Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch22 Ep012

DERNIER ÉPISODE DU CHAPITRE 22 ! Nous espérons que vous avez apprécié. Rendez-vous la semaine prochaine pour la playlist et la suivante pour le Chapitre 22 intégral.
Le 24 Mai 2017 commencera le futur monstrueux Chapitre 23, intitulé sobrement : " DIEU " (simplement, oui..)
À très bientôt !


Le spatioport de Transporteur 4 s’ouvrit en grand pour laisser décoller de son hangar tous les appareils disponibles, Momumba Arlington en tête. On avait dépêché, en toute urgence, techniciens et personnel médical, pièces de rechange essentielles, et matériel de communication.
Depuis la verrière de la salle de commandement, Junta accompagnait la pirate Choupa, menottée et sous surveillance, pour une mise au point. Celle-ci s’était révélée plus conciliante qu’à l’accoutumée, visiblement rassurée de respirer encore. Il fallut pourtant lui laisser plusieurs minutes à contempler la scène et les quelques rapports que l’on pouvait lui fournir pour qu’elle se reprenne et accepte de collaborer.
Vous m’avez menti. Je ne voulais pas être ici, et vous avez mis ma vie en jeu. C’est inadmiss…
Personne ne vous a demandé d’attaquer l’Exode. Je vous écoute, qui sont-ils ? la coupa sèchement le politicien. L’heure n’était plus aux plaintes.
Des appareils de l’empire de Ragnvald. Encore des gens à éviter, même si eux vous laissent une chance de fuir avant de vous rayer des cartes spatiales.
« Empire… » ? Il y a des empires de ce côté-ci de la Passe de Magellone ?
La jeune pirate l’observa quelques secondes, l’air sincèrement ahuri. Compte tenu de leur différence d’âge, on aurait cru un enseignant pris en flagrant délit d’erreur grossière par une de ses étudiantes. Elle soupira puis se tourna à nouveau vers l’extérieur, suivant le parcours des secours en provenance de l’autre transporteur.
« Oui, Monsieur Vernek Junta. Il y a bien des empires de ce côté-ci de la Passe. Et on dit que celui de Ragnvald compte plus de dix-mille soleils… »
Derrière eux, à l’opposé de la salle, le général Décembre grommela dans sa barbe. Il se leva de son siège et quitta la pièce pour se diriger vers le quai de secours, situé à l’arrière de la tête du transporteur. Il suivait la conversation par les enregistreurs et n’aimait visiblement pas l’idée d’autres civilisations capables de balayer la flotte en quelques tirs.
Junta n’appréciait pas cela non plus d’ailleurs. Il s’adressa à la jeune pirate :
Au fait, je ne vous ai pas autorisé à m’appeler par mon prénom.
Et pourquoi pas ? Nous venons tous de frôler la mort, répondit-elle, revêche. Cela fait de nous des compagnons d’armes… et puis, vous le faites bien vous-même.
Le politicien ne dissimula pas son sourire : elle avait raison cette petite, ils s’en sortaient presque tous vivants. Vernek décida de montrer sa bonne volonté pour, au moins, reconnaitre à la pirate son statut de « conseillère spéciale » de l’Exode.
Après tout, elle les avait parfaitement prévenus des dangers qu’ils encouraient.
« Enlevez-lui ses menottes. Madame Choupa… mérite notre attention. »
La prisonnière frotta ses poignets libérés, meurtris par la folie des dernières heures et adressa à Vernek un hochement de tête approbateur. Mais le politicien ne se leurrait pas sur son attitude : elle n’était pas leur amie et pas vraiment rassurée par le statuquo.

*

La portion de coque délimitée s’ouvrit et se sépara en plusieurs parties, formant un quai d’appontage donnant sur l’espace. Il était sommaire, certes, mais solide et pressurisé ; les deux premières navettes de secours vinrent doucement s’y amarrer. Le colonel Arlington pénétra le premier dans le corridor, tout juste assez large pour trois personnes : ce serait juste, mais il faudrait faire avec, le temps que le petit spatioport de Transporteur 1 soit de nouveau opérationnel.
Le second sas du fond s’ouvrit devant lui et il découvrit un général Décembre aux traits fatigués qui attendait de l’autre côté, ainsi que son second et quelques responsables de section.
Général, on dirait que vous en avez vécu des vertes et des pas mures !
À qui le dites-vous, Arlington… … c’est bon de vous revoir, soldat ! Je… nous… … bref, on vous pensait tous morts dans la Passe.
Je vous comprends, nous-mêmes nous y avons crus !
Les deux hommes se serrèrent vigoureusement la main. Chose qui en disait long, Décembre posa sa seconde main sur leur poignée, prouvant ainsi une véritable émotion pour ce militaire bourru. Un septième de l’Exode revenu pour les sauver avec un allié de circonstance, cela ne pouvait que lui apporter du baume au cœur.
« … … Venez avec moi. Laissons Gunjral et les contremaitres recevoir vos secours et… … se répartir vos hommes. Vous avez de nombreuses choses à me raconter, je… … je pense. »
Arlington le suivit de bonne grâce dans des coursives plus ou moins endommagées, tout en réfléchissant à deux détails qui le tracassaient. D’abord, le lieutenant Carrillo, son second, pourrait-il s’en sortir avec la bande d’excités qu’il avait laissé à bord de son transporteur (à savoir, la fine équipe de Phil Goud, Adénor Kerichi et Fabio Ouli, mais également l’Empereur-Dieu lui-même, tout du moins un de ses avatars) ?
Ensuite, fallait-il commencer maintenant sa narration ? Ragnvald avait promis d’établir rapidement une communication entre les deux parties de l’Exode en utilisant ses appareils comme pont, encore fallait-il que ceux de l’autre coté lui fasse confiance. En attendant qu’ils se connectent, mieux valait plutôt laisser Décembre raconter d’abord leur histoire.
Momumba avait hâte d’entendre des nouvelles de ses amis Benkana et J.F.Hill.

*

Planète MaterOne
Station orbitale militaire Alpha III.
Salle d’observation.

