Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch28 Ep06

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode06: «Lan’huitl»

Sous les yeux de Stuff MacDone et du Capitaine Viggi, les calculateurs embarqués livraient une bataille contre les lois de la physique à la limite de leurs capacités. Certains techniciens chuchotaient entre eux qu’ils allaient même au-delà.
Le groupe de huit croiseurs Mentaux renégats s’était donné pour but de prévenir l’Exode : la Flotte mentale du Chancelier suprême Poféus, dirigée par le Professeur QuartMac, venait pour les anéantir tous. Un massacre à grande échelle, loin des regards indiscrets, une sorte de revanche contre les farouches révolutionnaires Castiks.
Mais il fallait pour cela distancer l’armada et, à Compresseurs dimensionnels identiques, les performances demeuraient comparables. C’était donc par les intervalles entre les bonds, et le chemin emprunté de ce côté-ci de l’espace que l’on ferait la différence. Les interférences de cette zone aux anciennes novas déchirant la gravité et aux pulsars tourbillonnants ne permettaient pas des sauts en Transition trop longs. De plus, la Flotte mentale suivant scrupuleusement le plan de vol de l’Exode, elle effectuait une étrange courbe là où la ligne droite paraissait pourtant le tracé le plus évident. Sans doute, QuartMac voulait-il éviter de manquer le moindre transporteur en retard, cet homme enrobait de sadisme un impitoyable sens de la persécution.
Dans tous les cas, le groupe de croiseurs défiait la nature et reculait les frontières de ses capacités pour précéder les autres navires de guerre spatiale.
« Vous tenez le coup, Viggi?» lança-t-il simplement à son voisin, mais seul le silence lui répondit.
Celui-ci, profondément installé dans son fauteuil de commandement, le crâne encerclé par le Rayonneur, se synchronisait en pensée avec les sept responsables de vaisseaux. Vu de l’extérieur, le convoi se composait de huit croiseurs parfaitement alignés, aux configurations identiques et aux vitesses dynamiques évoluant chaque seconde en fonction des avancées mathématiques. Voyager en Transition nécessitait des montagnes de calculs asymétriques, avec une précision frisant l’infini, et aucun humain ne pouvait les réaliser. D’où l’embarquement d’une horde de machines capables de résoudre les équations en une fraction de seconde. Mais cela ne suffisait pas dans deux conditions : les perturbations de cette zone en étaient une, la pérégrination à plusieurs la seconde. D’où une obligation de faire travailler conjointement, synchronisés, hommes et dispositifs en télématique comme en télépathie. Et cette dernière se montrait d’une efficacité redoutable en Transition, là où les ondes radioélectriques, que ce soit dans le spectre visible ou pas, pouvaient se révéler défaillantes.
« Oui », répondit le jeune Capitaine mental en pleine concentration.
Stuffy se mordit les doigts de lui avoir posé la question : la moindre négligence dans la synchronisation pouvant s’avérer désastreuse. Pourtant, celui-ci poursuivit, apparemment plus rodé à ce genre d’exercice que Stuffy l’eut imaginé :
« Nous allons quitter le multiespace dans douze secondes, trois dixièmes et quelques centièmes, les Compresseurs affichent un taux d’erreur en hausse. Préparez-vous. »
Comme tous les autres membres du croiseur, peu nombreux malgré les dimensions de l’engin, Stuffy se laissa guider par les instructions Mentales pour se positionner en vue de la sortie de Transition. Ces croiseurs avaient été conçus par et pour l’usage exclusif des Mentaux et le maximum de matériels, consignes et procédures relevaient de la télépathie et des amplifications psychiques par des boitiers disséminés tout le long des appareils.
Le choc fut plus rude que prévu, sans aucun doute dû aux contraintes appliquées aux hommes et aux machines, mais tous réapparurent dans le cosmos d’origine, à quelques encablures d’un soleil binaire. Les filtres des verrières s’activèrent immédiatement, bloquant l’intense luminosité produite par le mélange de vert émeraude et d’oranges flamboyant que diffusait l’astre double.
Stuffy se frotta les yeux en soupirant. On allait rester en orbite deux heures, à nouveau. C’était déjà la cinquième fois et le rituel demeurait le même : chaque circuit primaire serait examiné et les ordinateurs se vérifieraient les uns les autres à la recherche d’une quelconque défaillance. On offrirait ensuite aux commandants une heure de pause sous un dérivé d’alcaloïde, spécialement conçu pour ce genre d’occasions. Puis, lorsque tout serait prêt, on relancerait les machines en croisant les doigts pour atteindre le prochain point de chute sans encombre. Et ils n’en étaient qu’à la moitié du voyage.
Stuffy se redressa, suivant du regard quelque expansion de la corole du soleil bleu, lorsqu’il se tourna vers Viggi, intrigué. Celui-ci ne bougeait pas, les yeux toujours statiques face au vide stellaire, comme absent. Normalement, il devrait sortir de transe, s’étirer et adresser un sourire fatigué aux opérateurs, de cet air positif et entrainant censé donner du courage aux membres de l’équipage. Au lieu de cela, la sonnerie de l’alerte rouge se mit à rugir le long des coursives. Un message télépathique à la neutralité glaçante vint frapper toutes les barrières des agents Mentaux:
° Nous sommes attaqués, tout le monde à son poste. °
Stuffy quitta immédiatement le centre de commandement, se précipitant vers la salle de combat psychique, celle où il serait le plus à même d’aider à la bataille à venir. Car bataille il allait y avoir, il n’en doutait pas. Synchronisés comme ils l’étaient, les commandants fusionnaient autant leurs esprits que les capteurs de la petite flotte. Additionnés en série et non plus en parallèle, le système de surveillance des croiseurs Mentaux se révélait d’une incomparable efficacité et, malheureusement, le sort allait le prouver une fois de plus. Quatre vaisseaux de guerre sortirent du néant par-dessous le groupe, à son exacte verticale. Ils se découpaient à la lumière du soleil double, tels des cavaliers apportant mort et destruction.
Se jetant dans la petite salle ronde aux fauteuils en cercles, Stuffy se sangla rapidement et enfourcha son casque bardé de tous les récepteurs psychiques possibles. Activant les systèmes, il fut immédiatement emporté virtuellement à l’extérieur de l’appareil. Face à lui, les engins ennemis se dispersaient en rompant leur formation.
° Bon, à tous. On a affaire au modèle d’où l’on m’a déjà sorti. Leurs coques sont impénétrables aux pouvoirs psy et ils se déplacent d’une manière difficilement concevable. Par contre, une simple brèche nous permet d’atteindre ceux qui sont dedans. Et là, c’est quasiment gagné, car ils résistent très mal à nos facultés. J’ai même pu en contrôler plusieurs quand j’y étais. °
°Première salve de missiles, feu ! ° monta la voix de Viggi.
Des huit croiseurs Mentaux, plusieurs traits quittèrent leurs tubes de lancement, irrémédiablement attirés par leurs cibles. Comme prévu, aucune ne toucha son objectif, ceux-ci se défilant... se dédoublant pour être précis, moins d’une seconde avant l’impact. Mais cela n’avait pas d’importance, car l’idée était d’abord de compléter la base d’informations sur cette technique de va-et-vient : quelle distance, quel schéma de fonctionnement, quelle énergie et quel rayonnement ? Déjà, les salves autoguidées revenaient sur leur cible, tels des chiens enragés bien déterminés à mordre. À l’ultime seconde, les missiles explosèrent prématurément, anticipant ainsi le futur déplacement des vaisseaux ennemis. Bien leur en prit : deux d’entre eux furent secoués et l’un perdit une petite partie de son étrave. Stuffy jubila intérieurement:
°Mesdames et messieurs : la porte est ouverte ! °
Et il s’élança dans la déchirure du métal, avec toute la force de ses amplificateurs. Pendant ce temps, les premiers tirs de riposte fusèrent et une majorité toucha les croiseurs, les endommageant assez peu finalement. L’épaisseur des coques, additionnée aux prototypes de boucliers magnétiques, leur offrait une protection respectable. Déjà un des huit appareils du groupe reculait, chauffant sa machinerie intime pour activer une arme ayant fait ses preuves : le puissant « Canon mental ».
Mais alors que Stuffy entrait chez l’ennemi, celui-ci se dissipa dans l’éther avec les trois autres.
° Merde ! Micro-Transition ! vociféra-t-il à la cantonade. Viggi, où sont-ils? °
° Ils visent le Canon. °

