Red Universe

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La plus grande saga intergalactique jamais racontée en podcast

raoulito

Des réfugiés vont découvrir les secrets enfouis sous des années d’oublis et de honte. Confrontés à des choix et des conflits sur leur modèle de société, ils avanceront vers leur but ultime, là où se concentrent leurs espoirs : la planète rouge. Chapitres entiers http://reduniverse-chapitres.podcloud.fr Chapitres spéciaux http://reduniverse-speciaux.podcloud.fr Et pour plus d’immersion, les livres illustrés http://reduniverse.fr/livres-numeriques/

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RedU T1 Ch5 Ep7

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La lune perçait au travers de la pénombre par d’infimes traits de lueurs éclaircissant ici une touffe d’herbe, ici une souche d’arbre..

Stuffy progressait au coeur de la forêt, à la suite d’un homme vêtu tel un bucheron, qui  déambulait au travers des feuillages et des taillis comme s’ils n’existaient pas. La quarantaine, un visage bourru d’homme rude au corps taillé dans le bois, le bucheron était un agent mutualiste, le contact envoyé à Stuffy en réponse à un message d’aide laissé sous un pont dans une fissure du béton bien précise.

La réponse avait mis un mois à se préciser, temps durant lequel Stuffy, sous sa couverture de clochard vagabond, puis de vendeur de glaces, puis de facteur, de policier, d’artiste gay, et même de vieille dame, avait parcouru les villes de banlieue, et suivi journaux et actualités ou partagé des discutions de troquets et de bars pour se faire à l’idée de l’ampleur du changement politique en cour..

Et il  y en avait.

Comme prévu, l’Etat lâchait tout le secteur publique, le bradant aux compagnies ou consortiums privés planétaires voire interplanétaire, charge à eux de s’occuper des transports, de l’éducation supérieure, de la gestion des ressources naturelles, de la recherche ou des services sanitaires et sociaux.

Par contre la sécurité et l’armée, ainsi que la fiscalité étaient renforcés!

Au détour de quelques brèves extraites sur le réseau pla-NET, il avait apprit que certains chantiers spatiaux étaient devenus, en moins d’un an, des zones militaires de constructions de frégates et autres croiseurs de toute sorte! Quand un journaliste curieux, espèce devenue très rare, s’en étonnait, on lui répondait que la piraterie était devenu un tel fléau qu’il fallait prendre des mesures!

Et la population faisait semblant d’y croire….

Le sentier montait depuis deux heures et la pente s’accentuait. Malgré son entrainement, Stuffy commençait à éprouver de sérieuses difficultés pour suivre le rythme imposé par son guide. Certes on ne parlait pas, pour raisons de sécurité, mais il doutait que la montagne de chair devant lui ait su tenir une quelconque conversation !

Un coup d’oeil à sa ceinture: l’homme était évidement armé, un fusil de chasse et une hache dont le manche usé et certaines taches laissaient deviner qu’elle ne servait pas qu’à couper du bois.

Une pierre cachée par une branche le déséquilibra et il tomba à plat ventre sur l’humus. Grognant il allait se redresser mais une vive lumière rouge brilla au coin de son oeil. Tournant la tête il découvrit un faisceau infrarouge qui partait de la base d’un taillis. Invisible pour un marcheur ordinaire, il signalait la présence d’intrus, mais, par effet boomerang, la présence d’un endroit secret bien protégé.

On approchait.

Le bucheron n’avait même pas daigné ralentir sa progression, et Stuffy dû prendre sur lui de marcher bien plus vite pour le rattraper. Il l’avait pratiquement atteint lorsque celui-ci stoppa net, et Stuffy percuta la tête la première le sac à dos rempli d’outils métalliques!

Il recula sous le choc, grommelant en tenant son nez douloureux, mais se tût soudain: tout autour de lui des hommes en noirs étaient apparus, porteurs d’armes automatiques luisantes sous la lune et pointées vers lui.

“Nous sommes arrivés “ précisa laconiquement le bucheron.