Le ministre Ralato Ouli admirait la formation de centaines et de centaines de croiseurs lourds, propriété personnelle du chancelier, emportant à leur bord de très nombreux agents Mentaux.
Ces hommes entrainés manqueraient, car les humains doués psychiquement ne représentaient qu’une infime partie de la population, moins que les surdoués, moins que les personnes atteintes de maladies rares. De plus, cette flotte partait pour une mission hasardeuse, violente et même dangereuse si l’on croyait les dernières assertions de feu Monsieur Heir.
Un Stuffy, debout à ses côtés, noua un lien de communication d’esprit à esprit. Si l’on désirait discuter discrètement, il n’existait que ce moyen.
Cela me fait bizarre de m’imaginer partir pour peut-être ne jamais revenir. Enfin, je veux dire lui…
Il a accepté l’idée, comme nous tous. La destruction de l’Exode n’est pas un bon plan, du tout. L’envoi de cette flotte pour coloniser des contrées inconnues ne me dit rien qui vaille et désigner QuartMac, qui a trahi deux fois, à la tête de cette armada ne m’arrange pas. J’ai besoin de quelqu’un de fiable à l’intérieur pour suivre tout cela et, peut-être, arrondir les angles.
Oui, bien sûr… répondit l’autre, dubitatif. Je pensais à lui parce que « la bande des quatre » allait sans doute disparaitre pour de bon. Ce Stuffy-là connait parfaitement la nouvelle flotte, cela l’aidera, j’espère.
 Ralato soupira. Toute cette mission relevait de la folie. Folie de son organisateur perdant un peu plus la raison chaque jour ; folie des Mentaux volontaires visiblement fanatisés par Poféus ; folie de « perdre » QuartMac qui serait bien mieux installé sous leurs yeux dans un quelconque laboratoire secret plutôt qu’isolé de l’autre côté de l’univers.
Le ministre se pencha pour activer le commutateur dans l’angle de la paroi métallique. Immédiatement, une carte spatiale présentant le trajet qu’allait emprunter la flotte se matérialisa sous leurs yeux. Ralato suivit les repères en dates et en localisation, tout en questionnant son ami.
Du nouveau sur Calande Rorré ?
Pas encore. Ce n’est pas simple de chercher sans mettre qui que ce soit au courant. Ça limite les moyens, tu reconnaitras, mais je progresse. Ce n’était pas une Mutualiste, c’est désormais confirmé par le Stuffy à la tête du mouvement et Heir a bien assassiné sa mère… ou, plus exactement, l’aura fait disparaitre. Plus aucune trace nulle part.
Poursuis le travail. Je veux qu’on soit certain qu’il n’y a rien de ce côté qui puisse être compromettant pour la chancellerie… conclut Ralato, laissant son doigt glisser au travers du symbole représentant la Passe de Magellone. Impressionnants, ces nouveaux Compresseurs dimensionnels. L’Exode est parti depuis plus de six mois, il sera rejoint, en théorie, dans trois ou quatre semaines. La colonisation de cet autre univers est effectivement devenue envisageable avec ce genre de technologie.
Tu en as gardé un, je crois ? Personne n’a bronché ?
Hé… je ne pense même pas qu’ils s’en soient rendu compte ! Tu te souviens des seize jours de voyage pour aller dans la Nébuleuse de Talbot ? C’est l’affaire de six jours maintenant. Je voudrais faire un tour des Stuffy, si tu le permets. Tu garderas la maison en mon absence.

L’autre n’eut pas le temps de répondre, car un signal clignota dans un coin du schéma. L’heure du départ était venue : un à un, les mille appareils s’évanouirent du firmament étoilé dans une bulle de lumière.
« Un véritable feu d’artifice, annonçant probablement une nouvelle ère »,
pensa Ralato. Lorsque la dernière sphère de dématérialisation eut disparu, lui et Stuffy éteignirent la console et quittèrent silencieusement la pièce, presque comme pour un enterrement.

*

Quelque part, loin, très loin de MaterOne…

Au cœur d’une planète sèche, forée de part et d’autre de cavernes, deux yeux s’ouvrirent soudain dans l’obscurité d’une immense salle vide. La créature impossible, dont on ne devinait que les contours, tourna imperceptiblement son long coup pour s’orienter en direction de… MaterOne.

« AINSI DONC, CELA RECOMMENCE : RAMSÈS LANCE SES CAVALIERS. L’HISTOIRE SE RÉPÈTE… »

Puis, il reprit sa position divine, se concentrant sur les tâches à venir.

FIN DU CHAPITRE XXII


Soutenez Reduniverse.fr - Prod: PodShows, Réa: Raoulito, Relecture: Kwaam, JMJ, Acteurs: Coupie (Narration), Istria (choupa), Arthur (junta), DrWolf (Ragnvald/Arlington/Stuffy), Leto75 (stuffy), raoulito (ralato), Dir acteurs: Andropovitch, Derush: Zizooo, Music: Ian, Clepto, VG

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RedU T1 Ch22 Ep011

300eme épisode ! Retrouvez un épisode spécial dans les Coulisses, un épisode inédit des "Grosses Têtes de Red Universe" et une nouvelle mini-série intitulée "Terre ou Liberté"

Tout cela sur le site http://reduniverse.fr et sur les flux "mini-séries" et "spéciaux"