Les quatre ennemis se matérialisèrent en effet autour du croiseur dédié à la redoutable arme psychique. Immédiatement, ils tirèrent à bout portant, pilonnant l’appareil sous un bombardement nourri.
° Monsieur, monta la voix de Viggi, ils sont trop proches de lui pour qu’on puisse faire feu sans risquer de l’endommager! °
° Je sais! ° répondit simplement Stuffy en réapparaissant avec son groupe de Mentaux face à la brèche. Il ne restait que leurs pouvoirs pour tenter quelque chose...
Dans une nouvelle esquive, les ennemis s’évaporèrent en laissant Stuffy assister, impuissants, à la dérive puis à l’explosion du huitième membre de la Flotte mentale rebelle. Son moteur touché, rien ne pouvait plus entraver la fusion de son Compresseur. L’énergie de l’antimatière se répandit brutalement dans toute la structure, entrainant des ravages. Ils ne stoppèrent qu’une fois tout le combustible dégradé : lorsque seuls quelques morceaux de carcasses ondulèrent encore au milieu d’un océan de fluides et de cendres volatiles.
ILS connaissaient le canon mental, ILS avaient déjà analysé leurs tactiques et utilisaient les dédoublements et les microtransitions pour esquiver les attaques ou se placer aux positions stratégiques. Comment atteindre des esprits qui se vaporisaient, comment toucher des appareils capables de se retrouver dans dix endroits différents en une poignée de secondes ?
Soudain, Stuffy ressentit une immense douleur, cela venait de son vaisseau.
° Viggi ! Viggi ! ° cria-t-il en revenant dans la salle des batailles psychiques.
Il perdit plusieurs secondes à retirer ses sangles qui refusaient de se défaire et se précipita au poste de commandement. Se détachant de la lumière du soleil binaire, plusieurs opérateurs soutenaient leur capitaine à qui on avait ôté le rayonneur du front, pendant sur un des accoudoirs. Les yeux du jeune homme se révulsaient, il tremblait, sa mâchoire serrée à s’en rompre les maxillaires. Stuffy contacta le malheureux par télépathie :
° Que se passe-t-il, mon vieux  ? °
° Le... l’explosion, je suis... resté trop connecté.° réussit-il a émettre au milieu d’une désorientation complète.
Inutile d’aller plus loin. L’expérience de la mort dans l’esprit d’un semblable représentait une réelle épreuve pour tout Mental, mais ici, Viggi était synchronisé avec le commandant du vaisseau qui venait d’exploser. Avait-il trop voulu conserver le lien par sentimentalisme ou dans un espoir fou ? Il n’allait pas s’en remettre avant un moment, dans tous les cas. Les autres subissaient-ils également ce phénomène ?
Il n’eut pas le temps d’approfondir qu’un flash lumineux éclaira une partie du ciel, allant jusqu’à occulter provisoirement le spectacle du soleil binaire : les navires ennemis pulvérisaient un nouveau croiseur Mental !
Sans réfléchir, Stuffy ordonna de retirer Viggi du fauteuil et il s’y précipita, se posant sur le crâne le synchroniseur psychique. Il reçut immédiatement la perception de tous les censeurs de son vaisseau, mais également la connexion aux cinq autres commandants. Ceux-ci se tenaient toujours à leur poste et tentaient vainement de parer aux attaques.
° Me voici, bande d’enfoirés ! ° murmura-t-il en fermant ses paupières

