Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch25 Ep04

Red Universe Tome 1 Chapitre 25 Episode 4 " Infini (2) "

Aucun sens à leur vie ? Le jeune Mental perdait ses derniers repères, les dernières raisons lui permettant de pousser plus loin dans l’existence. Si les fardeaux qu’il portait depuis son enfance ne présentaient pas de but, pourquoi les souffrait-il ? Quelle logique l’obligeait encore à se scarifier jour après jour, géant parmi les nains, seul parmi... tous les autres ?
Ah non ! grogna le chat. Ne me refais pas le coup du gars suicidaire, hein ? Je ne vais pas te sauver de tes lubies tous les quatre matins ! Si tu veux une raison de vivre, fait comme Anton : cherche comment contrer les Titans.
Me sauver tous les quatre matins… le volcan Juho, c’était toi ? comprit soudain Fabio. C’était donc ainsi qu’il avait pu survivre à l’engloutissement de la base militaire secrète, lors de la révolution Castiks. Attends une seconde ? Je me souviens avoir plongé dans l’esprit de Phil à l’époque pour le tuer et m’être retrouvé face à un chat roux géant !
... à moi, oui. Le Passeur a besoin de son hôte... bon okay, j’ai besoin de mon hôte parce qu’être matérialisé me donne des... besoins matériels. Avec les peines amoureuses de monsieur le Passeur, je ne me suis pas ennuyé ce jour-là. C’est tout, le sujet est clôt.
Sujet clôt, sujet clôt... Phil aussi a vécu des choses qui ne lui seraient pas arrivées si tu n’avais pas jeté ton dévolu sur lui. Les Titans l’avaient tout de suite repéré, ils me l’avaient même montré lors d’une vision.
Le chat se redressa, prit son élan et sauta du secrétaire pour venir se blottir dans le canapé plus moelleux. D’un regard, il invita Fabio à le rejoindre et, d’un autre, il augmenta la température de la pièce de quelques degrés ; le Mental blond entendit le son du thermomètre se modifiant à quelques mètres de là. La boule de poil roux poursuivit alors qu’il s’installait à son tour à ses côtés :
« L’hôte est mon paratonnerre. C’est par lui que je transmets les fils de mon pouvoir. Je l’utilise comme relai, si tu veux. Ça ne lui procure rien de mauvais, il en retire généralement une existence... plus mouvementée ! Dans son cas en particulier, il a surtout l’avantage d’être encore vivant. Je l’ai sauvé tant de fois... il n’aurait pas survécu à la révolution sans bibi ni à Benkana et ses amis nordistes, ni aux pirates sur Maman-Lolo ou à la fureur imbécile d’Anton et de son orgueil démesuré.
Il me doit la vie et il l’ignorera toujours : je t’interdis de lui parler de moi, hein ? Phil Goud est un chevalier blanc, le genre de personnage avec une haute opinion de la justice, sans compromis, sans débat. Comment veux-tu que cet esprit puisse accepter l’idée que ses idéaux ne sont viables que parce qu’il est — lui-même — privilégié entre tous ? Ça le briserait menu, le pauvre... »
Soit, Fabio ne dévoilerait pas le pot aux roses même si cela lui en coutait, car le Conseil des commandants risquait de ne pas trop aimer rester dans l’ignorance. Ce matin-là, un officier, commissionné par Sterling-Price, s’était présenté à sa porte pour venir aux nouvelles. On maintenait la pression et il faudrait inventer une excuse. Une idée traversa l’esprit du jeune homme blond : pourquoi ne pas utiliser sa nouvelle élève mentale Maeve Onawane, pour influer en retour sur le conseil ? Elle avait les moyens de toucher ses pairs grâce aux liens qu’elle entretenait avec son frère Junta, sa maitresse Benkana, son mentor Sterling-Price et pouvait faire vibrer les ficelles de son pouvoir psychique sur Décembre et Arlington. Il fallait seulement la convaincre en premier et pas question d’appliquer sur elle les manipulations habituelles, comme pour Phil ou Adénor. Le résultat à long terme serait désastreux.
Fabio s’enfonça dans l’épais fauteuil. La lieutenante-colonelle Onawane, toute rétive à leur première rencontre, se révélait d’un appétit de connaissance sans limites et elle apprenait vite. Très vite. Comme première expérience de professorat, Fabio aurait pu tomber sur bien pire... à bien y réfléchir, dans cette existence sans aucun sens ni but, il y avait là un intérêt à creuser. Quelques Mentaux sauvages parcouraient la flotte, peu, mais suffisamment pour monter une petite équipe et, surtout, transmettre sa dextérité unique à d’autres âmes. Si les Mentaux de demain découvraient l’origine de leurs pouvoirs, ils seraient moins enclins à les utiliser ! Le Faiseur l’interrompit dans sa rêverie.
La source des Mentaux est ailleurs. Les Titans n’ont jamais fait dans le mécénat et leur offrir de nouveaux hérauts ne ferait que les conforter dans leur influence grandissante, sur ce monde. Je te conseille d’oublier cette idée. Forme-la si tu veux, mais seulement elle. Ne recrée pas les Forces mentales, s’il te plait. Elles sont le terrain de jeu favori de nos ennemis et leur fer de lance.
« Hérauts », « terrain de jeu », « fer de lance » ? reprit Fabio. En fait, ces termes soulevaient une autre question fondamentale : pourquoi les Titans aidaient-ils les Mentaux ?
Ils ne les aident pas, âne bâté, ils les fabriquent. Mais restons-en là, veux-tu ? Phil rentre déjà, je ne souhaite pas qu’il nous voie en train de papoter et, comme tu l’as dit, ils ne seraient que moyennement heureux de te croiser ici.
Ils les fabriquent ? Certaines affirmations du Faiseur demeuraient obscures. D’un rapide sondage, il confirma les assertions de son voisin ; l’heure de laisser le Faiseur à ses brossages et sa pâtée était en effet venue. Une ultime question brulait les lèvres de Fabio, autant conclure avec elle.
« Non ! contra l’autre sans même lui daigner le droit de la poser. Nous aurons l’occasion d’en reparler plus tard. D’ici là, dépêtre-toi avec ceux de l’Exode. Allez, zou ! »
Fabio soupira, cherchant dans le petit hublot au pot de fleurs un quelconque soutien moral, puis se leva. À la suite de cette conversation, des points de lumière éclairaient maintenant pas mal d’évènements passés et il devait se donner le temps de les assimiler. Un dernier regard au chat roux, somnolent en boule entre deux coussins... devait-il lui offrir une caresse avant de partir ?
« N’y pense même pas ! »
La phrase fusa au travers de son esprit. C’était suffisamment clair. Il n’eut d’ailleurs pas à intervenir sur la serrure qui se bloqua toute seule après son passage preuve, s’il en fallait, que le Faiseur agissait tout aussi facilement que lui sur son environnement. Fabio supposait la discussion close quand, plusieurs croisements de corridors plus loin, alors qu’il attendait la navette tubulaire pour retourner dans ses petits quartiers, la voix monta de nouveau en lui :
Il ne m’est pas souvent donné de me dévoiler. Comprends que cela n’est pas si simple, même pour moi. Quant à ta question sur la fin de tout cela, ton frère se l’est posée tout à l’heure, de son côté. Vous vous ressemblez plus que vous ne l’imaginez tous les deux.
Ralato ? Comment va-t-il ?
La navette approcha du quai, ralentit et les portes s’ouvrirent. Dans l’attente de la réponse, Fabio en oubliait presque d’entrer dans la voiture quand une sorte de pression invisible l’entraina à l’intérieur. Puis la voix reprit, concluant cette fois définitivement la conversation.
« La vérité est que son vrai rôle dans tout ceci va bientôt apparaitre sous les lumières, peut-être pour notre malheur à tous. Il est des possibilités d’avenir que je ne puis connaitre avec certitude, navré encore de n’être plus clair, jeune Passeur.
Comme tu le vois, si Dieu est infini… alors, je ne suis pas Dieu. »
Fabio s’accrocha pour ne pas défaillir.