Quasi simultanément, les capteurs relevèrent un afflux d’énergie en plusieurs endroits du cuirassé, signes indubitables que les canons étaient déjà sous tension et prêts à tirer.
Soudain, une décompression de Transition se produisit à quelques centaines de mètres du croiseur parlementaire. Les alarmes rugirent à l’intérieur de la salle de commandement tandis que la coque répercuta d’horribles bruits de métal subissant une pression inhabituelle. Ce genre d’évènement, survenant lors de l’apparition d’un appareil soumis à l’action de son Compresseur dimensionnel, représentait des risques importants pour tout engin se trouvant dans son environnement proche et pas uniquement à cause d’une possible collision. Des vagues de déformations subspatiales s’étiraient sur une courte distance autour du point d’arrivée et, si la coque d’un quelconque vaisseau se retrouvait sous leur influence… que les anciens viennent en aide aux marins de l’espace présents à bord.
Le croiseur se cabra et l’image holographique disparut du centre de la pièce. L’équipage reprit rapidement le contrôle des commandes, appliquant les procédures prévues pour s’échapper au plus vite de la zone de danger. Juste avant leur microtransition d’urgence, Ci’chi reconnut un second transporteur de l’Exode, machine immense devant laquelle ils ne représentaient guère plus qu’un caillou face à une comète. Les déformations subspatiales les avaient forcément atteintes, mais l’important était d’éviter un impact (imminent) entre les deux vaisseaux.
Changement de configuration d’étoile, le croiseur parlementaire avait bondi de l’autre côté du cuirassé. Mais il était trop tard et la structure de l’appareil était bien trop affaiblie pour résister : une partie de l’arrière se détacha dans un hurlement de métal, submergeant les sirènes d’alarme. Ils tanguèrent, puis les fermetures étanches réagirent automatiquement comme prévu, condamnant les issues. Pourtant, le mal était fait : Ci’chi ne put quitter des yeux les corps des marins nalcoēhuals, instantanément congelés par le vide spatial et glissant dans le néant de l’autre côté des verrières. Avec horreur, elle reconnut le jeune soldat qui dissimulait maladroitement le flux de ses pensées : une fois arrivé à la salle de commandement, le pauvre était retourné à son poste et il y avait rencontré le destin.
La parlementaire s’accrocha à la rambarde, serrant les dents, elle ignora ses assistants qui criaient ou se roulaient en boule de peur, dans un coin de la pièce. Elle savait que leur appareil s’en sortirait, difficilement, mais il s’en sortirait. Par contre, elle ne lâchait pas des yeux le nouvel invité surprise de l’Exode qui stationnait calmement toujours au même endroit.
La réaction du cuirassé ne se fit pas attendre et les afflux d’énergies se réorientèrent, déchainant un feu nourri sur ce second transporteur. Désormais à deux, ces engins égalaient en taille le fer-de-lance de la flotte de guerre Nalcoēhual. Ci’chi ne put s’empêcher d’imaginer le prétentieux vice-amiral éprouver un début d’inquiétude, devant ce nouveau rapport de force.
Surprise.
Sur les cinq puissants tirs simultanés, quatre se brisèrent sans atteindre le vaisseau ennemi, le dernier explosa dans une gerbe de feu totalement inexpliquée, lui aussi loin de sa destination. Qui ou quoi avait fait obstacle aux terribles rayons ?
Les alarmes se taisaient l’une après l’autre à bord du croiseur parlementaire et même si les opérateurs poursuivaient la litanie nerveuse des ordres, on sentait bien que le plus gros de l’accident (mais en était-ce un ?) se trouvait derrière eux. La projection holographique, bien qu’incomplète et parasitée, reprit sa place au centre de la pièce. Devant le nouveau transporteur, de nombreux petits vaisseaux à la conception caractéristique faisaient écran : des corvettes aux boucliers antiénergie poussés à leur maximum. Ci’chi écarquilla les yeux, reconnaissant le design et évaluant en une unique seconde les implications de la présence de ces appareils.
Elle abaissa immédiatement ses barrières mentales et hurla, le mot n’est pas usurpé ici, un ordre de cessez-le-feu qu’elle espérait assez fort pour être relayé à l’intérieur du cuirassé, somme toute assez proche. Fort heureusement, les amplificateurs psychiques reconnurent sa signature officielle et lorsque le capitaine du croiseur parlementaire ouvrit le contact radio avec le vice-amiral, celui-ci ordonnait déjà d’interrompre la montée d’énergie dans les canons.

La scène se figea alors sur ce spectacle insolite dans cette partie de l’univers, qui n’en avait plus vu de tels depuis bien des cycles. Nous étions en présence de deux appareils gigantesques, dont l’un était sérieusement endommagé, faisant face au monumental vaisseau amiral d’une puissante flotte, secondé par un croiseur de moindre taille s’abritant derrière lui, endommagé également. Et une poignée, une huitaine dirait-on, de modestes corvettes spatiales entouraient le transporteur géant apparu en dernier.

Plusieurs signaux clignotèrent au milieu des parasites de l’hologramme central, attirant le regard de la parlementaire. Il s’agissait de l’apparition de nouveaux petits vaisseaux, qui se positionnaient cette fois en protection du transporteur endommagé.

*

À bord de Transporteur 1, le désarroi et l’espoir atteignaient leur paroxysme. On activait ou réparait tout capteur pouvant aider à se faire une idée claire de la situation. Personne n’avait remarqué l’apparition d’un second transporteur avant que le cuirassé n’ouvre le feu sur lui. Décembre s’approcha du politicien Junta, les dernières analyses en main.
Le petit appareil ennemi s’est trouvé dans la zone de sortie de Transition, sa coque en a souffert et ils sont maintenant très gravement endommagés.
Et ces corvettes qui nous entourent, vous en savez quoi ? questionna sèchement l’autre. La situation leur échappait totalement, mais ces petits engins semblaient tenir la dragée haute à l’immense vaisseau ennemi et cela les avait sauvés. Pourquoi ?
Je l’ignore, avoua Décembre. Comme j’ignore quel est ce ce transporteur. C’est un des nôtres, mais impossible de savoir lequel… Nous tentons de les de les contacter en fréquence d’urgence sur ondes courtes, ils devraient…
Général, hurla le lieutenant Gunjral depuis l’autre bout de la salle de commandement, ils répondent !
Passez-le sur les hautparleurs principaux, Gunjral ! Ici Transporteur 1 à transporteur de l’Exode, je suis le général Décembre. Qui êtes-vous ?
Une petite seconde de brouillard radio puis une voix inattendue résonna dans la pièce :
Décembre ? Bien le bonjour, mon vieux. Je suis parfaitement navré de ne pas être arrivé un poil d’éléphant-melotte plus tôt. Mais comme le disait ma grand-mère, on peut manger toutes les tartes aux pommes même si elles sont trop cuites !
ARLINGTON ? réagirent, simultanément, le général et le politicien.
Moi-même, Général, ainsi que presque tout le monde. Je me doute que vous avez de nombreuses questions et nous allons nous voir incessamment, mais avant… ah, oui, c’est bon je les laisse… Je vais vous reprendre bientôt, à tout de suite !
Junta se précipita sur le flan bâbord de la verrière, celle d’où l’on apercevait le mieux Transporteur 4, ne pouvant s’empêcher de poser à voix haute les questions que tous se formulaient :
« Mais qu’est ce qu’ils ont préparé ? Et comment ont-ils… »

Une puissance.
Une puissance se fit alors ressentir.
Une puissance qui transcendait les cœurs et les âmes.
Une puissance si grande, si forte, qu’aucun être doué de sensibilité ne pouvait, ne serait-ce qu’espérer, avoir un jour l’honneur d’y être confronté.

Une puissance au-delà de tout, au-delà de la vie elle-même.