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RedU T1 Ch28 Ep05

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode 05 : « Doutes divins »

Une planète, une de plus.
Quoique celle-ci différât des autres par cette petite pelure, cette pellicule gazeuse aux proportions adéquates à une adaptation humaine. Pour l’occasion, Gandhi, l’avatar de Godheim, s’était approché de son hublot. L’orientation du transporteur était mauvaise, il ne pouvait englober l’astre entier de ses capteurs optiques, seule une portion débordait derrière la vitre, l’obligeant à coller sa peau synthétique contre le verre glacé.
Gandhi observait sereinement cette planète où une ancienne version de lui-même s’y trouvait au préalable, cela datait de la première vague d’expansion, alors que le tout-puissant empire de Ragnvald n’était que « Monte-Circeo ». La notoriété toute relative de ce nom s’étendait grâce à son économie et aux rouages parfaitement huilés de sa société. Déjà Empereur-Dieu, Godheim propulsait la première génération d’avatars embarqués dans des sondes multidimensionnelles vers de multiples directions. L’une d’entre elles était spécifiquement destinée à Antares IV. Mais la traversée en bonds disparates de la zone de Khabit avait endommagé certaines parties du compresseur dimensionnel de l’appareil. Cela la plaça à la merci d’un nouvel afflux de migrants qui s’installaient également durant cette période.
Les Nalcoēhuals.
Alors que sa sonde explosait en périphérie de l’astre, la capsule contenant l’avatar s’écrasait sur la planète-destination et l’androïde s’en sortit miraculeusement, mais sans ses jambes. C’est donc en rampant qu’il explora la planète, en quête de ses habitants qu’il ne rencontra jamais. Deux-cents années standards, il parcourut cette terre parfois bloqué, les deux mains par le givre, attendant l’été pour briser enfin ses entraves et reprendre son chemin. Lorsque sa pile au Lithium vint à lâcher, ce ne fut évidemment pas l’anémique naine rouge qui lui rechargeât convenablement ses batteries, le représentant de Godheim s’allongea simplement là où il se trouvait et s’éteignit.
Gandhi communiquerait la position exacte aux Exodés, à l’occasion, pour qu’ils envoient une navette chercher cette relique d’une glorieuse époque passée. Entre les interférences de Khabit, l’agressivité des Nalcoēhuals et le peu d’intérêt stratégique d’Antares IV, l’Empereur-Dieu n’avait pas renouvelé de mission d’étude dans cette direction. Il se focalisait vers d’autres parties de l’univers plus facilement joignables et exploitables. Et le temps passa, jusqu’à ce jour où un croiseur d’exploration de MaterOne, mené par — facétie du destin — le Commandant Angilbe Poféus, se plaça en orbite ; là où, maintenant, les transporteurs de l’Exode patientaient à leur tour.

Planète Monte-Circeo, caverne impériale.
Depuis l’arrivée de cet appareil militaire, Godheim savait que l’heure du changement était advenue. Jusqu’à quel point Passeur ou Titans étaient-ils mêlés à cet évènement ? Ces êtres supérieurs ne manquaient pas de ressources ni d’imagination et intervenaient partout et en même temps. Il l’ignorait leur degré d’implication, mais il comprenait que cela modifierait en profondeur le statuquo de ce côté de la Passe de Magellone et probablement était-ce un nouveau pas dans l’aventure humaine. Relié physiquement à son territoire, et plus loin, Godheim se voyait comme le seul contrepouvoir susceptible de contrer les dieux, un enfant qui se rebellerait contre ses parents en quelque sorte. Il était le précédent « Passeur », celui ayant organisé le second Exode, l’abandon de l’astre mère, l’inventeur du Compresseur dimensionnel, ce moteur capable de pousser un vaisseau au travers des couches du multivers...
Maintenant, tous connaissaient l’Empereur-Dieu Godheim, un cyborg. Un mélange de chair et de circuits soutenus par une série complexe de rouages, le faisant ressembler à un sexe masculin géant en érection depuis les profondeurs de la planète Monte-Circeo. Mais finalement, décentralisé autant qu’il pouvait l’être, Godheim se trouvait-il vraiment « ici » ou réparti en un nombre infini de nœuds d’intelligence artificielle, d’un bout à l’autre dans son immense empire ? De plus, il conservait la mémoire de toute chose ayant un jour été enregistrée par un de ses capteurs, ce qui — sur plus de cinq-cents années — lui offrait des savoirs visant le divin...
... mais cela ne suffisait pas. Le Faiseur le lui avait dit : les Titans avaient porté leur dévolu sur un autre héraut. Certes, cela ne devrait pas particulièrement nuire à ses plans, pourtant ses archives tentaient de percer l’identité de ce nouvel adversaire. Que les êtres d’une dimension différente, tels que les Titans, se désintéressent du Passeur avait déjà de quoi surprendre. Mais qu’ils s’y résignent alors que leurs projets arrivaient à terme relevait d’un illogisme prenant à défaut les connexions synaptiques du cyborg. Qui cela pouvait-il être ? Ou quoi ?

