quelques minutes plus tôt lorsque son père le tenait dans ses bras, lui flottant à l’extérieur. Ce que l’on devait bien nommer « vaisseau amiral » était si gros qu’il engloba une grande partie du transporteur. Pire, le second Transporteur, celui d’Onawane, fut également traversé par le mirage de l’engin, plongeant les occupants des deux vaisseaux à l’intérieur de ses entrailles.

Et là, au cœur de cet appareil parfaitement inconnu, la vision de l’univers que l’Humanité pouvait avoir changea à tout jamais. Ils virent des humanoïdes non humains vaquer à leurs occupations. Marchant par groupes, allongés pour se reposer, opérant dans quelque machinerie, donnant des ordres, la fourmilière et ses occupants s’ouvraient aux regards de tous, ne laissant pas de place au doute : une autre race intelligente existait quelque part.

Ils n’étaient pas grand, leurs visages ressemblaient à ceux des humains, sans nez et sans cou, avec sept longs doigts fins par main. Deux grandes antennes émergeaient du front, d’épaisseur différente suivant les individus, arrangées -coiffées- avec style, parfois couverts d’une sorte de bonnet. On sentait qu’il y avait des mâles et des femelles au travers de l’habillement, des démarches, des formes… C’était donc une race de mammifères, sans aucun doute. Deux choses marquaient les exodés témoins de l’incroyable mirage : la couleur de la peau, sombre, grisâtre virant parfois au bleuâtre, et les yeux, un peu plus larges que ceux des humains, aux iris disproportionnés.

 

Junta ne criait pas, laissait la frayeur le traverser, ne lui offrant pas d’emprise sur sa conscience. Certains des savants présents ne conservaient pas le même calme, on entendait des cris, des pleurs. Quentin était même prostré contre un angle de la pièce, serrant l’extincteur contre lui, les yeux rivés sur une femme extraterrestre qui passait devant lui. Seul Schwarzkof restait concentré, donnant des coups de poings sur un moniteur intégré à sa console, attendant visiblement un résultat que l’appareil, aux censeurs surchargés, était bien en peine de lui offrir.

Toute la salle tomba soudain dans l’obscurité, certains appareils se coupèrent, d’autres restaient allumés. Puis la lumière revint, alors qu’un ultime chasseur extraterrestre quitta un des artefacts et disparut au travers d’un mur adjacent.

Junta écouta les sons autour de lui, toucha la table en face. La distorsion était passée, et ils avaient tenu. On allait avoir besoin de lui au centre de commandement, les rapports d’avaries et des bilans humains devaient déjà tomber. Il n’allait pas pouvoir rester.

« Merci Papa de m’avoir préparé à ça. » lança-t-il à l’intention du plafond. Puis il enchaîna, ramenant Schwarzkof à la réalité.

« Docteur ? Alors ?


  • J’attends que cette oscillographe daigne me donner une réponse, Commandant !

  • Et du coup vous avez manqué une autre information importante. La réponse à l’utilisation de ce métal aux propriétés psychiques.

  • Pardon ? Qu’avez-vous vu ?

  • Les yeux de ces… êtres, professeur. Ces iris si caractéristiques. Une race de Mentaux, j’en mettrais la main à couper. Ils doivent ouvrir une sorte d’osmose psychique avec leurs appareils, ce qui en explique la réactivité. À votre tour de répondre, Schwarzkof. »

L’autre posa son regard sur un résultat qui clignotait enfin au centre de l’oscilloscope. Le savant soupira, et d’une voix presque détachée répondit autant pour son voisin que pour lui :

« D’après la fréquence des illusions… Je dirais que nous venons de voir le futur Monsieur Junta… Oui, le futur. Que les Dieux nous protègent. »

 

Junta quitta la pièce, sans prononcer un mot.