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RedU T1 Ch25 Ep03

Red Universe Tome 1 Chapitre 25 Episode 3 " Infini (1) "

Sur un coup d’œil de Fabio, la serrure se déverrouilla et la porte s’ouvrit. Le salon de Phil et Adénor était plongé dans l’obscurité, laissant les hublots diffuser leur faible lueur sur le mobilier. Les deux têtes de « l’Incomparable Trinité » étaient en ce moment occupées dans un des hangars géants de Transporteur 3. Avec le nouvel avatar de Godheim fraichement arrivé, en remplacement de celui accompagnant Azala, ils intronisaient un « Pope », une sorte de responsable de la liturgie pour leur religion, sous les hourras d’une foule tout acquise. C’était l’ancien présentateur d’Ex-One Média pour ce transporteur, Titus Matrane, qui avait reçu ce titre. Il avait profité de la bénédiction de l’Empereur-Dieu en personne (pas revanchard) et même de son ex-chef Ted Maos’n, présent en pèlerinage à bord depuis quelques jours déjà. Arlington et la sécurité y avaient évidemment concentré leur attention pour parer à tout débordement, autant dire que le reste du vaisseau était particulièrement calme en cette fin d’après-midi.
Cela faisait une semaine que Fabio repoussait ce moment, une semaine qu’il s’obstinait à trouver n’importe quelle excuse pour ne pas « accourir » à la demande du Faiseur, ce dieu vivant parmi les hommes. L’autre ne l’avait pas recontacté, mais en avait-il besoin ? Celui qui « faisait tourner la grande roue du tout » savait à l’avance l’instant exact où Fabio viendrait à lui. Immortel, éternel, que représentaient une poignée de journées standards pour lui ?
Pas un bruit particulier, pas une voix ne l’accueillit, rien que la douce ventilation ronronnante dans un coin de la pièce. Un seul détail : face à lui, la silhouette de Vivagel, le chat roux de Phil Goud, se découpait sur les lumières de Transporteur 2 qui passait lentement dans le champ du hublot. L’animal était assis sur un secrétaire judicieusement placé, une plante verte posée à ses côtés qu’il grignotait consciencieusement. Comme un vrai chat, donc...
Fabio s’approcha de lui, tira un des sièges hauts et se hissa dessus, contemplant le spectacle de l’infini étoilé. Comment entamer une conversation ?
« Je... en fait, c’est bête, mais je me suis toujours demandé si quelqu’un avait créé tout cela, je veux dire l’univers, les étoiles, les planètes. »
Silence, aucune voix ne pénétra son esprit bien que ses barrières psychiques soient levées. Vivagel força sur une petite feuille jusqu’à ce qu’elle cède et piaffa plusieurs secondes pour bien mâcher le morceau végétal avant de l’avaler. Fabio poursuivit, un dieu pouvait-il faire la tête ?
Je n’aime pas qu’on me donne des ordres, depuis longtemps, depuis...
... depuis le contramiral Poféus, je sais, l’interrompit le chat, daignant enfin poser son regard sur lui. Je ne répondais pas, car je ne parle pas la bouche pleine, c’est tout. Être un chat impose une certaine hygiène et une certaine exigence, c’est ainsi.
Les chats sont-ils tous des dieux ? Me retrouver à discuter avec l’un d’entre eux me met mal à l’aise... vous ne devriez même pas pouvoir articuler autre chose que des « miaous » !
Vivagel se lécha la patte gauche, semblant l’ignorer à nouveau. Fabio poursuivit :
D’un autre côté, je communique avec des êtres venus d’ailleurs sous des formes très banales, j’ai été l’amant d’un des hommes les plus puissants de l’humanité, assisté à un spectacle de cirque dans une autre dimension, conversé avec un humain-cyborg multicentenaire, aidé à l’apparition d’une nouvelle religion et je ne parle même pas de mes pouvoirs. Quand on y réfléchit, parler à un chat tient presque de... de l’anecdote.
Miaaa, wha, wha ! Vivagel éclata de rire. On sentait un réel amusement cette fois dans sa voix, pas la suffisance de leur discussion précédente. Pauvre petit homme dans la peau d’un dieu, car tu en es un, ne t’y trompe pas. Pourquoi crois-tu qu’à chaque période où nous nous rencontrons, je dois me réincarner ? C’est le seul moyen pour moi de communiquer, sinon je ne m’ennuierais pas à cela.
Chaque réincarnation ? Je suis un dieu ? Moi ?