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RedU T1 Ch5 Ep6

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Fabio sentait ses dernières forces s’évanouir, mais il était ébloui par le spectacle qui se déroulait devant ses yeux: le point blanc s’était multiplié en des milliers de petits points -toujours- blancs, dansants maintenant autour de lui dans une farandole de féérie..Progressivement, les petits points grossirent, puis prirent des couleurs, différentes, puis des formes translucides, étranges et anodines..

Une cafetière et un petit caillou parurent à coté de Ralato. Plusieurs instruments de musique, un pneu et une lampe de chevet tournèrent autour des hommes en blancs, mais une majorités d’éléments tournaient autour de Fabio lui-même. Leur lueur interne vibra, apaisant le jeune garçon, qui sentait ses forces lui revenir progressivement. Encore quelques secondes et il put inspirer un grand volume d’air, comme si ses poumons s’étaient regonflés malgré la blessure!

Il hurla sous la douleur, et senti même de l’air s’échapper de sa plaie, mais il allait vivre il le savait! Il allait vivre..

Sa tête lui tourna, et il tomba sans connaissance sur l’herbe rougie de son sang..

Ralato hurlait, pleurait, criait: pauvre garçon impuissant devant la blessure et la souffrance de son frère.

Soudain une piqure dans le dos, suivie d’un choc, il se retourna..

Les hommes blancs approchaient, porteurs de pistolets d’une étrange forme. Il les détestait tous, Il allait se venger!

Se relevant, il reçu une seconde piqure et déjà ses forces commencèrent à le quitter. Tombant à terre, mais relevant la tête il hurla sur ses ennemis sa rage et sa colère! Ceux-ci s’arrêtèrent, et l’un d’entre eux recula même d’un pas.

Mais les paupières de Ralato étaient devenues de plomb malgré toute la rage qu’il pouvait ressentir. Une dernière fléchette anesthésiante acheva le travail et Ralato sombra à son tour dans l’inconscience..

La dernière image qu’il conserva fût celle de ce gros engin volant, qui avait propagé la mort et la détresse dans l’univers si heureux de lui et son frère..

Le Lieutenant Ralato regarda par la fenêtre de la carlingue de l’Orthoptère au dessus de l’Océan. Il s’agissait pratiquement du même modèle d’engin qui était venu ce jour là le chercher lui et son frère..

A 100 mètres au dessus des vagues, par une belle journée de fin d’été, il ouvrit grande la porte de l’appareil le séparant de l’extérieur.

Aidé d’un sergent de consigne, ils prirent leur élan et jetèrent le corps embaumé et alourdi de plomb du dernier jeune mignon du Contre-Amiral. L’appareil se trouvait au dessus de “ l’Abysse sans Nom”, une fosse marine de plus de 5000 mètres de profondeur, qui devait commencer à ressembler à une ville-cimetière quand on repensait au nombre de cadavre largués ici..

Fermant la porte blindée, il retourna s’assoir sur un des siège du compartiment, faisant signe au pilote de repartir.

Tandis que l’appareil amorçait son virage, Ralato revînt à ses problèmes immédiats: l’ex-agent Stuffy était dans la nature depuis assez longtemps, il fallait que cela cesse..

D’un Orthoptère à l’autre, le monde était toujours aussi sanglant.. Mais c’est désormais son rôle de le faire perdurer ainsi.

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RedU T1 Ch5 Ep5

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Les soldats se crispèrent: ils avaient déjà compris que quelque chose d’imprévu venait de se produire! D’un regard, le Sergent embrassa la scène et fit signe à ses hommes de se tenir prêt..
Durant ce temps, Les hommes blancs se regardaient. Après un hochement de tête, l’un d’entre eux avança doucement vers Fabio, tandis qu’un autre s’agenouilla à coté de Ralato:

– “ Il se cachait comment, ton frère? demanda-t-il
ben c’est notre jeu, je ne dois pas ressentir sa présence, et il est fort dans ce jeu là!
Mais c’est VRAIMENT ton frère? répond-moi honnêtement c’est important!
Mais oui c’est mon frère! Il s’appelle Fabio et on est nés le même jour! Maman nous dit souvent que nous sommes des dons du Dieu! ”

L’homme consulta une fiche, écarquilla les yeux puis regardant ses collègues:
“Il dit vrai: Fabio Sako Ouli, né le même jour,. En fait c’est l’ainé des deux de 16 minutes..”