Ses deux yeux rouges s’embrasèrent dans l’obscurité de sa grotte alors qu’il laissait sa longue extension physique effectuer quelques mouvements de va-et-vient. Il pratiquait cet exercice de temps en temps, cela permettait aux fluides de mieux circuler dans les profondeurs de son intimité. L’objectif était de conserver une certaine souplesse dans cette représentation de lui-même, vouée aux moments importants de la vie de l’empire. Il releva la tête quand, au-dessus de lui, un puissant projecteur l’entraina dans son cône de lumière.
« Ils ne peuvent entrer dans notre monde sans une conjonction du Passeur et du Faiseur, résonna sa sombre voix dans l’immense caverne. Ce dernier ne leur sera jamais acquis, seul le Passeur change à chaque génération, donnant ainsi la possibilité de le convertir. »
La haute silhouette demeura quelques instants sans bouger, semblant flairer le silence, puis reprit :
« Quel que soit leur nouveau vecteur, il se trouvera dans ce recoin de l’univers, quelque part entre Nalcoēhuals et humains. Il faudra que son impact représente une force suffisante pour déclencher la masse critique... mais sans les deux autres, points de salut. Alors, que préparent donc les Titans ? »
Ils étaient originaires d’une dimension sans Temps, quand ils imaginaient un plan, il tenait compte non seulement des conséquences de chaque chose, mais également d’évènements qui ne s’étaient pas encore produits. Dans ces conditions, les précéder constituait une tâche impossible, tout au mieux pouvait-on envisager de les suivre, sous réserve de posséder le don d’ubiquité. Et cela, Godheim s’en savait capable.
Les Flottes mentales et nalcoēhuales venaient de s’affronter. Personne n’en était vraiment sorti vainqueur, sauf que les lignes d’appareils mis en avant par l’armée noire n’incarnaient pas la pointe de leur technologie. Ragnvald avait perdu plusieurs corvettes — ce qui était rare — à cause de redoutables engins originaux, susceptibles de « déplacement d’éther », c’est-à-dire de Transitions dimensionnelles extrêmement courtes et rapides. Ils représentaient une menace, même pour Ragnvald. Peut-être était-ce de ce côté qu’il fallait chercher l’arrivée d’un nouveau héraut pour les Titans ?
Un petit groupe de croiseurs Mentaux progressait séparé de la flotte principale. Sans en connaitre précisément la raison, Godheim notait une absence de contact entre les deux parties. Mission spéciale, mutinerie...
Quoiqu’il en soit, ces appareils plongeaient encore plus profondément que leurs homologues dans la zone de Khabit et leurs sorties successives de Transition attireraient immanquablement les Forces nalcoēhuales. C’était l’exemple d’une situation typique pour des évènements non prévisibles, donc intégrés par les Titans dans leurs calculs, donc à suivre avec attention...
Dans une dizaine de postes d’observation, le long de la frontière séparant Ragnvald de Khabit, des coupoles pivotèrent, des senseurs se positionnèrent et les enregistrements se mirent en marche automatiquement.

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RedU T1 Ch28 Ep04

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode 04 : « Cours »

Dites, je vais longtemps conserver cette position ? protesta Maeve Onawane. Ce n’est ni décent ni agréable, je n’ai plus vingt ans, moi !

Rassurez-vous, si on ne procédait pas ainsi je trouverais une autre méthode pour vous déconcentrer. Pour l’instant, j’attends toujours votre réponse... alors ?