Oui... et non. Les dieux n’existent pas, petit Fabio. Mais les Passeurs et le Faiseur sont toujours là. Les premiers changent, le second ne change pas (c’est moi). Immortels, indestructibles, sachants, toute les caractéristiques que les espèces inférieures qualifieront de « divines », mais qui ne sont finalement rien de plus qu’une fourmi vis-à-vis d’un éléphant-melotte.
Entre nous, je n’avais encore jamais essayé d’être un chat. C’est bien plus intéressant que la fois où je me suis retrouvé être une chaise pendant l’équivalent d’un de tes siècles. Plus jamais ça, miaoooooooow !
Le félin se redressa en contractant les muscles de son dos, le poil hérissé, la queue droite. Visiblement, un très mauvais souvenir que Fabio pouvait aisément deviner. Une chaise... une chaise de quoi au fait ? Vivagel lui répondit après s’être étiré puis installé en boule.
Pas une chaise pour humain, je peux te le préciser. Un truc un peu plus classe quand même, pour une race au postérieur sans matières fécales. Bref, changeons de sujet : je te remercie de ne pas avoir convié Anton à notre petite discussion. Il est gentil, mais un peu lourd parfois.
Tu es censé connaitre tout à l’avance, tu savais donc qu’il ne viendrait pas. Pas la peine de me remercier.
Vas-y, andouillette, pose-la cette question qui te brule réellement la langue, répliqua simplement la boule de fourrure rousse dans un sourire.
Fabio observa les derniers feux de position clignotants de Transporteur 2 qui s’éloignait. Depuis sa venue au monde, depuis que ses pouvoirs lui avaient été révélés et, enfin depuis l’apparition des Titans dans sa vie, il acceptait sa différence, mais ne la comprenait pas. La seule question qui lui ait jamais taraudé l’esprit sans trouver d’explication n’eut même pas besoin d’être prononcée pour que le Faiseur y réponde.
« Voilà, celle-là. La raison est « parce que c’est ainsi que cela fonctionne », et ce depuis ma propre venue au monde. Tu es le Passeur, mon complément, celui qui a les clés, je suis le Faiseur, ton enseignant, celui qui maintient l’équilibre. »
Il se redressa et plaça une patte contre le hublot, partageant un contact infime avec l’étendue sidérale au-dehors.
« Quand j’observe le cosmos, je ne vois pas de soleil où mon regard ne se soit posé au moins une fois, pas de trou noir où je ne sois déjà allé, pas de nébuleuse que je n’eus visitée. Tu attends de moi une réponse que je n’ai pas. Je sais tant de choses que tu n’envisagerais pas d’imaginer, mais j’ignore notre pourquoi, notre comment... j’ignore même s’il n’existe pas quelque part d’autres Faiseurs ou Passeurs qui sillonneraient les grands canaux glacés des galaxies.
Il y a donc autant de raisons à ta vie elle-même que de raisons à ton destin, Fabio Ouli, Passeur de ce temps. Aucune que je connaisse, j’en suis navré.

Maintenant, si tu veux parler des Titans, c’est une autre histoire. Ils sont puissants, une des races les plus anciennes et dominantes de l’univers. Ils ont su changer même de substance, s’échapper du cocon temporel pour vivre à un nouveau niveau d’existence. C’est là qu’ils se sont rendu compte de notre présence à tous les deux. »

Le jeune Mental observait cette boule de fourrure rousse se tenant désormais les deux pattes posées contre la vitre. L’immortalité semblait lui peser, un peu comme pour Godheim. Le félin sursauta comme s’il avait entendu la comparaison, ce qui était d’ailleurs certainement le cas.
Anton n’est pas un dieu, murmura-t-il sans quitter l’obscurité des yeux. Il est juste le précédent Passeur qui n’accepte pas de lâcher prise. Dans un cycle, la première plante doit s’en aller pour que germe la suivante. Ici, il a refusé cet état de fait, d’autant qu’il savait (j’ignore comment, tu imagines, c’est fou !) que la prochaine boucle n’était pas très éloignée dans le temps et qu’il pourrait y participer. Les Titans lui ont facilement pardonné ses actions précédentes, acceptant de parlementer. Mais Anton est naïf s’il croit une seconde que des êtres ne connaissant plus la notion de temps puissent être manipulés en quoi que ce soit.
Mais alors, si l’on ne comprend pas pourquoi on est là, si on tourne en rond depuis si longtemps, qu’attend-on de nous ? Quel est mon rôle ici et maintenant ? lâcha Fabio, la voix tremblante.