Soutenez Reduniverse.fr

Soutenez Reduniverse.fr
Prod: PodShows
Réa: Roolito
Relecture: Icaryon, Arthur R, Adastria
Narration: Andro
Acteurs:
Junta (Arthur)
Schwarskof (Silverson)
Compo: Ian
Montage: Bleknoir

En cours de lecture

RedU T1 Ch15 Ep11

Retrouvez Red Universe aux Joutes du Téméraires, le 15 & 16 Novembre à Nancy ! L’équipe y tiendra un stand dédié à votre série préférée, et vous proposera une édition spéciale remontée, remixée et remasterisée des nouveaux Chapitres 1 & 2 ( ceux en livre numériques ). Elle ne sera disponible que pendant la durée des joutes !

Alors ne manquez pas l’occasion !

Télécharger l’épisode Mp3⎮⎮S’abonner

« Reprenez votre sang-froid, soldat, et montrez moi de quoi il s’agit ! »

Le soldat bredouillant hésita mais n’osa pas faire front à sa chef, même si ce qu’il avait vu l’avait visiblement terrorisé. Il ne manquait plus que ça à Onawane, alors que les appareils dysfonctionnaient dans tout le vaisseau, un sergent paniqué tremblait comme une feuille en lui racontant une histoire incroyable. Un disjoncteur explosa justement à quelques mètres d’eux alors qu’ils approchaient de l’entrée scellée de l’hôpital. Ils perdirent plusieurs minutes à résorber un début d’incendie avec deux extincteurs.

« Restez ici pour surveiller si tout est bien éteint. »

Mais l’autre ne la regardait pas, il tendait le doigt en direction d’un point derrière elle. Le commandant se retourna d’un trait, la main sur son révolver.

Des dizaines de personnes marchaient sur le même palier qu’eux, mais s’ils avaient été humains, ils ne l’étaient plus. Les malades, désormais morts, avançaient tout droit, indifférents aux objets ou personnes qu’ils traversaient. Un enfant lui passa au travers des chevilles, courant après une sorte de ballon. Mais que faisaient-ils tous ici ? Elle avança prudemment, progressant vers la lourde entrée où l’équipe de chimistes devait avoir terminé l’injection du gaz.

Mais non, terrorisés, ils n’avaient visiblement vidé qu’une cartouche sur les dix, à peine de quoi faire faire une sieste à tous les patients. Autour d’eux, hommes, femmes et enfants cheminaient. Onawane serra les dents. Une distorsion « sauvage », une nouvelle, montrant le passé ou l’avenir. Et ici, un mélange subjectif de frayeurs et de mauvaise conscience généralisé.

Elle ne prêta plus attention aux mirages de ces âmes perdues. Son cerveau fonctionnait à plein régime car elle se devait de trouver une solution, d’autant plus qu’une équipe de journalistes filmait toujours. Ils retransmettaient les images sur les deux transporteurs. Voyons. Si les exodés tremblaient de peur à l’idée de sombrer dans la folie, ils n’en restaient pas moins conscients de l’horreur de la situation. Et devant les images des médias, ils projetteraient les fantasmes d’une culpabilité refoulée au travers d’une de ces distorsions dont la Passe avait le secret…

… Théorie peu convaincante pourtant, les illusions apparaissaient autour de ceux qui les projetaient, pas à des kilomètres.

Devant elle, le caméraman se crispa, faisant son possible pour capter un maximum de la scène, bien que l’ingénieur du son s’était enfuit et que le journaliste, pétrifié, évitait par superstition tout contact avec les revenants. Soudain, la batterie de la caméra gonfla, puis rougit. Le caméraman réagit vivement à l’odeur et l’arracha de l’appareil, la remplaçant à la volée par une nouvelle.

Toute l’électronique flanchait et la distorsion perdurait.

Onawane fixa l’épaisse porte que d’autres mirages franchissaient, cela semblait sans fin. La mauvaise conscience des exodés, hein ? Plus elle retournait le problème, plus il lui semblait qu’un élément majeur lui échappait. L’instinct du stratège. Elle remarqua alors deux petites filles marchant avec leur mère et cela produisit le déclic.

Cette illusion les bernait tous !

Une main hésitante lui toucha l’épaule, le journaliste avait repris un peu de courage et s’en venait interviewer son commandant, accompagné du caméraman qui jouait l’ingénieur du son pour l’occasion.