*

Ci’chi tenta de relever ses barrières, mais rien n’y fit, la vague psychique se déchaina sur elle et, probablement, sur toute la zone. Elle était d’une telle intensité, d’une telle violence implacable qu’aucun Nalcoēhual, même bien expérimenté, ne pouvait espérer la contrer. Elle serra les dents, devinant sans même regarder les veilleuses rouges que les amplificateurs-fusibles psychiques s’étaient tous mis en court-circuit.
Elle savait parfaitement quelle force s’abattait ainsi sur eux et sans aucun doute n’était-elle pas la seule. Cela les abritait, au moins, d’une nouvelle attaque irréfléchie du vice-amiral.

La VOIX s’éleva alors au cœur de la vague psychique. Elle provenait de partout et de nulle part, forte, mais douce à la fois, universelle et pourtant si intime en l’esprit de tous et de toutes. En introduction, ELLE fit simplement :

« JE SUIS CELUI QUI EST. »

La parlementaire ne fut pas surprise. Les corvettes faisant rempart autour des transporteurs étaient parfaitement connues et cette voix ne faisait que confirmer ses pires criantes. Pour quelque raison que ce soit, l’Empereur-Dieu de Ragnvald venait d’entrer en scène, protégeant les vaisseaux de l’Exode.
Et Nalcoēhual lui ayant vaporisé un appareil et son équipage, cette opération « Foudre et Cendres » se transformait de fait en crise diplomatique majeure, aux conséquences incalculables.


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RedU T1 Ch22 Ep010

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Quasi simultanément, les capteurs relevèrent un afflux d’énergie en plusieurs endroits du cuirassé, signes indubitables que les canons étaient déjà sous tension et prêts à tirer.
Soudain, une décompression de Transition se produisit à quelques centaines de mètres du croiseur parlementaire. Les alarmes rugirent à l’intérieur de la salle de commandement tandis que la coque répercuta d’horribles bruits de métal subissant une pression inhabituelle. Ce genre d’évènement, survenant lors de l’apparition d’un appareil soumis à l’action de son Compresseur dimensionnel, représentait des risques importants pour tout engin se trouvant dans son environnement proche et pas uniquement à cause d’une possible collision. Des vagues de déformations subspatiales s’étiraient sur une courte distance autour du point d’arrivée et, si la coque d’un quelconque vaisseau se retrouvait sous leur influence… que les anciens viennent en aide aux marins de l’espace présents à bord.
Le croiseur se cabra et l’image holographique disparut du centre de la pièce. L’équipage reprit rapidement le contrôle des commandes, appliquant les procédures prévues pour s’échapper au plus vite de la zone de danger. Juste avant leur microtransition d’urgence, Ci’chi reconnut un second transporteur de l’Exode, machine immense devant laquelle ils ne représentaient guère plus qu’un caillou face à une comète. Les déformations subspatiales les avaient forcément atteintes, mais l’important était d’éviter un impact (imminent) entre les deux vaisseaux.
Changement de configuration d’étoile, le croiseur parlementaire avait bondi de l’autre côté du cuirassé. Mais il était trop tard et la structure de l’appareil était bien trop affaiblie pour résister : une partie de l’arrière se détacha dans un hurlement de métal, submergeant les sirènes d’alarme. Ils tanguèrent, puis les fermetures étanches réagirent automatiquement comme prévu, condamnant les issues. Pourtant, le mal était fait : Ci’chi ne put quitter des yeux les corps des marins nalcoēhuals, instantanément congelés par le vide spatial et glissant dans le néant de l’autre côté des verrières. Avec horreur, elle reconnut le jeune soldat qui dissimulait maladroitement le flux de ses pensées : une fois arrivé à la salle de commandement, le pauvre était retourné à son poste et il y avait rencontré le destin.
La parlementaire s’accrocha à la rambarde, serrant les dents, elle ignora ses assistants qui criaient ou se roulaient en boule de peur, dans un coin de la pièce. Elle savait que leur appareil s’en sortirait, difficilement, mais il s’en sortirait. Par contre, elle ne lâchait pas des yeux le nouvel invité surprise de l’Exode qui stationnait calmement toujours au même endroit.
La réaction du cuirassé ne se fit pas attendre et les afflux d’énergies se réorientèrent, déchainant un feu nourri sur ce second transporteur. Désormais à deux, ces engins égalaient en taille le fer-de-lance de la flotte de guerre Nalcoēhual. Ci’chi ne put s’empêcher d’imaginer le prétentieux vice-amiral éprouver un début d’inquiétude, devant ce nouveau rapport de force.
Surprise.
Sur les cinq puissants tirs simultanés, quatre se brisèrent sans atteindre le vaisseau ennemi, le dernier explosa dans une gerbe de feu totalement inexpliquée, lui aussi loin de sa destination. Qui ou quoi avait fait obstacle aux terribles rayons ?
Les alarmes se taisaient l’une après l’autre à bord du croiseur parlementaire et même si les opérateurs poursuivaient la litanie nerveuse des ordres, on sentait bien que le plus gros de l’accident (mais en était-ce un ?) se trouvait derrière eux. La projection holographique, bien qu’incomplète et parasitée, reprit sa place au centre de la pièce. Devant le nouveau transporteur, de nombreux petits vaisseaux à la conception caractéristique faisaient écran : des corvettes aux boucliers antiénergie poussés à leur maximum. Ci’chi écarquilla les yeux, reconnaissant le design et évaluant en une unique seconde les implications de la présence de ces appareils.
Elle abaissa immédiatement ses barrières mentales et hurla, le mot n’est pas usurpé ici, un ordre de cessez-le-feu qu’elle espérait assez fort pour être relayé à l’intérieur du cuirassé, somme toute assez proche. Fort heureusement, les amplificateurs psychiques reconnurent sa signature officielle et lorsque le capitaine du croiseur parlementaire ouvrit le contact radio avec le vice-amiral, celui-ci ordonnait déjà d’interrompre la montée d’énergie dans les canons.

La scène se figea alors sur ce spectacle insolite dans cette partie de l’univers, qui n’en avait plus vu de tels depuis bien des cycles. Nous étions en présence de deux appareils gigantesques, dont l’un était sérieusement endommagé, faisant face au monumental vaisseau amiral d’une puissante flotte, secondé par un croiseur de moindre taille s’abritant derrière lui, endommagé également. Et une poignée, une huitaine dirait-on, de modestes corvettes spatiales entouraient le transporteur géant apparu en dernier.

Plusieurs signaux clignotèrent au milieu des parasites de l’hologramme central, attirant le regard de la parlementaire. Il s’agissait de l’apparition de nouveaux petits vaisseaux, qui se positionnaient cette fois en protection du transporteur endommagé.