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RedU T1 Ch25 Ep02

Red Universe Tome 1 Chapitre 25 Episode 2 " Huate "

L’amiral Huate se tenait devant la fenêtre scellée donnant sur l’extérieur. Ti’ltchiti s’étendait sous ses yeux, du moins en partie. Depuis cette aile sécurisée de l’hôpital militaire, réservée aux cas requérant une protection spéciale, il dominait la partie inférieure de l’immense cité. D’un coup d’œil, le gradé put confirmer la présence d’au moins deux croiseurs moyens en orbite, preuve que ses ordres avaient été exécutés sans faille.
Suite à l’attentat sur Pepapaltec, tout le Cercle de Khabit avait été mis en état d’alerte. Les forces de sureté étaient déployées et, bien entendu, l’armée avait sorti son arsenal. Personne n’avait trouvé à redire au fait que plusieurs centaines de combattants bien équipés se retrouvaient, encerclant la capitale dans des vaisseaux de guerre. Si l’on ajoutait ceux présents en temps normal, un demi-millier de soldats stationnaient sur place, prêts à agir. Pourtant, ce n’était qu’une initiative personnelle de l’amiral, preuve que peu de gens qualifiés tenaient les rênes de la république.
Le haut gradé nalcoēhual laissa une main glisser sur son goitre à la peau foncée, rasé de frais. Ses yeux dorés transparaissaient très peu, enfoncés dans leurs larges orbites sombres, seules aspérités de son visage si glabre. Chauve, enserré dans un long uniforme strict peu ouvert aux décorations, l’amiral Huate était connu pour son activité sportive et la discipline qu’il imposait aux autres comme à lui-même. Depuis près de quatre cycles, il dirigeait ainsi la troupe, certains disaient d’une main de fer, lui parlait de rigueur ; de même déplorait-il un laisser-aller plus profond qui plongeait ses origines dans la société civile. Ce matin-là, n’avait-il pas apposé sa signature sur une circulaire punissant plus sévèrement la non-tenue des barrières psychiques ?
Le chef suprême des armées nalcoēhuales ne dépendait que du seul parlement, ce qui, finalement, lui autorisait une large autonomie. La politique n’étant jamais éloignée lorsque l’on se retrouvait aux responsabilités, il suivait avec divers sentiments l’évolution des relations internes à l’assemblée, désapprouvant la lâcheté plus présente que jamais des élus. Ce recul, face au groupe de vaisseaux au cœur de la république, avait représenté la goutte de trop dans l’esprit du militaire. Jamais, depuis la venue de son peuple dans cette partie de l’univers, un tel afflux d’étrangers n’avait été autorisé et pire encore, si c’était possible, nous avions affaire à des... humains. Les prédateurs arrivaient finalement en masse et ces palabres au parlement l’avaient empêché d’intervenir dès les premières heures, alors que sa flotte les tenait à portée. Il les suivait déjà sans faillir, ces poussives coques de métal rouillé, bien avant leur entrée dans l’espace nalcoēhual proprement dit, et n’attendait qu’un ordre pour les atomiser. Il ne vint que trop tard, Ragnvald s’étant interposé à la dernière minute.
La politique étrangère vis-à-vis de l’empire était, elle aussi, largement critiquable. Certes, Huate tenait compte de l’avancée technologique de l’Empereur-Dieu, mais il estimait qu’une attaque préventive au-delà des frontières de la zone de Khabit était nécessaire. Il fallait à la fois réduire la menace immédiate et montrer que le rapport de force n’était pas déséquilibré entre les deux puissances militaires de la région. Les Nalcoēhuals savaient se battre, depuis des milliers de cycles... déjà sur Veora, n’avaient-ils pas tenu la dragée haute à cette plèbe humaine ?
Un médecin s’approcha de lui et lui délivra un message psychique qu’il accepta : elle pouvait le recevoir. Huate tira le bas de sa veste pour en effacer les possibles plis et se dirigea, de son pas ferme coutumier, vers la porte indiquée.
La pièce était petite, d’un blanc immaculé et seuls raisonnaient les « bips » réguliers des appareils de contrôles vitaux. Derrière un rideau translucide se trouvait le lit connecté de la parlementaire Loxa. Elle était allongée, sans drap, le corps recouvert de bandages. Même ses yeux étaient protégés par un système de lunettes entretenant une pression plus élevée. Le peu de peau visible, au menton ou sur la cuisse, laissait apparaitre des amorces de brulures que le gradé expérimenté jugeait sérieuses. Cette nalcoēhuale avait échappé à la mort, mais de peu. La voix de Loxa monta alors dans son esprit.
Amiral Huate, je vous remercie d’avoir maintenu le rendez-vous. Je suis navré de vous accueillir dans ces conditions.