« Commandant Onawane, pour Ex One Media… Ce… Heu.. cet évènement si nouveau, ces fantômes de nos futurs malades décédés changent-il votre décisiooooooooon ? »

Il se tordit tel un torero, évitant le passage d’une vieille dame édentée parlant à des oiseaux en cage.

« Monsieur Le Limier, c’est cela ?… Vous vous méprenez sur l’origine de cette illusion. Ces mirages ne sont pas tous des personnes malades, certaines d’entre elles ne sont même jamais entrées dans l’hôpital. Le spectacle qui s’offre à nous est une vision du futur, quand tous en sortiront guéris, accompagnés de leurs proches. »

L’autre en oublia la scène autour de lui stupéfié.

« Pardon Commandant ? Vous dites que les malades sortiront ? Mais vous allez les endormir pour… abréger leurs souffrances, non ?


  • Ce ne sera pas le cas. Je n’ai rien à déclarer de plus. »

Onawane s’éloigna, suivant le courant des mirages en direction de la nouvelle section hospitalière. Cette fois Blame allait vraiment faire des miracles, elle en était convaincue : les distorsions temporelles venaient de les lui montrer. La mère ayant mordu ses deux filles, qu’elle avait croisée quelques jours plus tôt solidement sanglée à une civière, allait sortir avec elles, en pleine santé, ainsi que tous les autres.

Forcement, cela changeait beaucoup de choses.


Soutenez Reduniverse.fr

Soutenez Reduniverse.fr
Prod: PodShows
Réa: Raoolito
Relecture: Icaryon, Arthur R, Adastria
Narration: Raoulito
Acteurs:
Onawane (istria)
Le Limier (Darkgueg)
Compo: Ian
Montage: MTIce

En cours de lecture

RedU T1 Ch15 Ep10

Retrouvez Red Universe aux Joutes du Téméraires, le 15 & 16 Novembre à Nancy ! L’équipe y tiendra un stand dédié à votre série préférée, et vous proposera une édition spéciale remontée, remixée et remasterisée des nouveaux Chapitres 1 & 2 ( ceux en livre numériques ). Elle ne sera disponible que pendant la durée des joutes !

Alors ne manquez pas l’occasion !

Télécharger l’épisode Mp3⎮⎮S’abonner

Son père servit les deux verres, posa le sien sur la table et tendit l’autre… Il s’était ajouté deux glaçons, comme à son habitude. Vernek tenta d’attraper son whisky mais sa main traversa le verre.

« Je ne supporte plus cela, c’est invivable ! » pesta-t-il contre les illusions. Il serra le bon verre, cette fois, et le porta à ses lèvres.

Du coin de l’œil, il observait son voisin qui dégustait le liquide ambré, apparemment sans s’intéresser à autre chose. Chacune de ses déglutitions tombait parfaitement avec un « tic » ou un « tac » de l’horloge au fond de la pièce. Soudain le verre que Junta était en train de boire lui traversa la bouche alors que, dans une gerbe d’étincelles, l’intercom principal s’enflamma !

Il se précipita sur l’extincteur et enseveli l’appareil rougeoyant sous une avalanche de poudre chimique.

« Ce n’est que le début Vernek. La tempête arrive, elle est toute proche.


  • Et c’est pour cela que tu es ici ? Cingla le politicien, excédé par cette situation où tout semblait lui échapper.

  • Non, je suis ici grâce à cela. Nuance. C’est assez rare de te voir perdre tes moyens, je suis content d’assister à cela au moins une fois.

  • Mais qui es-tu, merde ?! Mon père est lamentablement mort dans un accident d’avion, il y a plus d’un an ! Tu ne dois pas être là, tu ne dois PLUS être parmi les vivants !

  • Je te gène tant que cela ? De toutes façons ce n’est pas toi qui m’a fait revenir ici, je ne suis pas TON fantôme mon garçon et… »

Il posa son verre et se redressa, s’approchant de son fils. D’un geste souple, il lui pinça la joue comme il l’avait si souvent fait par le passé. Et sur le rythme des sons de son horloge, il secoua doucement la tête du politicien en lui décernant le premier sermon depuis son apparition.