*

À bord de Transporteur 1, le désarroi et l’espoir atteignaient leur paroxysme. On activait ou réparait tout capteur pouvant aider à se faire une idée claire de la situation. Personne n’avait remarqué l’apparition d’un second transporteur avant que le cuirassé n’ouvre le feu sur lui. Décembre s’approcha du politicien Junta, les dernières analyses en main.
Le petit appareil ennemi s’est trouvé dans la zone de sortie de Transition, sa coque en a souffert et ils sont maintenant très gravement endommagés.
Et ces corvettes qui nous entourent, vous en savez quoi ? questionna sèchement l’autre. La situation leur échappait totalement, mais ces petits engins semblaient tenir la dragée haute à l’immense vaisseau ennemi et cela les avait sauvés. Pourquoi ?
Je l’ignore, avoua Décembre. Comme j’ignore quel est ce ce transporteur. C’est un des nôtres, mais impossible de savoir lequel… Nous tentons de les de les contacter en fréquence d’urgence sur ondes courtes, ils devraient…
Général, hurla le lieutenant Gunjral depuis l’autre bout de la salle de commandement, ils répondent !
Passez-le sur les hautparleurs principaux, Gunjral ! Ici Transporteur 1 à transporteur de l’Exode, je suis le général Décembre. Qui êtes-vous ?
Une petite seconde de brouillard radio puis une voix inattendue résonna dans la pièce :
Décembre ? Bien le bonjour, mon vieux. Je suis parfaitement navré de ne pas être arrivé un poil d’éléphant-melotte plus tôt. Mais comme le disait ma grand-mère, on peut manger toutes les tartes aux pommes même si elles sont trop cuites !
ARLINGTON ? réagirent, simultanément, le général et le politicien.
Moi-même, Général, ainsi que presque tout le monde. Je me doute que vous avez de nombreuses questions et nous allons nous voir incessamment, mais avant… ah, oui, c’est bon je les laisse… Je vais vous reprendre bientôt, à tout de suite !
Junta se précipita sur le flan bâbord de la verrière, celle d’où l’on apercevait le mieux Transporteur 4, ne pouvant s’empêcher de poser à voix haute les questions que tous se formulaient :
« Mais qu’est ce qu’ils ont préparé ? Et comment ont-ils… »

Une puissance.
Une puissance se fit alors ressentir.
Une puissance qui transcendait les cœurs et les âmes.
Une puissance si grande, si forte, qu’aucun être doué de sensibilité ne pouvait, ne serait-ce qu’espérer, avoir un jour l’honneur d’y être confronté.

Une puissance au-delà de tout, au-delà de la vie elle-même.

*

Ci’chi tenta de relever ses barrières, mais rien n’y fit, la vague psychique se déchaina sur elle et, probablement, sur toute la zone. Elle était d’une telle intensité, d’une telle violence implacable qu’aucun Nalcoēhual, même bien expérimenté, ne pouvait espérer la contrer. Elle serra les dents, devinant sans même regarder les veilleuses rouges que les amplificateurs-fusibles psychiques s’étaient tous mis en court-circuit.
Elle savait parfaitement quelle force s’abattait ainsi sur eux et sans aucun doute n’était-elle pas la seule. Cela les abritait, au moins, d’une nouvelle attaque irréfléchie du vice-amiral.

La VOIX s’éleva alors au cœur de la vague psychique. Elle provenait de partout et de nulle part, forte, mais douce à la fois, universelle et pourtant si intime en l’esprit de tous et de toutes. En introduction, ELLE fit simplement :

« JE SUIS CELUI QUI EST. »

La parlementaire ne fut pas surprise. Les corvettes faisant rempart autour des transporteurs étaient parfaitement connues et cette voix ne faisait que confirmer ses pires criantes. Pour quelque raison que ce soit, l’Empereur-Dieu de Ragnvald venait d’entrer en scène, protégeant les vaisseaux de l’Exode.
Et Nalcoēhual lui ayant vaporisé un appareil et son équipage, cette opération « Foudre et Cendres » se transformait de fait en crise diplomatique majeure, aux conséquences incalculables.


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RedU T1 Ch22 Ep09

Avis à tous, bientôt l'épisode 300 de RedUniverse ! Restez connectés, un bel évènement pourrait arriver :) !


Conseil restreint en stratégie du Parlement psychique Nalcoēhual
Réunion extraordinaire.

Parlementaire Loxa
(…) et l’intérêt même de cette réunion n’est que de faire diversion pour gagner du temps ! La caste « Divers-bas » est prête à toutes les bassesses pour nous imposer ses idées folles, jusqu’à mettre notre peuple en danger en usant des rouages de notre propre constitution !

Parlementaire Ci’Chi
Le fondement même de notre société est basé sur le droit à chacun de mettre en avant ses idées. Ce n’est pas vous, Loxa, qui changerez cet état d’esprit. La caste « Extreme-haut » n’a jamais accepté qu’une possibilité d’ouverture puisse amener une plus grande sécurité aux Nalcoēhuals. Pourtant, les humains sont nombreux, bien plus nombreux que votre propagande ne le divulgue, il me semble. Si un jour prochain, ils venaient en masse dans cette partie de l’univers, c’est d’une guerre totale, sans aucune certitude de victoire que…

Loxa
Objection de parjure constitutionnel ! La parlementaire Ci’chi vient de mettre en doute l’efficacité de nos forces armées. Je demande à ce que le président de la séance fasse retirer, céans, son intervention !
Et j’ajoute que, chaque seconde qui passe, la pénétration dans notre espace de ces vaisseaux de guerre ennemis est plus importante, nous…

Ci’chi
Ils sont déjà hors de combat ! Leurs moyens de propulsion et de communication ont été neutralisés. Que venez-vous pérorer ici votre haine des autres, en voulant achever ainsi ces pauvres êtres ? Qu’êtes-vous donc, Loxa, pour laisser envahir votre discours d’une violence aussi palpable ?

Loxa
Un de mes aïeux fut le seul rescapé d’un raid de ces « pauvres êtres » comme vous dites. Ils tuèrent sans pitié trente-huit Nalcoēhuals, dont douze hermaphrodites, à peine éclos.
Leurs appareils d’invasion sont affaiblis, anéantissons-les maintenant ! Je demande de passer au vote, monsieur le Président.
Je vote pour « Foudre et Cendres », une fois pour toutes. Mais, également, que l’on applique à la lettre le règlement des Conseils en stratégie, j’entends que la parlementaire Ci’chi supervise personnellement le bon déroulement de l’opération, en tant qu’opposante au projet.