Les bras croisés sur la nuque, coudes vers l’avant, Maeve exécutait la posture nommée « Baob-fraisier », jambes tendues à l’extrême vers le plafond. S’adosser à un mur était le seul compromis obtenu durant cet exercice avec Fabio Ouli, son enseignant en techniques Mentales. Elle devait découvrir un renseignement que celui-ci avait écrit à l’intérieur du cerveau de sa voisine du pont inférieur, qui jouait actuellement avec ses deux filles. Non seulement il était peu aisé d'effilocher les pensées d’une personne occupée à autre chose, mais la position physique à maintenir compliquait encore l’épreuve.
Il y a quelque chose... qui ne colle pas, murmura Maeve en pleine réflexion. Toute son attention semble tourner autour de ses enfants, sauf qu’une représentation de fleur trône au beau milieu... je parie que c’est cela !
Bien vu, élève Onawane, et qu’y a-t-il dedans ? demanda négligemment Fabio, l’œil coquin.
« Dedans » ? On peut mettre des choses dans des pensées ?
Bien sûr, c’en est même un des grands avantages. Une pensée à l’intérieur d’une autre, cela permet, par exemple, d’activer des besoins... des pulsions, si on les lie à un évènement et...
... et s’en servir de déclencheur, j’imagine, le coupa la colonelle, réprobatrice. Faire de quelqu’un une bombe vivante, un truc des Forces mentales ?
C’est une des possibilités, en effet. Alors, qu’ai-je donc déposé dans cette fleur ?
Le Mental blond abandonna la jeune colonelle à sa concentration, malgré la difficulté de sa position. Il se laissa aller observer celle qui se tenait droite dans ses habits de sport règlementaires. Ses cheveux courts ne risquaient pas de la gêner et, paupières fermées, elle appliquait à la lettre les recommandations de son maitre. Son nez rectiligne expulsait seul l’air que sa mâchoire carrée bloquait au niveau de sa bouche, sa cage thoracique montait et descendait sereinement. Sauf à suivre le mouvement de ses sourcils châtains foncés, on ne pouvait déduire autre chose qu’une simple séance de relaxation inspirée des techniques Souriantes. La commandante de Transporteur 2 n’avait rien à envier aux meilleurs étudiants de l’Université mentale de MaterOne.
D’une rapide vérification, il confirma l’avancée de son élève, pour l’instant elle était sur la bonne voie, il fallait la laisser comprendre la méthode. Fabio se dirigea donc vers l’unique hublot de la petite pièce. Cette dépendance de la salle de sport commune avait été aménagée à la demande de Fabio et demeurait fermée à clé le reste du temps. Non pas qu’il s’y trouve quelque secret instrument Mental, mais il savait pertinemment que la tentation d’y jeter un œil ou de les y espionner parcourait les non-initiés. Onawane et lui étant, à sa connaissance, les seuls Mentaux « officiels » de cette partie de l’univers, ils attiraient logiquement tous les regards.
Antarès IV tournait lentement, rayonnant de feu et de glace sous la lumière de sa naine rouge. Malgré tous ses pouvoirs, et au-delà des choses incroyables qu’il avait pu voir de ses propres yeux, les astres simples tels que les planètes ne manquaient pas d’un réel charme pour Fabio. Leur fureur ou leur douceur ne reflétaient que les remous d’un univers à l’humeur changeante et ces îlots représentaient les seuls points de chute possible pour des humains (ou des Nalcoēhuals).
° Je partage ton point de vue, Passeur.° monta alors dans sa tête une voix bien connue.
Fabio dressa l’oreille. Le Faiseur, cet être mystique qui le suivait lui et l’Exode au travers de leurs pérégrinations, reprenait contact.
° Que puis-je pour toi  ? ° répondit simplement Fabio.
Incarné dans le chat domestique de Phil Goud, celui que l’on pouvait comparer à un dieu avait la mauvaise habitude de conserver secret sur secret. Ses discussions avec l’Empereur-Dieu Godheim demeuraient hermétiques, au point d’exaspérer Fabio, car tous deux en référaient finalement à lui sans jamais en expliquer la raison. (qui en réfère à qui ? Fabio et le Faiseur en réfèrent à l'Empereur, ou bien l'Empereur et le Faiseur en réfèrent à Fabio ?)
D’où la réponse un peu froide de celui-ci.
° Miaaaoooww ! Toujours de piètre humeur à ce que je vois. Je venais — gentiment — te demander comment tu te sentais  ? °
° Moi ? Curieuse attention. Tout va bien, comme tu le sais sûrement. °
° Même... sans tes fabuleux pouvoirs hérités des Titans  ? °
° Pardon ? s’étonna l’autre. Je suis en séance d’entrainement avec mon élève Mentale et je peux t’assurer que je n’ai aucune difficulté. Tout-va-bien. Maintenant, si c’est tout, je vais devoir te laisser, car j’ai... °
° Donc, tu pourrais déplacer ce transporteur de quelques centimètres hors de son orbite actuelle, n’est-ce pas ? Miaaaoooww... je te parie que tu n’y arriverais pas.°
° Je ne sais pas. En théorie, c’est à ma portée, mais j’avoue que faire sonner toutes les alarmes du centre de commandement et mettre en rogne mon élève ne me dit rien pour le moment.°
° Comme tu veux. Je t’aurais prévenu, ne viens pas après me faire la morale pour je ne sais quelle raison, hein ? Aller, salut  ! °
Et le Faiseur se retira aussi vite qu’il était arrivé. Il traversait les barrières psychiques de Fabio, ou de n’importe quel Mental, comme si elles n’apparaissaient pas, communiquant sans tenir compte des distances et agissant sur « la grande roue du tout » comme... un dieu. Que voulait-il dire en déclarant que Fabio « n’aurait plus ses fabuleux pouvoirs » ? Il serait bien tenté de tester ce petit déplacement de transporteur, mais le Faiseur l’avait habitué à jouer en bandes multiples dans le billard de l’existence, que se passerait-il lorsque le vaisseau modifierait son orbite ?
C’était une autre fleur, rouge celle-là. Fabio, vous avez de l’humour !s’écria Onawane derrière lui. Le jeune homme mit plusieurs secondes pour saisir le sens de la phrase, puis se para d’un sourire de satisfaction.
Excellent travail, élève Maeve. Je vous autorise à quitter cette posture désagréable pour un dernier entrainement à mes côtés.
Enfin ! aïe... ouch, les coudes sont en miettes... et mes hanches aussi. Bon, me voilà.
Alors quel sera donc ce final ? lui demanda-t-elle une fois arrivée à sa hauteur.
Un exercice plutôt simple. J’attends tout de même de vous une efficacité supérieure à ce que vous auriez été capable de faire avant nos cours. Attaquez-moi frontalement, essayez de briser mes barrières.
Moi ? Ha, ha, ha, elle est amusante celle-là, Fabio ! Plus sérieusement, dois-je trouver une faille, réaliser une pirouette psychique compliquée ou... 
Rien de tout cela. Je résisterai de toute ma puissance. Disons que je suis intéressé à plus d’un titre par le résultat. Considérez cela comme une… une expérience ?
Une poignée de minutes plus tard, accroupis l’un face à l’autre, les deux Mentaux commencèrent le dernier exercice. Il ne fallut que quelques secondes à Fabio pour toucher du doigt ce que lui avait annoncé le Faiseur. Au bout d’une quinzaine de minutes, elle abandonna, déclarant simplement : « Je laisse tomber ! Vos murailles sont infranchissables, monsieur-le — super-Mental. » Puis elle se leva, décrochant une serviette pour s’éponger le front. Elle sembla alors hésiter puis ajouta en rangeant son sac de sport :
« J’avoue que je n’en attendais rien, mais à un moment ou deux, j’ai eu l’impression d’enfoncer quelque chose. »
Elle glissa la lanière sur son épaule et ouvrir la porte, invitant Fabio à traverser devant elle. Lorsqu’il fut à sa hauteur, elle déclara tout bas :
En fait, c’était vraiment palpable. Vous vous seriez moqué de moi en me donnant de faux espoirs que cela ne m’étonnerait qu’à moitié.
Ce... ce n’était qu’un exercice, Onawane. Ne le prenez pas personnellement.
Oui, je vous l’accorde. Mais, même futile, cette sensation de traverser vos barrières m’avait fait croire, tel un enfant, que mes vœux devenaient réalité. J’avoue être maintenant plus frustrée qu’autre chose. Avancez un petit peu, que je ferme à clé...
Fabio s’éloigna de l’entrée de la dépendance et attendit qu’elle eût terminé pour lui offrir une récompense bien méritée :
« Votre attaque était remarquable en tout point, rassurez-vous. Et être un Mental frustré, c’est la marque des meilleurs éléments que j’ai connus par le passé. Je vous conseille d’aller vous reposer une petite heure avant de reprendre la barre, bonne fin de journée à vous et encore bravo ! »

Ce n’est qu’installé dans la navette qui le conduisait vers Transporteur 3 que Fabio s’autorisa un tremblement de déception autant que de terreur. Oui, il avait failli perdre face à elle : si Onawane avait poursuivi l’attaque quelques minutes de plus, les défenses du Mental blond se seraient effondrées. 
Que lui arrivait-il encore ?