Madame. Vous me voyez désolé pour votre état actuel, j’espère que vous vous en remettrez rapidement, répondit-il, conscient que ce genre de blessure creuserait de profondes cicatrices.
Inutile de m’apitoyer, je sais ce qu’il en coute de se battre pour ses idéaux. Vous avez été lieutenant sous les ordres de mon père, je crois ? Vous connaissez les membres de ma famille, rien ne peut nous abattre.
Oui, madame, il fut mon mentor et il me manque encore énormément. Un brave parmi les braves. Si je puis faire quelque chose pour vous aider, n’hésitez pas à...
Justement. J’aimerais une discussion honnête avec vous !
L’autre se raidit imperceptiblement. Il n’avait pas exactement « maintenu leur rendez-vous » au sens où un message, reçu le jour précédent, lui avait signifié un simple changement de lieu. Vu la parenté de la parlementaire avec son ancien chef, Huate n’avait pas eu de raison particulière de refuser. Pourtant, son intuition lui soufflait, encore plus à présent, que la secrétaire générale du mouvement « extrême haut » ne désirait pas uniquement une visite de courtoisie. Le flux psychique reprit :
Puis-je échanger avec le chef des armées que vous êtes ? Je ne suis plus qu’une accidentée qui demande un peu d’assistance... au nom du peuple nalcoēhual.
Je n’ai pas l’habitude de parler autrement que franchement et je ne compte pas changer. Je tenais à vous prévenir.
Faites-le aujourd’hui comme demain, Amiral. C’est notre accord dorénavant, nous nous exprimons sans entrave. Allez-y, commencez.
Elle gémit en tournant légèrement son corps pour se placer face à l’officier. La souffrance... quelque chose qui touchait Huate et il en saisissait le message implicite, bien évidement.
Madame, je considère la présence de ces vaisseaux humains comme une menace et une humiliation pour notre armée et pour l’espèce nalcoēhuale elle-même. Nous pourrions les balayer en quelques minutes et montrer ainsi à Ragnvald que leurs intimidations ne tiennent pas.
Et moi, Amiral, l’interrompit Loxa, je considère que certains vieux parlementaires représentent une faiblesse dans la volonté de notre peuple. Ils frôlent même parfois la trahison en persuadant les autres, moins conscients que nous de la situation, de faire preuve d’aveuglement et de couardise. Voyez-vous où je veux en venir ?
Je le pense, madame.
Le grésillement du néon de la pièce sans hublot anima la poignée de secondes suivantes. Huate se demandait où allait bien l’entrainer Loxa, sur quelle pente les dirigeait-elle ? Ce n’était pas un piège, sa souffrance de victime était réelle et ses arguments connus voire même publiques. L’amiral ne venait pas simplement se réfugier dans une réunion amicale, mais converser avec une personne proche de ses propres opinions. Loxa inspira dans un sifflement trop bruyant, et reprit la discussion.
L’imposition, par l’empire de Ragnvald, d’un ambassadeur est une autre gifle de l’Empereur-Dieu. Il tente de normaliser nos relations dans l’espoir de se protéger d’une possible attaque.
Nous le tolérons, lui et son mépris depuis bien trop longtemps, si vous voulez mon avis, compléta Huate en maitrisant mal sa colère rentrée. Mais, malgré nos analyses et les preuves de nos services, les demandes de réactions n’ont jamais été suivies. Je le déplore et j’attendais qu’un... jour, une orientation nouvelle du parlement puisse ouvrir la voie à... plus de fermeté.
Portez-vous ces mêmes espoirs, Parlementaire ? Votre père les partageait en tout cas.
Un mélange de sautillements, de grognements maugréés et de sifflements aigus parcourut le corps étendu devant lui. C’était un ricanement douloureux de Loxa qui entrainait une recrudescence du rythme des signaux sonores. Sa voix était sincèrement plus enjouée, lorsqu’elle reprit son souffle ainsi que le contact :
« Amiral, savez-vous à quoi je dois ma survie ? À une table basse. Une table moulée dans du bronze massif et ornée d’or. Une table qui a contenu la violence de l’explosion. Toute la mousse nous englobant a brulé, d’où mon état, mais je vis encore.
J’y vois une image de la situation de notre république. Le corps est blessé, mais vous êtes la protection de métal, permanente et résistante. À nous deux, nous avons la possibilité de redonner l’éclat perdu dans les méandres nauséeux d’une certaine politique qui nous a conduits là où nous sommes. »
En l’écoutant développer son plan, Huate ne put retenir une bouffée de fierté qui se répandit jusqu’à la dernière fibre nerveuse de son être. Oui, cette parlementaire était bien la digne fille de son père.
« Une dernière chose, Amiral. J’ai conservé cette information secrète, mais je pense la divulguer bientôt. Je SAIS qui est le responsable de cet attentat et cela s’apparente à une déclaration de guerre. »