Ci’chi
Je vote contre.

Parlementaire E-yoti
La caste de l’équilibre vote contre.

Parlementaire Linio
Les Huitlalcohs votent pour « Foudre et Cendres ».
En tant que maitre de cette séance, par présidence tournante, j’ai — personnellement — une seconde voix et je vote également pour, en mon âme et conscience.
En conséquence, le Conseil en stratégie extraordinaire valide la décision d’origine du Parlement Nalcoēhual de mener, à son terme, la frappe en cours contre les envahisseurs humains.
Parlementaire Ci’chi, vous êtes assignée comme responsable de la bonne tenue de ce décret. Vous vous rendrez immédiatement sur place au nom du Parlement.

Ci’chi
… soit, j’appliquerai le règlement. Mais j’insiste pour que soit inscrite, dans le procès-verbal de la séance, mon entière opposition ainsi que celle de ma caste à cette décision. Cela ne nous apportera rien de bon, ni à nous ni à nos enfants hermaphrodites.

Loxa
Ne perdez pas de temps, Ci’chi, nos soldats ont hâte de retrouver leur foyer.
Et assurez-vous que la place soit bien nette avant de revenir…

*

Ci’chi s’installa dans le fauteuil du compartiment des passagers, plusieurs assistants à ses côtés. L’un d’entre eux représentait le parlement et devait rapporter ce qu’il verrait, les autres l’aidaient dans ses diverses fonctions. Ils scellèrent tous leurs ceintures alors que le croiseur se détachait de l’astéroïde principal de cette région. Ci’chi leva bien hautes ses barrières psychiques, ne laissant une petite ouverture que pour les annonces officielles ou celles du pilote. Il n’était pas question pour elle de converser durant le voyage. La caste des « Divers-bas » était installée à quelques encablures du vaisseau solitaire, stoppé par le cuirassé amiral de la flotte, ils atteindraient la zone bien assez vite.
Elle pesta en suivant, au travers du hublot, le changement rapide de la configuration des étoiles dû à la Transition. Maudite Loxa, elle n’aura rien lâché. Sa caste, minoritaire il y a plusieurs cycles, avait progressivement gagné en influence au parlement, allant jusqu’à obtenir une voix qui portait plus que les « équilibres ». Même les hermaphrodites Huitlalcohs, habituellement plus modérés, écoutaient désormais attentivement les paroles radicales de la représentante Loxa. Lorsqu’elle n’était elle-même qu’hermaphrodite, Ci’chi n’aurait jamais laissé de tels appels à la sévérité et à l’intransigeance sans réponse. La future génération avait oublié les douleurs de la guerre et plaçait bien trop de confiance dans la puissance supposée des Nalcoēhuals face à l’adversité.
« Parjure constitutionnel pour mise en doute de l’efficacité de nos forces armées »… Cet amendement avait été une des premières victoires de « l’Extrême-haut » plusieurs cycles auparavant. Seuls quelques anciens, comme Ci’chi, s’étaient alarmés de cette dérive, mais rien n’y fit. Et la voici prise à son tour dans ce piège, obligée de superviser l’anéantissement de cette possibilité d’alliance avec les humains.
Elle desserra un peu son foulard aux broderies dorées, massant les vieilles antennes douloureuses d’avoir été trop étreintes ces dernières unités horaires.
Nouvelle transition, le croiseur allait arriver à destination au prochain saut, et alors…
… Alors Ci’chi donnerait le signal psychique pour l’estocade. Ces milliers, peut-être ces millions d’humains, allaient disparaitre en quelques minutes. Ils n’avaient aucune chance, ce serait l’abattoir habituel des opérations « Foudre et Cendres », sauf que l’échelle de celle-ci resterait dans les annales par son ampleur. Et encore, ceux dont elle allait assister à l’extermination périraient vite, les coups du cuirassé amiral étant dévastateurs. Le second groupe, dont le seul tort était de faire partie du même « Exode », comme ils prétendaient se nommer, subirait les tirs de croiseurs plus ordinaires. Leur nombre pallierait, certes, la disproportion de taille, mais les derniers survivants seraient encore sous le feu Nalcoēhual quand Ci’chi arriverait à leur hauteur pour son inspection.
Et quoi qu’il en soit, tous allaient périr.

Elle tourna son regard vers l’intérieur de l’habitacle. Le témoin du parlement feuilletait nonchalamment quelques documents administratifs. Elle le connaissait, c’était un membre de la caste « Haut ». Il avait voté avec eux la possibilité de négociations commerciales avec l’Empire de Ragnvald. C’était il y a un cycle et, déjà à l’époque, Loxa avait dénoncé la perte d’indépendance, la « soumission » à l’Empereur-Dieu de Ragnvald. Mais la caste « Haut » avait tenu bon. Et maintenant, ils votaient dans le même sens que l’Extrême-haut, était-ce spécifique à cette question des humains de l’Exode ou la preuve d’un mouvement de fond, encore plus inquiétant ?
Petite sensation de dédoublement, ça y était.
Ci’chi se leva, précédant l’appel psychique du commandant de bord signalant leur arrivée. Deux marins en uniforme pénétrèrent dans le compartiment pour les accompagner au travers du dédale de corridors et de sas, vers la salle des opérations.
L’un des deux était encore jeune, à peine sorti du stade hermaphrodite, et il dissimulait mal ses émotions. La discipline se relâchait-elle dans l’armée ? Deux de ses assistants, derrière elle, le notèrent également et s’en amusèrent. La parlementaire leur lança un regard sévère et ils reprirent une mine grave.
Ci’chi perçut encore quelques effluves du marin. Autrefois, ce genre de manquement aurait été immédiatement sanctionné, ou tout du moins corrigé avec vigueur et ne se serait pas déroulé à bord d’un appareil mis à la disposition du parlement. Trop de confiance, pensait-elle tout à l’heure ! Dans tous les cas, le jeune Nalcoēhual trépignait d’impatience d’assister à sa première « Foudre et Cendres », mélange d’excitation et d’appréhension. Vu le carnage annoncé, il allait être servi au-delà de ses espoirs. Ci’chi s’inquiéta secrètement qu’il y prenne gout…
La salle de commandement se révéla modeste, plutôt destinée à l’observation qu’à un état-major de guerre. Sur les représentations holographiques, le cuirassé amiral tenait en joue un engin à peine plus petit que lui. Ci’chi en frémit. Les humains pouvaient construire des monuments spatiaux de cette taille ? Était-ce un bâtiment conçu pour la bataille ? Les informations affichées autour de lui ne mentionnaient pas la présence d’arme en surnombre, non… par contre, de grands espaces de stockage emplissaient son cœur, visiblement occupé par des… des habitations ?
Que n’avait elle pas été vérifier la définition du mot humain « d’exode » avant de se présenter au parlement ? Cet armement sommaire, ce message et ces énormes appareils aux villes intérieures vides. Des réfugiés !
Nalcoēhual allait mettre à mort des millions de réfugiés, pas des guerriers !
Une image holographique du commandant en chef de l’expédition apparu soudain sur un quart de la scène de bataille. Ci’chi ne put retenir sa colère, lorsqu’elle lui jeta sèchement cette pensée :
« Pourquoi les rapports ne mentionnaient-ils pas plus précisément ces informations sur l’Exode ? Cela aurait pu modifier la vision que la représentation Nalcoēhual s’en est faite. Vous en répondrez personnellement au Parlement, Vice-amiral ! »
L’autre ne broncha pas et la politique se demanda à quel niveau Loxa avait pu être mêlée à cette rétention d’informations.