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RedU T1 Ch28 Ep03

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode 03 : « Solitude »

Transporteur 7, bureau du commandant.

Les feux fauves et blancs d’Antares IV découpaient la silhouette de la Colonelle Aurora Benkana sur le large hublot. Elle laissait ses yeux bruns lui prodiguer autant de lumière que possible de cet éclat planétaire qui lui avait tant manqué durant leur long voyage.
Son communicateur sonna. C’était son second, le vieux nordiste Antonio Pernov.  :
Madame ? On me dit que vous m’avez fait demander. Puis-je venir à votre bureau, maintenant ?
Oui. Je vous attends.
La grande blonde à la mâchoire ferme et carrée, chef guerrière de la Révolution Castiks dont la queue de cheval était autant connue que redoutée, se replongea dans la contemplation de l’astre.
Aucune nouvelle d’Azala. La princesse était loin et inaccessible pour l’Exode. D’accord, elles avaient rompu, mais pour autant le sort de celle qui partagea sa vie si longtemps ne la laissait pas indifférente. Aurora avait déjà étudié la possibilité d’une opération de sauvetage, mais elle se heurtait à un nombre d’inconnues bien trop élevé. Pour creuser la chose, il faudrait s’en remettre à Godheim, cet avatar de l’Empereur-Dieu pourrait surement leur fournir des renseignements. Elle avait prévu de s’en ouvrir au Conseil des commandants qui allait bientôt advenir, au moins pour faire avancer son idée dans l’Exode, car ses moyens individuels étaient bien limités. Encore, devra-t-elle les convaincre de ne pas abandonner la princesse à son sort, ce qui était loin d’être gagné. Elle ne pouvait même pas apporter la preuve de la survie d’Azala.
On frappa à la porte. Aurora autorisa l’entrée et en profita pour revenir se glisser dans son fauteuil. Pour la discussion qui s’annonçait avec son second, une posture plus officielle s’avérait de mise.
Asseyez-vous, Antonio. Alors, quelles sont les nouvelles ?