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RedU T1 Ch25 Ep01

Red Universe Tome 1 Chapitre 25 Episode 1 " Ti’ltchiti "

Pour leur arrivée face à l’impressionnante métropole de Ti’ltchiti, Azala et Gandhi, l’avatar de l’Empereur-Dieu Godheim, avaient été invités par la parlementaire Ci’chi au poste de commandement de l’appareil.
Ils venaient de passer quatre longues journées de voyage à se tourner les pouces dans l’attente d’un quelconque signe de vie de leur hôte, sans succès. La cabine spacieuse était verrouillée et leurs seuls contacts avec l’extérieur furent les agents de bord : un Huitlalcoh et une femelle adulte nalcoēhuale. Au moins avait-on autorisé Azala à parcourir des encyclopédies holographiques destinées à l’éducation des jeunes pouces, comme le lui avait expliqué Gandhi (en aide à la traduction). À défaut de se familiariser convenablement avec la société nalcoēhuale, Azala avait appris à connaitre un peu mieux l’Empereur-Dieu.

 Carnet d’ambassadeur, Princesse Azala, jour 5.
La physionomie nalcoēhuale, puis huitlalcoh, ne manque pas de m’intriguer et je n’hésite pas à monopoliser l’Empereur-Dieu durant de longues heures pour en assimiler les aspects.
D’après ce que je crois avoir compris, la silhouette falote, pour ne pas dire obèse, de leur corpulence est quelque chose de récent, lié à leur installation dans cette zone que l’on nomme « Khabit ». Auparavant, ils étaient plus élancés et même un peu plus grands... la privation de gravité rencontrée par les premières générations aurait eu raison de la rigidité de leur squelette que nous avons, nous humains, su conserver (principalement grâce à notre planète mère « MaterOne »). 
L’absence de cou ou de nez, la couleur de la peau ou du sang, ne sont qu’anecdotiques comparés à ces deux longues tresses qui dépassent de l’occiput crânien. Leurs propriétés, rapportées par la documentation qui m’a été remise et confirmées par l’Empereur-Dieu, en font un organe à part entière, quelque chose de totalement différent de ce que notre évolution nous avait laissé à connaitre. Quoique mon honnêteté m’oblige à signaler ici qu’il existe plusieurs espèces de MaterOne présentant des appendices semblables. Sur cette remarque faite à Gandhi, l’avatar m’a répondu laconiquement que chaque pierre menait à sa montagne... 

Melba faisait part à la princesse des soupçons quant à leur réel statut sur le vaisseau du parlement (étaient-ils prisonniers ?), lorsque Gandhi se redressa, juste avant que l’on ne ressente une sortie de Transition :
« Nous sommes arrivés. Princesse et vous, madame Melba, je vous propose de revêtir vos plus beaux atours. Les choses sérieuses vont bientôt commencer. »

Ti’ltchiti : nœud économique et administratif du Cercle de Khabit ; trois astéroïdes géants avaient été assemblés par une puissante force artificielle et une cité s’était développée, englobant l’ensemble et consolidant encore plus l’attache. Azala et Melba ne pouvaient retenir leur surprise devant ce gigantesque patchwork de pierre et de métal, à la satisfaction de Ci’chi qui les accompagnait. Gandhi en profita pour lancer la conversation avec leur hôte :
Il est toujours impressionnant d’admirer la créativité sans fin des races de l’univers. Le peuple nalcoēhual ne trouvait pas de planète viable : il s’en était donc construit une de toute pièce. Parlementaire Ci’chi, c’est un plaisir de vous revoir enfin, nous boudiez-vous ?
Je suis navrée de l’avoir ainsi laissé croire aux éminents ambassadeurs présents. Les ordres étaient de vous maintenir en résidence surveillée durant le transfert à Ti’ltchiti, pour votre sécurité, car nous ignorions si l’équipement nalcoēhual pouvait vous être... dommageable. Une question m’est d’ailleurs souvent revenue lors des échanges avec le conseil restreint de la république : quel sera votre statut en ce lieu, avatar de l’Empereur-Dieu ? Êtes-vous ici... également comme ambassadeur ?
Hé, hé... ma présence n’est que temporaire, s’en amusa Gandhi. Une poignée de jours suffiront pour parfaire l’installation de la princesse Azala et confirmer à vos instances dirigeantes, s’il en était besoin, sa condition de lien entre nos trois peuples. Et vous Ci’chi, au jeu des sept familles, quelle sera donc votre rôle, maintenant que nous sommes arrivés et que votre voix ne porte plus aussi loin qu’avant ?
Azala profita du silence visiblement gêné de la parlementaire pour rebondir sur la question de l’avatar :
Je n’ai jamais entendu parler de ce jeu, Gandhi, mais le nom m’évoque « la tournée des sept rois », un divertissement pour les enfants avec plusieurs cartes exposant les membres d’une famille royale.
Chez nous aussi, intervint Ci’chi sortant de son mutisme, il existe un tel loisir. On l’appelle « l’aval du septième Huitlalcoh » et il se présente sous la forme d’une série d’images destinées aux jeunes pouces à peine éclose de nos couveuses. Elles s’en servent pour se familiariser avec les règles de notre société. Il est intéressant que nous ayons certaines récréations en commun. Elle ajouta, à l’attention de la princesse : les documentations que vous nous avez demandées vous ont-elles comblée, ambassadrice Azala ?
J’en absorbais encore le contenu lorsque vous nous avez fait mander. M’autorisez-vous à les conserver pour poursuivre mon éducation de votre civilisation ?
Ci’chi répondait par l’affirmative lorsque le croiseur parlementaire entama son approche des quais de Ti’ltchiti. Pouvait-on parler de « quais » ? Cette métropole possédait plusieurs sous-stations spatiales à côté desquelles la numéro 1 de MaterOne « Maman-Lolo » faisait office de prototype incomplet. Pour Azala, ils se trouvaient face à une « MaterOne Centrum de l’espace », une capitale qui phagocytait des géants stellaires pour boursouffler le long de leurs sillons. Telle une araignée bulleuse à l’œuvre, elle regroupait des éléments de son environnement pour concevoir son propre monde : les Nalcoēhuals offraient ainsi un aperçu de la technologie à leur disposition.
Azala tenta de ne pas se laisser déconcentrer par l’imposante cité. Elle se tourna vers Ci’chi :
A-t-on reçu des nouvelles de cet astéroïde où un incident s’est produit ?
Oui, ambassadrice. Nous déplorons une cinquantaine de victimes résultant surtout d’une première explosion dans l’astroport. Dans la seconde, celle qui a dévasté les locaux de la parlementaire Loxa, un membre de la sécurité est mort et les autres sont blessés plus ou moins gravement, d’après les dernières informations à ma disposition.
Est-ce à dire que cette dame n’est pas décédée ? demanda Gandhi, sur un ton indifférent.
Elle est en soins intensifs et une navette l’a transférée en urgence ici, sur Ti’ltchiti, où se trouvent nos meilleurs spécialistes. Son état est gardé secret, même pour nous les élus… car les premiers éléments de l’enquête montrent que l’on a affaire à une tentative d’assassinat particulièrement bien élaborée.
Le regard de Ci’chi pénétra celui de l’androïde à quelques pas d’elle. Trop de soupçons, trop de fils conduisaient à l’Empereur-Dieu pour qu’elle les ignore, mais elle ne pouvait se permettre de l’interroger directement sur ce sujet. Nous nous trouvions entre diplomates, pas au commissariat du coin. Ses yeux glissèrent ensuite sur Azala, bien jeune ambassadrice dans ce dangereux capharnaüm qu’étaient devenues les relations inter civilisationnelles de cette partie de l’univers. L’humaine allait très bientôt être convoquée au parlement pour son introduction officielle en tant que représentante de l’Exode, mais l’émoi provoqué par l’attentat de l’astéroïde Pepapaltec montait. Des conséquences possibles ne pouvaient être négligées.
« Nous accosterons dans une vingtaine de minutes, je vous propose de regrouper vos effets personnels et de me retrouver au sas principal. »
Alors que l’on enclenchait les dernières manœuvres d’accostage, le croiseur parlementaire disparut dans l’un des multiples hangars réservés aux personnalités officielles, une suite d’entrées alignées le long d’une quelconque structure de Ti’ltchiti.
L’impossible métropole de l’espace, grouillant d’une vie ininterrompue, venait simplement d’absorber un vaisseau de plus.