Les secondes s’écoulèrent, figeant la scène dans une ultime ruade de la parlementaire pour faire gagner quelques instants à l’espoir de paix et de fraternité entre les peuples.
Certains regards se tournèrent vers elle, mais elle ne réagit pas. Il fallut que le témoin du parlement se retournât, à son tour, pour que Ci’chi formule enfin l’ordre psychique :
« Vice-amiral, procédez à l’exécution de Foudre et Cendres… »


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RedU T1 Ch22 Ep08

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« Bien, les gens. Tonton Ralato et moi avons à parler de trucs sans importance, laissez-nous. Ma petite poule, ajouta-t-il dans un clin d’œil à la capitaine, je compte sur toi pour la gâterie de quatre heures, hein ?
Allez, hop ! Tout le monde au boulot ! »
Sur un signe de tête, Ralato salua ses deux subordonnés, intrigué comme eux par ce soudain entretien imprévu en tête à tête. Que préparait donc le chancelier ?
Ce n’est qu’une fois la porte bien refermée que celui-ci ouvrit un tiroir et en sortit une nouvelle télécommande qu’il activa. Un ronronnement monta du plancher puis se fondit dans le murmure ambiant : un système de protection ? C’était un mélange de plusieurs pare-feux psychiques et physiques, parasitant des écoutes à distance, des émetteurs cachés et bien évidemment des Mentaux. Ralato ignorait que Poféus avait fait installer un de ces couteux gadgets dernier cri, mais il s’inquiétait encore plus de ce qui allait suivre.
Il ne fut pas déçu.
L’expression du chancelier sembla fondre sur son visage, faisant place à une peinture digne d’un artiste torturé par la folie. Les muscles zygomatiques étiraient un sourire bien trop large pour ce long visage noueux, des rides inconnues apparaissaient sur le front, les pommettes et le cou, mais c’était évidemment à la hauteur du regard que la frayeur prenait sa source. Les yeux étaient exorbités au point de bleuir tous les lourds cernes qui se creusaient encore, dessinant beaucoup trop la structure osseuse. Les sourcils s’ébouriffaient, remontant le front en une pointe satanique. L’ancienne cicatrice, plus rouge que jamais, marquait plus qu’à l’accoutumée l’une des tempes du chancelier. La transformation faciale de Poféus se déroula devant un Ralato abasourdi, assistant, en direct, à l’une des interprétations les plus pessimistes transmises par son service médical : schizophrénie avancée et double personnalité.
La situation empirait et le ministre mental redoutait la suite.
Une voix éraillée, à la limite de l’intelligible, sortit des profondeurs de la gorge de Poféus. Elle résonnait de folie dans chacun des sons émis.