Soudain il tournèrent tous la tête vers leur collègue parti auprès de Fabio: celui-ci tombait à terre, les mains crispées sur sa tête, tandis que le garçon hurlait “ RALATO, ILS VEULENT NOUS EMMENER LOIN DE CHEZ NOUS ET FAIRE DE NOUS DES SOLDATS! VIENT VITE IL FAUT FUIR! “

Le son de sa voix passait difficilement le bruit des turbines, mais tous perçurent l’onde mentale!
Les hommes en blanc furent pétrifié d’horreur, trop incapable d’assimiler tous ces évènements: deux frères Mentaux?! IMPOSSIBLE, de toute l’histoire des Mentaux de MAterOne cela n’avait JAMAIS été! Un enfant capable de leurrer leurs pouvoirs, de foudroyer l’un des leurs, de projeter une onde mentale de cette puissance?!

TOUT CELA ETAIT IMPOSSIBLE !!

Les soldats avaient également reçu l’onde mentale, mais il étaient entrainés à ce genre d’évènement et savaient conserver leur sang-froid et réagir!
Un genou à terre, leur chef leva son arme, immédiatement suivi par ses deux hommes.
– “Ne tirez pas! il nous le faut vivant” Le supplia un des hommes blancs!
Alors on fait quoi?! hurla le sergent tenant toujours en joue Fabio.

L’homme en blanc au pied de Fabio s’était évanoui, celui-ci focalisa alors le point blanc sur le soldat le plus proche qui le tenait en joue: immédiatement celui-ci roula des yeux et hurla, projetant sa tête en arrière! Les autres allaient lui faire du mal, Fabio l’entendait très clairement dans leurs têtes !!

“ Bon Dieu, on fait quoOAAAAARHG ?!!!” Hurla le sergent avant de s’effondrer!
Le dernier soldat ouvrit le feu au moment même où l’attaque mentale de Fabio le visa: il s’effondra au sol alors que son arme tirait encore quelques cartouches, tuant net l’homme blanc évanoui au pieds du garçon!

Ralato regardait toute la scène terrorisé, ne bougeant pas, mais lorsqu’il vit son frère projeté en arrière par une balle, il se jeta hors de l’appareil et se précipita vers lui près des rochers, où il tomba à genou en larmes..

– “Fabio!! Qu’est ce qui s’est passé, je ne comprend pas? Qu’est ce que je dois faire? Fabiooo!
– J’ai mal Ralato, j’ai très mal..” arrivait à peine à murmurer un Fabio également en larme sous l’impact et la douleur.
Il avait reçu la balle en plein poumon droit. Elle l’avait traversé, passant entre deux vertèbres. Ils ne pouvait plus respirer, suffoquait, en état de choc..

Il voyait Ralato crier, pleurer devant lui, mais ne l’entendait pas réellement. Par contre le point blanc était réapparu tout seul devant ses yeux grands ouverts..

Chose étrange il bougeait et grossissait, semblant même vibrer..

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RedU T1 Ch5 Ep4

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Deux jeunes garçons jouaient dans la campagne alentour. Devant eux une chaine de montagnes anciennes où ils faisait bon paître pour les troupeaux. A l’arrière une vallée paisible où l’on devinait les petites fermes blanches réparties tels des boutons de fleurs sur un pré en cette si douce fin d’été..

Ralato et Fabio, les deux rejetons de la famille Ouli jouaient à cache-cache avec les grosses pierres de ce flan de montagne, et Ralato cherchait son frère..

Leurs jeux étaient un peu différent de celui, ordinaire, où l’on devait trouver son (ses) adversaire(s): ici, la pente était assez dénudée et il n’y avait que quelques rochers susceptibles de dissimuler un enfant de 8 ans. Assis en tailleur, Ralato devait se concentrer pour ressentir la présence de son frère tandis que lui devait justement se dissimuler derrière un silence d’esprit maximum.