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8 ans !

Et oui, c'était le 13 Janvier 2010.

Dans l'utilisation souffreteuse d'un wordpress, pourtant largement préparé et mâché par Phil Goud (le vrai) et Pof Magicfinger, nous mettions en ligne le premier épisode de "La plus grande saga galactique jamais racontée en podcast."

8 années passèrent... Plusieurs dizaines de milliers de téléchargements mensuels, quelques 330 épisodes, de nombreux spéciaux, des hors séries, des spin-offs (nous y reviendrons), des livres numériques publiés partout, des musiques originales par dizaines et des goodies qui s'écoulent... Peut-être un doctorant voudra un jour faire sa thèse sur l'histoire de Red Universe, de la genèse à la production en passant par les plus de cinquante-deux heures d'histoires narrées et illustrées avec autant d'amour qu'il est possible.

J'aimerais profiter de l'occasion pour revenir un petit peu sur l'historique, version non barbante, du point de vue de ceux qui ont travaillé derrière nos haut-parleurs pour produire ce que vous suivez avec tant de passion. D'ailleurs n'hésitez pas à passer sur le Discord de Redu qui vous est ouvert pour passer les saluer :)

Une fois n'est pas coutume, je vous propose donc de remercier vivement nos collaborateurs, ceux qui ont fait et font encore vivre cette fresque immense. Une quarantaine au moment où je vous parle, c'est quelque chose d'assez impressionnant quand on y réfléchit. Des tous premiers arrivés, il ne reste que Pof MagicFingers et Icaryon, c'est donc vers eux que nous pouvons diriger nos premiers remerciements. Le Raoolito que je suis se sent bien seul parfois devant son clavier, et c'est toujours un réconfort de savoir que malgré les aléas de la vie (et nos désaccords nombreux), on peut compter sur certaines personnes. Le Netophonix ensuite, site spécialisé dans ce que l'on nomme la "saga mp3", peut être considéré comme "un collaborateur" pour sa foison de talents sans fin, de Destrokhorne à Anowan, de Zylann à Blast, de Docteur Wolf à Coupie ou à Ackim et Istria et j'en oublie tant et tant d'autres... (qu'ils me pardonnent). Ce fut un tournant, autour de 2011, lors du premier spécial "Le temps des cerises" où (enfin) des acteurs venu de ce forum prêtèrent leur voix à des personnages et leur insufflèrent la vie, je pense.

Plusieurs années passèrent et les chapitres s'accumulèrent, jusqu'à devenir des objets en eux-memes. Qu'en faire ? Cette mémoire de Red Universe était-elle destinée à n'être que du son que l'on écoutera.. ou pas ? Il fut décidé que non, et en 2014 les premiers tomes de la série sortirent en Livres numériques. Au-delà du travail de titan qu'il fallu pour reprendre, formater, illustrer, commenter et publier ces quelques 17 livres (au moment où j'écris ces lignes), un nouveau personnage central apparu : JMJ. Sous ce sobriquet se cache non seulement une personnalité assez exceptionnelle, faite de gentillesse et de générosité, mais également un retraité qui nous offre son professionnalisme forgé par des dizaines d'années de travail dans la presse. Vous ne le savez sans doute pas, mais il a relu tout, j'insiste, tous les scripts de Redu et est à l'origine de pratiquement tout le système de formatage de textes que nous imposons dorénavant à la série et à ses spin-offs. Lui et les équipes de relecture sont les vrais maîtres des textes estampillés RedU, rien ne leur échappe.