« Tu… Tu vois cette flotte, cette belle et grande flotte ? Hé bien figures-toi que ce n’est pas pour le putsch qu’elle est prévue… nan, pas pour çà… hé, hé, hé, HA, HA, HA ! »
Ralato vécu les secondes suivantes comme un supplice, des sueurs froides remontant de long de son épine dorsale. Instinctivement, il releva ses barrières mentales, comme un enfant se cacherait derrière ses bras devant un danger. Poféus toussa, manqua de suffoquer, puis se reprit, poursuivant son explication d’une voix brisée…
… l’EXODE ! … l’EXODE, IL FAUT LES DÉTRUIRE ! AZALA ET TOUTE LA CLIQUE DES ÉXODÉS NE DOIVENT PAS SURVIVRE.
Pardon, Monsieur ? ne put s’empêcher de demander Ralato, la surprise prenant le pas sur l’inquiétude.
On va envoyer la totalité de la nouvelle flotte à la… la chasse à l’Exode, tu vois ? Ils doivent les rattraper et les anéantir… hé, hé, hé… Cherchez…  …cherchez le transporteur n° 7, celui-là doit être pulvérisé EN PRIORITÉ… Mais pas que… tous les autres aussi, car je ne veux plus de témoins, plus de seconde humanité pour nous faire de l’ombre. C’est TON idée… la tienne, et elle est putain de bonne, cette idée ! Tu te souviens ? On peut ENFIN la mettre en pratique, mon Ralato, on peut…
Ils sont trop loin, Monsieur, ils ne les rattraperont pas avant leur installation sur Antares IV et les débusquer sera bien trop compliqué.
Ralato l’avait simplement interrompu. Aussi incroyable que cela puisse paraitre et en contradiction totale avec ce Ralato, mentionné par Poféus, il venait de lancer le premier argument auquel il avait pensé pour contrer ce projet fou. Les mois vécus avec Stuffy, les tortures mutualistes et sans doute ses aventures passées, avaient doucement, mais sensiblement, modifié la manière de réfléchir du jeune lieutenant devenu colonel.
Apparemment, cela ne sembla pas déranger une seconde Poféus qui enchaina, balayant l’argument d’un revers de la main.
Six semaines… La flotte est équipée avec les derniers modèles de compresseurs militaires, le top du must du meilleur ! Ils sautent sept ou huit fois plus de dimensions à chaque Transition et le rendement de leurs calculateurs est… bref, le top ! Ces vieilles tôles de transporteurs de l’Exode ne feront… hé, hé, hé… pas le poids !  
… il y a aussi la mise en garde de Monsieur Heir, insista Ralato. Il avait évoqué des civilisations au-delà de la Passe de Magellone. C’est dans mon rapport et le Stuffy à la tête des Souriants effectue des recherches dans ce sens, sur Talbot. Une arrivée massive de vaisseaux de guerre risquerait de déclencher…
Déclencher quoi ? Une guerre ? MAIS C’EST UNE FLOTTE MENTALE…  hum, … une flotte mentale, mon petit Ralato, rien ne pourra l’arrêter ! Les croiseurs ont même les premiers boucliers magnétiques qui repoussent les missiles, ils vont avoir ce fameux canon psychique qui… … qui grillera le cerveau des ennemis, c’est pas trois pirates qui nous arrêteront ! Il n’y aura pas de guerre, car nous allons enfin restaurer la… hé, hé… LA GRANDEUR DE NOTRE CIVILISATION !
… Restaurer la grandeur de notre civilisation ?
Ralato n’en revenait pas de ce qu’il entendait, cette fois l’état de Poféus risquait de devenir un problème dépassant largement le cadre de la bienséance quotidienne.
« OUI… … nous allons élargir l’influence de MaterOne au-delà de la Passe. Il est temps de récupérer le juteux commerce des ressources qui se trouve là-bas et d’y envoyer notre administration… oui, on va y mettre plein de fonctionnaires, des impôts, des trucs comme ça… La royauté y avait tout abandonné aux pirates et aux aventuriers de merde.
D’une pierre trois coups, mon… hé, hé, mon Ralato : on s’agrandit, on fait des sous… … et on brise enfin le monopole en Lithium des Souriants ! »
Le colonel Ouli remua sur sa chaise, mal à l’aise, tandis que Poféus éructa une quinte de toux tout en se grattant l’entrejambe. Une colonisation militaire intensive qui remplacerait les rares missions d’exploration, c’était risqué, mais bon… Poféus avait, par contre, insisté sur la destruction de Transporteur 7, pourquoi ? De tête, Ralato ne se souvenait que de la princesse Azala qui se trouvait à bord et le chancelier n’avait pas de raison valable pour la haïr à ce point.
Soudain, il sursauta… et si c’était son frère ? Fabio voyageait avec l’Exode et probablement à bord du numéro sept ! C’était certainement lui que Poféus voulait détruire. Il tenait à faire disparaitre les ultimes traces d’un passé empli de lourds secrets qu’ils avaient partagés, dont la fameuse mort du roi comme l’avait suggéré Heir.
Une puissante flotte mentale contre un Mental puissant, cela semblait logique. Mais alors, pourquoi avoir attendu tout ce temps et ne pas l’avoir fait disparaitre quand il était à leur merci, prisonnier de la forteresse souterraine ?
Quelque chose ne tournait pas rond, mais Poféus ne daigna pas le laisser poursuivre sa réflexion :
Départ dans trois petites journées. QuartMac s’en ira avec eux… Hé, hé, hé ! Le vieux aura du temps pour améliorer encore les interfaces mentales et le fameux… … le fameux canon. Dis-lui qu’il sera mon… mon gouverneur, mon bras droit, avec TOUS pouvoirs, une fois de l’autre coté. Çà, ça va lui plaire !
Pourquoi voulez-vous la mort de Fabio ? questionna brutalement Ralato.
Fabio ? Calande… Fabiooooo… Ah.
Je l’avais oublié… … entre nous, s’il avait fait ce qu’on lui avait demandé, l’Exode serait déjà volatilisé… Mmmmh… J’ai… j’ai froid, tiens ?
Et, une nouvelle fois, Ralato assista au cauchemar de la transformation du visage. Les traits redevinrent plus sereins, les orbites se recouvrirent de chair et de peau soudain moins bleue, même la sensation de tension émanant du corps entier sembla se dissiper. L’homme ne se rendait pourtant pas compte de sa propre métamorphose, se contentant de se frotter les bras pour se réchauffer.
En quelques clignements de paupières, Ralato retrouva le personnage hédoniste qui se trouvait devant lui quelques minutes plus tôt, bien plus calculateur, bien moins… inquiétant.
D’une voix plus posée, Angilbe Poféus reprit :
Préviens QuartMac que Fabio peut avoir la vie sauve s’il arrive à s’échapper, on peut même envisager de le rapatrier. Ce n’est pas lui notre cible et… évitons que des Mentaux ne se retrouvent face à lui, même avec des boucliers psychiques… C’est un modèle identique qui équipe ce bureau, tu vois, pas bête, hein ? Donc, bref, on autorisera Fabio à s’en sortir. Mais que cela reste ultrasecret.
Content ? Ton bienaimé frère s’en tirera.
Je… certes, Monsieur. Trois jours, ce sera un peu court, tenta Ralato dans une ultime ruade pour gagner encore un peu de temps : ce n’était pas possible que le destin de l’Exode bascule aussi vite. Il nous faudra plusieurs semaines pour…
Les ordres ont déjà été donnés par missives cryptées le lendemain du putsch. Je ne te demande pas de préparer leur départ, mais de disperser la flotte royale pour prendre le relai. Maintenant que tu as eu le temps d’entrer dans tes fonctions, tu sauras les répartir convenablement. Fin de la discussion, ça m’ennuie…
Le chancelier tourna son siège vers les grandes fenêtres. Le soleil de cette fin de matinée égayait les couleurs des jardins du palais et tout ce qui volait en profitait pour se manifester. On assistait au spectacle d’une atmosphère bucolique de printemps, bien éloignée de la terrifiante discussion qui venait de se tenir dans ce bureau. Ralato remarqua la main droite de Poféus qui frottait son entrejambe d’une manière bien trop prononcée. Il se leva, préférant quitter la place avant d’assister à quelque démonstration inavouable. Au moment de refermer la porte, le chancelier l’apostropha :
« Dis à ta petite Fakir de venir tout de suite, il y a urgence ! »
Le ministre Ouli tira la clenche et traversa l’antichambre rapidement. La flotte allait-elle vraiment partir à la chasse à l’Exode ? Ou n’était-ce qu’une nouvelle lubie de ce… fou ?
Et si Fabio n’était pas la cible, alors pourquoi cette priorité de la destruction de Transporteur 7 ?

Azala ! Dès le début il l’avait nommément citée. Ce n’était donc pas une simple formulation.


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