Comme les jeunes garçons découvrent progressivement que les jeunes filles leur sont différentes par quelques détails qui prennent de l’importance avec le temps, les Mentaux développent leurs différences progressivement, une somme de comportements particuliers qui, un jour, éveilleront en eux la certitude d’être différents des autres habitants de MaterOne.

Les Mentaux existent depuis les début de l’Humanité et des services spécialisés, rattachés au Ministère de le Défense, sont chargés de les découvrir et de les former à maitriser leurs facultés. D’où certaines visites, au long des années, d’hommes en tenue médicale blanche, parcourant les écoles et jouant quelques heures avec les enfants qu’ils scrutent de leurs yeux étranges..

Comme la semaine dernière à l’école..

Fabio sentait des gouttes de sueur glisser le long de sa joue. Il serrait fort ses petits poings et ses paupières étaient plissées à en disparaitre: toute sa concentration se focalisait en .. Un point blanc sur un fond noir.

Grâce aux jeux avec son frère, Fabio avait développé cette technique qui semblait souvent réussir à condition de conserver le point blanc bien en face de lui..

Aucun bruit ne lui parvenait: tout allait bien son frère le cherchait encore..

Un vrombissement parvint cependant à ses oreilles, lointain, mais qui semblait se rapprocher. Fabio inspira et expira: un maudit avion passait trop bas et cela risquait de perturber ses efforts!

Mais le bruit augmenta et augmenta encore. On devinait des rotors et des mécanismes de vol. Le souffle de l’air changea de direction et ce fut un vent qui se projeta tout autour de lui. Abrité derrière son rocher, Fabio ne reçu que quelques tourbillons, mais, définitivement, sa concentration était perturbée et le point lumineux s’était évanoui. Il réalisa alors que que son frère était de l’autre coté, et se rua pour voir ce qui se passait: la scène devant lui le laissa sans voix..

Un énorme engin était en suspension à quelques centimètres du sol, son frère était entouré par plusieurs hommes en blanc ainsi que des soldats armés!

Ralato écoutait les messieurs lui expliquer dans son esprit, que ses parents étaient au courant, qu’il ne risquait rien, que le Roi allait s’occuper de lui spécialement car il était un garçon à part avec de grandes qualités.

Ralato pensa à son frère: il ne pouvait pas le laisser seul dans la montagne!

Quel frère??! “ Les hommes en blanc se regardèrent, interloqués! Il tournèrent leur visage vers les alentours, ouvrant grands leurs yeux comme l’avaient fait ceux qui étaient venus jouer à l’école.. Puis l’un des homme le pris par dessous les bras et le plaça dans l’engin volant:

“ Il n’y a personne ici mon garçon tu es sur qu’il n’est pas rentré?

– Mais non, répondit Ralato! Il se cache c’est tout, et il est très fort! … Il est là! Le rocher du milieu!”

Les hommes se figèrent devant l’apparition de ce jeune garçon qui venait de contourner le rocher, frêle et tremblant dans le souffle des turbines!

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RedU T1 Ch5 Ep3

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Stuffy déjeunait, attablé derrière une cabane à frite dans une banlieue qui n’était même pas celle de la capitale, mais plutôt à la périphérie d’une ville moyenne.

De toutes façons cela valait mieux, certes la capitale offre plus de recoins et de contacts, mais à l’inverse on peut toujours vous débusquer en ville, tandis que dans la campagne c’est tout de suite plus complexe.

Il se trouvait maintenant à plus de 100km de la centrale pénitentiaire, et malgré l’alerte qui a surement été donné depuis longtemps, Stuffy était confiant de ne pas être suivi. C’est tout le drame des agents entrainés: une fois échappés, il devenait très difficile de les localiser, ceux-ci étant justement préparés à disparaître aux yeux de tous.

En quelques tours de main il s’était métamorphosé le visage et la tenue: un peu plus gros, plus petit, le teint plus sombre, une moustache et les cheveux plus clairs. Il avait même trouvé dans une salle de bain malencontreusement ouverte une paire de lentilles de contact couleurs et du fond de teint!