Merci. Ma commandante, il y a surtout du bonheur chez tous et toutes. Même les adorateurs de l’Incomparable Trinité ont orienté leur ferveur sur la joie d’être arrivé à destination.
Aucun débordement ? Vous leur avez bien signifié que jusqu’à ce qu’on ait les premières infrastructures, toute installation sur la planète est prohibée  ?
Bien sûr, Madame. Ce fut l’une des premières recommandations que je fis diffuser. Il semble que mes hommes ont su convaincre.
Bien, bien... répondit Benkana presque distraitement. L’introduction polie touchait à sa fin, il lui fallait maintenant entrer dans le corps du sujet et le sens de la conversation lui apportait un angle d’attaque.
Alors, dites-moi : quand vous parlez de « vos hommes », s’agit-il de miliciens ou de civils acquis à votre cause... comme les Familles nordistes ?
Pernov s’autorisa une seconde de réflexion, fixant la commandante à la manière habituelle des chefs de clans. Regard neutre, léger sourire en coin et attitude détendue sans être affalée, l’important était d’abord de ne pas afficher la moindre émotion. Le petit doyen aux cheveux blancs présentait des traits émaciés sur une peau crémeuse, ainsi que de petits yeux noirs enfoncés, caractéristiques des ressortissants nordistes. L’intelligence de ce leadeur, tout comme ses tenues impeccables, en faisait une figure incontournable de sa communauté. Il reprit :
Disons que les missions attribuées à la milice de ce transporteur sont autrement plus importantes que simplement transmettre un message. Le bouche-à-oreille est un bien meilleur allié dans ce genre de cas.
Et sous quelle forme passent-ils ce... message ? Je vous demande cela, car quelques bruits de couloir parlent de menaces et de mesures de rétorsion ?
Je réfute ces ragots, madame ! réagit vivement l’autre, outré. Nous avons déjà eu cette discussion à la suite de la bataille contre les pirates, lorsque vous m’avez honoré de ce poste à vos côtés. Les Nordistes savent se montrer disciplinés et les consignes que j’ai données sont claires.
Je vois...
Elle se pencha vers un des tiroirs de son bureau spartiate, où le peu d’indispensable trouvait toujours sa place. D’une main, elle posa face à Pernov une petite carte mémoire. Il s’en saisit, demandant seulement :
Commandante, qu’est-ce donc ?
J’ai ordonné à un de mes officiers d’effectuer discrètement une enquête sur les pratiques des Nordistes. Ce rapport énumère précisément ce que l’on peut appeler des « abus de droit » où vos « amis » se sentent couverts pour toute exaction : maltraitance, intimidations, harcèlements, extorsion voire passage à tabac, la liste est longue. Il apporte des contre rendus, des expertises, des témoignages et il a même été assisté par des journalistes qui ont su frapper aux bonnes portes.
Pensez-vous que ce qui est reporté là-dedans relève aussi de ragots ?
Bien évidemment, madame ! Je réfute tout en bloc ! C’est une humiliation pour ma culture et mon peuple qui ne saurait rester impunie !
C’est bien le problème. Votre « peuple », Pernov, n’est pas unanime. Certains témoignages viennent de Nordistes eux-mêmes, reconvertis dans la religion de l’Incomparable Trinité.
Dites-moi... quand vous parlez de ne pas laisser cela « impuni », vous faites sans doute référence à une action légale devant un des tribunaux civils, bien entendu ?
Le rouge montait aux joues du second et son visage se crispa. On sentait bien qu’il n’avait pas anticipé une attaque en règle sur sa gestion du transporteur. Benkana s’enfonça dans son fauteuil, reproduisant même ce discret sourire que son vis-à-vis lui avait offert auparavant. Il lui restait encore le plus dur à annoncer, mais pour l’instant elle attendrait que son interlocuteur commette l’erreur de lui ouvrir un boulevard.
« Tu vois, Azala ? Tu auras eu gain de cause, en fin de compte. Mais non, tu as préféré t’enfuir loin et maintenant il est trop tard. » adressa-t-elle à la princesse en une pensée muette.
Benkana avait eu besoin des Nordistes : leurs caches d’armes et les liens solides les unissant représentaient un danger pour ce transporteur. Le fait qu’ils aient su lui apporter leur soutien lors de l’attaque des pirates l’avait également incité à s’en faire des alliés privilégiés. Maintenant que l’Exode était arrivé à bon port, et que la religion avait commencé à disloquer leur cohésion, il ne restait à Aurora qu’à mettre un point final à leur collaboration.
Fallait-il y aller encore avec du doigté...
Pernov se leva brusquement, une expression désormais sévère dépeinte sur son visage.
Madame, devant de telles accusations émanant de votre part, je dois en référer aux autres membres des clans. Nous déciderons si nous continuons à vous apporter notre aide offerte pourtant... de si bon cœur !
L’aide que... écoutez, Pernov, je vous propose une seconde formulation.
Nous vous remercions, vous et toute la Communauté nordiste, pour l’assistance et la motivation dont vous avez fait preuve à bord de Transporteur 7. Maintenant que nous sommes arrivés, je vous libère de cette obligation pour que vous preniez le temps nécessaire à l’installation de tous les Nordistes. Étant convenu qu’en matière de rigueur climatique, vous possédez une expérience qui nous sera cruciale.
Le chef de clan écarquilla les yeux, alors que les morceaux du puzzle s’encastraient enfin dans son esprit. Il voulut répondre, mais Aurora leva la main pour couper court à toute poursuite de la discussion.
« Je suis le commandant de Transporteur 7, le choix de mon second est une de mes prérogatives régaliennes et le respect des règles par mes subordonnés en est une autre. Disons que nous en resterons là.
Vous pouvez disposer Pernov, je vous remercie. »
L’humiliation ressentie par le chef de clan ne resterait pas sans réactions futures, mais pour l’instant Benkana voulait d’abord préparer le terrain pour les critiques qui allaient forcément advenir. Les médias, qui ne la tenaient pas dans leur cœur, allaient sortir toute sorte de bilans du voyage et la gestion de son transporteur serait passée au peigne fin.
Maeve Onawane, la commandante de Transporteur 2 et compagne actuelle d’Aurora, l’avait mise en garde. Un avertissement que même Azala n’aurait pas nié. Elle tenta de contacter Maeve, mais celle-ci n’était pas joignable lors de ses séances avec Fabio Ouli. Aurora ne put que laisser un message et se replonger dans la vision d’Antares IV, terre d’avenir pour tous les dangers.


SOUTENEZ REDUNIVERSE ! Prod: podshows, Réa: Raoulito, Relecture: iGerard,TheDelta,Pia,Coles - Acteurs : Gvillaume: narration, AnyaK: Benkana, Leto75: Pernov , Derush/montage:Guilitane, Raoulito, Musiques: VG, Ian, Cleptoporte, Pia

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RedU T1 Ch28 Ep02

Red Universe Tome 1 Chapitre 28 Épisode 02 : « Attaches »