« Je.suis.ton.père.Tu.me.dois.le.res-pect ! »

Junta se laissait faire, oscillant entre un puissant reflux de souvenirs d’enfance et une quasi hébétude face à cette situation si ubuesque. Son père le lâcha et, tout en l’aidant à poser l’extincteur au sol, l’entraîna contre lui.

« Accroches-toi à moi, fils. »

L’autre obtempéra, profitant d’un moment d’amour filiale inattendu. Il la sentit alors.

Une puissante distorsion traversa tout le vaisseau. Les piliers de métal se tordirent, se confondirent dans un maelström fou. La force de la vague était telle qu’il se sentit happé par elle et fut projeté hors du transporteur, flottant dans l’espace inter-dimensionnel, accroché à son père comme unique bouée. Il vit avec effroi des explosions crever les parois de son vaisseau en plusieurs endroits. Il hurla, figé dans une expression de terreur absolue. Son père remonta alors un bras et lui offrit le creux de sa nuque comme refuge. Mais cette sensation de sécurité toute relative ne suffisait pas à atténuer la panique qui étreignait le politicien. Serrant le tissu du costume de son père à le déchirer, il continuait à hurler. Relevant brusquement la tête, il allait à nouveau affronter l’impossible spectacle.

Le bureau était vide, silencieux. Le tic-tac de l’horloge marquait les secondes comme il l’avait toujours fait.

Silence.

Son père lui sourit, l’aidant à reprendre ses esprits.

« Je n’ai plus beaucoup de temps, fils. Tu as du remarquer que je ne suis qu’une projection de l’horloge. » Il s’approcha de l’antique engin et en caressa doucement les moulures dorées. « Je l’ai littéralement imprégnée de ma force vitale, elle m’a suivi depuis ma jeunesse et maintenant, elle te suit toi »

Junta écoutait d’une oreille, mais il ne pouvait guère se concentrer, le cœur battant toujours la chamade. Il regardait à nouveau son bureau, le calme qui y régnait, l’immobilisme de cette situation qui pourtant venait de déraper d’une manière parfaitement surnaturelle. Il lui fallait un peu de temps pour se ressaisir, mais son père ne lui en laissa pas :

« Navré Vernek, ma venue s’arrête là. J’aurais tant aimé parler avec toi, répondre à tes questions ou te soumettre les miennes. Mais c’est impossible. » D’un pas rapide, il enlaça le politicien, le serrant de toutes ses forces. Vernek réagit d’instinct et l’étreignit à son tour.

« Au moins que je ne sois pas venu pour rien. » Il le regarda alors droit dans les yeux. « Je vous aime, ta sœur et toi. Je savais parfaitement que ma vie allait s’achever, j’ai tout fait pour que vous n’en soyez pas victime, et éloigner le fléau de votre tête. » Cette fois, les mots atteignaient l’esprit du politicien qui écarquilla les yeux. « Vernek, je ne suis pas mort lamentablement, ton père ne voulait pas vous impliquer,  c’est pour cela que je suis mort loin de vous. Retiens cela mon fils ! »

 

Disparu.

Vernek Junta se retrouvait seul, seul dans cette pièce vide, seul comme toujours. Il se retourna d’un trait : la photo de son père et de lui était posée sur l’horloge, à sa place. Le vénérable engin égrenait les secondes, imperturbable. Complètement perdu, le politicien prit appui sur le rebord de son fauteuil, qui disparu sous ses mains telle la projection temporelle qu’il était, abandonnant son maitre aux effets impitoyables de la gravité. Junta donnait un coup de poing rageur contre le sol quand rugit le second intercom de la pièce, celui près du canapé.

« Quoi ?!


  • Monsieur le Commandant, ici le Docteur Quentin ! Vous.. vous devriez venir voir immédiatement au laboratoire ! Il se passe des choses incroyables ! »

 


Soutenez Reduniverse.fr

Prod: PodShows
Réa: Raoolito
Relecture: Icaryon, Arthur R, Adastria
Narration: Coupie
Acteurs:
Junta (Arthur)
Père de Junta (Tristeur)
Compo: Ian
Montage: MTIce