Les excréments d’un animal non identifié avaient fini de peaufiner son apparence, et c’était même des policiers qui en ce moment lui offraient un repas, l’ayant ramassé qui mendiait en ville.

Installé tranquillement sous un parasol ( il savait combien les satellites devaient scruter toute la région en ce moment ), Stuffy réfléchissait à ses prochaines 24 heures. Elles étaient vitales pour assoir son évasion: une fois ce temps passé, les statistiques étaient souvent en faveur de l’évadé, donc il allait bien falloir demander de l’aide !

Mais alors il devenait difficile d’éviter LA question: qui a trahis ?! Et s’il se tournait vers les mauvaises personnes?

Il se laissa aller contre son siège en plastique, qui lui paraissait extrêmement confortable après le ciment de sa prison, et regarda l’écran de télévision accroché au plafond de la friterie. Un grave accident avait fait dérailler un train, et une centaine de morts était à déplorer: c’était un nouvel accident dramatique parmi la recrudescence de ces derniers mois.

On pouvait compter les trois ou quatre grosses catastrophes de ce type: c’était soit des moyens spectaculaires de se débarrasser d’opposants se croyant en sécurité dans une foule ( bateau, avion, train.. ) ou alors une des méthodes de mise en place de la peur organisée par le ministère de la sécurité. L’objectif étant de mettre en place un climat de soupçon, d’insécurité et de rejet les uns des autres.

Enfin il était possible que cela soit un vrai accident involontaire, lié aux mesures radicales de libéralisation à marche forcée dans laquelle s’était lancé le gouvernement Castiks: elles entrainaient l’abandon de mesures de sécurités et la réduction de personnel pour des raisons budgétaires..

Peu de temps avant son arrestation, Stuffy avait eu accès aux chiffres cachés des statistiques d’accidents dit “limités”: c’est à dire ne coûtant la vie qu’à “moins de 3 personnes “ et c’était accablant!!

Non seulement on avait dépassé les 3 millions de morts en quelques mois sur Mater One mais plus d’un tiers des “accidents” étaient signés de la brigade Spéciale du ministère, celle des assassinats! A l’échelle planétaire, le pouvoir s’était lancé dans une campagne de terreur qui ne s’exprimait pas! On avait peu évoqué – pour l’instant- les “ennemis de l’intérieur” ou les “contre-révolutionnaires” mais cela allait venir tôt ou tard. Syndicalistes, journalistes, hommes politiques, intellectuels, artistes: aucune retenue, aucune pitié.

Devant l’afflue de travail, on avait embauché des hommes de la Pègre ou d’anciens bourreaux du précédent pouvoir qui remettaient leurs talents au service .. Des ennemis d’hier.

Bien sûr les médias étaient totalement mis aux pas, mais bien plus grave que cela, les 347 chaines de télévisions et les milliers de chaines de radio étaient pilotées à distance par le Pouvoir. L’exercice était nommé “propagande subtile”, il change un détail ici, ajoutait un élément par là, minimisait ici une information pour faire ses gros titres d’une autre là-bas. Un système désormais bien rodé et c’était le service Média qui s’en occupait.

Stuffy avait déjà rencontré des officiers de ce service: plusieurs d’entre eux étaient producteurs de télévision ou de cinema et avaient la main haute pour sélectionner ce que le peuple devait recevoir et aimer. Plutôt que de promouvoir sa culture et son questionnement, offrons des jeux stupides avec des millions à gagner, exaltons les basses couches de l’esprit humain avec le sexe, la violence et surtout avant tout: avec l’absence absolue d’exercice de la conscience politique.

Le patron de la friterie changea de chaine, et l’image d’une jeune femme appétissante en maillot de bain, soit-disant abandonnée sur une ile sans ravitaillement, éclipsa les wagons écrasés et leurs occupants sacrifiés.

Stuffy cracha par terre, se leva et parti vers la forêt, saluant au passage les deux policiers.