Elle est magnifique cette petite planète, commenta simplement le politicien Vernek Junta, commandant de Transporteur 4. Ceci étant dit, je ne suis pas un spécialiste en exoplanète, mes compétences se situent ailleurs.
J’en ai vu beaucoup des astres et des astéroïdes, lui rétorqua Choupa, la jeune chef pirate, pensive. Avec ou sans atmosphère, peuplées de colons ou simplement oubliées des hommes, elles sont toutes semblables et différentes... celle-ci est connue comme difficilement supportable. Si l’on peut respirer son air, c’est bien tout ce qu’elle a pour elle.
Le long d’un court corridor agrémenté d’un large hublot, juste derrière le centre de commandement du transporteur, Vernek et Choupa admiraient la lente rotation d’Antares IV à la lumière de sa naine rouge. Le politicien se devait d’être présent à la barre, mais il n’avait pu résister à l’envie de partager ce moment avec sa jeune prisonnière. Pas de grande taille, présentant un visage fin et un abdomen déjà trop assoupli, il était le seul des chefs de l’Exode à ne pas être militaire. C’était une victoire civile qui, pour les connaisseurs, ne devait rien au hasard. Personne n’ignorait, en effet, les connexions et les intrigues de cet homme, au point qu’il ait réussi l’exploit de mettre en avant sa propre sœur Maeve Onawane sur le pont de Transporteur 2.
L’absence d’uniforme lui permettait au moins d’amadouer ses interlocuteurs, Junta se destinait donc aux rencontres diplomatiques et autres négociations de l’Exode que ce soit avec des empires ou des corporations — dont son transporteur regorgeait. Mais son objectif était ailleurs : comme tout ambitieux, il n’envisageait absolument pas de rester un simple observateur sur Antares IV. La création, en amont du voyage, de la chaine ExOne-Média, ainsi que son alliance, aux liens relâchés, avec le Général Décembre représentait quelques briques qu’il comptait bien mettre à contribution pour la suite.
Il plongea son regard de quarantenaire dans celui de la jeune femme. En son fond intérieur, il affrontait un inexplicable sentiment de grossièreté ou de bestialité de son être face à la grâce féline de la pirate. Pourtant, lui avait toujours jonglé avec les règles, en habile architecte de sa destinée, tandis que Choupa évoquait de l'autre côté de la légalité ce même talent. À la tête d’une famille de combattants bien connus dans cet univers, elle était physiquement dangereuse et la fraicheur de sa belle jeunesse ne devait pas cacher son caractère impitoyable. Un nez encadré d’une fine mâchoire carrée et de grands yeux marron complétait un aspect juvénile que ses taches de rousseur ne démentaient pas. Ses cheveux bruns et courts pivotèrent, positionnant les deux visages face à face.
Contre toute attente, elle s’intégrait petit à petit à l’équipage. On l’attendait maintenant avec impatience aux séances d’entrainement des hommes de troupe, par exemple, ayant réussi à s’y imposer comme un quasi-maitre d’armes (et elle leur enseignait parfois des techniques nouvelles !). Ses conditions d’emprisonnement avaient évolué en parallèle, désormais en cabine plutôt qu’en geôles et suivie en permanence par deux gardes plus destinés à la protéger elle qu’à l’empêcher de se déplacer.
Même si Transporteur 4 n’avait pas eu à subir les grandes et meurtrières batailles contre les pirates, le brassage des populations avait propagé la rumeur — malheureusement exacte — de leur barbarie. Une donnée que Junta ne pouvait ignorer. Il n’aimait d’ailleurs guère que ses propres réactions soient altérées par de quelconques sentiments amicaux, spécialement envers un détenu. Pourtant, du haut de sa vingtaine d’années, Choupa l’impressionnait sur tous les points. Si son histoire, qu’ils avaient eu le temps de partager, ne semblait faite que de féroces combats de haute volée et de rapports de forces brutaux, elle savait lui offrir de trop rares conversations aussi fines qu’intelligentes.
Il lui adressa un sourire presque timide, puis se replongea dans le spectacle d’Antares :
Il faudrait que j’aille regarder les résultats transmis par l’équipe d’Arlington. Mais, de ce qu’on en avait lu avant le départ de l’Exode, le printemps ici correspond aux pires hivers sur MaterOne.
Malgré cela, ne jamais vivre dans la peur d’une fuite d’oxygène ou s’isoler du froid et non du vide, ce n’est pas négligeable. J’ai du mal à comprendre que si peu de monde se soit établi sur cette planète.
On ne s’installe pas quelque part pour y passer des vacances, Vernek, répondit-elle, le regard toujours braqué sur lui. Les grands empires sont loin, la croute rocheuse ne regorge d’aucun matériau rare, ni même de végétation et personne ne la protège réellement. Voyez, nous allons débarquer sans coup férir. Ce ne sont que quelques comptoirs avec des familles sans défense.
L’explication surprit Junta au premier abord, mais, à bien y réfléchir, il omettait une brique essentielle à ce côté de la Passe de Magellone. Ici, dans cette partie de l’espace, l’humanité n’était pas structurée et la densité de population plutôt faible. Les Nalcoēhuals tuaient impitoyablement ceux n’ayant pas intelligemment prêté allégeance à Ragnvald, en échange de son abri et de sa religion. Même les redoutables pirates, plaie universelle des voyageurs et des colons, ne vivaient pas une existence paradisiaque, loin de là. On mourrait vite et souvent brutalement, alors quel avenir attendre pour quelques cultivateurs de fermes hydroponiques n’ayant qu’un fusil et un chauffage pour protéger leur famille ?
Oui, je comprends l’idée, murmura-t-il simplement. Il se tourna à nouveau vers elle : finalement, nous pourrions être accueillis avec plus de bienveillance que nous ne l’avions imaginé au préalable. Je me trompe ?
Vous connaissez les gens, Vernek, lui répondit-elle dans un haussement d’épaules. Ils sont imprévisibles. Peut-être que certains pleureront d’être mis en lumière alors qu’ils pensaient vivre bien cachés. C’est stupide, mais c’est humain. Vous n’êtes pas comme cela, c’est une de vos qualités.
Elle posa délicatement sa main sur son torse, la laissant glisser quelques secondes jusqu’au sternum, comme absorbée par l’étude de son propre mouvement, puis soupira en la retirant soudain.
Il est l’heure d’y aller, Vernek. J’ai un entrainement bientôt avec une unité de commando et vous avez... elle engloba ce que l’on voyait d’Antares par le large hublot, de quoi vous occuper !
Oui, reconnut-il, le devoir nous appelle tous deux. Je... je pense que nous allons donc partir d’ici. Bonne journée ?
Bonne... dites-moi Vernek, je vous ai déjà parlé de ce jeu de cartes apprécié chez les pirates ? J’ai découvert qu’il plaisait énormément à bord, au point que je reçois des visites de la Cité intérieure pour donner des conseils. Voulez-vous que... je vous... l’enseigne ?
D’abord surpris par la proposition, le politicien ne sut quoi répondre, sinon un simple :
O... oui ? Ce soir, chez moi ?
Chez vous ? La cabine du commandant ? C’est original, j’y serais avec plaisir ! Alors, à ce soir, Vernek !
Et Vernek Junta suivit du regard la jolie silhouette s’éloigner de lui, toute guillerette, pour rejoindre ses deux anges gardiens qui attendaient discrètement dans un coin du corridor. Il avait des choses à faire, mais avait complètement oublié de quoi il s’agissait.


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