La nouvelle génération des collaborateurs se détache ces derniers temps, par quelque chose d'assez inimaginable il y a quelques années (et pourtant prévisible). Soit ils ne connaissent pas du tout Red Universe (et découvrent un peu parce qu'ils voient de la lumière et se proposent spontanément) soit ce sont des fans qui ont rejoint l'aventure parce qu'ils l'adorent. Je ne vous cache pas les discussions tendues, lorsque l'on n'hésite plus à me reprendre en réunion sur telle ou telle erreur dans ma dernière affirmation : eux ont parfois grandi en apprenant par cœur les détails d'une histoire qui m'échappe parfois. En nommer certain plutôt que d'autres sera forcement injuste, mais Tristan, Hadaria, Leto75 ou Xelion sont de cette génération là.

Je profite de cette grande lettre d'anniversaire pour renouveler la demande faite assez fréquemment. Si vous aimez RedU, si vous vous sentez des talents en écriture, en relecture, en montage, en dérushage ou en illustration, voire même en direction d'acteur, venez nous rejoindre en passant par le site et/ou en venant nous retrouver sur notre discord.

Donc nous y voici, Samedi 13 Janvier 2018, et maintenant quelle année, quelles aventures à venir, me demandez-vous ?

Bien évidement, votre série va se poursuivre avec le Chapitre 25 intitulé "L'effet ricochet" qui démarrera Mercredi prochain : D'un coté les conséquences de la tentative d'assassinat de Loxa par l'Empereur-Dieu, d'un autre la Princesse Azala et son indéfectible Melba vont se jeter dans la gueule du loup comme ambassadeur de l'Exode. Enfin, Passeur et Faiseur vont avoir beaucoup de choses à se dire et à vous apprendre :)

Mais, vous vous doutez bien que tout cela n'est qu'apéritif, wait & see...

Coté Livres numériques, nous avons (enfin) sorti la trilogie consacrée à la Révolution Castiks, ces mastodontes de plus de 130 pages chacun (180 pour le 3eme) représentaient un challenge enfin accompli. Cette année, les chapitres 12 "Derniers pas, premiers pas", 13 et 14 "Plongeon" et "Talbot" seront de sortie.

Kaourantin Gloalen entamera l'année assez vite dès début Mars avec une sortie simultanée en audio et en livre de son futur épisode en cours de production "Piratage", où tristan nous emmène dans un passé trouble où se croisent... plusieurs personnages inattendus. Je n'en dirais pas plus.

Leto75 nous fera certainement le plaisir de quelques nouvelles Grosses Têtes, comme celles d'il y a quelques jours et nous prévoyons une possible suite à l'entreprise RedUniverse :)

Mais le gros morceau de 2018, oui il a fallu attendre tout cela pour que nous en parlions, ce sera la nouvelle série Spin-Off intitulée "Forces Mentales". Nous sommes en phase finale d'écriture de la première saison, dont la moitié des épisodes est écrit ou en passe de l'être, les autres en bonne voie. Le pool d'écriture se donne beaucoup de mal pour tenir la qualité que nous désirons vous offrir.

Le pitch est simple : Quel est donc ce fameux "Bureau des Forces Mentales" dirigé par le Contramiral Poféus, aux ordres du roi de l'humanité Magnam IV. Qui sont ses agents, quelle est leur mission ? Des noms que vous connaissez, tels Ralato, Stuffy, Fabio, Ismène Tachk'en, (beaucoup) d'autres à découvrir. Nous plongerons dans le Surnaturel, dans les opérations secrètes du Ministère de la Sécurité, dans l'étrange Université Mentale qui forme tous les agents depuis des siècles, etc....

Dès l'été, la saison #1 sera disponible au téléchargement dans son intégralité, avec, inclus, les musiques originales et les livres numériques ! Un pack complet en quelque sorte pour ceux désireux de découvrir cette série en avant première. Ensuite les épisodes seront diffusés toutes les deux semaines sur un nouveau flux de RedU (et sans doute un nouveau site). Vous aurez d'ici là des nouvelles, des bandes annonces, des visuels etc...
Nous n'y sommes pas encore, mais Madame Red Universe est à nouveau enceinte, l'accouchement est prévu cet été et vous êtes bien sûr tous invités !

Comme vous pouvez le constater, les nouvelles sont très bonnes, mais vous avez sans doute senti un côté mélancolique qui sinut entre ces lignes, difficile de le masquer. La raison, et c'est la dernière nouvelle, c'est que nous avons la fin de Red Universe dans nos cartons. Les scripts des chapitres sont déjà écris et les ultimes éléments à mettre en place le seront dans "L'effet ricochet". 29 chapitres et un final en forme de feu d'artifice sous la forme d'un spécial, soit deux ans et demi.

Oui, nous avons encore du temps, mais à l'aune de cette petite ode aux huit années passées, reconnaissez que nous sommes bientôt à la fin.

Il est encore temps de vous souhaiter une bonne et heureuse année 2018, pleine d'épisodes et de spin'off, de musiques et de livres de RedU (autant que vous voulez !). Remercions donc ensemble, pour conclure, cette équipe qui a traversé les ans pour que vous et moi puissions partager un petit univers rouge devenu grand... qui est le nôtre désormais.

Rendez-vous Mercredi 17 Janvier pour l'épisode 01 du nouveau chapitre !

Raoolito